Peut-on récolter l'argent des élèves pour leur acheter les oeuvres littéraires à étudier ?

Cripure a écrit:Et laisser les gens s'acheter leur matériel, c'est inconcevable ? Je dois dire que j'hallucine un peu à lire ce fil.Nous donnons le titre un mois avant et les gens se débrouillent !

Bien sûr, et c'est ce que nous faisons désormais pour les livres en Français. Mais à tous les coups il y a des élèves qui ne les ont pas, ou les "commandent" et ne les ont qu'à la fin de l'étude quasiment, ou se trompent (!) - c'était quand même plus simple de centraliser.

Je leur donne le titre du livre un mois avant et souvent, avec une quinzaine de jours de vacances. Si la moitié l'a lorsque l'on commence l'étude, c'est un exploit !

kimy a écrit:Je leur donne le titre du livre un mois avant et souvent, avec une quinzaine de jours de vacances. Si la moitié l'a lorsque l'on commence l'étude, c'est un exploit !

Il y a peut-être un travail collectif d'établissement à mettre en place sur ce problème, non ? Ce serait plus formateur que passer par une sorte de mâchage de pain, illégal en outre.

Il m'est arrivé de le faire en zep. Les parents en étaient toujours reconnaissants. Maintenant, je donne la référence un mois avant et ils se débrouillent.
Je suis étonné qu'on ne puisse pas récolter l'argent car chaque année, je suis obligé de prendre celui des photos et des sorties (collège au cinéma). Une vraie galère car il faut rendre la monnaie... Apparemment, la loi est appliquée différemment selon les destinataires de l'argent.

Leclochard a écrit:Il m'est arrivé de le faire en zep. Les parents en étaient toujours reconnaissants. Maintenant, je donne la référence un mois avant et ils se débrouillent.
Je suis étonné qu'on ne puisse pas récolter l'argent car chaque année, je suis obligé de prendre celui des photos et des sorties (collège au cinéma). Une vraie galère car il faut rendre la monnaie... Apparemment, la loi est appliquée différemment selon les destinataires de l'argent.

Il suffit d'un changement dans la direction - ou d'un collègue qui rappelle la loi - et c'est fini  
Pour collège au cinéma, les élèves ne paient plus du tout pour le coup : c'est l'établissement qui prend l'entrée en charge. Et pour les photos c'est le foyer qui récolte l'argent.

Axel a écrit:

Leclochard a écrit:Il m'est arrivé de le faire en zep. Les parents en étaient toujours reconnaissants. Maintenant, je donne la référence un mois avant et ils se débrouillent.
Je suis étonné qu'on ne puisse pas récolter l'argent car chaque année, je suis obligé de prendre celui des photos et des sorties (collège au cinéma). Une vraie galère car il faut rendre la monnaie... Apparemment, la loi est appliquée différemment selon les destinataires de l'argent.

Il suffit d'un changement dans la direction - ou d'un collègue qui rappelle la loi - et c'est fini  
Pour collège au cinéma, les élèves ne paient plus du tout pour le coup : c'est l'établissement qui prend l'entrée en charge. Et pour les photos c'est le foyer qui récolte l'argent.

Le foyer récolte le total donné par le professeur principal de la classe mais ce sont d'abord les enseignants qui manipulent et "stockent" dans leur casier les pièces, les billets et les chèques. Depuis que j'enseigne, c'est toujours ainsi.
J'ai aussi récolté pour collège au cinéma trois euros cette année. on les aurait volés ?  

Évidemment dans tous les autres cas, on nous rappelle que la loi nous interdit de manipuler l'argent des élèves.
On est aussi remboursé en heures de remplacement après qu'on a payé notre voyage chez nous. Bizarre, hein ?

Axel a écrit:
  Il s'agit tout de même d'achats qui concernent directement l'enseignement. Comment fait-il pour les cahiers d'exercices de langue, pour l'UNSS, pour les sorties au cinéma, au musée, pour les voyages ? Chez nous, les parents d'élèves ne s'occupent de rien en dehors de leur propre enfant le jour du conseil...

 Il faut distinguer les achats de la collectivité (c'est le bahut qui paye, qui passe la commande pour la collectivité, comme les sorties) et les achats perso. L'intendance n'achète pas les sacs, trousses, stylo et classeurs pour les gamins si ?

Leclochard a écrit:Il m'est arrivé de le faire en zep. Les parents en étaient toujours reconnaissants. Maintenant, je donne la référence un mois avant et ils se débrouillent.
Je suis étonné qu'on ne puisse pas récolter l'argent car chaque année, je suis obligé de prendre celui des photos et des sorties (collège au cinéma). Une vraie galère car il faut rendre la monnaie... Apparemment, la loi est appliquée différemment selon les destinataires de l'argent.

