L'orthographe, ce n'est pas fondamental !

Bonsoir

Mon titre est évidemment volontairement provocateur. Juste pour vous dire qu'il n'y a pas que dans les ESPE que ça délire gravement.
Je viens de passer un oral pour obtenir un titre et non un diplôme, celui de formatrice dans les CFA. Et un membre du jury m'a sorti cela. J'ai tiqué!! Quand l'idéologie des pédagogues fous vous met en péril. Je me doute bien que je n'aurai pas ce titre.
J'ai un esprit trop lettres modernes.
Voilà. C'est dur de constater que des dingues ont un tel pouvoir!

Le problème, c'est que si on reconnaît que l'orthographe est fondamentale, il faudrait remettre les heures de français qui ont été massivement supprimées ! ça ne risque donc pas d'arriver !

Quelle tristesse de lire cela. Que lui avez-vous répondu ?

PS : un esprit trop lettres tout simplement ! Pour nos collègues de LC.

Aivydamankelortografnépaphondhamantal.

J'ai tenté de défendre mon point de vue . Le président du jury l'a soutenu. Le jury a dû se dire que j'avais l'esprit trop littéraire. Je ne crois pas une seconde que je vais obtenir ce titre. Triste pour moi et les élèves victimes de tels individus.

Ah! Point de vue et non de vie ...

Tu peux éditer ton message en cliquant sur le petit crayon à droite

Catherine93 a écrit:J'ai tenté de défendre mon point de vie. Le président du jury l'a soutenu. Le jury a dû se dire que j'avais l'esprit trop littéraire. Je ne crois pas une seconde que je vais obtenir ce titre. Triste pour moi et les élèves victimes de tels individus.

L'esprit trop littéraire? Mais tu es professeur de lettres !

Oui mais j'ai été évaluée sur ma capacité à enseigner autrement. Je devais monter une progression pédagogique en lien avec l'entreprise, c'est-à-dire relier les Surréalistes ou Les philosophes des Lumières au domaine de l'électricité. Prouver que mon enseignement tenait compte des besoins de l'entreprise. Comment lier deux univers si différents? Le jury n'a rien voulu savoir. Pour lui, je collais beaucoup trop au programme en sachant quand même que les élèves seront évalués sur le programme officiel de l'Éducation nationale.

Catherine93 a écrit:Oui mais j'ai été évaluée sur ma capacité à enseigner autrement. Je devais monter une progression pédagogique en lien avec l'entreprise, c'est-à-dire relier les Surréalistes ou Les philosophes des Lumières au domaine de l'électricité. Prouver que mon enseignement tenait compte des besoins de l'entreprise. Comment lier deux univers si différents? Le jury n'a rien voulu savoir. Pour lui, je collais beaucoup trop au programme en sachant quand même que les élèves seront évalués sur le programme officiel de l'Éducation nationale.

C'est pourtant pas bien compliqué.

😂😂😂

DesolationRow a écrit:

Catherine93 a écrit:Oui mais j'ai été évaluée sur ma capacité à enseigner autrement. Je devais monter une progression pédagogique en lien avec l'entreprise, c'est-à-dire relier les Surréalistes ou Les philosophes des Lumières au domaine de l'électricité. Prouver que mon enseignement tenait compte des besoins de l'entreprise. Comment lier deux univers si différents? Le jury n'a rien voulu savoir. Pour lui, je collais beaucoup trop au programme en sachant quand même que les élèves seront évalués sur le programme officiel de l'Éducation nationale.

C'est pourtant pas bien compliqué.

Il suffit de faite "du lien" ...

A titre personnel, je serais pour une réforme assez violente de l'orthographe mais que des formateurs tournés vers le monde de l'entreprise affirment cela me sidère:

Pour vos clients l'orthographe n'est pas du tout un truc dépassé

C'est bien vrai que pour poser des compteurs Linky, l'orthographe n'est pas fondamentale !

C'est sûr. Le problème, c'est que si je ne décroche pas ce titre, je ne sais pas comment mon employeur va le prendre. Un licenciement peut-être?  C'est aussi cela qu'il y a derrière tout ça. 😳😳

En fouillant bien, on peut trouver je pense des textes surréalistes qui témoignent de l'émerveillement des villes éclairées par l'électricité, dans Le Paysan de Paris par exemple, mais je n'en suis pas certaine.

