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- JennyMédiateur
Ça m’arrive d’en parler à un élève dans une discussion, mais en début d’année, je trouve ça étrange. Ils trouvent parfois mon parcours tout seuls de toute façon.
- zigmag17Guide spirituel
Ajonc35 a écrit:Pourquoi s'inquiéter? On est sauvés. Les profs, les parents, les enfants, la FRANCE!
Avec cette nouvelle idée.
https://www.bfmtv.com/societe/education/pour-ameliorer-le-niveau-des-eleves-ce-senateur-veut-rendre-obligatoire-les-echecs-a-l-ecole_AN-202306280606.html
Supprimons le ministère de l'EN. On a le Président et BFM qui invite les bons profils.
C'est vrai que rendre obligatoire l'échec à l'école aurait eu un petit côté rebelle plus intéressant.
A part ça, qu'est-ce qu'ils n'auront pas inventé je me le demande...
- DanskaOracle
Ascagne a écrit:Là, je trouve que tu vas un peu loin, quand même. Il ne faut pas oublier aussi le contexte de la préparation à l'orientation où il peut être intéressant de rappeler qu'un professeur peut avoir eu tel ou tel parcours... En fait, vu que sur d'autres fils on parle de la déconsidération pour le métier, je trouve bizarre de ne pas l'indiquer aux élèves - bien sûr pas forcément de façon personnelle. De là à en faire une recommandation générale... on voit bien vers quels problèmes ça peut conduire.Danska a écrit:Est-ce qu'on demande à un boulanger, un plombier ou un comptable son parcours et ses motivations avant de faire appel à lui ?!
Très franchement, je ne vois absolument pas en quoi mon parcours personnel ou mes motivations tout aussi personnelles pourraient aider les élèves pour leur propre orientation. Et quant bien même ce serait le cas j'estime que les choix que j'ai faits ne regardent que moi et que je n'ai pas à les exposer devant plus d'une centaine d'élèves (qui d'ailleurs s'en ficheraient probablement pas mal). Surtout que je passe mon temps à expliquer en cours qu'un exemple personnel ne vaut pas généralité...
Quant à la question de la considération du métier, je rappelle tous les ans que les enseignants sont au niveau bac+5 puisque j'aborde forcément la question quand je parle des CSP, ma contribution à la lutte contre la déconsidération s'arrête là.
- JacqGuide spirituel
Jenny a écrit:Ça m’arrive d’en parler à un élève dans une discussion, mais en début d’année, je trouve ça étrange. Ils trouvent parfois mon parcours tout seuls de toute façon.
Ce qui me fait rire, ou pas rire du tout, c'est lorsque mes élèves me demande, tout ce qu'il y a de plus sincèrement, quel niveau d'études j'ai. Ben une licence (+3) nécessaire pour l'accès au concours, +4 (par plaisir, parce que je voulais faire un mémoire de recherche, et pas un "master", qui heureusement n'existait pas) et voilà. L'IUFM, l'année de stage, officiellement j'ai bac +3 et +4 pour le plaisir.
Et tout aussi sincèrement ils me s'écrient : "c'est tout ?????".
Je peux les comprendre, mes petits élèves de CAP finiront avec un bac +2 (rare exception), mes élèves de bac pro avec un +2 voire +3... Alors qu'il demeure dans leur esprit qu'un professeur doit avoir fait de "hautes études". Ils ne peuvent pas se rendre compte de ce qu'était un bac +3, suffisant pour être enseignant, et ce qu'est actuellement une grande partie des bac +3. Mais on constate la presque même chose pour ceux qui sortent avec un "master".
Et je suis désolé de le redire, mais lorsque je vois les enquêtes menées ici, totalement au hasard, sans panel, sans rien au fond, pour de supposées enquêtes recherches en "master"...
Il y a quelques années (déjà) je donnais à mes élèves de bac pro des exercices d'argumentation que j'avais pris sur le site d'une université de Lille !
C'est tout.
