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- TailleventFidèle du forum
Thomas B. Reverdy a écrit récemment un billet d'humeur dans Le Monde où il aborde la question du rôle de l'éducation à la littérature. Ça m'a fait penser à un fil récent à ce sujet et je trouvais intéressant de l'évoquer ici. Je mets le texte en dessous, l'auteur l'ayant posté sur son fil Twitter. J'espère que ça n'est pas contraire au règle du forum.
Source du texte : https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/24/rendons-les-jeunes-a-la-lecture-au-plaisir-du-texte-aux-jeux-de-l-ecriture_6179012_3232.html
Source du texte : https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/24/rendons-les-jeunes-a-la-lecture-au-plaisir-du-texte-aux-jeux-de-l-ecriture_6179012_3232.html
- NLM76Grand Maître
Qu'est-ce que ce type de billets m'agace, avec ces vaines oppositions... Non, le bac d'aujourd'hui ne forme pas des lettrés, et son technicisme n'a rien à voir avec une haute exigence intellectuelle. Et l'exigence de modernité à tout prix est d'une prétention et d'une puérilité sans nom.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- IphigénieProphète
En fait ce billet mélange tout pour prôner en réalité une grande révolution qui consisterait à faire…. Ben justement ce qu’on fait depuis vingt ans ( pointer juste le programme Blanquer aujourd’hui: quelle nouveauté, quelle audace et quel courage!, surtout qu’il ne change rien aux problèmes de fond) ! Donc on ferait ce qu’on préconise depuis des lustres: et …et ben voilà: ça ne marche pas du tout….!
- Lord StevenExpert
La littérature étant le point d'ancrage de mon enseignement, j'ai lu avec attention cet article. C'est évidemment un billet d'humeur, mais dès le début j'étais peu enclin à une opinion favorable. Manifestement ce monsieur ignore que l'enseignement de la littérature ne s'arrête pas en première, puisqu'il se poursuit en spécialité LLCE et HLP en terminale (je ne connais pas le programme de HLP mais je ne crois pas m'avancer en pensant qu'on y parle de littérature...) Bref ce monsieur semble totalement hostile aux classiques, c'est son opinion. Pas la mienne. La littérature contemporaine n'a de sens que parce qu'elle s'inscrit dans une histoire littéraire. Nier ce patrimoine, cela signifie ne pas être capable d'apprécier la littérature contemporaine et toutes ses références. Bien sûr qu'il est important de développer la fibre créative chez nos élèves, mais pour ce faire, il est important d'avoir les outils pour le faire - et donc d'étudier. On peut être lettré et être lecteur, et l'école permet de devenir les deux.
Bref j'ai eu un peu l'impression que ce monsieur qui se définit come écrivain et veut inciter les jeunes à pousser la porte des librairies prêche un peu pour sa paroisse....
Bref j'ai eu un peu l'impression que ce monsieur qui se définit come écrivain et veut inciter les jeunes à pousser la porte des librairies prêche un peu pour sa paroisse....
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- IphigénieProphète
De toute façon on n’a aucun moyen de former des lettrés ni des lecteurs….
Des écrivants à la rigueur, avec une langue novatrice et une esthétique netflix.
Initions nos élèves à Thomas Reverdy et la littérature sera sauvée? ( pardon Thomas B Reverdy: à bas le patrimoine ringard…)
Des écrivants à la rigueur, avec une langue novatrice et une esthétique netflix.
Initions nos élèves à Thomas Reverdy et la littérature sera sauvée? ( pardon Thomas B Reverdy: à bas le patrimoine ringard…)
- Reine MargotDemi-dieu
Le monsieur, qui enseigne en Seine-Saint-Denis, doit savoir qu'on étudie régulièrement en cours des auteurs contemporains (Laurent Gaudé, Annie Ernaux, le "petit pays" de Gael Faye..) . Je ne parle même pas de la littérature de jeunesse.
Ils sont dans les manuels, et cités dans les IO.
Ils sont dans les manuels, et cités dans les IO.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- SolovieïNiveau 10
merci pour ce partage ! Super sympa. Je le lis et je verrai ce que cela m'inspire.
- TailleventFidèle du forum
En plus des critiques pertinentes que vous formulez, il y a deux choses qui m'ont frappé dans ce texte, même en admettant l'idée de base.