DesolationRow a écrit:

Catherine93 a écrit:Oui mais j'ai été évaluée sur ma capacité à enseigner autrement. Je devais monter une progression pédagogique en lien avec l'entreprise, c'est-à-dire relier les Surréalistes ou Les philosophes des Lumières au domaine de l'électricité. Prouver que mon enseignement tenait compte des besoins de l'entreprise. Comment lier deux univers si différents? Le jury n'a rien voulu savoir. Pour lui, je collais beaucoup trop au programme en sachant quand même que les élèves seront évalués sur le programme officiel de l'Éducation nationale.

C'est pourtant pas bien compliqué.

bah oui, yaka enseigner autrement les Lumières.

Spoiler:

Sinon pourquoi se limiter aux surréalistes et aux Lumières? Il y a aussi les frères Lumières, le style ampoulé de Bossuet, les Illuminations de Rimbaud...
ou alors, leur parler d'obscurantisme?

C'est du Bourdieu mal digéré : si l'orthographe est négligée, les pauvres ne sauront pas écrire, mais les élites favorisées le sauront toujours et ça deviendra un marqueur social, à vrai dire d'ailleurs c'est déjà le cas.
Dixit ma banquière : "nous n'avons pas ces documents en autre possession" (sic)

nitescence a écrit:C'est du Bourdieu mal digéré : si l'orthographe est négligée, les pauvres ne sauront pas écrire, mais les élites favorisées le sauront toujours et ça deviendra un marqueur social, à vrai dire d'ailleurs c'est déjà le cas.
Dixit ma banquière : "nous n'avons pas ces documents en autre possession" (sic)

Il est aussi possible que toutes les "élites", ou ceux qu'ont considèrent comme tels, n'aient pas le moyens intellectuels non plus, mais les moyens financiers si. Les prête-plume ont vraiment de beaux jours devant eux, pour ceux qui auront la chance de passer à travers les gouttes et avoir des interlocuteurs-formateurs- enseignants qui ne prononcent pas ces stupidités.
En même temps ( pardon de cette expression), pour répondre au message d'origine , on est dans la mouvance de ce qui va se passer en LP et qui existe déjà depuis la réforme bac pro 3 ans, et va s'aggraver.

Je rejoins ce que dit Ajonc35: en Lettres-Histoire, nous souffrons en LP de cette déconsidération pour la beauté de la langue, ses arcanes, l'étymologie et au bout du compte, la compréhension des textes qui somme toute, n'intéressent que nous: un employeur emploie un élève employable, c'est-à-dire un exécutant si possible peu rompu aux subtilités de la langue qui pourraient, malheur!, le faire réfléchir voire parfois contester, par exemple, un contrat de travail un peu, disons, abusif (ce qui ne règle pas lors des stages en entreprise le problème des mails bourrés de fautes envoyés pas nos élèves à des clients pas exemple, ou leurs difficultés de classement dus à la méconnaissance de l'alphabet - mais c'est un autre débat).
Bientôt nous ne serons sommés de ne leur faire étudier et rédiger que des textes "pratiques" à usage professionnel.
J'ai décidé de prendre le problème à l'envers: je retourne aux "fondamentaux" comme on dit. Je pénalise les fautes d'orthographe -je ne dis pas "erreurs" exprès, j'en ai assez des circonvolutions, aussi- , je fais beaucoup rédiger, j'explique systématiquement le sens des mots, et je dis à mes élèves que je refuse de les voir consentir à un système puis à s'y enliser, consistant à faire d'eux des ignares. Dit comme ça, ça choque, mais en réalité ils comprennent assez bien ce discours et derrière ma colère, l'envie que j'ai de les aider.
J'ai derrière moi les rv de carrière, je peux me le permettre.
Par ailleurs je m'amuse avec les punitions orthographiques ou de conjugaison; je ne sais plus où j'ai eu l'info, sur ce forum ou ailleurs, voici l'Ouvrage Qui Tue:
" Précis de conjugaisons ordinaires": faire conjuguer "Me gonfler", "Foutre le camp" ou "la Fermer", en mode dérision ça passe tout seul, et au moins ça fait travailler l'apprenant!!