- DanskaOracle
Enquêtes pour des Master MEEF, Jacq, difficile de qualifier ça de "master" au sens universitaire
Ou alors j'ai deux masters, mais l'un compte bien plus que l'autre pour moi
Ou alors j'ai deux masters, mais l'un compte bien plus que l'autre pour moi
- IshkarNiveau 6
Mathador a écrit:La « gestion de classe » et la « didactique » sont des problématiques centrales de ce que l'EN a fait du métier, pas de ce qu'il devrait être.Ishkar a écrit:Bref, je ne voulais me mettre personne à dos. Je trouve que le rapport, à l'échelle de toute notre formation, entre savoir disciplinaire et didactique est bien trop orienté dans la première catégorie, et ainsi que, certifié comme agrégé, on peut être très peu formé sur des problématiques centrales de notre métier, à savoir la gestion de classe et la didactique. C'est pourtant ces aspects là qui peuvent créer beaucoup de souffrance au travail (en plus de la violence de l'institution), et je reprenais ici en partie mon vécu : je n'ai jamais eu l'impression que le savoir disciplinaire m'a manqué, mais, par contre, en gestion de classe comme en didactique, j'ai bien plus eu l'impression d'apprendre sur le tas et face à la difficulté.
Je ferme définitivement pour ma part cette parenthèse car je m'éloigne encore du sujet, mais je suis ouvert aux MP pour ceux qui voudraient continuer la discussion.
Bien sûr elles ne cesseraient pas d'exister pour autant, les ados restant des ados, mais elles laisseraient au contenu des cours la place qui lui revient et qui justifie d'y dédier les épreuves de concours.
(et c'est donc tout à fait dans le sujet du fil)
Ca dépend peut-être des INSPE et des formations. La gestion de classe à l'échelle de ma formation, c'est 6 heures au total, plus ou moins bien faite. La didactique, c'est déjà plus. Reste que c'est sur une année, avec beaucoup de déplacements, de stress, et que pour être prof, on ne t'évalue pas vraiment là-dessus et on te laisse te faire ton expérience par la suite.
On partira du principe que tu es heureux dans le poste que tu obtiens - que tu aies des sixièmes ou des terminales -, que tu ne seras pas dans un établissement assez difficile pour être motivé, avoir une pratique réflexive sur ce que tu fais, etc.
Je ne comprends sinon pas trop le reste du message. Quelle devrait être la place du "contenu des cours" ? Quand tu es en REP +, quelle est la place du savoir ? Quelle est la place de la didactique ? Quelle est la place de la gestion de classe ? En tant que contractuel, j'ai pu voir un peu les côtés du spectre, et autant dans les établissements huppés, la problématique du contenu plus que le format et la gestion me préoccupait. Autant ailleurs, ça dépasse la question du savoir, très largement.
Je précise que je ne parle pas du tout de la simple formation mais de la réalité du métier une fois que l'année de stage est passée.
- IshkarNiveau 6
Ascagne a écrit:Là, je trouve que tu vas un peu loin, quand même. Il ne faut pas oublier aussi le contexte de la préparation à l'orientation où il peut être intéressant de rappeler qu'un professeur peut avoir eu tel ou tel parcours... En fait, vu que sur d'autres fils on parle de la déconsidération pour le métier, je trouve bizarre de ne pas l'indiquer aux élèves - bien sûr pas forcément de façon personnelle. De là à en faire une recommandation générale... on voit bien vers quels problèmes ça peut conduire.Danska a écrit:Est-ce qu'on demande à un boulanger, un plombier ou un comptable son parcours et ses motivations avant de faire appel à lui ?!
J'ai déjà été amené à en parler quand on parlait d'orientation et ça dérivait souvent sur la conception de ce que doit être un métier, la question des salaires, etc. Si vraiment dans un INSPE on invite à présenter ça à la rentrée, vraiment, je ne comprends pas. Si c'est amené à venir pendant l'année comme ça m'est arrivé, ça peut donner de bonnes choses. Je me rappelle en avoir parlé avec une classe et avoir ainsi évoqué le sens que je donnais à mon métier, et ça a avait eu un impact positif dans le relationnel.
