Re: Qu'étudiez-vous en théâtre avec vos 1res ?

Les «genres “de” l'argumentation», ça n'est pas une façon maladroite de renvoyer à une problématique au fond trans-générique, celle de l'éloquence (cf. Fumaroli)?

PauvreYorick a écrit:Les «genres “de” l'argumentation», ça n'est pas une façon maladroite de renvoyer à une problématique au fond trans-générique, celle de l'éloquence (cf. Fumaroli)?

Si, entre autres, le programme officiel utilisant d'ailleurs explicitement parmi les notions à aborder les cinq vertus de la rhétorique classique.

En fait je crois que 4e OE sert à compléter les trois autres:lol: en s'attachant aux techniques de l'argumentation et à récupérer les grands classiques qui n'entrent nulle part ailleurs comme Pascal Montaigne ou Montesquieu ; le pb c'est qu'au fil des ans les thèmes font bric à brac socio-cult plus que littérature....
Je me souviens de je ne sais plus quel manuel qui proposait le débat sur l'educ à travers Montaigne ,Pascal et.... Meirieux, par exemple:lol:

Iphigénie a écrit:En fait je crois que 4e OE sert à compléter les trois autres:lol: en s'attachant aux techniques de l'argumentation et à récupérer les grands classiques qui n'entrent nulle part ailleurs comme Pascal Montaigne ou Montesquieu ; le pb c'est qu'au fil des ans les thèmes font bric à brac socio-cult plus que littérature....

Bien sûr. Toutefois, pour répondre à l'une de vos remarques supra, le récit, parce qu'il dépend d'un narrateur, peut fonctionner comme une argumentation indirecte, dont la thèse est à dégager et les arguments sont à induire de l'histoire, qui fonctionne peu ou prou comme l'exemple. Au théâtre, ça me semble beaucoup plus compliqué, parce que la présence sur la scène provoque l'émotion, même si l'on peut trouver du théâtre à thèse.
Mais le fond du propos, c'est que, tout de même : Montaigne, Pascal, La Rochefoucauld, La Fontaine, La Bruyère, Montesquieu, Rousseau (dans sa démarche autobiographique notamment) : ça n'en fait pas déjà beaucoup à faire découvrir pour approcher vaguement cette vague question de l'homme ? Un adolescent ne mérite-t-il pas d'y être confronté ? Et ne peut-on parier que c'est le respecter davantage que lui faire lire ces immenses auteurs que lui mettre le nez pendant trois semaines dans Anouilh ou Giraudoux ?

Iphigénie, je suis d'accord avec vous. Cet OE est flou, et ce, depuis le départ.
C'est pourquoi je ne vois pas pourquoi une pièce qui verrait s'affronter deux points de vue différents (thèse, argument, exemple) ne pourrait pas entrer dans l'OE argumentation. Quelques exemples: réflexion autour de la résistance et du terrorisme dans Les Mains sales de Sartre ou dans Les Justes de Camus. Réflexion sur la définition d'être humain dans Rhinocéros (métamorphose de Jean), La Controverse de Valladolid de Jean-Claude Carrière ou Zoo ou l'assassin philanthrope de Vercors.
Cependant, je suis d'accord avec vous, Cripure, pour dire que bien évidemment d'immenses auteurs tels que ceux que vous citez méritent d'être présentés à nos élèves. Toutefois, ne dites-vous pas souvent que les collègues sont libres de faire étudier ce qu'ils aiment et un collègue peut préférer Giraudoux à Pascal? Je précise que ce n'est pas forcément mon cas mais je me fais en quelque sorte l'avocat du diable. Twisted Evil

Cela dit, le collègue parlait uniquement de l'OE théâtre quand il parlait de faire Anouilh ou Giraudoux.

Je fais faire une fois de plus ma synthèse du ps mais je suis d'accord avec vous deux!.... Perso je fais plutôt Montaigne et Pascal parce que sinon ils me paraissent les grands absents en S mais il m'arrive de donner par exemple un roman de Camus en cursive. Enfin une réserve sur Carrière et Vercors que je laisserais au mieux en cursive parce que bien sûr Cripure je donne la priorité aux auteurs que vous citez ;-)
Si on en revient au programme lui-même tel qu'il est défini:

Un texte long ou un ensemble de textes ayant une forte unité, du XVIème siècle à nos jours, au choix du professeur, étudié dans sa composition et son développement aussi bien que dans sa rédaction : essai, discours, pamphlet, recueil de maximes ou de pensées, de fables ou de satires, extraits de correspondances d'écrivains, texte narratif à visée persuasive, etc.
- Un ou deux groupements de textes permettant d'élargir et de structurer la culture littéraire des élèves et de problématiser leur réflexion en relation avec l'objet d'étude concerné. Le professeur veille ainsi, en fonction du projet, à proposer dans ces groupements des textes ou des documents appartenant à d'autres époques que celle à laquelle appartient le texte long étudié par ailleurs, pour mieux faire ressortir les spécificités de telle ou telle période et dessiner des évolutions en matière d'histoire des idées et des formes.
- En relation avec les langues et cultures de l'Antiquité, et dans une perspective humaniste de connaissance des sources, un choix de textes et de documents permettant de retrouver dans les œuvres antiques les racines de questions et de représentations touchant à la condition de l'homme. Le professeur choisit des œuvres ou extraits d'œuvres qui ont fait l'objet de reprises et de variations et constituent un héritage vivant à travers les siècles. Les récits de création ou fondation, les tragédies, les poèmes, mais aussi les tableaux, fresques et sculptures pourront ainsi nourrir une réflexion anthropologique que l'étude des genres de l'argumentation aura permis d'aborder selon des angles différents mais complémentaires.

on voit que Cripure a raison, jusqu'à l'"etc": le diable est dans le détail et dans la conception de l'ouverture à l'antique où entre en vrac à peu près tout cette fois: mais quoi, c'est Antique, dirait Nabila Montaigne dans le chapitres des Cannibales à Mykonos.. :lol:

Ce qui est (rigolo ? embêtant ? pathétique ? scandaleux ?), c'est que les sujets cités plus haut n'entrent pas dans le cadre du programme et qu'ils sont pourtant proposés par des collègues, cobayés par des collègues, acceptés par des IPR et au moins un IG. Bon, nous sommes habitués depuis quelques années aux problèmes divers sur les sujets, mais quand même.

Oui ça c'est un grand mystère dans ce grand bazar qu'est l'EAF: mais c'est qu'ils n'ont pas encore créé la sous-commission du bureau des examens et perspectives attaché à la réflexion sur les programmes et leur mise en oeuvre après consultation des comités lycéens, de l'inspection générale, de Madame Michu et des adhérents des principaux syndicats non représentatifs. :lol:

Iphigénie a écrit:Oui ça c'est un grand mystère dans ce grand bazar qu'est l'EAF: mais c'est qu'ils n'ont pas encore créé la sous-commission du bureau des examens et perspectives attaché à la réflexion sur les programmes et leur mise en oeuvre après consultation des comités lycéens, de l'inspection générale, de Madame Michu et des adhérents des principaux syndicats non représentatifs. :lol:

Remarquez, la dernière fois que j'ai cobayé un sujet qui est sorti en juin, ils n'avaient même pas corrigé les coquilles que j'avais signalées...

Cripure a écrit:

Iphigénie a écrit:Oui ça c'est un grand mystère dans ce grand bazar qu'est l'EAF: mais c'est qu'ils n'ont pas encore créé la sous-commission du bureau des examens et perspectives attaché à la réflexion sur les programmes et leur mise en oeuvre après consultation des comités lycéens, de l'inspection générale, de Madame Michu et des adhérents des principaux syndicats non représentatifs. :lol:

Remarquez, la dernière fois que j'ai cobayé un sujet qui est sorti en juin, ils n'avaient même pas corrigé les coquilles que j'avais signalées...

Une hypothèse: on cobaye pour la forme, mais les IPR ne lisent pas et font à leur tête, tellement mieux faite que celle des profs... Wink

Iphigénie a écrit:

Cripure a écrit:

Iphigénie a écrit:Oui ça c'est un grand mystère dans ce grand bazar qu'est l'EAF: mais c'est qu'ils n'ont pas encore créé la sous-commission du bureau des examens et perspectives attaché à la réflexion sur les programmes et leur mise en oeuvre après consultation des comités lycéens, de l'inspection générale, de Madame Michu et des adhérents des principaux syndicats non représentatifs. :lol:

Remarquez, la dernière fois que j'ai cobayé un sujet qui est sorti en juin, ils n'avaient même pas corrigé les coquilles que j'avais signalées...

Une hypothèse: on cobaye pour la forme, mais les IPR ne lisent pas et font à leur tête, tellement mieux faite que celle des profs...

Peut-être. Difficile de parles des IPR comme d'un bloc, il y a vraiment des individualités et donc de sacrées différences, disciplinaires et humaines.

Cripure a écrit:

Iphigénie a écrit:

Cripure a écrit:
Remarquez, la dernière fois que j'ai cobayé un sujet qui est sorti en juin, ils n'avaient même pas corrigé les coquilles que j'avais signalées...

Une hypothèse: on cobaye pour la forme, mais les IPR ne lisent pas et font à leur tête, tellement mieux faite que celle des profs...

Peut-être. Difficile de parles des IPR comme d'un bloc, il y a vraiment des individualités et donc de sacrées différences, disciplinaires et humaines.

Bien évidemment.
Et j'ajouterais: une sacrée lutte chez eux aussi entre courants d'influences...!