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Elly
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par Elly Mar 7 Mar 2017 - 10:18
Bonjour

Je suis en train de préparer mon évaluation finale sur la poésie (chapitre DIRE L'AMOUR) et je coince bêtement sur un vers que je voudrais faire décomposer par les élèves.

Soit le vers tiré d'Hélène de René Guy Cadou
Les herbes les gibiers les fleuves me répondent

comment expliquez vous que le e final suivi pourtant d'une consonne ne compte pas ? sinon, ce n'est pas un alexandrin ...



Thalia de G
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par Thalia de G Mar 7 Mar 2017 - 10:20
Le -nt de répondent ne se prononce pas. C'est donc bien un alexandrin.

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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
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par Elly Mar 7 Mar 2017 - 10:35
d'accord merci. je crois que je vais choisir un autre vers à décomposer pour éviter l'erreur.
VicomteDeValmont
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par VicomteDeValmont Mar 7 Mar 2017 - 10:49
Quel "e" final suivi d'une consonne? Ce vers m'a l'air tout à fait traditionnel.

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par ipomee Mar 7 Mar 2017 - 10:52
Thalia de G a écrit:Le -nt de répondent ne se prononce pas. C'est donc bien un alexandrin.

Je précise :
En fait aucun e muet en fin de vers ne compte (-e, -es, ent).
Dans le vers -es et -ent comptent toujours sauf dans les finales en -ée(s), -aie(s), -aient et autres.
Toujours à l'intérieur du vers, -e ne compte pour une syllabe que suivi d'une consonne.
Celimene
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par Celimene Mar 7 Mar 2017 - 10:58
Le son "e" en finale d'un vers (que la graphie soit -e /-ent/-es) est toujours muet...
Cette question me perturbe.
Sinon on peut compter 13 syllabes avec une diérèse sur "gibiers".  abi
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par sifi Mar 7 Mar 2017 - 11:01
Il me paraît tout à fait standard cet alexandrin?

Les herbes les gibiers// les fleuves me répondent

On a deux hémistiches de 6 syllabes, la césure au bon endroit, et un écho avec le "e" accentué en 3ème syllabe à chaque fois.
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par ipomee Mar 7 Mar 2017 - 11:12
Celimene a écrit:Le son "e" en finale d'un vers (que la graphie soit -e /-ent/-es) est toujours muet...
Cette question me perturbe.
Sinon on peut compter 13 syllabes avec une diérèse sur "gibiers".  abi

Les rimes féminines se termine par un e muet. Mais ce n'est pas ce e qui rime, mais la syllabe ou la voyelle précédente.
Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

sifi a écrit:Il me paraît tout à fait standard cet alexandrin?

Les herbes les gibiers // les fleuves se répondent
On a deux hémistiches de 6 syllabes, la césure au bon endroit, et un écho avec le "e" accentué en 3ème syllabe à chaque fois.

Il me semble que le e muet ne porte jamais l'accent, mais la syllabe qui le précède.

Je découperais comme ça  (en gras les syllabes accentuées):
Les her/bes les gibiers//les fleu/ves se répond(ent)
Les groupes rythmiques sont : 2+4 // 2+4 ce qui contribue à la régularité et à l'harmonie de ce vers.


Dernière édition par ipomee le Mar 7 Mar 2017 - 12:59, édité 2 fois (Raison : erreurs dans la citation)
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par tannat Mar 7 Mar 2017 - 11:31
ipomee a écrit:
Je découperais comme ça  (en gras les syllabes accentuées):
Les her/bes les gibiers//les fleu/ves se répond(ent)
Les groupes rythmiques sont : 2+4 // 2+4 ce qui contribue à la régularité et à l'harmonie de ce vers.
C'est curieux j'aurais découper ainsi :
Les herbes/ les gibiers//les fleuves / se répondent
Et je voyais plutôt des groupes rythmiques : 3+3 // 3+3...