- MathadorEmpereur
La réalité du métier… telle qu'elle résulte de décennies de sabotage de l'institution. Ce qui est justement ce que je remets en question.Ishkar a écrit:Je ne comprends sinon pas trop le reste du message. Quelle devrait être la place du "contenu des cours" ? Quand tu es en REP +, quelle est la place du savoir ? Quelle est la place de la didactique ? Quelle est la place de la gestion de classe ? En tant que contractuel, j'ai pu voir un peu les côtés du spectre, et autant dans les établissements huppés, la problématique du contenu plus que le format et la gestion me préoccupait. Autant ailleurs, ça dépasse la question du savoir, très largement.
Je précise que je ne parle pas du tout de la simple formation mais de la réalité du métier une fois que l'année de stage est passée.
Mais je ne me fais pas d'illusion sur les évolutions à venir, et j'ai agi en conséquence en quittant le navire.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- MoonchildSage
Ishkar a écrit:Je ne dis pas que de savoir un petit quelque-chose est suffisant. Je souligne simplement que, par exemple pour enseigner au collège, avoir un niveau bac +2, + 3 ou + 4 fera probablement moins la différence que d'avoir également, ou non, d'autres compétences, notamment en pédagogie. Compétences qui s'apprennent, qui sont au coeur de notre métier, de notre réflexivité. Je trouve plus que dommageable d'avoir l'impression qu'elles sont si souvent négligées, et à voir les réactions puériles du dessus, ça me renforce dans mon inquiétude.
Les réactions que tu déplores et qualifies de "puériles" s'expliquent parfaitement chez les collègues qui ont quelques années au compteur par une incroyable lassitude mêlée d'exaspération après avoir subi la longue dérive d'une institution qui, par l'intermédiaire des formateurs IUFM/ESPE/INSPE, des Inspecteurs, de certains chefs d'établissement et de toute une cohorte d'experts en sciences de l'éducation, a relayé une vision de la pédagogie complètement fumeuse qui oscillait entre au mieux le brassage d'air et au pire la négation/destruction du métier d'enseignant. Parmi d'autres caractéristiques, cette délétère doxa s'appuie en particulier sur une franche opposition entre savoir et pédagogie au point qu'elle a érigé la figure de l'enseignant expert de sa discipline comme un repoussoir quasi officiel.
Même si ce n'est sans doute pas ce que tu veux vraiment dire, ton discours - marqué par une certaine candeur voire une légère maladresse dans la forme - fait involontairement écho à cette doxa, d'où les crispations qu'il provoque.
Hina-Yukari a écrit:Presbo a écrit: La baisse du niveau des licences n'est pas une solution non plus
Par ailleurs, l'évaporation dans les premiers cycles universitaires n'a sans doute pas pour cause unique les difficultés financières, même si celles-ci jouent un rôle.
Je ne dis pas que c'est la solution, je dis simplement que blâmer le manque d'exigence n'est peut-être pas la raison. Après, tout dépends du genre de système dans lequel on veut vivre. Je suis très honnête sur la question : je viens d'un milieu populaire. Peut-être bien que ma licence d'histoire et mon concours ont moins de valeur qu'il y a 20ans mais la réalité est que si le système n'était pas ce qu'il est actuellement, je n'aurais pas pu faire mes études car mes parents n'auraient pas eu les moyens. Pour autant, j'ai réalisé mon ascension sociale et je suis devenu prof. Je suis là, je suis motivé et je suis prête à défendre mes élèves.
Clairement pas les seules difficultés mais la principale je dirais. Le problème est aussi, selon moi, le manque d'orientation pour les élèves et le monde du travail de manière globale. On dirige les jeunes vers les universités en oubliant de leur préciser que ce n'est pas système qui est fait pour tout le monde. Certains bacheliers sont autonomes, d'autres ont besoin de cadre et c'est OK dans les deux cas. Propulsé dans une autre ville, avec personne pour vérifier si tu travailles, si tu es présent ... Beaucoup se brûlent les ailes. Au-delà de ça, le monde de travail en demande toujours plus. On retrouve des étudiants qui n'ont rien à faire en licence parce qu'ils n'arrivent pas à trouver de travail ou alors pas suffisamment payer pour en vivre.
Il faudrait au préalable préciser ce qu'on entend par "manque d'exigence".
S'il s'agissait comme suggéré plus haut par Ishkar d'une baisse modérée de niveau d'un examen donné en contrepartie d'un meilleur taux d'accès par rapport à la classe d'âge, ce serait un objectif politique qui pourrait se discuter et même se défendre dans certains contextes socio-économiques.
