Référentiel bondissant

Le fin mot de l'histoire...?

http://www.liberation.fr/societe/2015/05/26/referentiel-rebondissant-l-affaire-rebondit_1316547

Pas trop fâché de lire ça car cela détruit la diatribe de Luc Cédelle (que je n'ai jamais supporté) sur une soi-disant théorie du complot anti-pédagogiste à ce sujet.

Et "l'outil grapheur", on l'a inventé aussi?

scripteur , l'outil , scripteur . Tenue de l'outil scripteur siouplait même !

"instrument scripteur" :
«On peut constater que de très nombreux enfants, droitiers ou gauchers, ont de réelles difficultés à tenir un instrument scripteur, à accéder à une écriture cursive suffisamment rapide pour permettre la copie ou la prise de note, à former des caractères réguliers et lisibles.»
Signé Ségolène.

Comme quoi ce n'est pas une caricature des pédagos, mais le jargon des pédagos qui est une caricature.

Thierry30 a écrit:Et "l'outil grapheur", on l'a inventé aussi?

Ca, c'est le nom pédagogique pour un tag :lol!:

Moi aussi je suis ennuyée avec ces mots de jargon.
Juste concernant cet " instrument scripteur" ou " outil scripteur ", je ne vois pas comment faire autrement : crayon, stylo bille, stylo plume, feutre, pinceau, doigt ... ce ne sont pas les mêmes choses!
Il faut parfois trouver le moyen pour dire " tout outil permettant d'écrire " .
Quand je fais une conf ou une formation sur le sujet, j'explique que par abus de langage je vais utiliser le mot stylo. Mais que ce " stylo" peut être n'importe quoi, et ça prête à confusion.

Les médecins ont leur jargon, les couvreurs ont le leur, pareil dans une "brigade" = cuisine; dès lors, pourquoi n'aurions-nous pas aussi le droit d'exprimer notre quotidien avec des termes certes pompeux mais qui on le mérite d'appeler un chat un chat!

Nous pouvons nous permettre des facilités de langage -entre pairs- certes et soit; Néanmoins, quand il s'agit de "parler au plus grand nombre", j'aimerais pouvoir avoir le droit de "jargonner".

Quand un professeur de médecine vous parle de ... "tentative d'autolyse", tout le monde écoute et dit oui amen!

J'aimerais que nous professeurs puissions aussi utiliser les "bons mots" (mais, et c'est important, ne pas s'en contenter; à savoir expliciter et rendre compréhensible notre jargon à tout un chacun)

C'est à dire, ne pas laisser l'interlocuteur dans l'incompréhension totale, exemple carabin encore: "oh lui, tu as une IO -intoxication oenolique - en gros: il/elle souffre d'alcoolisme"

Il y a abus de jargon quand le jargon n'est pas employé par les professionnels eux-mêmes.

Luigi_B a écrit:Il y a abus de jargon quand le jargon n'est pas employé par les professionnels eux-mêmes.

Ni compris.

Donner des noms à des choses qui en ont déjà, ce n'est pas du jargon c'est de l'enfumage.
Quand on se sert d’un tel jargon c’est surtout pour bien faire sentir la profonde différence qu’il existerait entre le profane et l’expert, entre le prêtre et le simple croyant.
Le jargon qui s’est répandu dans l’Éducation nationale s’harmonise heureusement avec ses prétentions morales et métaphysiques, qui sont mieux exprimées dans les termes les plus vagues possibles. Bien que vagues, cependant, les termes doivent paraître importants et doivent donner l’impression que si vous et moi ne les comprenons pas clairement, c’est parce que nous ne sommes que des profanes à qui ces mystères n’ont pas été ouverts. Le jargon découle de l’ignorance, mais, une fois constitué, s’établit non pas comme connaissance, bien sûr, car ce serait inviter à la vérification, mais comme sagesse, comme une matière reliée sans doute au cœur et non à la raison. « Il y a une dimension liturgique dans cette langue des clercs » (Loys Bonod)    . Nos écoles sont devenues les temples d’une religion à mystères et leurs clercs, des principaux aux recteurs, ont au moins appris le jargon des rituels pour s’adresser aux puissances invisibles.
https://www.neoprofs.org/t89277-parlez-vous-pedagol?highlight=p%E9dagol

Luc Cédelle est d'une mauvaise foi insondable. Il suffit de chercher "didactique du" + un nom de sport pour trouver des dizaines et des dizaines d'exemples du même tonneau. Moisson en quelques minutes :

- "Le Canoë Kayak est une activité de déplacement d’un support flottant sur un fluide."

