Petite gaffe auprès des mes élèves suite au déplacement d'une heure de cours : que faire ?

C'est des 4e, si en 4e ils n'ont pas compris le fonctionnement de l'établissement... S'ils n'en reparlent pas, basta tu enchaînes.

Et s'ils en reparlent "oui j'ai cru comprendre qu'il y avait eu un couac. Visiblement en 4e certains d'entre vous ignorent encore le fonctionnement du collège. mais c'est pas grave, comme ça vous avez pu réviser le contrôle" et zoup tu enchaînes aussi en distribuant le sujet

piesco a écrit:Donc je reviendrais en début d'heure en disant que je me suis trompée, que ça arrive à tout le monde, et que maintenant je connais cette règle qui n'est pas appliquée partout.

Fin de l'histoire.

Je dirais ça aussi pour couper court. Mais pas besoin d'amener des chocolats, ils devraient le savoir en 4e.

piesco a écrit:Donc je reviendrais en début d'heure en disant que je me suis trompée, que ça arrive à tout le monde, et que maintenant je connais cette règle qui n'est pas appliquée partout.

La partie en gras traduit de manière implicite le besoin de se justifier par peur d'être désapprouvé. À proscrire.

"Désolé, je me suis trompé. M'enfin, vous devriez me remercier, ça vous a donné l'occasion de réviser votre contrôle dans le calme, sans être déconcentrés par la PlayStation de votre salon. Bon, au travail. Et qu'ça saute."

kero a écrit:

piesco a écrit:Donc je reviendrais en début d'heure en disant que je me suis trompée, que ça arrive à tout le monde, et que maintenant je connais cette règle qui n'est pas appliquée partout.

La partie en gras traduit de manière implicite le besoin de se justifier par peur d'être désapprouvé. À proscrire.

"Désolé, je me suis trompé. M'enfin, vous devriez me remercier, ça vous a donné l'occasion de réviser votre contrôle dans le calme, sans être déconcentrés par la PlayStation de votre salon. Bon, au travail. Et qu'ça saute."

C'est un simple constat, et non une justification.

piesco a écrit:C'est un simple constat, et non une justification.

C'est un constat qui a valeur de justification.

Faut-il tout dire aux élèves, tout constater? Je ne crois pas.
Ils auront tous oublié "l'incident" au prochain cours.
C'est pénible sur le moment pour eux mais ils s'éclatent bien en perm aussi en général.
Tu n'as pas gâché leur début de soirée.

kero a écrit:

piesco a écrit:Donc je reviendrais en début d'heure en disant que je me suis trompée, que ça arrive à tout le monde, et que maintenant je connais cette règle qui n'est pas appliquée partout.

La partie en gras traduit de manière implicite le besoin de se justifier par peur d'être désapprouvé. À proscrire.

"Désolé, je me suis trompé. M'enfin, vous devriez me remercier, ça vous a donné l'occasion de réviser votre contrôle dans le calme, sans être déconcentrés par la PlayStation de votre salon. Bon, au travail. Et qu'ça saute."

Merci, Kero, tu mets des mots sur la gêne dont je parle dans mon premier message sur ce fil: même si des excuses me semblent peut-être nécessaires, je ne souhaite pas avoir des paroles maladroites qui me conduisent à une justification elle-même maladroite.

Un prof ça fait des boulettes, comme tout le monde. Surtout quand il arrive. Mais ce qu'il ne voit pas, c'est que contrairement à ce qu'il croit, la plupart du temps ça n'a que l'importance que lui même donne à l'événement.

Arriver tout contrit et discuter pendant cinq minutes de la chose, pour s'expliquer et se justifier, ça revient à transformer un non évènement en sujet du jour. Les élèves sont passés à autre chose en cinq minutes et n'y penseront sans doute même plus la prochaine fois que tu les verras. Si vraiment ça ressort, faut le prendre sur un ton léger.

Il n'y a qu'un seul cas où je serais favorable à une vraie discussion amenant éventuellement à préciser que l'on est réellement désolé, que c'était une erreur involontaire: ce serait le cas où il y aurait, entre la classe et le prof, une vrai situation de manque de confiance. De celles où l'ambiance est à couper au couteau et globalement mauvaise (pas agitée, mais négative), où ils sont vraiment persuadés que le prof n'en a rien à cirer de leur gueule. Dans ce cas-là, il peut être pas mal de remettre les pendules à l'heure sur un mode plus sérieux. Mais ce cas là est spécifique.