Par contre, on a atteint un tout autre stade puisqu'on assiste désormais à un décalage des diplômes dans le sens où, pour arriver au même niveau de connaissances/capacités que les générations précédentes, il faut rallonger de deux ou trois ans la scolarité et pousser à un étage de diplôme supplémentaire et peut-être bientôt deux ; une telle baisse d'efficacité de l'enseignement peut difficilement être considérée comme un progrès (sauf pour ceux qui y trouvent un artifice pour lisser les courbes du chômage en temporisant l'entrée des jeunes sur le marché de l'emploi).
Mais le problème est encore pire car le "manque d'exigence" se manifeste à tous les étages de la formation, y compris dans l'acquisition des notions les plus élémentaires ce qui, à terme, amène au collège, puis au lycée et même jusqu'au supérieur un public qui n'a en fait pas les bases pour pouvoir suivre l'enseignement qui y est dispensé même après plusieurs baisses d'exigences successives : même si on essaie d'aplanir toujours davantage les difficultés des programmes, le savoir est une construction pyramidale et, faute de fondations solides, on finit inévitablement par atteindre le point de rupture indépendamment de toute question de moyens financiers.
Hina-Yukari a écrit:Lefteris a écrit: Ces métiers étant déconsidérés et fuis, il y a plein d'étudiants qui traînent les pieds, entrent dans ces filières avec un niveau faible et une capacité de travail en berne.
Je te rejoins totalement mais je pense que le problème est un poil plus vaste que cela. Cette année, mes petits CAP s'orientent tous vers un BAC Pro. La raison ? Impossible de trouver du travail avec seulement un CAP de nos jours. Et si jamais ils en trouvent un, faut pas regarder de trop prêt le salaire. Mon père a eu son CAP Cuisine à 15/16ans et n'a jamais eu besoin d'un autre diplôme pour exercer du haut de ses 55ans. Blâmer le faible niveau des Licences sans prendre en compte le fait que le monde du travail ne demande toujours plus, c'est se tromper de sujet je pense.
C'est un cercle vicieux : avec la baisse de niveau des diplômes, si un entrepreneur veut un employé qui a un niveau correspondant à un CAP de sa génération, il doit désormais recruter au moins un titulaire d'un bac pro. De ce point de vue, le monde du travail est plutôt rationnel.
Aperçu par hasard a écrit:Danska a écrit:Hina-Yukari a écrit:
Cela dépend du collègue. Mon professeur de Littérature pendant mon BAC L avait été très clair dès le premier jour : agrégé, titulaire d'un doctorat en littérature. Sachant qu'à l'INSPE (sur qui personne ne semble taper jusqu'ici), on nous encourage à donner à nos élèves notre parcours, nos volontés et raisons pour être prof.
Je veux bien être la première à taper alors
En quoi ça regarde les élèves, notre parcours et nos motivations ? Ça m'arrive d'en discuter avec des élèves que j'apprécie et qui sont intéressés, mais il est hors de question que je commence par un exposé devant toute la classe en début d'année, et je serais tombée des nues en tant qu'élève si un enseignant avait commencé son année de cette façon ! Est-ce qu'on demande à un boulanger, un plombier ou un comptable son parcours et ses motivations avant de faire appel à lui ?!
Je suis d'accord. Je ne vois même pas la logique derrière un tel conseil.
Supposons que tous les enseignants d'une même classe fassent cela, à quoi ça rime d'introduire l'année avec une sorte de concours de qui a la plus... enfin bref.
Au-delà de cet exemple assez curieux, j'espère que les conseils donnés en INSPE ont malgré tout progressé par rapport à ceux qu'on nous donnait jadis à l'IUFM.
Pour moi, cette anecdote tend plutôt à montrer que l'INSPE d'Hina-Yukari n'a pas du tout progressé depuis les IUFM : certes c'est un propos isolé mais, s'il est exact, il traduit quand même une conception assez aberrante du métier d'enseignant (franchement, il me semblerait totalement incongru de me présenter devant une classe en décrivant mon parcours et mes motivations).
