Emmanuel Macron annonce une réforme des universités

Le Figaro a écrit: À trois mois de la présidentielle, Emmanuel Macron a souhaité jeudi 13 janvier une réforme «systémique» des universités, qu'il veut plus «professionnalisantes», tout en jugeant intenable un système d'études supérieures «sans aucun prix» pour les étudiants mais avec un taux d'échec massif. «Je le reconnais sans ambages, nous avons commencé à colmater les brèches, mais nous devons redoubler d'effort pour que, à l'horizon de dix ans, notre université soit plus forte», a-t-il déclaré, en clôturant en visioconférence le Congrès de la Conférence des présidents d'universités.

Le chef de l'État a d'abord remis en cause le double système grandes écoles-universités. «Nous avons trop longtemps accepté un modèle à plusieurs vitesses, où les grandes écoles et organismes de recherche étaient supposés s'occuper de la formation des élites et l'université de la démocratisation de l'enseignement supérieur et la gestion des masses. Ce système est révolu», a-t-il lancé.

https://www.lefigaro.fr/demain/education/emmanuel-macron-expose-une-reforme-systemique-de-l-universite-20220113

Le timing apparaît parfait...

C'est une plaisanterie ?

MBouvier a écrit:C'est une plaisanterie ?

Non. Et c'est à cela qu'on le reconnaît.

Si seulement… Semaine mouvementée pour l’éducation.

Une grève de la maternelle au supérieur, la semaine prochaine ?

... et ça le prend, là, tout de suite, maintenant, alors que l'EN est déjà vent debout ?

Je crois que je vais essayer d'arrêter de comprendre.

pseudo-intello a écrit:... et ça le prend, là, tout de suite, maintenant, alors que l'EN est déjà vent debout ?

Du point de vue de la convergence des luttes, ça me paraît assez bien trouvé ! En fait Macron est un islamogauchiste qui s'ignore !

Ils cherchent à favoriser l’unité dans le monde éducatif, c’est pourtant évident.

C'est visiblement surtout un point de programme pour sa campagne électorale. C'est effrayant mais pas surprenant, lorsqu'il dit que "la logique de l'offre doit prendre le pas sur la logique de la demande", ou encore, "l'orientation doit évoluer pour mieux correspondre aux besoins de la nation", "Quand on ouvre des filières sans perspective derrière, nous conduisons un investissement à perte".
On voit bien quelles filières vont d'abord en subir les conséquences.
Cette phrase peu claire "On ne pourra pas rester durablement dans un système où l'enseignement supérieur n'a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants" semble aussi signifier une volonté de très fortement augmenter les frais d'inscription (pas surprenant dans sa logique néolibérale, ça dérange que l'université publique soit aussi accessible, et on avait compris que la hausse des frais d'inscription pour les étrangers non UE était une étape vers cela...).

"L'enseignement supérieur n'a aucun prix" ?? Les 300€ par semestre ce n'est certes pas élevé mais pas gratuit non plus... Et en Allemagne c'est le même prix (en tout cas pour Hambourg je devais payer aussi dans les 300€ dont 100€ étaient en réalité pour le pass Navigo local illimité toutes zones!!) alors que les Universités sont beaucoup beaucoup mieux dotées... Et je parle bien en terme de matériel comme les microscopes spécifiques dans les cursus de médecine et compagnie. Mais bizarrement on ne se dit pas que ce sont aux étudiants de payer pour le fonctionnement de l'Université...
Et il oublie peut-être aussi que les étudiants doivent plus se loger et se nourrir ?

Lowpow29 a écrit:Les 300€ par semestre ce n'est certes pas élevé mais pas gratuit non plus...

En licence, c'est 170 euros l'année plus les 91 euros de la CVEC.

Sur le fond, c'est toujours la même rengaine de la professionalisation ...

Laotzi a écrit:C'est visiblement surtout un point de programme pour sa campagne électorale. C'est effrayant mais pas surprenant, lorsqu'il dit que "la logique de l'offre doit prendre le pas sur la logique de la demande", ou encore, "l'orientation doit évoluer pour mieux correspondre aux besoins de la nation", "Quand on ouvre des filières sans perspective derrière, nous conduisons un investissement à perte".

Cela me donne envie de pleurer.

Quel triste monde que celui où l'acquisition du savoir se fait dans le seul but de travailler sa vie durant, subordonné à un chef, tout cela pour engranger des sommes d'argent fantômes et dépourvues de sens dont 99% de la population ne verra jamais la couleur. Consacrer une partie de sa vie à la connaissance, aux sciences, à la conquête irrésistible de la vérité : est-ce si utopique que cela dans une ère où l'on nous explique qu'il n'y a plus de travail et que les robots vont nous libérer du travail ?