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par ipomee Mar 7 Mar 2017 - 11:58
Non, car un e muet ne peut pas porter l'accent.
Voir à ce sujet dans la partie sur les accents :
https://www.etudes-litteraires.com/versification.php
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par VicomteDeValmont Mar 7 Mar 2017 - 12:26
Ce ne sont justement pas ici des "e" muets et le découpage 3/3 // 3/3 est plus cohérent.

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par ipomee Mar 7 Mar 2017 - 12:55
Non, je me suis mal exprimée, il faut parler de e caducs, qui lorsqu'ils sont prononcés et comptent pour une syllabe, ne peuvent en aucun cas porter l'accent (ni fixe, ni mobile) dans le vers.
Le découpage 3+3+3+3 n'est pas possible ici, à cause justement de la place des accents.
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par Eliza-Jane Mar 7 Mar 2017 - 14:14
ipomee a écrit:Je découperais comme ça  (en gras les syllabes accentuées):
Les her/bes les gibiers//les fleu/ves se répond(ent)
Les groupes rythmiques sont : 2+4 // 2+4 ce qui contribue à la régularité et à l'harmonie de ce vers.

C'est aussi mon analyse.

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par NLM76 Mar 7 Mar 2017 - 14:19
Il faut effectivement comprendre (et entendre) le rythme = brève-longue/brève-brève-brève-longue. C'est davantage une question de durées que de silences. En tout cas pour le français du nord.
En français du sud, le problème pourrait se poser autrement (on pourrait faire une pause après l'e prétendument muet).

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  • http://instruire.fr
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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par User17706 Mar 7 Mar 2017 - 15:10
C'est 2-4/2-4 inévitablement, oui, il suffit de le lire à voix haute. Incidemment ça répond aussi à la question d'origine : si on le lit à voix haute on écarte assez vite la tentation de lire « me répondeûûnnnhttth ».
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par DesolationRow Mar 7 Mar 2017 - 15:12
Tentation qui devrait demeurer assez fugace si l'on a ne serait-ce qu'un mince vernis de connaissances en versification.
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par User17706 Mar 7 Mar 2017 - 15:15
Mais je n'y vois même pas une question de versification, en fait : tous les francophones savent que le « n » et le « t » de savent ne se prononcent pas plus que le « n » et le « t » finaux de prononcent.

Une contagion de la pratique du e final vocalisé qu'on entend régulièrement dans la chanson françaaaaaiiiiiiiiiiseuuuhh ?
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par Iphigénie Mar 7 Mar 2017 - 15:20
Ah non ici on dit "ils*savtent "professeur
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par Anaxagore Mar 7 Mar 2017 - 15:29
nlm76 a écrit:Il faut effectivement comprendre (et entendre) le rythme = brève-longue/brève-brève-brève-longue. C'est davantage une question de durées que de silences. En tout cas pour le français du nord.
En français du sud, le problème pourrait se poser autrement (on pourrait faire une pause après l'e prétendument muet).

Écoute. C'est bien simple. Je n'ai jamais rien compris à ces histoires. Rien.

Avec mon accent, je ne sais pas ce que je devrais prononcer.

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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne

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"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
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par User17706 Mar 7 Mar 2017 - 16:01
Anaxagore a écrit: Avec mon accent, je ne sais pas ce que je devrais prononcer.
Tout ce que tu prononces d'habitude Smile

Je ne peux pas croire que ce soit difficile pour un musicien !
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par NLM76 Mar 7 Mar 2017 - 16:41
Anaxagore a écrit:
nlm76 a écrit:Il faut effectivement comprendre (et entendre) le rythme = brève-longue/brève-brève-brève-longue. C'est davantage une question de durées que de silences. En tout cas pour le français du nord.
En français du sud, le problème pourrait se poser autrement (on pourrait faire une pause après l'e prétendument muet).

