Profs du public envoyés dans lycées privés

Pour les oraux de CAP en ponctuel, on nous envoie dans des LP privés ! Je sais que ça se pratique, mais ça me fait mal à l'estomac de voir les ressources du public encore gaspillées dans le privé.

Aucun moyen d'y échapper, j'ai reçu comme certains de mes collègues, mon ordre de mission.

Voilà ! C'est dit ! Ca fait du bien...

C'est aussi mon cas (je fais passer le GO) et ça m'agace.

Pareil, oral du CAP : on est tous convoqués, alors que d'habitude non.
Il y a 20 ans que je n'ai pas eu de CAP.

Il faut savoir aussi que les CFA et autres boîtes privées inscrivent leurs élèves de bac pro à l'examen de CAP pour toucher plus d'argent. C'est ce qu'il se passe avec le CFA local. Mes collègues de pro m'ont expliqué également que si les élèves échouent, ils ne sont pas forcément gardés alors qu'ils ne sont pas formés pour le CAP. Pour ce point, je suis plus septique car si le gamin a un patron, le CFA le gardera forcément.

Prof75 a écrit:Pour les oraux de CAP en ponctuel, on nous envoie dans des LP privés ! Je sais que ça se pratique, mais ça me fait mal à l'estomac de voir les ressources du public encore gaspillées dans le privé.

Aucun moyen d'y échapper, j'ai reçu comme certains de mes collègues, mon ordre de mission.

Voilà ! C'est dit ! Ca fait du bien...

Je n'ai pas compris cette question de ressources du public gaspillées.


-Que la convocation soit dans un établissement public ou privé, dans tous les cas, il faut payer l'enseignant examinateur --> coût équivalent.

-Un établissement privé ne touche pas d'argent supplémentaire (à ma connaissance) pour l'organisation d'un examen. Les frais supplémentaires induits éventuel gardien avec des heures en plus, secrétariat, surveillants pour prendre en charge les élèves, café / croissant, et plus marginalement eau/ électricité supplémentaire sont à sa charge. Donc moins de "ressources du public gaspillées"


-Si l'établissement privé est moins moins loin que l'établissement public également visé -->moins de frais de déplacement, moins de "ressources du public gaspillées"

Je pense que ce que voulait dire le collègue, c'est que les enseignants du privé pourraient interroger les élèves du privé. Là, ce sont des ressources du public qui sont prises, donc perte d'heures pour les élèves du public (en résumant vite fait).

En LP c'est encore plus flagrant. Le temps passé à aller interroger des élèves dans des CFA est souvent pris sur des heures de cours qui sont autant d'heures perdues pour nos élèves. Cette année , convocation pour aller interroger des candidats dans des conditions dantesques qui plus est, à l'arrivée : 6h de cours perdues pour mes élèves dont 2 avec des CAP qui avaient besoin d'aide pour les CCF que je préparais avec eux et 1h30 avec des term bac pro qui ont leur examen la semaine prochaine.
Non seulement on sert de caution au privé, mais en mai/ juin on se tape la double peine : faire passer les épreuves en CCF à nos propres élèves ( et organiser oraux et écrits peut-être sportif) et aussi aller faire passer des oraux à des apprentis.
Moi aussi je suis un peu énervée.

Il y a aussi les profs du public qui demandent un détachement dans le privé. J'ai un collègue agrégé, qui était dans le public, et qui est désormais dans un lycée privé. Les rectorats rechignent probablement, mais ils acceptent quand même.

En LP, je ne sais pas, mais pour le bac LGT, dans mon académie en tout cas, oui, les professeurs du public peuvent être convoqués dans des établissements privés sous contrat, mais les professeurs du privé sont aussi convoqués dans du public, et même chose pour les candidats. Cette année, nos élèves de premières vont aller passer l'oral de français dans le lycée privé voisin par exemple et l'an dernier j'ai fait le GO dans un lycée public en binôme avec une collègue d'un établissement privé.

Je suis plus gênée par le bac des candidats individuels (dont une majorité viennent du hors-contrat) qui a lieu tôt et qui entraîne la suppression de cours du public…

Hélips a écrit:En LP, je ne sais pas, mais pour le bac LGT, dans mon académie en tout cas, oui, les professeurs du public peuvent être convoqués dans des établissements privés sous contrat, mais les professeurs du privé sont aussi convoqués dans du public, et même chose pour les candidats. Cette année, nos élèves de premières vont aller passer l'oral de français dans le lycée privé voisin par exemple et l'an dernier j'ai fait le GO dans un lycée public en binôme avec une collègue d'un établissement privé.

