Pap NDiaye promet une hausse des salaires des enseignants débutants à 2000 euros net par mois

Pendant ce temps, au Québec...

25% de démission dans les 7 premières années la bas !
De quoi faire passer la stat des démissions chez les enseignants français pour satisfaisante !

MoiProf a écrit:Les salaires dans la Fonction territoriale sont bien plus élevé à statut égal.

Dans la fonction publique d'État aussi, lorsqu'on est administratif (même ceux de l'EN se sont fait récemment augmenter) ou dans un corps d'une administration qui paye bien (MINEFI, police nationale…).

Danska a écrit:

A Tuin a écrit:

Danska a écrit:

Leclochard a écrit:

On ne fait pas ce métier pour le fric au départ.
C’est une sélection de personnes qui survalorisent la culture, l’attention portée à l’autre et qui méprise le fric (tradition judéo-chrétienne ?). Elles ont fatalement un peu honte d’exprimer publiquement et clairement le besoin d’en gagner plus. On se sent toujours obligé de revendiquer les autres ou de parler de l’intérêt des élèves ou des conditions de travail au moment où il est question de gagner plus.

C'est assez rare de choisir un métier uniquement pour le fric, non ? Ca doit bien arriver, peut-être plus dans les métiers financiers d'ailleurs, mais quand on lit des comptes-rendus d'enquête ou des interviews, ou même quand on travaille sur leur orientation avec les élèves on a plutôt l'impression que beaucoup de personnes cherchent un métier qui leur plaît un minimum ou en rapport avec leurs capacités, leurs valeurs ou leurs contraintes. J'ai rarement vu quelqu'un dire clairement qu'il était devenu chirurgien cardiaque, informaticien ou ingénieur parce que ça rapporte du pognon... Ca ne les empêche pas de réclamer à être mieux payés eux aussi.

Pour le reste je ne me sens guère concernée personnellement, mais vu la façon dont ce débat tourne systématiquement sur Néo comme en salle des profs je suis bien obligée de constater la même chose que toi.

Je suis désolée mais je n'ai pas choisi ce métier pour être mal payée.

Certes. À quel moment ai-je dit l'inverse ?

Peut-être devrais-tu envisager de lire la conversation complète et ce message en particulier un peu plus attentivement, si c'est là tout ce que tu en as retenu.

Justement c'était pour aller dans ce même sens, je reprenais simplement la conversation précédente, mais avec le téléphone portable, effacer une intervention revient à rester appuyé sur une touche pendant une durée excédant le temps d'écriture de mon propre message....

J'abonde dans votre sens.

Moins de 2000 euros en début de carrière, avec l'énormité (et l'absurdité) des tâches à effectuer entre ESPE et établissements, à Bac + 5, cadre de la fonction publique, conditions de travail difficiles, départ dans une autre région, etc... c'est tout simplement inacceptable.

Je viens de terminer de visionner la rediffusion de cette audition du ministre par la commission éducation.

Il a l'air d'un homme courtois et sympathique mais on voit qu'il est parfois paumé.

Et il y a beaucoup de langue de bois. Et franchement sur le collège c'est flou et assez inquiétant de ce fait.

Globalement on ne voit pas du tout où il veut aller à part mettre en œuvre les projets présidentiels, mais ce n'est pas un projet pour l'école ça, pardon.

Quant à ces débats d'établissement à l'automne , pfff.

Les députés sont assez nuls dans l'ensemble. Peu de questions précises, notamment sur la revalorisation (chiffrage ? Modalités privilégiées).

Bref la personne a l'air plus sympathique que l'ex, mais le ministre ne porte aucune conviction pour l'école et semble n'avoir que très peu de poids politique.

Il reste la volonté de dialogue avec les syndicats mais je me méfie des débats à la noix pour les contourner.

Et c'est une grave erreur politique ces "débats d'établissement" à l'heure où une partie des parents prennent leurs aises en s'adressant à l'institution comme si elle relevait de leur domesticité.

Tangleding a écrit:Je viens de terminer de visionner la rediffusion de cette audition du ministre par la commission éducation.
on voit qu'il est parfois pommé.

Et il y a beaucoup de langue de bois.

Normal quand on raconte des salades.

On est dans les choux donc !

Tangleding a écrit:Et il y a beaucoup de langue de bois. Et franchement sur le collège c'est flou et assez inquiétant de ce fait.

Que dit-il sur le collège ? Pas le courage de l'écouter en plein mois d'août, mais cela m'inquiète passablement...