Ishkar a écrit:Mathador a écrit:La « gestion de classe » et la « didactique » sont des problématiques centrales de ce que l'EN a fait du métier, pas de ce qu'il devrait être.Ishkar a écrit:Bref, je ne voulais me mettre personne à dos. Je trouve que le rapport, à l'échelle de toute notre formation, entre savoir disciplinaire et didactique est bien trop orienté dans la première catégorie, et ainsi que, certifié comme agrégé, on peut être très peu formé sur des problématiques centrales de notre métier, à savoir la gestion de classe et la didactique. C'est pourtant ces aspects là qui peuvent créer beaucoup de souffrance au travail (en plus de la violence de l'institution), et je reprenais ici en partie mon vécu : je n'ai jamais eu l'impression que le savoir disciplinaire m'a manqué, mais, par contre, en gestion de classe comme en didactique, j'ai bien plus eu l'impression d'apprendre sur le tas et face à la difficulté.
Je ferme définitivement pour ma part cette parenthèse car je m'éloigne encore du sujet, mais je suis ouvert aux MP pour ceux qui voudraient continuer la discussion.
Bien sûr elles ne cesseraient pas d'exister pour autant, les ados restant des ados, mais elles laisseraient au contenu des cours la place qui lui revient et qui justifie d'y dédier les épreuves de concours.
(et c'est donc tout à fait dans le sujet du fil)
Ca dépend peut-être des INSPE et des formations. La gestion de classe à l'échelle de ma formation, c'est 6 heures au total, plus ou moins bien faite. La didactique, c'est déjà plus. Reste que c'est sur une année, avec beaucoup de déplacements, de stress, et que pour être prof, on ne t'évalue pas vraiment là-dessus et on te laisse te faire ton expérience par la suite.
On partira du principe que tu es heureux dans le poste que tu obtiens - que tu aies des sixièmes ou des terminales -, que tu ne seras pas dans un établissement assez difficile pour être motivé, avoir une pratique réflexive sur ce que tu fais, etc.
Je ne comprends sinon pas trop le reste du message. Quelle devrait être la place du "contenu des cours" ? Quand tu es en REP +, quelle est la place du savoir ? Quelle est la place de la didactique ? Quelle est la place de la gestion de classe ? En tant que contractuel, j'ai pu voir un peu les côtés du spectre, et autant dans les établissements huppés, la problématique du contenu plus que le format et la gestion me préoccupait. Autant ailleurs, ça dépasse la question du savoir, très largement.
Je précise que je ne parle pas du tout de la simple formation mais de la réalité du métier une fois que l'année de stage est passée.
Je partage le point de vue de Mathador à savoir que ce que tu as connu dans les établissements huppés aurait dû rester la norme du quotidien des enseignants alors que ce qui se passe en REP+ et même maintenant dans les établissements "ordinaires" est le produit de cette dérive institutionnelle évoquée dans mon premier paragraphe qui fait que derrière le terme de "pédagogie" on a progressivement et insidieusement substitué autre chose qui relève en réalité moins de l'instruction que de l'animation et de l'accompagnement éducatif. Quant à la "gestion de classe" n'est-elle pas dans le fond devenue un euphémisme pour désigner une version désarmée du maintien de l'ordre en milieu clos ?
- Ramanujan974Érudit
Jacq a écrit:
Ce qui me fait rire, ou pas rire du tout, c'est lorsque mes élèves me demande, tout ce qu'il y a de plus sincèrement, quel niveau d'études j'ai. Ben une licence (+3) nécessaire pour l'accès au concours, +4 (par plaisir, parce que je voulais faire un mémoire de recherche, et pas un "master", qui heureusement n'existait pas) et voilà. L'IUFM, l'année de stage, officiellement j'ai bac +3 et +4 pour le plaisir.
Et tout aussi sincèrement ils me s'écrient : "c'est tout ?????".
Dans le même genre, j'aime bien dire à mes terminales quand ils le demandent que j'ai eu mention Bien au bac.
On voit leur mine surprise, quand on voit qui a mention Bien au bac maintenant.
Sauf que, dans ma terminale C de 1993, il n'y a eu aucune mention TB et seulement 3 mentions B.
Je ne manque pas aussi l'occasion de leur dire que les 2/3 des mentions TB de maintenant auraient eu au mieux mention AB il y a 30 ans.