D'abord, il ne propose pas grand chose comme méthode pour y parvenir à part "faire lire"...
Ensuite, d'un point de vue bassement politique, si le seul objectif du cours de français devient "faire aimer la lecture", je suppose qu'on peut espérer garder une heure hebdomadaire sur une année si on a de la chance. Je ne suis pas porté sur l'utilitarisme mais je doute que ça soit perçu largement comme un objectif auquel l'État devrait consacrer des moyens considérables (malgré les sorties pleines d'emphase auxquelles certains politiques s'adonnent périodiquement.)
D'abord, il ne propose pas grand chose comme méthode pour y parvenir à part "faire lire"...
Ensuite, d'un point de vue bassement politique, si le seul objectif du cours de français devient "faire aimer la lecture", je suppose qu'on peut espérer garder une heure hebdomadaire sur une année si on a de la chance. Je ne suis pas porté sur l'utilitarisme mais je doute que ça soit perçu largement comme un objectif auquel l'État devrait consacrer des moyens considérables (malgré les sorties pleines d'emphase auxquelles certains politiques s'adonnent périodiquement.)
- IphigénieProphète
Ce que ce monsieur n’a pas pigé c’est que l’école initie à ce qu’est la littérature à travers le patrimoine, que seule l’école permet de connaître, ce qui permet ensuite aux élèves de s’aventurer vers les contemporains et lire par eux mêmes : si on croit amener les élèves à la lecture en étudiant en classe les contemporains parce qu’ils sont contemporains, ils deviendront immanquablement des trucs scolaires qu’on n’a pas envie de « travailler » d’autant qu’on manquera terriblement de références pour les comprendre…
- TailleventFidèle du forum
Travaillant dans un coin où le programme est très peu directif en matière de choix des lectures, je dois avouer que la critique de Reverdy m'a tout de même pas mal rappelé la manière dont certains de mes collègues bossent. J'en vois quand même constituer des listes manquant cruellement de diversité et dont la notion de plaisir est largement absente. Je ne dis absolument pas qu'il faut mettre cela au centre de la réflexion mais on peut quand même aussi essayer de ne pas systématiquement assommer les élèves avec des textes qui les dégoûteront. Évidemment que les critères de la lecture plaisir et de la lecture scolaire ne sont pas les mêmes, évidemment que le travail fait en classe n'est pas toujours propice à susciter cet enthousiasme mais il est sans doute possible d'avoir un minimum cette idée en tête (ce que beaucoup d'enseignants font, soyons clairs).
Je doute que "seule l'école" permette de découvrir les classiques, surtout si c'est dit en opposition aux contemporains. Il y a des classiques qui suscitent la curiosité comme il y a des contemporains dont l'abord est difficile et demande de l'accompagnement.
Je ne suis pas certain de comprendre ta remarque finale. Veux-tu dire que l'on aurait pas les références pour comprendre les contemporains parce qu'ils feraient forcément références aux classiques ou parce que les enseignants n'auraient pas les notions nécessaires à enseigner les contemporains ?
Je me permettrai de nuancer ton propos.Iphigénie a écrit:Ce que ce monsieur n’a pas pigé c’est que l’école initie à ce qu’est la littérature à travers le patrimoine, que seule l’école permet de connaître, ce qui permet ensuite aux élèves de s’aventurer vers les contemporains et lire par eux mêmes : si on croit amener les élèves à la lecture en étudiant en classe les contemporains parce qu’ils sont contemporains, ils deviendront immanquablement des trucs scolaires qu’on n’a pas envie de « travailler » d’autant qu’on manquera terriblement de références pour les comprendre…
Je doute que "seule l'école" permette de découvrir les classiques, surtout si c'est dit en opposition aux contemporains. Il y a des classiques qui suscitent la curiosité comme il y a des contemporains dont l'abord est difficile et demande de l'accompagnement.
Je ne suis pas certain de comprendre ta remarque finale. Veux-tu dire que l'on aurait pas les références pour comprendre les contemporains parce qu'ils feraient forcément références aux classiques ou parce que les enseignants n'auraient pas les notions nécessaires à enseigner les contemporains ?
- IphigénieProphète
Je doute qu’il y ait beaucoup de personnes adultes non professeurs évidemment qui lisent par eux mêmes Rabelais ou Pascal, Ronsard ou Racine sans y avoir été guidés par l’école. Par contre beaucoup lisent Modiano ou Kundera, Houellebecq ou Despentes. L’école est là pour instruire et donner le plaisir d’être instruit : le plaisir ne dépend pas, d’ailleurs, des œuvres mais de la façon dont on les transmet : j’ai eu un professeur extraordinaire qui donnait envie de courir acheter La Rochefoucauld en sortant de son cours ce qui n’était pas gagné d’avance .. ce qui ne signifie de s’interdire toute incursion contemporaine mais juste de ne pas perdre de vue l’objectif premier.
Sinon les classiques ne servent pas qu’à comprendre les contemporains: ils servent à s’extraire du contemporain pour y revenir sans y être englué. Pour la formation des enseignants, enfin, à mon avis s’il y a un manque, justement du fait que la réalité est a l’inverse de ce que raconte cet article, c’est plus un problème pour les classiques que pour les contemporains cela dit…( ceci expliquant d’ailleurs en partie cela): voir la présentation du texte de Diderot au bac cette année.
Sinon les classiques ne servent pas qu’à comprendre les contemporains: ils servent à s’extraire du contemporain pour y revenir sans y être englué. Pour la formation des enseignants, enfin, à mon avis s’il y a un manque, justement du fait que la réalité est a l’inverse de ce que raconte cet article, c’est plus un problème pour les classiques que pour les contemporains cela dit…( ceci expliquant d’ailleurs en partie cela): voir la présentation du texte de Diderot au bac cette année.
- MinerveNiveau 4
Encore un pourfendeur de ce qui lui a permis d'atteindre son statut (et le justifie) ... C'est une forme quasi parfaite d'un parisianisme insupportable et inaudible (qui parle de Houellebecq dans un dîner en ville ? qui a la possibilité de pousser la porte d'une librairie un dimanche ?).
Les grands auteurs ne se concurrencent que par la grandeur, pas parce qu'on les met de côté. La petitesse ne s’accommode que très mal de cela.
C'est un propos détestable, d'autant plus agaçant lorsqu'il est tenu par l'un de nos collègues (au moins administrativement ...).
Les grands auteurs ne se concurrencent que par la grandeur, pas parce qu'on les met de côté. La petitesse ne s’accommode que très mal de cela.
C'est un propos détestable, d'autant plus agaçant lorsqu'il est tenu par l'un de nos collègues (au moins administrativement ...).
- e-WandererGrand sage
Faudrait aussi vendre aux Chinois tous les vieux trucs qui embarrassent Le Louvre, tant qu'on y est. Apparemment, ça les intéresse, alors un bon coup de torchon permettrait de rembourser la dette en deux coups de cuiller à pot et ça leur éviterait de traverser la planète en brûlant du kérosène. Après, ça ferait plein de murs libres pour les tags, c'est quand même un peu plus "contemporain" et "créatif" que Titien et Delacroix.
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- TailleventFidèle du forum
@Iphigénie Merci, je comprends mieux ce que tu voulais dire ainsi.
Au passage, je relève encore une bêtise dans le texte de notre grantoteur : il explique benoîtement que Hugo et Molière se moquaient des figures de rhétorique. Ils pouvaient certes en rire, en particulier de leur abus mais les maîtrisaient si bien qu'ils en usent d'une manière dont M. Reverdy semble ne pas avoir conscience.
Je doute que ce soit le cas de la majorité des gens, voire même des lecteurs. Ceci dit, sans avoir de chiffres, je pense que ça n'est pas négligeable. En discutant avec des gens de mon entourage (très éloigné du monde du livre ou de l'enseignement) ou des rencontres fortuites (dans les transports publics en particulier), je constate une vraie curiosité pour certains de ces textes.Iphigénie a écrit:Je doute qu’il y ait beaucoup de personnes adultes non professeurs évidemment qui lisent par eux mêmes Rabelais ou Pascal, Ronsard ou Racine sans y avoir été guidés par l’école.
Je ne suis pas sûr. J'ai fait mes études dans une université très ouverte à une conception de la littérature débordant largement des classiques canoniques et pourtant, je me sens très peu armé pour parler de littérature contemporaine, contrairement à mon impression quant aux textes plus "patrimoniaux". Mais ça n'est qu'une impression personnelle.Iphigénie a écrit:inon les classiques ne servent pas qu’à comprendre les contemporains: ils servent à s’extraire du contemporain pour y revenir sans y être englué. Pour la formation des enseignants, enfin, à mon avis s’il y a un manque, justement du fait que la réalité est a l’inverse de ce que raconte cet article, c’est plus un problème pour les classiques que pour les contemporains cela dit…( ceci expliquant d’ailleurs en partie cela): voir la présentation du texte de Diderot au bac cette année.
Au passage, je relève encore une bêtise dans le texte de notre grantoteur : il explique benoîtement que Hugo et Molière se moquaient des figures de rhétorique. Ils pouvaient certes en rire, en particulier de leur abus mais les maîtrisaient si bien qu'ils en usent d'une manière dont M. Reverdy semble ne pas avoir conscience.
- IphigénieProphète
Cela n'a strictement aucun lien avec le fait que ces textes soient antiques, classiques ou contemporains: comme disait l'autre, le temps ne fait rien à l'affaire. Tu sembles considérer que plaisir signifie contemporain, et classique assommant: c'est quand même biaiser le regard. On peut assommer avec un contemporain et stimuler la réflexion avec un classique et inversement.Travaillant dans un coin où le programme est très peu directif en matière de choix des lectures, je dois avouer que la critique de Reverdy m'a tout de même pas mal rappelé la manière dont certains de mes collègues bossent. J'en vois quand même constituer des listes manquant cruellement de diversité et dont la notion de plaisir est largement absente. Je ne dis absolument pas qu'il faut mettre cela au centre de la réflexion mais on peut quand même aussi essayer de ne pas systématiquement assommer les élèves avec des textes qui les dégoûteront. Évidemment que les critères de la lecture plaisir et de la lecture scolaire ne sont pas les mêmes, évidemment que le travail fait en classe n'est pas toujours propice à susciter cet enthousiasme mais il est sans doute possible d'avoir un minimum cette idée en tête (ce que beaucoup d'enseignants font, soyons clairs).
Je ne comprends absolument pas cet argument.
Par ailleurs, "les listes manquant de diversité", tu parles de diversité par rapport à qui et à quoi?
c'est vrai si les élèves ont ressassé ces auteurs pendant toute leur scolarité; mais si c'est la première fois qu'ils les lisaient, la question de la diversité ne se pose pas; ce n'est pas parce qu'un professeur a fait trente fois dans sa carrière Dom Juan, pour prendre un exemple qui fut canonique, que les élèves en sont rassasiés s'ils ne l'ont jamais vu auparavant. Et s'ils passent à côté, c'est quand même dommage, car cela m'étonnerait qu'ils se tapent le front un jour dans le métro en se disant "tiens, je n'ai pas lu Dom Juan: c'est quoi le problème de cette pièce?"... On ne travaille pas pour faire plaisir au professeur (c'est son problème, fallait pas choisir ce job...), encore moins certainement que pour faire plaisir aux élèves. A force de vouloir faire ce qui plaît l'école ne plaît plus à personne: c'est un résumé un peu lapidaire, mais pas faux, à mon avis.
- NLM76Grand Maître
Ah. Bah zut alors. C'était à peu près le seul point pour lequel j'étais plutôt d'accord avec lui.Taillevent a écrit:
Au passage, je relève encore une bêtise dans le texte de notre grantoteur : il explique benoîtement que Hugo et Molière se moquaient des figures de rhétorique. Ils pouvaient certes en rire, en particulier de leur abus mais les maîtrisaient si bien qu'ils en usent d'une manière dont M. Reverdy semble ne pas avoir conscience.