Dans mon collège a a encore eu ni la formation sur la laïcité, ni l'évaluation. Avec ces fameux débats en plus, la rentrée s'annonce fameuse.

Tangleding, peux- tu donner le lien vers cette audition du ministre, stp?

Isis39 a écrit:Dans mon collège a a encore eu ni la formation sur la laïcité, ni l'évaluation. Avec ces fameux débats en plus, la rentrée s'annonce fameuse.

Ah l’évaluation... 6h de réunion en soirée pour brasser de l’air, suivi de x demi-journées d’entretien avec 3 clampins (une IPR de philosophie qui connaît très bien le collège donc, un CDE et un gestionnaire d’un autre département...), entretien suite auquel des collègues sont sortis en pleurant, un CA extraordinaire qui a duré 3 plombes pour que les 3 clampins cités précédemment fassent leur "feedback". Bilan : nous travaillons très bien, mais nous pourrions faire mieux avec moins de moyens et plus de bénévolat (sans parler des "idees" dont on doit "s’emparer" qui sont inapplicables avec notre Conseil départemental et notre situation financière hautement déficitaire).

Et pourquoi des collègues pleuraient ? Dans le sens, très mécontents, ou vraiment suite à des brimades ?

Chez nous les réunions ont été faites de façon intelligentes je trouve : plusieurs groupes constitués par thèmes, une première réunion pour présenter le thème et échanger dessus à l'oral, une seconde pour fixer les idées proposées. Entre les deux, les collègues participants étaient invités à coucher les idées et propositions par écrit. Pour la deuxième réunion on s'est calés sur une proposition assez complète, qu'on a complétée de quelques éléments des autres.
Pour la venue des évaluateurs, pas trop su ce qu'il en était ressorti.

Le lien :

https://videos.assemblee-nationale.fr/video.12126379_62e941691648c.commission-des-affaires-culturelles--m-pap-ndiaye-ministre-de-l-education-et-de-la-jeunesse-2-aout-2022

Pour le collège : pas de grande réforme du lycée ou du premier degré (qu'il nomme régulièrement "premier cible") car les acteurs sont fatigués (en fait c'est "on a fait de la daube en lycée mais on ne le reconnaîtra jamais, on aménagera à la marge sans changer l'architecture globale pourrie). Par contre on va se pencher sur le collège "perdu entre le lycée et le premier cycle [sic.]"" Et encore "il faut voir comment on peut rendre la marche de 6e plus progressive".

En gros la primarisation de la 6e est dans les cartons.

Et par ailleurs l'accent sur les fondamentaux ce sera à moyens constants car les résultats sont mauvais alors qu'on donne plus de temps au maths et au français que les autres pays européens qui s'en sortent mieux.

Je ne sais pas si on a plus d'heures de Français que les voisins francophones (s'il faut comparer ce qui est identique). Mais je sais qu'on a perdu beaucoup d'heures de français depuis les années 90.

Par ailleurs il n'y a eu aucune réflexion sur les moyens donc ce sera sans moyens supplémentaires.

On sent venir le vieux projet de primarisation du collège.

Alors que les élèves en échec durant tout le collège arrivent déjà en échec à la rentrée de 6e et ce n'est pas de la faute des collègues du premier degré. Mais à cause du manque de moyens dans le premier degré comme dans le second. A part des bricolages non disciplinaires sans cohérence ni efficacité (coucou devoirs faite !)

La question des programmes n'a pas été abordée nommément (cela illustre la nullité des députés).

Le ministre n'a pas répondu sur les effectifs même s'il a remarqué l'effet positif sur le climat scolaire des dédoublements du primaire en rep.

Et par ailleurs il semble comprendre que le climat scolaire dégradé en collège et lycée pro a minima ( dans le premier degré aussi sans doute, je connais moins) a des effets très négatifs sur les apprentissages et la performance du système éducatif.

Sauf qu'en continuant à blinder les divisions on ne fera rien d'efficace sur le sujet monsieur le ministre.

Très agressifs, remise en cause... Certains ont eu l’impression d’être inspectés. Une collègue a poireauté un moment, avant que les "evaluateurs" lui disent que les représentants élèves sont prioritaires, et qu’en gros, ils voulaient plus la voir (sachant que ces entretiens se font sur tes temps de pause). Certains entretiens ont été très houleux aussi. En tout cas, systématiquement, ceux qui se sont mal passés étaient des entretiens individuels. 3 contre 1, c’est facile. Une collègue leur a dit que dans ces conditions, elle mettait un terme à l’entretien, et elle est partie. Bref, que du réjouissant.

kiwi a écrit:

Isis39 a écrit:Dans mon collège a a encore eu ni la formation sur la laïcité, ni l'évaluation. Avec ces fameux débats en plus, la rentrée s'annonce fameuse.