Tu aurais dû le savoir ! 

Spoiler:

J'aime beaucoup ce smiley, Thalia. Pour ce qui est de la situation particulière dont tu parles, Kero, elle ne me concerne a priori pas. Mais j'ai toujours peur, justement, que les relations se dégradent avec cette classe par ailleurs pénible - peur liée à l'expérience elle-même pénible l'an passé d'une classe au mauvais esprit évident.
Bon, maintenant ça suffit: arrête de me fouetter, Thalia.

Mezzo voce a écrit:Mais j'ai toujours peur, justement, que les relations se dégradent avec cette classe par ailleurs pénible - peur liée à l'expérience elle-même pénible l'an passé d'une classe au mauvais esprit évident.

Tu ne céderais pas à un chantage affectif?

Je pense que si j'étais dans ton cas, j'expliquerais simplement aux élèves ce qui s'est passé : ce système de billet blanc n'existe pas dans d'autres collèges, tu ignorais donc qu'il fallait que les élèves le ramènent. Un simple "désolée" suffira. Et si un élève cherche à t'ennuyer plus avec cette histoire, tu coupes court.
Je ne crois pas que s'excuser revient à perdre la face devant les élèves, il m'arrive de le faire. Ainsi, quand j'arrive en retard en cours, je m'excuse auprès d'eux tout comme j'attends qu'ils s'excusent auprès de moi quand ils arrivent en retard.
En revanche, je n’amènerais pas de schokobons. D'abord parce que c'est trop bon pour être partagé, ensuite parce que cette histoire n'est tout de même pas bien grave (une heure de perm' n'a jamais tué quelqu'un).

Mezzo voce a écrit:J'aime beaucoup ce smiley, Thalia. Pour ce qui est de la situation particulière dont tu parles, Kero, elle ne me concerne a priori pas. Mais j'ai toujours peur, justement, que les relations se dégradent avec cette classe par ailleurs pénible - peur liée à l'expérience elle-même pénible l'an passé d'une classe au mauvais esprit évident.
Bon, maintenant ça suffit: arrête de me fouetter, Thalia.

Je peux prendre le relai si tu veux? :diable: Pour moi, l'affaire est classée. D'autant plus que les élèves connaissent le fonctionnement du collège, tant pis. Mais surtout, c'est du passé. Si ce sont ces pénibles, ils risquent de s'engouffrer dans la faille que tu ouvriras.

Tu t'es plantée, ce n'est pas grave, un petit trait d'humour pour excuses, histoire de compatir, sans transformer ça en repentance...
En revanche, certes ils ne sont pas morts, mais j'ai du mal a l'idée qu'on considère que le temps de l'élève est une quantité négligeable: si moi, adulte on m'immobilise pendant une heure pour une formalité administrative, il est possible que j'en vienne vite aux hurlements. Et j'ai des souvenirs d'enfances qui me rappellent que ça ne date pas d'hier.

Provence a écrit:

Mezzo voce a écrit:Mais j'ai toujours peur, justement, que les relations se dégradent avec cette classe par ailleurs pénible - peur liée à l'expérience elle-même pénible l'an passé d'une classe au mauvais esprit évident.

Tu ne céderais pas à un chantage affectif?

Hum, peut-être en effet... Il faut que je fasse attention.

Marie Laetitia a écrit:

Mezzo voce a écrit:J'aime beaucoup ce smiley, Thalia. Pour ce qui est de la situation particulière dont tu parles, Kero, elle ne me concerne a priori pas. Mais j'ai toujours peur, justement, que les relations se dégradent avec cette classe par ailleurs pénible - peur liée à l'expérience elle-même pénible l'an passé d'une classe au mauvais esprit évident.
Bon, maintenant ça suffit: arrête de me fouetter, Thalia.