À quoi bon faire entrer Molière au Panthéon, quand le Prince joue lui-même avec constance le rôle de l'Imposteur ? Je me souviens de deux amis universitaires qui s'échinaient à me persuader en 2007 qu'il fallait voter pour lui : "c'est un lettré, c'est un des nôtres", et "club théâtre au lycée" en argument du désespoir. Ha ha. Eh bien, l'horizon que Macron désire correspond tout simplement à ce que Sarkozy et Pécresse n'ont pas accompli. Enfin, tout cela manifeste une grande équanimité : après avoir évidé le baccalauréat, on continue de l'autre côté. Allô Madame de Clèves ? Vous faites toujours des nœuds ?

Et que disent tes amis aujourd'hui ?

Cath a écrit:Et que disent tes amis aujourd'hui ?

Ce sont amis que vent emporte

Ce ne sont pas des nouveautés, cela fait partie de ce qu'Emmanuel Macron voulait lancer en deuxième partie de quinquennat, mais la crise a modifié ses plans. Et puis qui dit nouveau quinquennat dit réformes.
Le taux d'échec massif est quand même dû aux incohérences du système éducatif global (super 99,9% des lycéens deviennent bacheliers, mais alors diable pourquoi autant échouent-ils en licence ?).
Il y a des inégalités entre les prépas et les écoles d'un côté et les universités de l'autre (cf. dépenses pour ces différentes voies), ce qui est évidemment améliorable, mais au fond on aura quand même un système à plusieurs vitesses si l'on suit la stricte vision macronienne (grosses facs de recherches plus dotées que les facs dites de proximité). Vision qui s'appuie sur des réflexes déjà connus, de la même façon que la gauche en a d'autres (je suis assez perplexe et devant les parties myopes ou "faciles" de vision macroniste sur le sujet, et devant le côté "île paradisiaque" proposé par une certaine gauche par rapport à l'ESR).

C'est un rêve de la clic libérale. Tout un marché à créer / conquérir.
Une université payante, des étudiants endettés et un marché du prêt étudiant à développer en France.
Les grands financiers de frottent les mains et poussent à ce genre de modèle.

On a vu comme c'est efficace aux E-U, avec les millenials endettés qui ne peuvent/ veulent pas avoir d'enfants...

Il faudrait peut-être déjà s’attaquer au problème de fond qu’est le niveau des étudiants à l’entrée en fac, et ça, ça se joue AVANT. Et sérieusement : il supprimerait les grandes écoles ? Les prépas? Lui et beaucoup de ses potes ne sont-ils pas issus de ce système d’ailleurs ?

Zetitcheur a écrit:Il faudrait peut-être déjà s’attaquer au problème de fond qu’est le niveau des étudiants à l’entrée en fac, et ça, ça se joue AVANT. Et sérieusement : il supprimerait les grandes écoles ? Les prépas? Lui et beaucoup de ses potes ne sont-ils pas issus de ce système d’ailleurs ?

Le problème des prépas actuelles, c'est que c'est public et ouvert à tous, ce qui est le mal absolu pour cette clique néo-libérale.
Macron peut très bien supprimer les prépas et que celles-ci réapparaissent sous forme de structures privées. Au moins, on est sûr de rester entre soi.

Oui, lui et ses copains ont les moyens de payer ce qu'il faudra. Et d'ailleurs il n'a pas d'enfants.

Il y a un électorat pour ça. L'électorat de ceux qui défendent l'instruction est de toute manière déjà perdu pour lui.

L'étape suivante, c'est le système de soins.

Quid des grandes  écoles publiques, fondées sur  le principe de donner leur chance aux talents de province, avec pas mal de boursiers ? Le mal absolu dirait-on…

Y aura-t-il autant de monde dans la rue pour l'empêcher de mener à bien sa vision mercantile de l'enseignement supérieur ?
Tiens, vous voulez que je vous dise ?

lene75 a écrit:Oui, lui et ses copains ont les moyens de payer ce qu'il faudra. Et d'ailleurs il n'a pas d'enfants.

Il y a un électorat pour ça. L'électorat de ceux qui défendent l'instruction est de toute manière déjà perdu pour lui.

L'étape suivante, c'est le système de soins.

Pour les soins, on donne déjà. Entre pas de médecins, le médecin qui pratique avec des délais tellement longs qu'avant même de prendre rdv, tu es découragée, puis le médecin hors convention avec " tu mets de ta poche, ou tu passes ton chemin", même à l'hôpital, Évidemment tout cela nos VIP, ne connaissent pas et ne peuvent imaginer que ça existe et pourtant les témoignages sont nombreux.
Pas plus tard que ce mardi, j'attendais chez mon dentiste et la secrétaire a répondu à un appel auquel il a dit que le dentiste ( un autre que le mien) ne prenait plus de nouveau client. Ma fille bien qu''ayant changé de département, a gardé le dentiste, l'ophtalmo.
Donc bientôt soit tu alignes tes sous , soit tu ne fais pas d'études supérieures, soir encore tu as le réseau et tu peux faire un apprentissage dans une " Ecole". ( et là c'est un peu la loterie), si tu ceux entrer dans le supérieur.
La démolition a commencé au rdc, et se poursuit à toq les étages et annexes.