Ah l’évaluation... 6h de réunion en soirée pour brasser de l’air, suivi de x demi-journées d’entretien avec 3 clampins (une IPR de philosophie qui connaît très bien le collège donc, un CDE et un gestionnaire d’un autre département...), entretien suite auquel des collègues sont sortis en pleurant, un CA extraordinaire qui a duré 3 plombes pour que les 3 clampins cités précédemment fassent leur "feedback". Bilan : nous travaillons très bien,  mais nous pourrions faire mieux avec moins de moyens et plus de bénévolat (sans parler des "idees" dont on doit "s’emparer" qui sont inapplicables avec notre Conseil départemental et notre situation financière hautement déficitaire).

Bilan identique dans l'audit auquel j'ai assisté en tant que TZR. Etablissement REP, l'évaluateur a rajouté que vraiment l'établissement pourrait sans souci se passer de l'étiquette REP, dévalorisante pour la commune et les élèves, que les résultats étaient bien au-dessus des attentes pour je cite "cette population-là". Voilà, voilà 

Danska a écrit:

Leclochard a écrit:

Danska a écrit:Eh oui... Mais chez les enseignants c'est un grand classique. Je ne sais pas s'il faut avoir la vocation pour choisir ce métier, mais en tout cas il y a clairement un bon fond de masochisme qui traîne.

On ne fait pas ce métier pour le fric au départ.
C’est une sélection de personnes qui survalorisent la culture, l’attention portée à l’autre et qui méprise le fric (tradition judéo-chrétienne ?). Elles ont fatalement un peu honte d’exprimer publiquement et clairement le besoin d’en gagner plus. On se sent toujours obligé de revendiquer les autres ou de parler de l’intérêt des élèves ou des conditions de travail au moment où il est question de gagner plus.

C'est assez rare de choisir un métier uniquement pour le fric, non ? Ca doit bien arriver, peut-être plus dans les métiers financiers d'ailleurs, mais quand on lit des comptes-rendus d'enquête ou des interviews, ou même quand on travaille sur leur orientation avec les élèves on a plutôt l'impression que beaucoup de personnes cherchent un métier qui leur plaît un minimum ou en rapport avec leurs capacités, leurs valeurs ou leurs contraintes. J'ai rarement vu quelqu'un dire clairement qu'il était devenu chirurgien cardiaque, informaticien ou ingénieur parce que ça rapporte du pognon... Ca ne les empêche pas de réclamer à être mieux payés eux aussi.

Pour le reste je ne me sens guère concernée personnellement, mais vu la façon dont ce débat tourne systématiquement sur Néo comme en salle des profs je suis bien obligée de constater la même chose que toi.

Tu as raison : on ne choisit pas un job en premier lieu pour le fric (sauf domaine commercial, secteur financier.. ce qui fait du monde tout de même) mais, c’est bien ce qui compense en deuxième position les contraintes de beaucoup de métiers, qui fait qu’on l’accepte. Imagine si le chirurgien gagnait 2500 euros, malgré la bonne perception du métier, le plaisir qu’il peut tirer à aider les autres, je te parie qu’il n’y aurait plus beaucoup de candidats, étant donné la longueur des études, leur difficultés et… les responsabilités. Sous un certain seuil, on ne recrute pas ou alors des gens qui restent très provisoirement.
J’en reviens à mon argument: je pense que l’argent n’était pas un problème pour les enseignants tant qu’ils étaient payés convenablement. La question ne se posait pas. Ils savaient qu’ils ne s’enrichiraient pas mais vivraient honnêtement. Progressivement, on a laissé la situation se dégrader. On aurait dû réclamer depuis bien plus longtemps des augmentations. C’est malheureusement trop tard. On ne rattrapera pas ce qu’on a perdu.
La conséquence c’est qu’on n’arrive plus à recruter car objectivement la paupérisation des plus jeunes se voit trop. Débuter sous 2000 euros, c’est trop bas vu le niveau d’études. Peut-être qu’il y a aussi une déconsidération des métiers de la culture. Ou encore que la réforme avortée des retraites a porté un coup au moral des potentiels candidats. La réduction des postes a joué aussi son rôle. Les anciens comme moi restent mais c’est parce que la reconversion est délicate et qu’on a une famille et une maison à assumer. Si j’étais célibataire, je raisonnerais autrement. C’est sûr. Mon espoir, c’est de partir un peu plus tôt avant la retraite ou un temps partiel dans quelques années.

A Tuin a écrit:Et pourquoi des collègues pleuraient ? Dans le sens, très mécontents, ou vraiment suite à des brimades ?

Chez nous les réunions ont été faites de façon intelligentes je trouve : plusieurs groupes constitués par thèmes, une première réunion pour présenter le thème et échanger dessus à l'oral, une seconde pour fixer les idées proposées. Entre les deux, les collègues participants étaient invités à coucher les idées et propositions par écrit. Pour la deuxième réunion on s'est calés sur une proposition assez complète, qu'on a complétée de quelques éléments des autres.
Pour la venue des évaluateurs, pas trop su ce qu'il en était ressorti.

Et ça sert à quelque chose ? On vous a donné plus de moyens ?

Plus progressive la « marche » de la sixième
Si on veut gagner de l’argent pour réduire les effectifs, proposons le collège en 3 ans aux élèves normalement performants, parce que cette année de sixième est déjà bien longue pour eux !

Pour revenir sur les différences de salaire dans la fonction publique, j’ai commencé agrégée en même temps que mon mari, ingénieur dga (ministère des armées, grande école)
Il y a 30 ans, il gagnait 10% de plus que moi. Maintenant, plus du double. Honnêtement, il travaille plus que moi. Mais certainement pas le double.

Oh la la, gerbant.

Chez nous la venue des évaluateurs extérieurs a été reportée.

De toute façon il y a eu toute l'année une guerre entre le CPE et la direction, avec au milieu les profs, les élèves et les parents.

Donc l'évaluation elle est vite faite : aucun collège ne peut se passer d'une vie scolaire qui tourne, payez correctement les AED, leur recrutement par la direction n'est pas une bonne idée et le CPE n'est pas et n'a pas à tête le "patron des AED". Au revoir et merci.

Ah non aussi : un professeur absent doit être remplacé dès la première semaine d'absence, pas au bout d'un mois ou de plus d'un trimestre. Et par un enseignant qualifié. Et quand ce cirque concerne le service de plusieurs collègues, ben c'est la m. totale.

Donc les évaluateurs extérieurs on les attend de pied ferme en septembre. Je vais les expédier à la rectrice et si dasen sur cette question des profs non remplacés, des AESH non remplacés, de la psyEn non remplacée toute l'année, de l'assistante sociale non remplacée toute l'année. Et j'espère qu'on sera fermes et solidaires sur cette position pour les renvoyer vers nos autorités défaillantes.

Tangleding a écrit:Le lien :

https://videos.assemblee-nationale.fr/video.12126379_62e941691648c.commission-des-affaires-culturelles--m-pap-ndiaye-ministre-de-l-education-et-de-la-jeunesse-2-aout-2022

Pour le collège : pas de grande réforme du lycée ou du premier degré (qu'il nomme régulièrement "premier cible") car les acteurs sont fatigués (en fait c'est "on a fait de la daube en lycée mais on ne le reconnaîtra jamais, on aménagera à la marge sans changer l'architecture globale pourrie). Par contre on va se pencher sur le collège "perdu entre le lycée et le premier cycle [sic.]"" Et encore "il faut voir comment on peut rendre la marche de 6e plus progressive".

En gros la primarisation de la 6e est dans les cartons.

Et par ailleurs l'accent sur les fondamentaux ce sera à moyens constants car les résultats sont mauvais alors qu'on donne plus de temps au maths et au français que les autres pays européens qui s'en sortent mieux.

Je ne sais pas si on a plus d'heures de Français que les voisins francophones (s'il faut comparer ce qui est identique). Mais je sais qu'on a perdu beaucoup d'heures de français depuis les années 90.

Par ailleurs il n'y a eu aucune réflexion sur les moyens donc ce sera sans moyens supplémentaires.

On sent venir le vieux projet de primarisation du collège.

Alors que les élèves en échec durant tout le collège arrivent déjà en échec à la rentrée de 6e et ce n'est pas de la faute des collègues du premier degré. Mais à cause du manque de moyens dans le premier degré comme dans le second. A part des bricolages non disciplinaires sans cohérence ni efficacité (coucou devoirs faite !)