- arcturus38Niveau 5
Moonchild a écrit:.
Je partage le point de vue de Mathador à savoir que ce que tu as connu dans les établissements huppés aurait dû rester la norme du quotidien des enseignants alors que ce qui se passe en REP+ et même maintenant dans les établissements "ordinaires" est le produit de cette dérive institutionnelle évoquée dans mon premier paragraphe qui fait que derrière le terme de "pédagogie" on a progressivement et insidieusement substitué autre chose qui relève en réalité moins de l'instruction que de l'animation et de l'accompagnement éducatif. Quant à la "gestion de classe" n'est-elle pas dans le fond devenue un euphémisme pour désigner une version désarmée du maintien de l'ordre en milieu clos ?
EXCELLENT !
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http://cgt-educ-action-26.ouvaton.org
- ElaïnaDevin
Ramanujan974 a écrit:Jacq a écrit:
Ce qui me fait rire, ou pas rire du tout, c'est lorsque mes élèves me demande, tout ce qu'il y a de plus sincèrement, quel niveau d'études j'ai. Ben une licence (+3) nécessaire pour l'accès au concours, +4 (par plaisir, parce que je voulais faire un mémoire de recherche, et pas un "master", qui heureusement n'existait pas) et voilà. L'IUFM, l'année de stage, officiellement j'ai bac +3 et +4 pour le plaisir.
Et tout aussi sincèrement ils me s'écrient : "c'est tout ?????".
Dans le même genre, j'aime bien dire à mes terminales quand ils le demandent que j'ai eu mention Bien au bac.
On voit leur mine surprise, quand on voit qui a mention Bien au bac maintenant.
Sauf que, dans ma terminale C de 1993, il n'y a eu aucune mention TB et seulement 3 mentions B.
Je ne manque pas aussi l'occasion de leur dire que les 2/3 des mentions TB de maintenant auraient eu au mieux mention AB il y a 30 ans.
Il est rare que je claque mes diplômes aux élèves, mais s'ils me demandent, je dit agrégation et doctorat. Parfois je rajoute que j'ai fait une grande école pour être conservateur du patrimoine (Généralement ils s'exclament "mais... pourquoi vous êtes là alors ?". J'explique donc que travailler dans un bureau c'est pour moi le fond de l'angoisse). Là où j'enseigne (chez les bourges), les réactions sont assez partagées : il y a ceux qui admirent ( dans la familles un peu "vieille France", l'agrégation a encore valeur de totem et le doctorat est valorisé : docteur en histoire, c'est la gloire, la Culture, l'odeur du parchemin, Indiana Jones et le Puy du Fou) et il y a ceux qui sont surpris, entre "comment, la valetaille du lycée a des diplômes ?" et "hin hin bac + 8 pour être de la valetaille, faut vraiment être c*, mon père il a à peine le bac et il est devenu riche lui".
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Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- Lowpow29Fidèle du forum
- Spoiler:
- Le débat concernant le fait de dire aux élèves quel est notre parcours me fait penser à cette anecdote : en REP+ j'avais les 4 niveaux de SEGPA et je galérais parce que je devais évidemment adapter tous mes cours, déjà aux élèves de général mais alors pour l'enseignement professionnel j'étais complètement incompétente, j'avais l'impression de ne rien leur apprendre tellement je ne parvenais pas à les accrocher. Sans m'en parler, une collègue PE qui leur enseignait les matières générales leur a dit qu'ils devaient mesurer leur chance de m'avoir comme enseignante parce que j'étais agrégée. Bien sûr les élèves ne savaient pas ce que ça voulait dire, elle leur a expliqué comme elle pouvait. Peu après, dans mon cours, les élèves me disent "ah oui Madame vous étés 'grégée' alors on doit vous respecter, vous êtes 'grégée', c'est vrai ?! C'est quoi 'grégé' ?!"