Idem: pour les oraux d'AMC, j'ai été convoqué dans deux lycées. Premier jour: lycée privé où j'ai d'ailleurs fait passer des candidats venus des lycées voisins (publics et privés), et le lendemain j'étais dans un lycée public en compagnie d'une collègue du privé (quartier plus populaire et candidats issus uniquement du public).

Czar a écrit:

Prof75 a écrit:Pour les oraux de CAP en ponctuel, on nous envoie dans des LP privés ! Je sais que ça se pratique, mais ça me fait mal à l'estomac de voir les ressources du public encore gaspillées dans le privé.

Aucun moyen d'y échapper, j'ai reçu comme certains de mes collègues, mon ordre de mission.

Voilà ! C'est dit ! Ca fait du bien...

Je n'ai pas compris cette question de ressources du public gaspillées.


-Que la convocation soit dans un établissement public ou  privé, dans tous les cas, il faut payer l'enseignant examinateur --> coût équivalent.

-Un établissement privé ne touche pas d'argent supplémentaire (à ma connaissance) pour l'organisation d'un examen. Les frais supplémentaires induits éventuel gardien avec des heures en plus, secrétariat, surveillants pour prendre en charge les élèves, café / croissant, et plus marginalement eau/ électricité supplémentaire sont à sa charge. Donc moins de "ressources  du public gaspillées"


-Si l'établissement privé est moins moins loin que l'établissement public également visé -->moins de frais de déplacement, moins de "ressources  du public gaspillées"

Topic de haine ordinaire du privé. Ca n'a aucun sens.

Par contre un prof du privé ça peut être corvéable à merci, un élève/étudiant doit payer sa traitrise (!?). J'ai vu et vécu bien des choses peu glorieuses comme:
- les élèves/étudiants du privé mal notés car venant du privé (projets en STI2D, oraux de français, TPE en BTS, de CAPES)
- les surveillances intégralement assurées par les profs du privé, il n'y avait que le proviseur dans un lycée assez immense pour ouvrir les salles en l'absence de collègues du public.
- les missions payées jalousement gardées pour le public, les missions non rémunérées pour le "petit peuple"
- toutes les promotions réservées au public (hors classe, avancement accéléré...)
et j'en passe

Espérons pour ces malheureux élèves qu'ils passeront entre les gouttes

On en est encore là ???
Moi je suis du privé et je suis envoyée dans le public, je suis la même ''chose'' que vous, un professeur, payé (moins que vous par contre) par le rectorat... Bref... Quand je lis ce message ça m'énerve...

kazamasogetsu a écrit:

Czar a écrit:

Prof75 a écrit:Pour les oraux de CAP en ponctuel, on nous envoie dans des LP privés ! Je sais que ça se pratique, mais ça me fait mal à l'estomac de voir les ressources du public encore gaspillées dans le privé.

Aucun moyen d'y échapper, j'ai reçu comme certains de mes collègues, mon ordre de mission.

Voilà ! C'est dit ! Ca fait du bien...

Je n'ai pas compris cette question de ressources du public gaspillées.


-Que la convocation soit dans un établissement public ou  privé, dans tous les cas, il faut payer l'enseignant examinateur --> coût équivalent.

-Un établissement privé ne touche pas d'argent supplémentaire (à ma connaissance) pour l'organisation d'un examen. Les frais supplémentaires induits éventuel gardien avec des heures en plus, secrétariat, surveillants pour prendre en charge les élèves, café / croissant, et plus marginalement eau/ électricité supplémentaire sont à sa charge. Donc moins de "ressources  du public gaspillées"


-Si l'établissement privé est moins moins loin que l'établissement public également visé -->moins de frais de déplacement, moins de "ressources  du public gaspillées"

Topic de haine ordinaire du privé. Ca n'a aucun sens.

Par contre un prof du privé ça peut être corvéable à merci, un élève/étudiant doit payer sa traitrise (!?). J'ai vu et vécu bien des choses peu glorieuses comme:
- les élèves/étudiants du privé mal notés car venant du privé (projets en STI2D, oraux de français, TPE en BTS, de CAPES)
- les surveillances intégralement assurées par les profs du privé, il n'y avait que le proviseur dans un lycée assez immense pour ouvrir les salles en l'absence de collègues du public.
- les missions payées jalousement gardées pour le public, les missions non rémunérées pour le "petit peuple"
- toutes les promotions réservées au public (hors classe, avancement accéléré...)
et j'en passe

Espérons pour ces malheureux élèves qu'ils passeront entre les gouttes

C'est un inventaire à la Prévert J'ai bien aimé le lapsus sur la traîtrise. Ou c'est du deuxième degré ?

Hélips a écrit:En LP, je ne sais pas, mais pour le bac LGT, dans mon académie en tout cas, oui, les professeurs du public peuvent être convoqués dans des établissements privés sous contrat, mais les professeurs du privé sont aussi convoqués dans du public, et même chose pour les candidats. Cette année, nos élèves de premières vont aller passer l'oral de français dans le lycée privé voisin par exemple et l'an dernier j'ai fait le GO dans un lycée public en binôme avec une collègue d'un établissement privé.

Idem ici

Tout se passe très bien avec nos collègues du privé sous contrat.
Je trouve par contre très gênant d'être obligée d'aller faire passer des examens dans des CFA privées qui n'ont pas l'autorisation de faire passer les CCF.
Ils sont donc jugés compétents pour faire cours mais pas suffisamment pour faire passer des CCF, belle cohérence.

choup78 a écrit:On en est encore là ???
Moi je suis du privé et je suis envoyée dans le public, je suis la même ''chose'' que vous, un professeur, payé (moins que vous par contre) par le rectorat... Bref... Quand je lis ce message ça m'énerve...

+1 je suis chaque année convoqué pour des missions de surveillances d’examens dans des lycées publics alors que je suis un traître du privé. et d’ailleurs ça ne suffit pas car il y aussi des intérimaires qui font ça.

zigmag17 a écrit:En LP c'est encore plus flagrant. Le temps passé à aller interroger des élèves dans des CFA est souvent pris sur des heures de cours qui sont autant d'heures perdues pour nos élèves.  Cette année , convocation pour aller interroger des candidats dans des conditions dantesques qui plus est, à l'arrivée : 6h de cours perdues pour mes élèves dont 2 avec des CAP qui avaient besoin d'aide pour les CCF que je préparais avec eux et 1h30 avec des term bac pro qui ont leur examen la semaine prochaine.
Non seulement on sert de caution au privé,  mais en mai/ juin on se tape la double peine : faire passer les épreuves en CCF à nos propres élèves ( et organiser oraux et écrits peut-être sportif) et aussi aller faire passer des oraux à des apprentis.
Moi aussi je suis un peu énervée.

Je ne comprends pas cette histoire de CFA. Au MAAF, j'ai été convoquée avec une formatrice du CFA local pour la correction des ET. Pour l'oral de rattrapage idem, j'ai croisé des formatrices de CFA.
Il y a quelques années,  j'ai été convoquée pour un oral de CAP. Une école pour mal- entendants qui n'avait sans doute pas l'habilitation CCCF. Pourquoi? Je ne sais pas.
Je rappelle que certaines écoles sont hors contrat et donc ne peuvent passer les examens.
Au MAAF, quand il y avait de vrais controles, le lepa pouvait perdre son habilitation CCCF pour une filiere et pour 3 ans, ces élèves passaient tout en ET.
Autre figure, une année surveillance d'une épreuve de BTS qui concernaient des jeunes et des adultes qui suivaient des cours par correspondance.

celitian a écrit:Tout se passe très bien avec nos collègues du privé sous contrat.
Je trouve par contre très gênant d'être obligée d'aller faire passer des examens dans des CFA privées qui n'ont pas l'autorisation de faire passer les CCF.
Ils sont donc jugés compétents pour faire cours mais pas suffisamment pour faire passer des CCF, belle cohérence.

+ 1. C'est exactement cela dans mon secteur, nous sommes convoqués, chaque année au CFA du coin. Les formateurs du CFA peuvent donc prendre les apprentis alors que nos élèves perdent des dizaines d'heures de cours, en pleine période de passage de nos propres CCF, pour que nous puissions noter des apprentis, au passage, pas toujours bien préparés... d'où sans doute l'impossibilité de faire passer leurs propres élèves. Une année, j'ai même été convoquée quasiment une semaine entière pour des surveillances de bac au CFA car il fallait mobiliser les enseignants du public et pas ceux du CFA. Les CDE du coin ont sifflé la fin de la partie car ils n'avaient pas assez de surveillants pour leur établissement...

choup78 a écrit:On en est encore là ???
Moi je suis du privé et je suis envoyée dans le public, je suis la même ''chose'' que vous, un professeur, payé (moins que vous par contre) par le rectorat... Bref... Quand je lis ce message ça m'énerve...

