Les enseignants sont-ils déconnectés de la réalité ? Rapport de 2 députés

Cela en dit long sur la manière dont ils nous considèrent. Des éducateurs et animateurs de quartier, avec orthographe.

L'idée que je trouve hors sol, moi, c'est celle qu'ils se font des aspirations des potentiels candidats.
Vous grandissez dans un de ces quartiers abandonnés, vous vous arrachez à l'école, pour essayer d'en sortir. Mais les enfants des faiseurs de rapports occupent les meilleurs places et ne comptent pas vous les laisser. Alors leurs parents députés se chargent de vous en trouver: vous serez enseignant mal payé et méprisé au coeur du quartier dont il ne semble pas qu'on veuille que vous sortiez. Et en plus ils l'assument.

Heureseusement il ne s'agissait que d'une "mission flash". Une de ces deux dames étaient l'invitée du journal de France Culture à 12h30 (pas encore eu le temps d'écouter).


On parle de "dédiaboliser" les parents...je ne savais pas qu'ils étaient diabolisés.

L'intérêt des mutations nationales, outre le fait d'aller peupler les académies déficitaires, c'est aussi de créer une forme de mixité, que les "quartiers", de "banlieue", du fin fond du "rural paumé" n'aient pas que des gens issus du même secteur, du même milieu social.
Plutôt que "d'éduquer" des enseignants à parler aux parents, nous pourrions peut-être envisager un travail pour "éduquer les parents" à parler aux enseignants et à faire parler leurs enfants correctement. Cela me fait penser au cas d'un de mes collègues originaire d'un "quartier" d'une grande ville, bien copain copain avec les élèves d'un quartier du même type (dans une autre ville), un peu trop même. Ah oui, ils avaient les mêmes codes. Et lorsqu'il a été absent (plus de deux mois dans l'année - passons sur le fait -) et remplacé par un TZR les élèves lui ont dit tout simplement : "on ne vous aime pas, vous n'êtes pas comme M. X. Lui il était comme nous". Oui, le remplaçant leur parlait correctement, leur demandait la même chose en retour et leur demandait de travailler et, comble du sacrilège, en silence. C'est clair que mon collègue étaient comme eux, leur seule préoccupation étant de ne pas travailler pour l'un comme pour les autres.

Caspar a écrit:Heureseusement il ne s'agissait que d'une "mission flash". Une de ces deux dames étaient l'invitée du journal de France Culture à 12h30 (pas encore eu le temps d'écouter).


On parle de "dédiaboliser" les parents...je ne savais pas qu'ils étaient diabolisés.

Ah, nous nous faisons des exercices de confinement !
Dès qu'un parent se pointe à l'horizon la sirène retentit, on ferme les portes, on éteint les portables, les prof se mettent sous les tables et on agglutine les élèves contre les portes pour que les parents ne puissent pas entrer. Nous avons des caméras qui filment et nous appelons le GIGN.

Jacq a écrit:

Caspar a écrit:Heureseusement il ne s'agissait que d'une "mission flash". Une de ces deux dames étaient l'invitée du journal de France Culture à 12h30 (pas encore eu le temps d'écouter).


On parle de "dédiaboliser" les parents...je ne savais pas qu'ils étaient diabolisés.

Ah, nous nous faisons des exercices de confinement !
Dès qu'un parent se pointe à l'horizon la sirène retentit, on ferme les portes, on éteint les portables, les prof se mettent sous les tables et on agglutine les élèves contre les portes pour que les parents ne puissent pas entrer. Nous avons des caméras qui filment et nous appelons le GIGN.

amethyste a écrit:

Jacq a écrit:

Caspar a écrit:Heureseusement il ne s'agissait que d'une "mission flash". Une de ces deux dames étaient l'invitée du journal de France Culture à 12h30 (pas encore eu le temps d'écouter).


On parle de "dédiaboliser" les parents...je ne savais pas qu'ils étaient diabolisés.

Ah, nous nous faisons des exercices de confinement !
Dès qu'un parent se pointe à l'horizon la sirène retentit, on ferme les portes, on éteint les portables, les prof se mettent sous les tables et on agglutine les élèves contre les portes pour que les parents ne puissent pas entrer. Nous avons des caméras qui filment et nous appelons le GIGN.

Par contre lorsqu'il y a un recteur qui se pointe dans un collège (de Lyon) parce que les collègues se font caillasser, eux, leurs voitures, insulter, que des violences sont commises, que des chaises tombent d'un étage à l'autre par la cage d'escalier etc. le recteur vient dans sa voiture de fonction avec quasi escorte, est déposé devant la porte sous protection, son chauffeur repart vite mettre la voiture de monsieur à l'abri, le recteur fait un beau discours pour expliquer qu'il ne faut pas s'affoler, et le chauffeur revient faire l'extraction discrète du recteur dans la foulée (une affaire qui est ancienne). Ces gens là, comme le DASEN de Toulouse, eux, ne sont pas déconnectés de la réalité... ben non !

Firefly a écrit: la mise en place d'une "semaine du goût" qui pourrait permettre à "chaque parent d'apporter une spécialité culinaire de son pays".

...et d'assister à une séance d'information sur l'impact des écrans et autres joyeusetés.
Nan parce que si c'est juste pour bouffer...
Autant joindre l'utile à l'agréable.

Le gouvernement semble favoriser l'agréable à l'utile.

Spoiler:

Des professeurs au vocabulaire parfois "opaque" qui vivent "de moins en moins" dans le quartier où ils enseignent : c’est le constat dressé par les députés Aurore Bergé

Je me suis arrêté là.