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- TailleventFidèle du forum
Je n'ai jamais dit que ça aurait un lien avec l'époque d'un texte. Je me contentais d'une légère digression sur ce qui peut être à la source de nos choix de lectures avec les élèves.Iphigénie a écrit:Cela n'a strictement aucun lien avec le fait que ces textes soient antiques, classiques ou contemporains: comme disait l'autre, le temps ne fait rien à l'affaire. Tu sembles considérer que plaisir signifie contemporain, et classique assommant: c'est quand même biaiser le regard. On peut assommer avec un contemporain et stimuler la réflexion avec un classique et inversement.Travaillant dans un coin où le programme est très peu directif en matière de choix des lectures, je dois avouer que la critique de Reverdy m'a tout de même pas mal rappelé la manière dont certains de mes collègues bossent. J'en vois quand même constituer des listes manquant cruellement de diversité et dont la notion de plaisir est largement absente. Je ne dis absolument pas qu'il faut mettre cela au centre de la réflexion mais on peut quand même aussi essayer de ne pas systématiquement assommer les élèves avec des textes qui les dégoûteront. Évidemment que les critères de la lecture plaisir et de la lecture scolaire ne sont pas les mêmes, évidemment que le travail fait en classe n'est pas toujours propice à susciter cet enthousiasme mais il est sans doute possible d'avoir un minimum cette idée en tête (ce que beaucoup d'enseignants font, soyons clairs).
Je ne comprends absolument pas cet argument.
Je suis navré, j'aurais du mieux expliquer. Je parlais de la diversité des textes et des auteurs à l'intérieur du corpus d'un même enseignant pour une même classe. Pour aller vite, je trouve les listes de certains de mes collègues très peu ouvertes à la diversité de la littérature francophone : pour simplifier, disons très parisienne (et très masculine).Iphigénie a écrit:Par ailleurs, "les listes manquant de diversité", tu parles de diversité par rapport à qui et à quoi?
Il ne s'agit évidemment pas de "faire plaisir à l'enseignant" (même si j'ai tendance à penser que son goût pour une œuvre peut faciliter la transmission), juste de profiter de la richesse qui existe.
Et concernant la curiosité des gens face à des textes qu'ils ne connaissent pas, je suis plus optimiste que toi, en particulier pour des œuvres qui ont quand même une présence dans l'espace médiatique, ne serait-ce que par des adaptations.[/quote]
- FortunioNiveau 5
Pour lui, la littérature n'a donc d'intérêt que dans le fait de parler de Houellebecq ou de Despentes au dîner... Quel snobisme ridicule !! Ce même Houellebecq qui dit des romans de Hugo qu'ils sont de la soupe... Alors, si Hugo c'est de la soupe, je vous laisse imaginer ce que je pense de Houellebecq...Cette obsession du contemporain pour le contemporain est profondément stupide. Il faut dépayser nos élèves, les extraire du caniveau dans lequel ils ont le nez. C'est un des rôles de la littérature. Dernière chose, ne parler que du plaisir a quelque chose de dangereux. Un professeur de mathématiques ou d'histoire-géographie ne pense-t-il qu'à faire plaisir aux élèves ? N'y a-t-il pas des savoirs nécessaires qui ne s’acquièrent que dans l'effort ? Je ne suis ni un farouche opposant aux contemporains, ni un adepte aveugle des classiques. Je ne raffole pas des explications linéaires mais on peut en faire sans tomber dans le technicisme et en gardant de la sensibilité. Μηδὲν ἄγαν ou "Rien de trop".
- pseudo-intelloSage
Je pense toujours, dans ce cas, à l'histoire de Pinocchio et l'île de plaisir qui transforme les enfants en âne en moins de deux...
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- MatteoNiveau 10
Le but de l'école c'est d'être un contre-modèle, ici en donnant les racines classiques de la production contemporaine. "Adapter l'école au monde d'aujourd'hui" c'est toujours une bêtise.
- La BécasseNiveau 3
On ne travaille pas pour faire plaisir au professeur (c'est son problème, fallait pas choisir ce job...), encore moins certainement que pour faire plaisir aux élèves. A force de vouloir faire ce qui plaît l'école ne plaît plus à personne
Pas du tout d'accord avec ça ! Il y a un programme, des objets d'étude, des attendus. Très bien ! Il y a une volonté de faire découvrir la littérature, son histoire, ses grands auteurs. Personne n'y contredit.
Mais qu'on nous laisse choisir nos classiques ! Qu'on ne nous les impose pas ! Parmi les trois nouveaux auteurs qu'on a chaque année, on peut avoir des réticences, voire des allergies.
Taillevent a écrit:Je parlais de la diversité des textes et des auteurs à l'intérieur du corpus d'un même enseignant pour une même classe. Pour aller vite, je trouve les listes de certains de mes collègues très peu ouvertes à la diversité de la littérature francophone : pour simplifier, disons très parisienne (et très masculine).