Malheureusement on en est encore là !

Prof du public je soutiens totalement mes collègues du privé et leurs élèves .

Ras le bol de cette gueguerre public / privé , ras le bol d’entendre en salle des profs la même rengaine , … et ras le bol de lire la même rengaine sur les forums .

Franchement on est sur le même bateau qui est en train de couler , serrons nous les coudes au
lieu de nous tirer dans les pattes !

LeDuc a écrit:

choup78 a écrit:On en est encore là ???
Moi je suis du privé et je suis envoyée dans le public, je suis la même ''chose'' que vous, un professeur, payé (moins que vous par contre) par le rectorat... Bref... Quand je lis ce message ça m'énerve...

+1 je suis chaque année convoqué pour des missions de surveillances d’examens dans des lycées publics alors que je suis un traître du privé.  et d’ailleurs ça ne suffit pas car il y aussi des intérimaires qui font ça.

Il n'est pas question de traitrise mais simplement du choix d'enseignement fait au moment du concours. J'ai opté pour le public et j'ai du mal à l'idée de faire passer un examen dans les locaux d'un établissement privé (pas de faire passer des élèves du privé et encore moins d'être aux côtés de collègues du privé). Que l'inverse soit également vrai ne me choque pas.

Cleroli a écrit:
Il n'est pas question de traitrise mais simplement du choix d'enseignement fait au moment du concours. J'ai opté pour le public et j'ai du mal à l'idée de faire passer un examen dans les locaux d'un établissement privé (pas de faire passer des élèves du privé et encore moins d'être aux côtés de collègues du privé). Que l'inverse soit également vrai ne me choque pas.

D’accord je pense comprendre à présent. J’enseigne depuis très peu de temps et c’est une reconversion. Honnêtement la question du public/privé ne m’était même pas venu à l’esprit. Désolé si cela en choque certain/es. Ce que je voulais c’est exercer ce métier, point barre.

Prof75 a écrit:Pour les oraux de CAP en ponctuel, on nous envoie dans des LP privés ! Je sais que ça se pratique, mais ça me fait mal à l'estomac de voir les ressources du public encore gaspillées dans le privé.

Aucun moyen d'y échapper, j'ai reçu comme certains de mes collègues, mon ordre de mission.

Voilà ! C'est dit ! Ca fait du bien...

Il y a aussi des professeurs du privé qui sont envoyés pour corriger des copies du public et pour faire passer le grand oral... Donc il n'y a pas de pertes pour l'état puisque c'est réciproque... Et que dire si un professeur du privé notait alors  plus durement un élève car il vient du public. Ce genre de raisonnement est totalement puéril...
Historiquement, c'est comme cela en France que tu le veuilles ou non

floflo1010 a écrit:

Prof75 a écrit:Pour les oraux de CAP en ponctuel, on nous envoie dans des LP privés ! Je sais que ça se pratique, mais ça me fait mal à l'estomac de voir les ressources du public encore gaspillées dans le privé.

Aucun moyen d'y échapper, j'ai reçu comme certains de mes collègues, mon ordre de mission.

Voilà ! C'est dit ! Ca fait du bien...

Il y a aussi des professeurs du privé qui sont envoyés pour corriger des copies du public et pour faire passer le grand oral... Donc il n'y a pas de pertes pour l'état puisque c'est réciproque... Et que dire si un professeur du privé notait alors  plus durement un élève car il vient du public. Ce genre de raisonnement est totalement puéril...
Historiquement, c'est comme cela en France que tu le veuilles ou non

Je pense qu'il y a une confusion sur le "privé" en LP car sauf erreur de ma part, les lycées privés sont aussi en CCF et donc évaluent leurs élèves. Le problème, ce sont les apprentis qui sont en CFA et les "boîtes à diplômes" qui ne sont pas habilités à évaluer leurs élèves ni convoqués aux examens (enfin, je n'en ai jamais croisé en correction) et là clairement, les élèves en initial sont pénalisés.

Mais vous voudriez quoi ? Que ces boîtes privées délivrent elles-mêmes des diplômes nationaux ? Et donc potentiellement filent le diplôme à tous leurs élèves quel que soit leur niveau ? Chacun a le droit de se présenter à un diplôme national, même des candidats libres, et le diplôme doit attester d'un même niveau pour tous (en théorie, hein, parce qu'avec le contrôle continu on n'y est plus du tout).