stagiaire en galère

Bonjour à tous,

Une seule question à vous poser ajd : est-ce normal d'avoir l'impression d'être une prof horriblement nulle à la fin du stage en responsabilité ?
Je sais que j'ai appris, évolué et beaucoup progressé depuis septembre, mais plus j'y réfléchis plus j'ai l'impression d'être une catastrophe et de ne pas être prête à entrer dans le grand bain, celui où mes petites erreurs ne seront plus acceptées car je n'aurai bientôt plus le statut de stagiaire...

Il y a ton ressenti mais qu'en disent ton tuteur et ton formateur ?

On se sent toujours nul au début, un peu moins au fil des années mais on ne sent jamais parfait.

mathilde1209 a écrit:Bonjour à tous,

Une seule question à vous poser ajd : est-ce normal d'avoir l'impression d'être une prof horriblement nulle à la fin du stage en responsabilité ?
Je sais que j'ai appris, évolué et beaucoup progressé depuis septembre, mais plus j'y réfléchis plus j'ai l'impression d'être une catastrophe et de ne pas être prête à entrer dans le grand bain, celui où mes petites erreurs ne seront plus acceptées car je n'aurai bientôt plus le statut de stagiaire...

Nombreux sont les profs qui toute leur carrière ont l'impression d'être horriblement nuls. Ça n'est pas pour ça qu'ils le sont. Et des petites erreurs on en fait toujours, même après 20 ou 30 ans de carrière.

Doutez est plutôt un signe d'intelligence, il faut simplement prendre assez de recul pour ne pas être paralysé. Tu viens d'avoir le permis, tu apprendras à vraiment conduire en pratiquant.
As-tu discuté de tes doutes avec ton tuteur ?

mathilde1209 a écrit:Bonjour à tous,

Une seule question à vous poser ajd : est-ce normal d'avoir l'impression d'être une prof horriblement nulle à la fin du stage en responsabilité ?
Je sais que j'ai appris, évolué et beaucoup progressé depuis septembre, mais plus j'y réfléchis plus j'ai l'impression d'être une catastrophe et de ne pas être prête à entrer dans le grand bain, celui où mes petites erreurs ne seront plus acceptées car je n'aurai bientôt plus le statut de stagiaire...

Quels sont les éléments qui te donnent l'impression que tu es nulle ?

ylm a écrit:

mathilde1209 a écrit:Bonjour à tous,

Une seule question à vous poser ajd : est-ce normal d'avoir l'impression d'être une prof horriblement nulle à la fin du stage en responsabilité ?
Je sais que j'ai appris, évolué et beaucoup progressé depuis septembre, mais plus j'y réfléchis plus j'ai l'impression d'être une catastrophe et de ne pas être prête à entrer dans le grand bain, celui où mes petites erreurs ne seront plus acceptées car je n'aurai bientôt plus le statut de stagiaire...

Nombreux sont les profs qui toute leur carrière ont l'impression d'être horriblement nuls. Ça n'est pas pour ça qu'ils le sont. Et des petites erreurs on en fait toujours, même après 20 ou 30 ans de carrière.

Et même en fin de carrière.  Notre résultat,  notre satisfaction dépend aussi de nos élèves.  
Pour ma part, en lep, comment aider des élèves qui ne travaillent pas, ou si peu et cela depuis des lustres,  qui, pour certains ne lisent pas, annonent, ne comprennent pas grand chose à ce que je leur raconte car tout pose problème et d'abord.... non trop de lacunes et vous les connaissez.  Et je ne parle pas d'écrire, de rédiger.  Les exigences ont baissé et malgré cela ils n'y arrivent pas. J'ai de la chance, c'est la fin de ma carriere. OUF !
Le meilleur médecin du monde, s'il existe, ne peut soigner celui qui ne veut pas, ou ne veut pas écouter ses conseils, faire les examens nécessaires, etc. Il pourra utiliser toutes les techniques même les plus innovantes, et pourtant c'est un bon médecin.

mathilde1209 a écrit:Une seule question à vous poser ajd : est-ce normal d'avoir l'impression d'être une prof horriblement nulle à la fin du stage en responsabilité ?

Moi je me sens nul plusieurs fois par jour...

Spoiler:

Et même au bout de 35 ans ...

Tout à fait d'accord avec ce qui a été dit : c'est parfaitement normal.
Et effectivement, ça me semble plutôt être un signe de qualité de l'enseignant, ça encourage la remise en question de ce qu'on fait. J'ai connu des enseignants très sûrs d'eux qui étaient des catastrophes incapables de s'interroger sur ce qu'ils proposaient.

L’effet peut être lié aussi à la fin d’année. Tu as fait des vœux de mutation et, a priori, tu sais que tu ne restes pas dans cet établissement. De fait, suivant le profil des personnes, la bourde faite semble être plus grande.

Après j’ai l’impression que c’est plus l’idée de se tromper en étant titulaire qui est ici à l’œuvre. Se tromper en tant que titulaire est tout aussi courant. C’est ainsi qu’on avance également.