Il ne s'agit évidemment pas de "faire plaisir à l'enseignant" (même si j'ai tendance à penser que son goût pour une œuvre peut faciliter la transmission), juste de profiter de la richesse qui existe.
Absolument. J'ai moins de plaisir à enseigner des oeuvres qui me plaisent moins, ou que je connais peu. C'est une question de bon sens.
C'est très bien d'enseigner les classiques, c'est important, mais l'on peut aussi varier un peu.
2020-2021 Molière, Marivaux, Lagarce
2021-2022 Olympe de Gouges, Rabelais, La Bruyère
2022-2023 Prévost, Balzac, Colette
2023-2024 Rimbaud, Ponge, Dorion !
Exception faite de Dorion et de Lagarce, on a vraiment l'impression que la littérature s'arrête en 1960 ! De là à penser que notre enseignement est un peu poussiéreux (et qu'il sous-tend une certaine idéologie) , il n'y a peut-être qu'un pas.
- IphigénieProphète
Vous trouvez que nos élèves connaissent trop les classiques? ( j’allais dire aussi et les concepteurs des sujets de bac -apparemment?) : allons bon!
Enfin la rébellion des modernes contre les antiques c’est aussi une bataille du passé,remarquez bien, (et les modernes d’alors n’étaient pas vraiment ceux qui le croyaient). Le manque de recul, c’est quand même le risque de faire travailler un trimestre les élèves sur des œuvres oubliées dans cinq ans. Mais on se sera fait plaisir, c’est sûr.
Le vrai problème à mon avis, c’est d’imposer autant d’œuvres complètes qui ne sont lues que par les professeurs et autant de cursives d’ouverture qui ne sont lues ni par l’élève ni parfoisi par l’examinateur ….mais ça se sont des réalia non dites. Il paraît d’ailleurs que ça permet aux élèves d’avoir de meilleures notes, donc on est content quand même .
Enfin la rébellion des modernes contre les antiques c’est aussi une bataille du passé,remarquez bien, (et les modernes d’alors n’étaient pas vraiment ceux qui le croyaient). Le manque de recul, c’est quand même le risque de faire travailler un trimestre les élèves sur des œuvres oubliées dans cinq ans. Mais on se sera fait plaisir, c’est sûr.
Le vrai problème à mon avis, c’est d’imposer autant d’œuvres complètes qui ne sont lues que par les professeurs et autant de cursives d’ouverture qui ne sont lues ni par l’élève ni parfoisi par l’examinateur ….mais ça se sont des réalia non dites. Il paraît d’ailleurs que ça permet aux élèves d’avoir de meilleures notes, donc on est content quand même .
- NLM76Grand Maître
Tu imagines, les professeurs de latin et de grec ancien... Comme si tout s'arrêtait après Suétone et Martial. Les ringards.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- IphigénieProphète
Moi je veux bien qu’on soit allergique mais alors il faut accepter que les élèves aussi et on arrête la foire.
Je ne suis d’accord que sur un point ce programme qui impose quelques œuvres( de qui que ce soit) dans un désert d’ignorances est effectivement très mauvais: on confond le programme de bac avec les programmes d’agrégation .
Je ne suis d’accord que sur un point ce programme qui impose quelques œuvres( de qui que ce soit) dans un désert d’ignorances est effectivement très mauvais: on confond le programme de bac avec les programmes d’agrégation .
- NLM76Grand Maître
J'y reviens. Je tiens à nouveau que Molière et Hugo n'ont pas appris à écrire en apprenant les figures de rhétorique ; qu'ils ont appris à écrire en lisant, en apprenant par cœur, en copiant, en écrivant, en déclamant. Si ; ils ont appris de la "rhétorique", si tant est que la versification appartient à la rhétorique. Mais là où son discours s'articule de travers, c'est quand il raconte que l'explication linéaire, c'est l'analyse "desséchante" des figures de style.NLM76 a écrit:Ah. Bah zut alors. C'était à peu près le seul point pour lequel j'étais plutôt d'accord avec lui.Taillevent a écrit:
Au passage, je relève encore une bêtise dans le texte de notre grantoteur : il explique benoîtement que Hugo et Molière se moquaient des figures de rhétorique. Ils pouvaient certes en rire, en particulier de leur abus mais les maîtrisaient si bien qu'ils en usent d'une manière dont M. Reverdy semble ne pas avoir conscience.
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