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John
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par John Jeu 27 Jan 2011 - 0:05
http://collegedequint.over-blog.com/article-discours-elisabeth-badinter-63166004.html


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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
Tzipora
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par Tzipora Jeu 27 Jan 2011 - 9:18
Ah ! je suis contente, c'est près de chez moi !!
Merci John !
:flower:
Mélu
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par Mélu Jeu 27 Jan 2011 - 9:28
Il est bien son discours à la madame ! I love you

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[ Jane Austen ] - Extrait de Orgueil et préjugés
Sessi
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par Sessi Jeu 27 Jan 2011 - 10:14
Oui, j'ai bien aimé aussi!

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- Tout ce que nous pouvons faire est d'ajouter à la création, le plus que nous le pouvons, pendant que d'autres travaillent à la destruction. C'est ce long, patient et secret effort qui a fait avancer réellement les hommes depuis qu'ils ont une histoire.-
Albert Camus
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InvitéN
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par InvitéN Jeu 27 Jan 2011 - 10:54
Quel joli discours..et empli de modestie !

Je la vois bientôt : http://www.theatredubeauvaisis.com/spectacle.php?idsp=56 .
mel93
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par mel93 Jeu 27 Jan 2011 - 11:01
bisous
Nasopi
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Le collège de Quint Fonsegrives s'appelle désormais le collège Elisabeth Badinter Empty Re: Le collège de Quint Fonsegrives s'appelle désormais le collège Elisabeth Badinter

par Nasopi Jeu 27 Jan 2011 - 15:24
C'est pas loin de chez moi non plus, Quint Fonsegrives Very Happy !
J'ai bien aimé son discours, moi aussi.

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John
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Le collège de Quint Fonsegrives s'appelle désormais le collège Elisabeth Badinter Empty Re: Le collège de Quint Fonsegrives s'appelle désormais le collège Elisabeth Badinter

par John Lun 31 Jan 2011 - 23:33
C’est un grand honneur et un grand bonheur de baptiser ce collège qui porte mon nom. Non seulement parce que l’enseignement a été au centre de ma vie, mais avant tout parce que l’école est l’institution la plus importante de la République. Sans elle, le triptyque républicain est un objectif purement utopique, sans moyen de réalisation. Chacun sait bien que l’école, à la différence des moyens modernes de communication, est la seule voie de l’apprentissage de l’esprit critique et donc de la liberté de pensée ; qu’elle est aussi le premier instrument de l’égalité des chances (… ), ce qui ne signifie pas à mes yeux l’obligation de l’égalité de résultats. Mais depuis quelque temps, on tend un peu trop à oublier qu’elle est aussi au cœur, sinon de la fraternité, du moins de la construction d’une identité culturelle partagée, de notre sentiment d’appartenance au même pays, c’est-à-dire au cœur de la prise de conscience d’un destin commun. En apprenant la même langue, la même histoire, en lisant les mêmes auteurs, nous intégrons pour la vie un socle commun de connaissances et de valeurs qui nous unit. C’est pourquoi il est essentiel d’exiger que les enfants laissent à a porte de l’école leurs différences d’origine, de culture, de religion, comme il est indispensable de défendre bec et ongles notre principe de laïcité. Si l’on veut que l’école continue à être ce creuset de notre cohésion à tous, il faut cesser de proclamer le droit à la différence dès le berceau et au contraire lutter pour préserver ce lieu d’apprentissage de nos valeurs communes. Il faut lutter pour renforcer ce qui nous unit plutôt que de sacraliser ce qui nous distingue. Faut-il encore que les parents d’élèves et l’ensemble de la communauté éducative en soient bien convaincus pour que les enfants le soient aussi. En effet, l’école est une institution qui implique la participation de trois types d’acteurs différents : les professeurs, les parents d’élèves et leurs enfants. Ayant été pour ma part professeur, parent et élève, je voudrais m’adresser un instant à chacun d’entre vous.