Je peux prendre le relai si tu veux? :diable: Pour moi, l'affaire est classée. D'autant plus que les élèves connaissent le fonctionnement du collège, tant pis. Mais surtout, c'est du passé. Si ce sont ces pénibles, ils risquent de s'engouffrer dans la faille que tu ouvriras.

Ce sont eux... Bon, je présenterai rapidement mes excuses et ensuite: contrôle. Ed is Dead, il ne faut pas exagérer non plus: ils devaient normalement avoir cours de 16 à 17: avec un peu de chance, ceux qui sont restés en étude en lieu et heure du cours initialement prévu ont révisé pour le contrôle prévu demain.

Puting, un truc comme ça j'aurais été mort de rire :lol:

Je les aurais vu chouiner à la grille et je serais sorti tranquillement en les regardant avec un petit rire sadique... et un petit "A demain les gars..."

Bon, je vois qu'il y a plus sadique que moi...

Mezzo Voce, tu es leur professeur, pas leur copine. On est en novembre, les élèves connaissent le fonctionnement du collège ; tu n'as donc pas d'excuses à leur fournir. Le fait de leur montrer que tu es désolée pour ces pauvres pitchounets qui n'ont pas montré patte blanche à la sortie c'est, pour moi, une erreur : tu vas te justifier, et ils vont râler, négocier... résultat, tu perdras du temps (bon, en même temps, ils ont contrôle, c'est tant pis pour eux )
J'ai bossé en tant que surveillante dans un collège. Tu ne peux pas savoir le nombre d'élèves qui ne "savaient pas" qu'un mot des parents était nécessaire pour sortir avant l'heure prévue !

Bobby-Cowen a écrit:Mezzo Voce, tu es leur professeur, pas leur copine. On est en novembre, les élèves connaissent le fonctionnement du collège ; tu n'as donc pas d'excuses à leur fournir. Le fait de leur montrer que tu es désolée pour ces pauvres pitchounets qui n'ont pas montré patte blanche à la sortie c'est, pour moi, une erreur : tu vas te justifier, et ils vont râler, négocier... résultat, tu perdras du temps (bon, en même temps, ils ont contrôle, c'est tant pis pour eux )
J'ai bossé en tant que surveillante dans un collège. Tu ne peux pas savoir le nombre d'élèves qui ne "savaient pas" qu'un mot des parents était nécessaire pour sortir avant l'heure prévue !

Ça, on est bien d'accord.

Bonjour,
D'accord avec Bobby-Cowen, les élèves savent bien ce qu'il faut pour sortir avant l'heure. Toi tu n'es pas censé tout savoir car ça ne dépend pas de toi.
Donc pas d'excuses à donner. Si les élèves avaient un doute, ils pouvaient très bien se renseigner auprès de la Vie Scolaire. C'est à eux de prendre leurs précautions et d'être prévoyants, c'est aussi ça l'autonomie qu'ils réclament souvent

kero a écrit:

piesco a écrit:C'est un simple constat, et non une justification.

C'est un constat qui a valeur de justification.

Non, c'est un constant. L'élève a demandé si un billet blanc était nécessaire, la collègue a dit que le chef ne lui en a pas parlé, elle ne connaissait pas ce système.

Mais chacun fait comme il veut, eh?

Bon, perso je vais nuancer un peu, je trouve que ça ne coûte rien de s'excuser auprès des élèves quand on a commis une boulette : ça leur permet de voir que le prof n'est pas injuste et sait reconnaître qu'il a commis une erreur, bref, a un comportement d'adulte. Exemple, quand j'arrive en retard et qu'il m'attendent en perm', je dis que je suis désolée et que j'ai eu un problème de train, sans m'étendre davantage, ça prend 30 secondes et on commence le cours. Idem, aujourd'hui, je n'ai pas rendu leurs copies aux élèves, j'ai dit que j'étais désolée et qu'ils ne les auraient pas. Ils n'en sont pas morts, certes, mais je n'avais qu'à ne pas les promettre pour aujourd'hui... C'est un petit mot qui ne coûte rien. Dans ton cas, je dirais "désolée, je ne savais pas... mais vous oui ", et on passe à autre chose. Pas besoin d'en faire plus. (Les chocolats me paraissent carrément exagérés.)

+ 1

Joli avatar!

Merci

Spoiler: