Bac 2021: Blanquer lave plus blanc que blanc

Vous ne comprenez rien : "Nous assistons à une véritable régénération du baccalauréat" (JMB, https://www.midilibre.fr/2021/07/07/grand-entretien-avec-jean-michel-blanquer-nous-assistons-a-une-veritable-regeneration-du-baccalaureat-9657507.php ) ; l'entretien est réservé aux abonné·es (c'est déjà trop).

Pour régénérer, il faut commencer par couper, tailler, affaiblir, non ?
Cela semble assez raccord avec le programme du MEN ...

AmyR a écrit:

mamieprof a écrit:

Catalunya a écrit:On a bien eu cette année une élève qui a sauté la classe de première après le premier trimestre pour aller en terminale (oui oui, vous lisez bien ; elle n'avait pas des notes extraordinaires mais "s'ennuyait"). Elle a eu son bac donc ils savent magouiller quand il faut des notes.

J'en ai eu une comme ça qui a atterrit dans mon groupe de spé en février !  C'était une Maths PC SES mais la PC la déprimait tant que le médecin a demandé un passage en terminale sans PC donc   Farceur le toubib ! Et bien contre toute attente cela a été validé par le médecin du rectorat. Elle a donc eu son bac sans T1 de terminale mais comme c est du CC et que les autres , présents, sèchent les dst difficiles, elle a eu une moyenne sur la base des T2 T3 et a eu plutôt plus de notes que beaucoup d'autres en terminales...Mais on marche sur la tête non ?  Parcoursup : elle a eu plusieurs parcours en école de commerce post bac.

 Les médecins peuvent prescrire des changements de spés maintenant ?

Bah oui c'est dingue ! on a hurlé mais le CDE a été très clair : c est médical la médecine scolaire a accepté donc on n'a rien à dire.
Par contre la PA a galéré avec Parcoursup car il y avait un problème bloquant dans le dossier puisque les années de première et terminale étaient les mêmes.

Jenny a écrit:Déjà vu des dispenses d’histoire géo ou d’EMC.

Quelque élèves avec PAI (ou peut-être PPRE ?) sont assez régulièrement dispensés de certains cours de tronc commun sans aller au CNED alors qu'ils nous semblaient que c'était la condition aux dispenses mais l'administration nous dit "non non pas de souci..."
Et pour les notes ? "Prévenez l'élève des dst et du programme de révisions" Pas certaine que ces élèves aient beaucoup de notes...

mamieprof a écrit:

AmyR a écrit:

mamieprof a écrit:

Catalunya a écrit:On a bien eu cette année une élève qui a sauté la classe de première après le premier trimestre pour aller en terminale (oui oui, vous lisez bien ; elle n'avait pas des notes extraordinaires mais "s'ennuyait"). Elle a eu son bac donc ils savent magouiller quand il faut des notes.

J'en ai eu une comme ça qui a atterrit dans mon groupe de spé en février !  C'était une Maths PC SES mais la PC la déprimait tant que le médecin a demandé un passage en terminale sans PC donc   Farceur le toubib ! Et bien contre toute attente cela a été validé par le médecin du rectorat. Elle a donc eu son bac sans T1 de terminale mais comme c est du CC et que les autres , présents, sèchent les dst difficiles, elle a eu une moyenne sur la base des T2 T3 et a eu plutôt plus de notes que beaucoup d'autres en terminales...Mais on marche sur la tête non ?  Parcoursup : elle a eu plusieurs parcours en école de commerce post bac.

 Les médecins peuvent prescrire des changements de spés maintenant ?

Bah oui c'est dingue ! on a hurlé mais le CDE a été très clair : c est médical la médecine scolaire a accepté donc on n'a rien à dire.
Par contre la PA a galéré avec Parcoursup car il y avait un problème bloquant dans le dossier puisque les années de première et terminale étaient les mêmes.

Ben quand on lit certains papiers de médecins on les comprend un peu.
On leur a demandé de vacciner pour ensuite faire en sorte qu'ils ne le puissent pas, en décrétant que les pharmaciens, dentistes etc... jusqu'aux vétos pouvaient le faire. Du coup ils dépriment un peu et se rattrapent sur les dispenses d'enseignement. Dans l'ancien système je ne connaissais que les dispenses d' EPS et encore fallait-il de bonnes raisons en général. Blanquer a réussi à mettre un coup de neuf dans le truc... [Mode Humour =off] (il est en ON presque permanent quand je vois les inepties dans l'EN que j'ai quitté fort heureusement il y a maintenant 9 mois)

AmyR a écrit:Et bien ! Vu la réputation qu'on les mathématiques on risque de voir les dispenses pleuvoir dans les années à venir.