Non. Vous êtes dans l'illégalité en accomplissant un ordre illégal. Une seule attitude désormais : le refus poli. Pour ma part, je refuse de payer sur mes maigres deniers l'ignorance ou la malhonnêteté des CdE indélicats qu'on peut nous balancer.

Le problème, Cripure, c'est qu'un collégien de 6e n'est pas un lycéen qui peut aller tout seul quérir le bouquin demandé par le prof si papa et maman n'ont pas le temps de le faire eux-mêmes, et qu'un petit collège de petite ville n'est pas un lycée de ville moyenne ou grande.
Nous avons ici des familles dont les pères sont partis toute la semaine en rentrant tard le soir ou en ne rentrant pas du tout, et dont les mères ne conduisent pas (et n'ont d'ailleurs pas de voiture). Et puis des familles monoparentales où, si j'ai bien compris, la mère fait les courses en gros tous les 15 jours. Avant, je demandais en me fâchant : "Mais bon sang, vous mangez bien du frais, quand même ! Qu'est-ce que vous mangez, depuis une semaine ?" afin de faire comprendre que si on peut aller acheter une boîte d'oeufs, on peut passer à l'espace multimédia qui est juste à côté pour prendre le bouquin demandé. Après avoir reçu en réponse deux ou trois regards gênés, je ne pose plus de questions. Je sais que plusieurs de mes élèves sont nourris aux surgelés et aux conserves. A part pour les élèves qui habitent dans la ville même (et qui sont une minorité sur les 700 qui fréquentent le collège), la voiture est indispensable pour accéder aux livres. A moins d'utiliser Internet. Quand on est interdit bancaire, Internet, ça ne fonctionne pas.
Reste une dernière solution : que les familles s'organisent entre elles, des parents rendant service à d'autres. A mon avis, il a dû y avoir des problèmes parce que, si ça se faisait régulièrement avant, je n'en entends plus jamais parler sauf entre bons amis.

Dalva a écrit:Le problème, Cripure, c'est qu'un collégien de 6e n'est pas un lycéen qui peut aller tout seul quérir le bouquin demandé par le prof si papa et maman n'ont pas le temps de le faire eux-mêmes, et qu'un petit collège de petite ville n'est pas un lycée de ville moyenne ou grande.
Nous avons ici des familles dont les pères sont partis toute la semaine en rentrant tard le soir ou en ne rentrant pas du tout, et dont les mères ne conduisent pas (et n'ont d'ailleurs pas de voiture). Et puis des familles monoparentales où, si j'ai bien compris, la mère fait les courses en gros tous les 15 jours. Avant, je demandais en me fâchant : "Mais bon sang, vous mangez bien du frais, quand même ! Qu'est-ce que vous mangez, depuis une semaine ?" afin de faire comprendre que si on peut aller acheter une boîte d'oeufs, on peut passer à l'espace multimédia qui est juste à côté pour prendre le bouquin demandé. Après avoir reçu en réponse deux ou trois regards gênés, je ne pose plus de questions. Je sais que plusieurs de mes élèves sont nourris aux surgelés et aux conserves. A part pour les élèves qui habitent dans la ville même (et qui sont une minorité sur les 700 qui fréquentent le collège), la voiture est indispensable pour accéder aux livres. A moins d'utiliser Internet. Quand on est interdit bancaire, Internet, ça ne fonctionne pas.
Reste une dernière solution : que les familles s'organisent entre elles, des parents rendant service à d'autres. A mon avis, il a dû y avoir des problèmes parce que, si ça se faisait régulièrement avant, je n'en entends plus jamais parler sauf entre bons amis.

Vous comprenez bien que ce ne saurait être une excuse.
Je ne suis juge de personne, ici, faut-il le rappeler ? Des collègues demandent, je réponds ce qu'il m'a été répondu lorsque j'ai voulu défendre la collègue dont je parle plus haut :niet, verboten, forbiden !
Mon lycée est dans une ville de 8000 habitants, il accueille une flopée d'élèves en provenance de bleds improbables, voilà, comme les autres ! Peut-être le lycée peut-il passer des commandes groupées ? Je ne sais pas. Mais en tout cas, ne vous adressez pas à moi comme si je devais vous donner mon onction

Ouh, ce n'était pas du tout mon intention ! Désolée si j'ai l'impression que j'ai donné. Simplement, vous vous êtes étonné plus haut que les gamins ne soient pas en mesure de se débrouiller en un mois. Alors j'explique comment c'est possible.

Moi, je m'en fiche, je ne suis pas confrontée au problème : en aucun cas, je ne "récolte" d'argent. Simplement, quand on me le demande, je rends service, comme je prendrais quelqu'un en stop ou comme je ferais les courses de mon voisin s'il en avait besoin (mais il a encore bon pied bon oeil, prions pour que ça dure). Du moment que j'ai passé la grille du collège, je ne suis plus prof, je suis parent d'élève comme les autres.