Ca s'appelle le syndrome de l'imposteur et oui, c'est normal. Mais rappelle-toi que tu n'as volé ni ton concours, ni ta titularisation quand tu l'auras. Tu es légitime. Et on apprend tout au long de sa carrière.
Personnellement, il m'a fallu trois ans pour être à l'aise. Et pourtant certains jours, avec certains élèves, je suis vraiment une professeure qui fait un mauvais cours alors que c'est ma 15e année... Mais qui peut lutter contre l'odeur des frites qui monte de la cantine à 11h30, alors que le soleil cogne trop fort sur les vitres, que le masque gratte et que la leçon porte sur un point pas-sion-nant de grammaire ? L'ESPE te dira que c'est parce ton cours n'est pas assez intéressant. L'expérience te dira que des fois, c'est un jour sans.

Merci à tous pour vos réponses !
J'ai pu lire les rapports de la directrice de mon établissement et de mon tuteur terrain, tous les deux m'ont fait des compliments et semblent être satisfaits de mon année, bien qu'il me reste encore des choses à améliorer c'est évident Mon tuteur m'a dit qu'à la fin de son année de stage il pensait être le pire prof au monde, mais ayant assisté à ses cours cette année il est vraiment super, donc ça me rassure aussi.
Pas encore de retour de ma tutrice universitaire. De plus, je suis stagiaire dans un établissement difficile, avec des élèves complexes et les formateurs ne comprennent pas toujours que ce qu'ils nous disent de mettre en place dans nos classes n'est parfois pas faisable (sans vouloir remettre en cause la formation, je ne me le permettrais pas si tôt dans ma carrière) mais j'ai l'impression qu'ils ne prennent pas forcément en compte le public quand ils viennent me visiter et qu'ils me reprochent certaines choses que je ne peux pas forcément changer (avec des élèves en grande difficulté, qui peinent à comprendre une consigne en français, comment mettre en place un cours 100% en anglais?! etc.)
Je relativise en me disant que je fais vraiment de mon mieux, mais l'inspection de titularisation arrive dans qq semaines et j'ai peur que l'inspecteur aussi ne prenne pas en compte le public...

mathilde1209 a écrit:Bonjour à tous,
Une seule question à vous poser ajd : est-ce normal d'avoir l'impression d'être une prof horriblement nulle à la fin du stage en responsabilité ?
Je sais que j'ai appris, évolué et beaucoup progressé depuis septembre, mais plus j'y réfléchis plus j'ai l'impression d'être une catastrophe et de ne pas être prête à entrer dans le grand bain, celui où mes petites erreurs ne seront plus acceptées car je n'aurai bientôt plus le statut de stagiaire...

Plus acceptées ? Mais par qui ?
Tu seras titulaire en septembre. Bien sûr que tu feras de petites erreurs, on en fait tous. Mais il n'y aura plus d'INSPE, de tuteur ou d'inspecteur pour te les reprocher. Quant aux élèves, ils seront justement probablement moins impitoyables (vis-à-vis des petites boulettes comme d'une manière générale) quand tu n'auras plus l'étiquette de petite stagiaire à bizuter. J'aurais tendance à faire le raisonnement inverse du tien: l'année prochaine il y aura moins de pression, tes petites erreurs seront bien moins graves.

mathilde1209 a écrit:Merci à tous pour vos réponses !
J'ai pu lire les rapports de la directrice de mon établissement et de mon tuteur terrain, tous les deux m'ont fait des compliments et semblent être satisfaits de mon année, bien qu'il me reste encore des choses à améliorer c'est évident Mon tuteur m'a dit qu'à la fin de son année de stage il pensait être le pire prof au monde, mais ayant assisté à ses cours cette année il est vraiment super, donc ça me rassure aussi.
Pas encore de retour de ma tutrice universitaire. De plus, je suis stagiaire dans un établissement difficile, avec des élèves complexes et les formateurs ne comprennent pas toujours que ce qu'ils nous disent de mettre en place dans nos classes n'est parfois pas faisable (sans vouloir remettre en cause la formation, je ne me le permettrais pas si tôt dans ma carrière) mais j'ai l'impression qu'ils ne prennent pas forcément en compte le public quand ils viennent me visiter et qu'ils me reprochent certaines choses que je ne peux pas forcément changer (avec des élèves en grande difficulté, qui peinent à comprendre une consigne en français, comment mettre en place un cours 100% en anglais?! etc.)
Je relativise en me disant que je fais vraiment de mon mieux, mais l'inspection de titularisation arrive dans qq semaines et j'ai peur que l'inspecteur aussi ne prenne pas en compte le public...

Deux rapports positifs sur trois (pas dithyrambiques, c'est normal quand on débute, mais positifs).
Une dramatique pénurie de profs d'anglais dans les académies accessibles aux néotitulaires, notamment en région parisienne.
Une stagiaire qui exprime qu'elle a conscience qu'elle doit progresser, qui est capable de se remettre en cause, qui a l'intelligence de comprendre que l'institution fixe parfois des objectifs lunaires mais qui a bien compris qu'il ne fallait pas s'y opposer ouvertement.    

Non seulement il y fort à parier que la titularisation va bien se passer, mais en plus que tu feras un très bon professeur. Le positionnement qui se dégage de ton discours est celui d'un futur très bon professeur. Tes doutes en sont un corollaire inévitable, on en a tous.