J'ai eu en seconde une élève qui m'a présenté une demande de dispense du cours de maths (sur le modèle des dispenses d'EPS) émanant de son médecin. Le proviseur a bien ri. Et elle a dû subir mes terrrribles cours de maths (je vous rassure, elle en est ressortie en parfaite santé physique et mentale, et a même fait quelques progrès)

Quel était le motif de dispense invoqué ?

Jamais eu de motif…

Pour moi c'était tout simplement "inaptitude aux mathématiques" ... il y a quelques années de ça quand même. Je suppose que maintenant on considèrerait cette demande avec davantage de "bienveillance" (comment en est on venu à rendre ce mot synonyme de "tout est permis, après moi le déluge" ... avec comme résultat qu'être "bienveillant" au sens EN c'est être en réalité maltraitant sur le long terme)

Finalement, c'est pratique comme motif et transposable à n'importe quelle matière. Je me demande comment un médecin a bien pu signer ça. Ce n'était pas un faux ?

Moi on m'a expliqué que les cours de PC provoquaient de TERRIBLES crises d'angoisse avec élève en larmes, tétanisée. Le prof devait arrêter le cours, les camarades assistaient la petite dans le couloir, le cours pouvait reprendre ensuite quand la vie scolaire la gardait en attendant les parents qui ne venaient pas toujours... Et c'était plus problématique (dangereux ?) lors des TP.
DonC voilà pourquoi après avoir été dispensée elle est passée en terminale car on n'a que 2 spés !

C'est nouveau de cette année, on a cherché des textes on a rien trouvé sauf des dispenses pour l EPS et des aménagements possibles sans dispense.

Ruthven a écrit:Vous ne comprenez rien : "Nous assistons à une véritable régénération du baccalauréat" (JMB, https://www.midilibre.fr/2021/07/07/grand-entretien-avec-jean-michel-blanquer-nous-assistons-a-une-veritable-regeneration-du-baccalaureat-9657507.php ) ; l'entretien est réservé aux abonné·es (c'est déjà trop).

Mais oui le bac est renforcé, et supprimer les EC le rendra encore plus "robuste", nouveau mot à la mode.

Mamieprof : une forme d’allergie en somme.

Jenny a écrit:Mamieprof : une forme d’allergie en somme.

Tout à fait !

Et si on devenait allergiques à nos élèves les plus pénibles qu'on retrouve années après années voire 4 ans si ils redoublent en seconde (y'en a pratiquement plus heureusement) ou en terminale...

A ce compte là, je compte me diagnostiquer une phobie scolaire, c'est plus large.

Un élève dont j'étais le PP en Seconde veut arrêter la section européenne parce qu'il n'a pas accroché en DNL (Histoire-géo en anglais) et ce malgré de très bons résultats en anglais. L'élève ne brille pas par son comportement même si on l'a un peu calmé . La collègue d'anglais a eu la mère au téléphone qui a demandé à plusieurs reprises et de de manière assez insidieuse qui étaient les enseignants d'anglais et de DNL  de son fils l'an prochain. En gros, il continue la section européenne mais ça dépend du prof. Je peux le concevoir de la part d'un élève mais d'un parent... Nous aussi, on aimerait bien pouvoir constituer nos listes d'élèves et en blacklister mais.... non, ce n'est pas possible. Pourtant, je suis nettement allergique à certains...

Une de mes élèves il y a quelques années croyait que les profs choisissaient leurs élèves.

Ceux d'aujourd'hui le croient encore!

Ben, certains collègues choisissent le prof de leurs enfants dans leur établissement....

Je confirme . Une collègue a même réussi à faire changer l'affectation d'une collègue (sans le lui demander) pour qu'elle ait sa fille.

Les CDE et PA constituent de chouettes classes en termes d'équipe pour mettre leur progéniture. Vu dans 3 bahuts dont l'actuel...
L'ancienne PA faisaient des classes avec tous les ami(e)s de son fils. Je les ai eus en première c'était très sympa !

Et les autres classes?

J’ai tjs été contre les classes CAMIF pour des raisons d’équité. Ceux qui sont déjà défavorisées, on les met dans les mauvaises classes et après on vient se plaindre que les inégalités se creusent? Et je ne parle même pas des conditions de travail des collègues qui se fadent lesdites classes.

Dans mon lycée, je passe trois jours en fin d’année à faire les classes (sous certaines contraintes) avec la vie sco et une poignée de profs volontaires. On étudie tous les critères pour faire des classes équilibrées : équilibre garçon/fille, équilibre de niveau, de comportement, d’absentéisme, d’élèves à besoins particuliers, de collèges de secteurs en Seconde. Ce n’est pas parfait mais ça marche.