étant donné que Mme Berger a grandit à Versailles .... On va d'abord lui faire tester son idée de réforme et on reparlera après ...

Si dans ce rapport on remplace systématiquement "enseignants" par "députés", ça marche aussi ?

Ça sent une fois de plus le parisiano-centrisme... "nous sommes allés observer la banlieue parisienne (mais pas le 93, le 93 ça craint !) et nous en avons conclu une règle générale." Ok.

Spoiler:

Un bon point quand même, elles critiquent les réformes mises en application trop rapidement.

Firefly a écrit:

Des professeurs au vocabulaire parfois "opaque" qui vivent "de moins en moins" dans le quartier où ils enseignent : c’est le constat dressé par les députés Aurore Bergé et Béatrice Descamps, dans un rapport remis mercredi au ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer. Les élues proposent des chartes et des formations pour améliorer les relations entre parents et enseignants.

Autre proposition : que les enseignants organisent des "prétextes inclusifs" et des "rituels positifs" pour favoriser le retour à l'école des parents qui se sont "éloignés" de l'institution scolaire. Exemple cité par les deux députées : la mise en place d'une "semaine du goût" qui pourrait permettre à "chaque parent d'apporter une spécialité culinaire de son pays".

Lien pour lire l'article et les propositions

Vachement crédible, de la part d'un député...

Et encore et toujours la faute aux enseignants: ils n'habitent pas près de leur établissement, ils sont issus d'un milieu favorisé, leur vocabulaire est à revoir, leurs appréciations sur le bulletin ne sont pas bienveillantes...    Comment travailler correctement lorsqu'on ne se sent pas du tout soutenus?!

Siggy a écrit:Et encore et toujours la faute aux enseignants: ils n'habitent pas près de leur établissement, ils sont issus d'un milieu favorisé, leur vocabulaire est à revoir, leurs appréciations sur le bulletin ne sont pas bienveillantes...    Comment travailler correctement lorsqu'on ne se sent pas du tout soutenus?!

Allons, allons, une petite semaine du goût et il n'y paraîtra plus.

Caspar a écrit:Allons, allons, une petite semaine du goût et il n'y paraîtra plus.

+ 1
Le goût, les cool heures.

Oui, bon, hein, Aurore Bergé, quoi ! Un beau parcours à l'abri...
(Certes, il y a une circonscription qui a voté pour elle.)

gauvain31 a écrit:

William Foster a écrit:

gauvain31 a écrit:Les députés sont-ils déconnectés de la réalité ?

Pourrais-tu formuler ta question avec du vocabulaire moins opaque, s'il-te-plait ?

Oui, je pourrais William, mais ce serait hors charte.

Ponocrates a écrit:Si dans ce rapport on remplace systématiquement "enseignants" par "députés", ça marche aussi ?  

On prend deux profs et on fait un rapport sur les députés qui sont déconnectés et le tour est joué.

(Dans mon ancien établissement, ma principale adjointe avait cependant consacré quelques heures à la présentation générale des quartiers de recrutement du collège etc., pour les nouveaux arrivants dont j'étais.)

J'ai déjà entendu cet argument: des profs bourgeois qui enseignent dans les quartiers populaires, SCANDALE...et là rebelote: embauchons des AED qui "partagent les codes sociaux" des parents...que de mépris conscient ou inconscient sous couvert de "bienveillance"...

Caspar a écrit:J'ai déjà entendu cet argument: des profs bourgeois qui enseignent dans les quartiers populaires, SCANDALE...et là rebelote: embauchons des AED qui "partagent les codes sociaux" des parents...que de mépris conscient ou inconscient sous couvert de "bienveillance"...

Oui, c'st méprisant envers les "bourgeois" comme envers "ceux qui partagent les codes sociaux", car comme ils sont de la banlieue, forcément, ils ont des "codes", les mêmes que les adolescents (alors que ce sont des adultes).

D'une, le titre est faux, il s'agit de deux députées.
De deux, si vous ne vouliez pas d'une Aurore Bergé, il fallait voter pour le camp d'en face.
Dieu se rit des hommes, etc...

Bouboule a écrit:Oui, bon, hein, Aurore Bergé, quoi ! Un beau parcours à l'abri...

Je ne la connaissais pas très bien, je suis donc allé voir sa fiche wiki.

Un beau parcours, effectivement.

wanax a écrit:D'une, le titre est faux, il s'agit de deux députées.
De deux, si vous ne vouliez pas d'une Aurore Bergé, il fallait voter pour le camp d'en face.
Dieu se rit des hommes, etc...

Tout le monde sur ce fil a voté pour Macron et LREM ? Et quand bien même, il faudrait s'abstenir de toute critique pendant cinq ans ?

wanax a écrit:
De deux, si vous ne vouliez pas d'une Aurore Bergé, il fallait voter pour le camp d'en face.

Le pen ?

Une députée connectée à on ne sait quoi a écrit:Autre proposition : que les enseignants organisent des "prétextes inclusifs" et des "rituels positifs" pour favoriser le retour à l'école des parents qui se sont "éloignés" de l'institution scolaire. Exemple cité par les deux députées : la mise en place d'une "semaine du goût" qui pourrait permettre à "chaque parent d'apporter une spécialité culinaire de son pays".

Les directives sur la traçabilité des aliments, et les règles qui régissent l'introduction de denrées dans les établissements scolaires leur sont visiblement inconnues. Elles ne sont guère connectées avec ce qu'elles devaient étudier.
Quelle manifestation d'incompétence et d'absence de réflexion !