zigmag17 a écrit:Je rejoins ce que dit  Ajonc35: en Lettres-Histoire, nous souffrons en LP de cette déconsidération pour la beauté de la langue, ses arcanes, l'étymologie et au bout du compte, la compréhension des textes qui somme toute, n'intéressent que nous: un employeur emploie un élève employable, c'est-à-dire un exécutant si possible peu rompu aux subtilités de la langue qui pourraient, malheur!, le faire réfléchir voire parfois contester, par exemple, un contrat de travail un peu, disons, abusif (ce qui ne règle pas lors des stages en entreprise le problème des mails bourrés de fautes envoyés pas nos élèves à des clients pas exemple, ou leurs difficultés de classement dus à la méconnaissance de l'alphabet  - mais c'est un autre débat).
Bientôt nous ne serons sommés de ne leur faire étudier et rédiger que des textes "pratiques" à usage professionnel.
J'ai décidé de prendre le problème à l'envers: je retourne aux "fondamentaux" comme on dit. Je pénalise les fautes d'orthographe -je ne dis pas "erreurs" exprès, j'en ai assez des circonvolutions, aussi- , je fais beaucoup rédiger, j'explique systématiquement le sens des mots, et je dis à mes élèves que je refuse de les voir consentir à un système puis à s'y enliser, consistant à faire d'eux des ignares. Dit comme ça, ça choque, mais en réalité ils comprennent assez bien ce discours et derrière ma colère, l'envie que j'ai de les aider.
J'ai derrière moi les rv de carrière, je peux me le permettre.
Par ailleurs je m'amuse avec les punitions orthographiques ou de conjugaison; je ne sais plus où j'ai eu l'info, sur ce forum ou ailleurs, voici l'Ouvrage Qui Tue:
" Précis de conjugaisons ordinaires": faire conjuguer  "Me gonfler", "Foutre le camp" ou "la Fermer", en mode dérision ça passe tout seul, et au moins ça fait travailler l'apprenant!!

Et il y a des fautes dans mon message, le comble! Désolée!!

zigmag17 a écrit:Je rejoins ce que dit  Ajonc35: en Lettres-Histoire, nous souffrons en LP de cette déconsidération pour la beauté de la langue, ses arcanes, l'étymologie et au bout du compte, la compréhension des textes qui somme toute, n'intéressent que nous: un employeur emploie un élève employable, c'est-à-dire un exécutant si possible peu rompu aux subtilités de la langue qui pourraient, malheur!, le faire réfléchir voire parfois contester, par exemple, un contrat de travail un peu, disons, abusif (ce qui ne règle pas lors des stages en entreprise le problème des mails bourrés de fautes envoyés pas nos élèves à des clients pas exemple, ou leurs difficultés de classement dus à la méconnaissance de l'alphabet  - mais c'est un autre débat).
Bientôt nous ne serons sommés de ne leur faire étudier et rédiger que des textes "pratiques" à usage professionnel.
J'ai décidé de prendre le problème à l'envers: je retourne aux "fondamentaux" comme on dit. Je pénalise les fautes d'orthographe -je ne dis pas "erreurs" exprès, j'en ai assez des circonvolutions, aussi- , je fais beaucoup rédiger, j'explique systématiquement le sens des mots, et je dis à mes élèves que je refuse de les voir consentir à un système puis à s'y enliser, consistant à faire d'eux des ignares. Dit comme ça, ça choque, mais en réalité ils comprennent assez bien ce discours et derrière ma colère, l'envie que j'ai de les aider.
J'ai derrière moi les rv de carrière, je peux me le permettre.
Par ailleurs je m'amuse avec les punitions orthographiques ou de conjugaison; je ne sais plus où j'ai eu l'info, sur ce forum ou ailleurs, voici l'Ouvrage Qui Tue:
" Précis de conjugaisons ordinaires": faire conjuguer  "Me gonfler", "Foutre le camp" ou "la Fermer", en mode dérision ça passe tout seul, et au moins ça fait travailler l'apprenant!!

Pareil, d'accord sur tout , et d'abord ce qui est en gras, sauf que j'ai du mal à retourner à mes exigences d'il y 10 ans, 15 ans et pire, 20 ans.
Ce vendredi, je parlais du déclin de la classe ouvrière. Une élève me demande comment on écrit ce mot ( je leur dit qu'il faut toujours me demander et qu'il n'y a aucune honte, donc ils le font). Je lui dis simplement que ce mot vient de décliner et j'entends sa réponse : "Ah oui!" et combien d'autres exemples comme cela. Ici c'est l'orthographe, mais derrière il y a aussi le sens, et dans les deux cas, c'est vraiment handicapant dans l'immédiat et pour leur avenir.

Ayant déjeuné chez un ami chef d'entreprise en informatique (TPE) hier, il prends souvent des étudiants en stage (bac ++)

J'ai pu lire quelques lettres de motivation : orthographe hallucinante, ponctuation inexistante (sauf le point)

Pour des étudiants bac+2 ou bac+3 ... c'est impressionnant.

Je suis enseignant en collège, mes troisièmes font moins d'erreurs !