Dans mon ancien collège, il y a longtemps, j'aidais le principal à faire les emplois du temps. Vous n'imaginez pas le nombre de choses que j'ai vues et entendues. La secrétaire qui pique une crise quand elle découvre que son fils aura tel prof de maths et le principal qui change le collègue de classe pour l'apaiser. Des parents qui appellent pour former leur équipe idéale de profs ...

Badiste75 a écrit:Et les autres classes?

J’ai tjs été contre les classes CAMIF pour des raisons d’équité. Ceux qui sont déjà défavorisées, on les met dans les mauvaises classes et après on vient se plaindre que les inégalités se creusent? Et je ne parle même pas des conditions de travail des collègues qui se fadent lesdites classes.

Dans mon lycée, je passe trois jours en fin d’année à faire les classes (sous certaines contraintes) avec la vie sco et une poignée de profs volontaires. On étudie tous les critères pour faire des classes équilibrées : équilibre garçon/fille, équilibre de niveau, de comportement, d’absentéisme, d’élèves à besoins particuliers, de collèges de secteurs en Seconde. Ce n’est pas parfait mais ça marche.

A contrario, je trouve tout à fait sain de ne pas mélanger les torchons et les serviettes, j'ai vu en à peine un an, cinq ou six élèves qui auraient pu faire de bonnes études mais qui ont été aspirés par la médiocrité de leurs camarades qui ralentissaient inévitablement le cours. Le collège unique a été notre péché originel et aujourd'hui nous sommes contraints d'essayer d'expliquer à des élèves incapables de résoudre : 3x + 2 = 5, ce qu'est un vecteur et comment on calcule ses coordonnées. Personne n'y trouve son compte hormis peut-être les médiocres (au sens de moyens), les mauvais sont perdus et rament encore et encore et finissent par parler tout au long des cours, les bons sont aspirés par les médiocres et tout ce beau monde stagne. En bref, vive les classes de niveaux et la sélection dès le collège qui permettent à tout le monde de progresser suivant ses capacités (rien de pire que faire un cours sur la trigonométrie et les radians et de voir les quelques bons élèves énervés par les questions stupides de leurs camarades) !

J'enseigne également les maths et je confirme que d'un point de vue pédagogique les classes de niveau sont effectivement plus faciles à gérer. J'ai d'ailleurs eu la chance d'avoir un bon groupe de TG cette année, composé à 95 % d'élèves profilés maths/PC. Cependant je reste sur ma position. La constitution des classes relève d'une politique plus générale et il faut voir au-delà de notre propre cours de maths. Ca peut favoriser l'entre-soi et aggraver les inégalités, donc ça reste néfaste. On peut évidemment clamer que c'est du nivellement par le bas. Le problème du niveau général ne vient absolument pas du collège unique, le problème vient de la complaisance ou des contradictions institutionnelles à tous les étages.

Badiste75 a écrit:J'enseigne également les maths et je confirme que d'un point de vue pédagogique les classes de niveau sont effectivement plus faciles à gérer. J'ai d'ailleurs eu la chance d'avoir un bon groupe de TG cette année, composé à 95 % d'élèves profilés maths/PC. Cependant je reste sur ma position. La constitution des classes relève d'une politique plus générale et il faut voir au-delà de notre propre cours de maths. Ca peut favoriser l'entre-soi et aggraver les inégalités, donc ça reste néfaste. On peut évidemment clamer que c'est du nivellement par le bas. Le problème du niveau général ne vient absolument pas du collège unique, le problème vient de la complaisance ou des contradictions institutionnelles à tous les étages.

Franchement j'avoue avoir du mal à concevoir le "difficile accès" au savoir auquel seraient confrontés les jeunes et qui creuserait les inégalités. Aujourd'hui il me paraît aberrant de prétendre que les jeunes défavorisés ne sauraient progresser grâce à leur volonté. Les mathématiques sont de la logique pure et les élèves ont à leur disposition les cours d'excellents professeurs (je compte bien utiliser les cours d'Yvan Monka l'an prochain).
Mais même au-delà des mathématiques, un corpus d'une richesse jamais vu est disponible pour l'Histoire (chaînes de vulgarisations telles que "Questions d'Histoire" ou "L'Histoire par les Cartes" et plus généralement Arte) ou pour le Français (le projet Voltaire est accessible à tous).

Sans vouloir reprendre la propagande du Ministère j'incite mes élèves à être acteurs de leurs savoirs, s'ils ont des problèmes avec l'orthographe je leur demande de suivre quelques leçons du projet Voltaire et de me montrer au prochain cours ce qu'ils ont terminé, s'ils n'ont rien fait je leur annonce que c'est leur problème mais que si leur orthographe est aussi déplorable au prochain contrôle ils perdront cinq points (bizarrement dès lors ils se montrent zélés).