Écoute. C'est bien simple. Je n'ai jamais rien compris à ces histoires. Rien.

Avec mon accent, je ne sais pas ce que je devrais prononcer.

En fait cette affaire date du XVIe siècle. Comme les occitans se sont mis au français, ils se sont mis à la poésie française (en langue d'oïl) aussi, pour l'écrire aussi bien que pour la lire. De sorte qu'il a bien fallu s'arranger pour qu'un alexandrin écrit dans le sud fût aussi un alexandrin dans le nord, et vice-versa. Or dans le nord, on ne prononçait, pratiquement, déjà plus aucun -e-; dans le sud on les prononçait pratiquement tous.
Bon. Tout le monde était d'accord pour l'élision avant consonne. Donc on ne compte pas, puisqu'on ne prononce pas.
Ceux du nord, en diction tenue, prononçaient qqfois les -e- en finale de mot s'ils étaient suivis d'une consonne. Donc on a dit : on les compte et les prononce toujours. (Alors qu'on a des poèmes de Ronsard première manière où il en fait sauter.)
Les -e en fin de vers étaient prononcés par les sudistes, et les nordistes dans un contexte déclamatoire ou musical, mais sont placés après l'accent, qui restait en position 6 (du second hémistiche). Donc pas gênant. On prononce, mais on ne compte pas.
En revanche, les -e- en fin de mot après une voyelle ("vie") étaient prononcés par les sudistes, mais jamais par les nordistes. Ouille. Solution = soit on fait suivre ces mots d'un mot commençant par une voyelle, auquel cas ce -e- est élidé et ne compte pas. Soit... ben soit rien : on évite, parce que les uns auraient une syllabe de plus que les autres.

@PY : parisianiste ! Comme le dit Iphigénie, par ici on dit "y ne safte pas" (ils ne savent pas). Dans le sud, on prononce les -e- prétendument muets. La bonne articulation de la poésie n'est pas essentiellement parisienne. Elle s'efforce d'entrelacer le meilleur des différentes variantes régionales du français.

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par User17706 Mar 7 Mar 2017 - 16:44
Ce n'est pas du parisianisme, c'est un soupçon de jacobinisme, de bon aloi Razz
Anaxagore
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par Anaxagore Mar 7 Mar 2017 - 17:29
nlm76 a écrit:
Anaxagore a écrit:
nlm76 a écrit:Il faut effectivement comprendre (et entendre) le rythme = brève-longue/brève-brève-brève-longue. C'est davantage une question de durées que de silences. En tout cas pour le français du nord.
En français du sud, le problème pourrait se poser autrement (on pourrait faire une pause après l'e prétendument muet).

Écoute. C'est bien simple. Je n'ai jamais rien compris à ces histoires. Rien.

Avec mon accent, je ne sais pas ce que je devrais prononcer.

En fait cette affaire date du XVIe siècle. Comme les occitans se sont mis au français, ils se sont mis à la poésie française (en langue d'oïl) aussi, pour l'écrire aussi bien que pour la lire. De sorte qu'il a bien fallu s'arranger pour qu'un alexandrin écrit dans le sud fût aussi un alexandrin dans le nord, et vice-versa. Or dans le nord, on ne prononçait, pratiquement, déjà plus aucun -e-; dans le sud on les prononçait pratiquement tous.
Bon. Tout le monde était d'accord pour l'élision avant consonne. Donc on ne compte pas, puisqu'on ne prononce pas.
Ceux du nord, en diction tenue, prononçaient qqfois les -e- en finale de mot s'ils étaient suivis d'une consonne. Donc on a dit : on les compte et les prononce toujours. (Alors qu'on a des poèmes de Ronsard première manière où il en fait sauter.)
Les -e en fin de vers étaient prononcés par les sudistes, et les nordistes dans un contexte déclamatoire ou musical, mais sont placés après l'accent, qui restait en position 6 (du second hémistiche). Donc pas gênant. On prononce, mais on ne compte pas.
En revanche, les -e- en fin de mot après une voyelle ("vie") étaient prononcés par les sudistes, mais jamais par les nordistes. Ouille. Solution = soit on fait suivre ces mots d'un mot commençant par une voyelle, auquel cas ce -e- est élidé et ne compte pas. Soit... ben soit rien : on évite, parce que les uns auraient une syllabe de plus que les autres.