La question des programmes n'a pas été abordée nommément (cela illustre la nullité des députés).

Le ministre n'a pas répondu sur les effectifs même s'il a remarqué l'effet positif sur le climat scolaire des dédoublements du primaire en rep.

Et par ailleurs il semble comprendre que le climat scolaire dégradé en collège et lycée pro a minima ( dans le premier degré aussi sans doute, je connais moins) a des effets très négatifs sur les apprentissages et la performance du système éducatif.

Sauf qu'en continuant à blinder les divisions on ne fera rien d'efficace sur le sujet monsieur le ministre.

Rappelons quand même la perte des heures du samedi matin en primaire. Sur les 5 années du primaire, ça représente beaucoup !!

Mais je ne comprends pas cette histoire d'évaluateurs extérieurs : ils nous évaluent ? En vertu de quoi ? Quelle obligation ?

Non mais je rêve ! Dans quel autre travail on dit aux employés "vous pourriez faire mieux avec plus de bénévolat"... Hallucinant !

Leclochard a écrit:

Danska a écrit:

Leclochard a écrit:

Danska a écrit:Eh oui... Mais chez les enseignants c'est un grand classique. Je ne sais pas s'il faut avoir la vocation pour choisir ce métier, mais en tout cas il y a clairement un bon fond de masochisme qui traîne.

On ne fait pas ce métier pour le fric au départ.
C’est une sélection de personnes qui survalorisent la culture, l’attention portée à l’autre et qui méprise le fric (tradition judéo-chrétienne ?). Elles ont fatalement un peu honte d’exprimer publiquement et clairement le besoin d’en gagner plus. On se sent toujours obligé de revendiquer les autres ou de parler de l’intérêt des élèves ou des conditions de travail au moment où il est question de gagner plus.

C'est assez rare de choisir un métier uniquement pour le fric, non ? Ca doit bien arriver, peut-être plus dans les métiers financiers d'ailleurs, mais quand on lit des comptes-rendus d'enquête ou des interviews, ou même quand on travaille sur leur orientation avec les élèves on a plutôt l'impression que beaucoup de personnes cherchent un métier qui leur plaît un minimum ou en rapport avec leurs capacités, leurs valeurs ou leurs contraintes. J'ai rarement vu quelqu'un dire clairement qu'il était devenu chirurgien cardiaque, informaticien ou ingénieur parce que ça rapporte du pognon... Ca ne les empêche pas de réclamer à être mieux payés eux aussi.

Pour le reste je ne me sens guère concernée personnellement, mais vu la façon dont ce débat tourne systématiquement sur Néo comme en salle des profs je suis bien obligée de constater la même chose que toi.

Tu as raison : on ne choisit pas un job en premier lieu pour le fric (sauf domaine commercial, secteur financier.. ce qui fait du monde tout de même) mais, c’est bien ce qui compense en deuxième position les contraintes de beaucoup de métiers, qui fait qu’on l’accepte. Imagine si le chirurgien gagnait 2500 euros, malgré la bonne perception du métier, le plaisir qu’il peut tirer à aider les autres, je te parie qu’il n’y aurait plus beaucoup de candidats, étant donné la longueur des études, leur difficultés et… les responsabilités. Sous un certain seuil, on ne recrute pas ou alors des gens qui restent très provisoirement.

Ah mais je suis on ne peut plus d'accord avec toi : c'est simplement l'expression "métier choisi pour le fric" qui m'a fait réagir, mais sinon il me semble bien évident que la rémunération fait partie des critères de choix pour une profession. Et quelque part heureusement : si ce n'était pas le cas on en reviendrait à ce qu'on évoquait plus haut, à savoir du bénévolat.

Ils paraît qu'ils sont venus, je n'ai vu personne. Il y aurait eu des entretiens mais avec qui je n'en sais rien. On nous a communiqué un rapport intermédiaire de la direction avec beaucoup de banalités. En CA j'ai demandé s'ils rencontreraient les élus car on ne les a pas vus, et on avait des choses à leur dire sur la question des non remplacements. On nous a dit qu'ils rencontreraient les élus. Pas de problème, on est prêts. Eux je ne sais pas.

Himpy a écrit:Non mais je rêve ! Dans quel autre travail on dit aux employés "vous pourriez faire mieux avec plus de bénévolat"... Hallucinant !

Des emplois de cadre à qui on fixe des objectifs chiffrés parfois délirants.