- "Le football est une activité de coopération et d’opposition collective, dans des espaces interpénétrés de sens contraire, médiée par un ballon dont la manipulation se fait par les pieds  pour atteindre une cible verticale gardée."

- "Le Tennis de table est une activité duelle de type débat qui vise la recherche du gain de l'échange. Il s'agit donc pour le pratiquant de s'inscrire dans une logique de performance dans son opposition avec autrui."

- "Apprendre à nager c’est rompre avec sa motricité de terrien (espace hétérogène sur lequel on repose) pour construire une motricité adaptée au milieu aquatique (espace homogène liquide à travers lequel on s’enfonce)."

- "La pétanque est un jeu de lancers d’adresse pratiqué avec des boules de même nature sur un terrain non standardisé, où deux équipes s’affrontent pour marquer plus de points que l’adversaire par une succession d’actions individuelles négociées entre partenaires."

- Je m'arrête à cette dernière, que je trouve prodigieuse d'intelligence :

"C'est une activité physique qui utilise un matériel spécifique (les patins) dans un environnement stable mais inhabituel (la glace)".

Autrement dit, la définition didactique du patin à glace est que c'est du patin sur la glace. Immense. On a bien raison de financer des recherches universitaires qui produisent de telles fulgurances.

Ajupouet a écrit:Moi aussi je suis ennuyée avec ces mots de jargon.
Juste concernant cet " instrument scripteur" ou " outil scripteur ", je ne vois pas comment faire autrement : crayon, stylo bille, stylo plume, feutre, pinceau, doigt ... ce ne sont pas les mêmes choses!
Il faut parfois trouver le moyen pour dire " tout outil permettant d'écrire " .
Quand je fais une conf ou une formation sur le sujet, j'explique que par abus de langage je vais utiliser le mot stylo. Mais que ce " stylo" peut être n'importe quoi, et ça prête à confusion.

Je n'ai rien contre l'outil scripteur, à condition qu'il reste entre pros. Je ne vois pas comment des parents d'élèves qui parlent moyennement le français ont la moindre chance de comprendre les bulletins de maternelle de leurs gremlins quand on trouve 40 items dont "maîtrise de l'outil scripteur" (oui, situation vécue dans l'école de mes gamins).
De même que je comprends que les parents nous regardent comme ça :shock: quand on leur dit "mais votre enfant, il a choisi ICN comme EE, ça lui a plu, donc une TS SVT avec spé ISN ou une TS SI avec spé ISN, ça va le botter! Ou alors une STI2D ?"

Chose formidable, ce ne sont jamais des équivalences.
Ainsi, si stylo => outil scripteur est vrai , l'inverse est faux.
En effet :

Bâton de bois => outil scripteur.
Sable => référentiel scriptable.

fonctionnent très bien aussi.

Bon, j'avoue que devant tous ces exemples, je ne puis que dire que je suis d'accord.

:shock: Linkus, je n'y crois pas !
En fait, c'est une caricature.

Ah bon, c'est pas une blague faite par toi ???? :shock:

Quand j'ai raconté l'histoire de "milieu aquatique profond standardisé" à mon kiné, il était entre plié et étonné

Dieu = axiome d'étant suprême à présence interstitielle au réel ?

Heu ?!

option : item de curriculum à obligation choisie par variabilité de désirabilité pérennisée.

Les Précieuses ridicules, c'est que dalle par rapport à ce langage.

Un animateur du savoir qui nutellise ou teste l'inclination verticale de son gosier, qui qui éléphantise rose, - référence un autre topic - est un prof qui en a sa claque.

Mauvaise note : valuation malveillante de production d'apprenant en acquisition différée.

En même temps, certaines de ces expressions ne sont pas forcément du jargon. Pour avoir travaillé très longtemps en formation d'adultes, je ne me voyais pas parler "d'élèves" à propos d'un cadre dysorthographique de 40 ans ou d'une assistante de direction en perfectionnement sur un logiciel comptable. On a trouvé "apprenant" qui a bien fait rire mais que dire d'autre ?

Aurevilly a écrit:En même temps, certaines de ces expressions ne sont pas forcément du jargon. Pour avoir travaillé très longtemps en formation d'adultes, je ne me voyais pas parler "d'élèves" à propos d'un cadre  dysorthographique de 40 ans ou d'une assistante de direction en perfectionnement sur un logiciel comptable. On a trouvé "apprenant" qui a bien fait rire mais que dire d'autre ?

Entité organique hétéronome en voie d'autonomisation ?
Edit: plus sérieusement, comme le dit carynx, "élève" convient parfaitement.