@PY : parisianiste ! Comme le dit Iphigénie, par ici on dit "y ne safte pas" (ils ne savent pas). Dans le sud, on prononce les -e- prétendument muets. La bonne articulation de la poésie n'est pas essentiellement parisienne. Elle s'efforce d'entrelacer le meilleur des différentes variantes régionales du français.

Merci Nlm!

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"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
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par sifi Mar 7 Mar 2017 - 17:47
Merci nlm pour le cours d'histoire, très intéressant!

Effectivement Ipomée, à la relecture je pense que tu as raison. J'ai essentiellement fait attention au "e" qui est prononcé mais avec une lecture à voix haute, j'entends mieux les accents...

Il me reste du boulot avant de passer l'agrégation... Rolling Eyes
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par Thalia de G Mar 7 Mar 2017 - 18:07
nlm76 a écrit:
Anaxagore a écrit:
nlm76 a écrit:Il faut effectivement comprendre (et entendre) le rythme = brève-longue/brève-brève-brève-longue. C'est davantage une question de durées que de silences. En tout cas pour le français du nord.
En français du sud, le problème pourrait se poser autrement (on pourrait faire une pause après l'e prétendument muet).

Écoute. C'est bien simple. Je n'ai jamais rien compris à ces histoires. Rien.

Avec mon accent, je ne sais pas ce que je devrais prononcer.

En fait cette affaire date du XVIe siècle. Comme les occitans se sont mis au français, ils se sont mis à la poésie française (en langue d'oïl) aussi, pour l'écrire aussi bien que pour la lire. De sorte qu'il a bien fallu s'arranger pour qu'un alexandrin écrit dans le sud fût aussi un alexandrin dans le nord, et vice-versa. Or dans le nord, on ne prononçait, pratiquement, déjà plus aucun -e-; dans le sud on les prononçait pratiquement tous.
Bon. Tout le monde était d'accord pour l'élision avant consonne. Donc on ne compte pas, puisqu'on ne prononce pas.
Ceux du nord, en diction tenue, prononçaient qqfois les -e- en finale de mot s'ils étaient suivis d'une consonne. Donc on a dit : on les compte et les prononce toujours. (Alors qu'on a des poèmes de Ronsard première manière où il en fait sauter.)
Les -e en fin de vers étaient prononcés par les sudistes, et les nordistes dans un contexte déclamatoire ou musical, mais sont placés après l'accent, qui restait en position 6 (du second hémistiche). Donc pas gênant. On prononce, mais on ne compte pas.
En revanche, les -e- en fin de mot après une voyelle ("vie") étaient prononcés par les sudistes, mais jamais par les nordistes. Ouille. Solution = soit on fait suivre ces mots d'un mot commençant par une voyelle, auquel cas ce -e- est élidé et ne compte pas. Soit... ben soit rien : on évite, parce que les uns auraient une syllabe de plus que les autres.

@PY : parisianiste ! Comme le dit Iphigénie, par ici on dit "y ne safte pas" (ils ne savent pas). Dans le sud, on prononce les -e- prétendument muets. La bonne articulation de la poésie n'est pas essentiellement parisienne. Elle s'efforce d'entrelacer le meilleur des différentes variantes régionales du français.
Cette affaire me parle, comme on dit. mes parents originaires du sud de l'Italie (les Pouilles) parlent encore entre eux avec un patois dans lequel les finales vocaliques du toscan se sont amuïes, ce qui est un phénomène plutôt naturel.

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