Bref bien que la collègue ait pensé bien faire, ça m'a un peu agacée puisque six mois plus tôt j'étais certifiée et j'étais toujours la même enseignante, la même personne, donc j'estimais que je devais être respectée quel que soit mon statut et pas tout d'un coup maintenant parce qu'agrégée, d'autant plus que la réussite à ce concours n'avait aucune incidence positive sur mes compétences à enseigner en SEGPA - au contraire presque ? Je ne sais pas - bref ils ont vite oublié mais j'avais été étonnée que la collègue prenne ça comme argument pour leur dire de coopérer avec moi x)
Aucun de mes élèves ne connaissait l'agrégation de toute façon, moi-même je n'en avais pas entendu parler avant la prépa.
Les seuls profs à qui j'ai demandé leur parcours sont mes profs de conservatoire.
Mais après sur le fait de raconter un peu notre vie pro antérieure à nos élèves, ou leur dire si on a des enfants etc, pourquoi pas, après tout ça peut peut-être favoriser une certaine relation qui favorise la relation pédagogique nécessaire et qui manque si souvent faute de liens.
- JacqGuide spirituel
Elaïna a écrit:Ramanujan974 a écrit:Jacq a écrit:
Ce qui me fait rire, ou pas rire du tout, c'est lorsque mes élèves me demandent, tout ce qu'il y a de plus sincèrement, quel niveau d'études j'ai. Ben une licence (+3) nécessaire pour l'accès au concours, +4 (par plaisir, parce que je voulais faire un mémoire de recherche, et pas un "master", qui heureusement n'existait pas) et voilà. L'IUFM, l'année de stage, officiellement j'ai bac +3 et +4 pour le plaisir.
Et tout aussi sincèrement ils [...] s'écrient : "c'est tout ?????".
Dans le même genre, j'aime bien dire à mes terminales quand ils le demandent que j'ai eu mention Bien au bac.
On voit leur mine surprise, quand on voit qui a mention Bien au bac maintenant.
Sauf que, dans ma terminale C de 1993, il n'y a eu aucune mention TB et seulement 3 mentions B.
Je ne manque pas aussi l'occasion de leur dire que les 2/3 des mentions TB de maintenant auraient eu au mieux mention AB il y a 30 ans.
Il est rare que je claque mes diplômes aux élèves, mais s'ils me demandent, je dit agrégation et doctorat. Parfois je rajoute que j'ai fait une grande école pour être conservateur du patrimoine (Généralement ils s'exclament "mais... pourquoi vous êtes là alors ?". J'explique donc que travailler dans un bureau c'est pour moi le fond de l'angoisse). Là où j'enseigne (chez les bourges), les réactions sont assez partagées : il y a ceux qui admirent ( dans la familles un peu "vieille France", l'agrégation a encore valeur de totem et le doctorat est valorisé : docteur en histoire, c'est la gloire, la Culture, l'odeur du parchemin, Indiana Jones et le Puy du Fou) et il y a ceux qui sont surpris, entre "comment, la valetaille du lycée a des diplômes ?" et "hin hin bac + 8 pour être de la valetaille, faut vraiment être c*, mon père il a à peine le bac et il est devenu riche lui".
Très bon !
- Ajonc35Sage
Donner ses diplômes aujourd'hui est, en effet, très risqué. Pour ma part, la licence suffisait et j'ai commencé une maîtrise... Mais il y a longtemps, et dans une famille où déjà le bac c'était super.( la première de ma petite commune, la première parmi mes cousins et cousines)
J'ai toujours enseigné en lepa et à mes débuts là plupart de mes élèves arrêtaient après le BEP. Certains poursuivaient vers un BTA ( équivalent du bac) mais les tout meilleurs.
Aujourd'hui dire à mes élèves que j'ai une licence, ne riverain à rien car beaucoup de leurs proches, dont certains des anciens élèves ont eu la licence et parfois des élèves très moyens en Bac pro. Donc ils rigoleraient. Ils oublient que ces derniers n'ont pas de boulot ou bossent comme ouvrier ou employé. Pas tous, mes vieux de BEP qui ont ensuite poursuivi en bac techno, puis BTS puis autre chose ont pour certains une belle situation.
Ils me disent aussi que leur père, leur mère n' ont qu'un BEP mais un BEP du XXeme siècle, quand le BEP valait encore quelque-chose. Tout comme M.Ajonc qui a fait une belle carrière, bien rémunéré .
Ce qu'il faut déplorer , c'est qu'on fait croire qu' un bac est un bac, une licence vaut une licence. Non. Pour faire accéder le plus grand nombre aux diplômes quels qu'ils soient, l'institution a tout dégradé. Pour que ces diplômes gardent leur valeur, un autre système aurait dû être mis en.place, mais largement plus coûteux.
Résultat on trouve à l'université des jeunes qui n'ont rien à y faire ( il y en a toujours eu). C'est regrettable pour tout le monde, et davantage aujourd'hui.
Cela coûte un pognon de dingue à l'Etat, aux familles et aux jeunes.
J'ai toujours enseigné en lepa et à mes débuts là plupart de mes élèves arrêtaient après le BEP. Certains poursuivaient vers un BTA ( équivalent du bac) mais les tout meilleurs.
Aujourd'hui dire à mes élèves que j'ai une licence, ne riverain à rien car beaucoup de leurs proches, dont certains des anciens élèves ont eu la licence et parfois des élèves très moyens en Bac pro. Donc ils rigoleraient. Ils oublient que ces derniers n'ont pas de boulot ou bossent comme ouvrier ou employé. Pas tous, mes vieux de BEP qui ont ensuite poursuivi en bac techno, puis BTS puis autre chose ont pour certains une belle situation.
Ils me disent aussi que leur père, leur mère n' ont qu'un BEP mais un BEP du XXeme siècle, quand le BEP valait encore quelque-chose. Tout comme M.Ajonc qui a fait une belle carrière, bien rémunéré .
Ce qu'il faut déplorer , c'est qu'on fait croire qu' un bac est un bac, une licence vaut une licence. Non. Pour faire accéder le plus grand nombre aux diplômes quels qu'ils soient, l'institution a tout dégradé. Pour que ces diplômes gardent leur valeur, un autre système aurait dû être mis en.place, mais largement plus coûteux.
Résultat on trouve à l'université des jeunes qui n'ont rien à y faire ( il y en a toujours eu). C'est regrettable pour tout le monde, et davantage aujourd'hui.
Cela coûte un pognon de dingue à l'Etat, aux familles et aux jeunes.
- JacqGuide spirituel
Au contraire.
Une fois la surprise passée ils comprennent très bien.
Et nous sommes bien d'accord :
"Cela coûte un pognon de dingue à l'Etat, aux familles et aux jeunes."
Mais nous allons pouvoir pactiser pour résoudre ces problèmes (encore de l'argent jeté par les fenêtres).
Une fois la surprise passée ils comprennent très bien.
Et nous sommes bien d'accord :
"Cela coûte un pognon de dingue à l'Etat, aux familles et aux jeunes."
Mais nous allons pouvoir pactiser pour résoudre ces problèmes (encore de l'argent jeté par les fenêtres).
- SolovieïNiveau 10
Il a surtout été question des licences dans les 4 pages de ce fil, mais il faudrait parler de cette aberration des Masters "MEEF", qui ont assassiné ce diplôme, l'ont vidé de sa substance.
- MathadorEmpereur
Cela relève en effet de la même logique, mais je trouve cela moins catastrophique dans la mesure où l'intitulé MEEF apparaît sur le diplôme.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- SolovieïNiveau 10
Mathador a écrit:Cela relève en effet de la même logique, mais je trouve cela moins catastrophique dans la mesure où l'intitulé MEEF apparaît sur le diplôme.
Que veux-tu signifier par là ? Qu'au moins on peut discriminer ces masters, puisque la mention MEEF figure sur le diplôme ?
- StratosNiveau 5
Ajonc35 a écrit:"On veut monter le niveau des statistiques, plus celui des élèves", comment l'Education Nationale a dévié de sa mission.
Un article du Midi Libre
Ça me fait penser à la série Tchernobyl...
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- Marianne : le niveau des élèves baisse, celui des « pédagogistes » aussi !
- [Le Monde] La Suède juge les écrans responsables de la baisse du niveau des élèves et veut un retour
- Orientation des élèves, gestion des absences, statistiques... Le trop-plein de numérique des chefs d’établissement
- [Maths] Conception d'une évaluation : Niveau de la classe (ou des élèves de l'établissement) ou niveau des attendus du programme ?
- mutations : un rapport veut "caler le mouvement du second degré sur celui du premier"
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