D’abord, mes collègues enseignants qui m’ont fait l’honneur de me désigner come marraine de cet établissement. Je sais que leur tâche a bien changé depuis vingt ans et qu’elle est certainement plus difficile aujourd’hui qu’hier. Je tiens à leur dire ma profonde solidarité, car j’observe que la société pèse de tout son poids sur la communauté enseignante sans pour autant lui simplifier la tâche. De l’école, c’est-à-dire de vous, professeurs, on attend tout : non seulement d’instruire et former l’esprit des enfants, mais aussi les éduquer, les écouter, voire les soigner psychologiquement lorsqu’ils ne vont pas bien, autrement dit réparer les difficultés sociales et pallier les difficultés familiales Pour le public de consommateurs que nous sommes devenus, l’école est tenue responsable de tous les échecs de la société. Tant et si bien que pas une semaine ne se passe sans qu’un journal ne fasse le procès de l’école. Elle n’intègre plus, lit-on, les enfants d’origine étrangère, elle n’apprend plus bien à lire, à écrire et à compter, et même le Monde de l’éducation il y a une quinzaine de jours titrait en une « le malaise des jeunes : la faute de l’école ». Il fustigeait une orientation par l’échec et des diplômes qui ne donnent plus accès à l’emploi. De la responsabilité du politique, de celle des parents et de nous tous qui avons choisi la posture passive des victimes, il n’est jamais question. Le bouc émissaire, aujourd’hui, c’est vous, les enseignants, les seuls responsables des maux de la société. Au passage, on a oublié l’immense majorité des enfants que vous avez formés, accompagnés jusqu’à l’âge adulte, ces moments de grâce où vous les avez fait progresser, malgré les difficultés des uns et des autres. A vous, mes collègues, je dis merci.

Un mot maintenant aux parents d’élèves. Je les supplie d’être toujours solidaires des enseignants de leurs enfants. Et je le leur dis avec d’autant plus de force, mais aussi de honte, qu’il m’est arrivé de ne pas observer cette règle. Oui, parfois, j’ai pris le parti de mes enfants et je le regrette profondément. J’ai eu tort. Non que les professeurs soient des saints qui ont toujours raison, mais l’élève doit être convaincu de la totale cohésion entre professeurs et parents pour pouvoir avancer. Prendre le parti de ses enfants contre les enseignants est un mal de plus en plus répandu qui affaiblit considérablement l’institution. Si les parents ne montrent pas un vrai respect du professeur, et vice-versa, il est inévitable que les enfants fassent de même et que l’autorité du professeur en pâtisse irrémédiablement. Mesdames et messieurs, il faut se résoudre à admettre que nos enfants ne sont pas toujours les petits anges studieux que nous voulons imaginer et que la patience d’un enseignant a parfois des limites.

Enfin je dirai aux élèves qui sont là (…) que je n’ai as oublié leur âge et leur condition. Loin d’être une élève brillante qui comprend tout au quart de tour, j’appartenais à la catégorie nombreuse des élèves moyens. Je me souviens encore des difficultés à comprendre la géométrie que des professeurs patients tentaient vainement de me faire pénétrer. Je sais l’ennui et le découragement que l’on peut ressentir, l’envie de jeter l’éponge et de se dire « c’est pas pour moi, donc je m’en détourne ». Au contraire, je dis aux enfants : accrochez-vous, faites tout ce que vous pouvez, rattrapez-vous sur d’autres disciplines. Toutes les connaissances acquises sont des richesses pour la vie. Tout ce que vous apprenez, tout ce que vous comprenez, personne, jamais, ne pourra vous le reprendre. Même si l’apprentissage n’est pas toujours un chemin parsemé de roses, sachez bien que l’école est le plus beau cadeau que l’on puisse faire à des enfants.

Alors à tous, bon vent dans ce nouveau collège, mes vœux les plus chaleureux vous accompagnent, pour toujours.

Élisabeth Badinter, 2 décembre 2010, Discours lors du baptême du collège de Quint-Fonsegrives (académie de Toulouse) qui porte désormais le nom du collège Élisabeth Badinter.

http://enseigner-comment.blogspot.com/2011/01/discours-delisabeth-badinter.html

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Daphné
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par Daphné Mar 1 Fév 2011 - 6:10
Je croyais qu'on ne pouvait baptiser un établissement scolaire, comme une rue/ avenue....... que par le nom de quelqu'un de décédé.
Je dois me tromper alors, la preuve.
Très bon choix cependant.
Marie Laetitia
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par Marie Laetitia Mar 1 Fév 2011 - 7:06
Tiens, pour une fois que ce qu'elle dit est bien... (je n'aime pas Badinter quand elle s'occupe d'histoire de l'amour maternel, parce qu'il y a des choses en manière de faire de l'histoire qu'elle n'a toujours pas compris)

ça ils pourraient le mettre en gros sur les murs de l'établissement

Toutes les connaissances acquises sont des richesses pour la vie. Tout ce que vous apprenez, tout ce que vous comprenez, personne, jamais, ne pourra vous le reprendre.

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 Le collège de Quint Fonsegrives s'appelle désormais le collège Elisabeth Badinter Dlb10
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)


Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...


Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
Fourseasons
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par Fourseasons Mar 1 Fév 2011 - 7:46
Marie Laetitia a écrit:
ça ils pourraient le mettre en gros sur les murs de l'établissement

Toutes les connaissances acquises sont des richesses pour la vie. Tout ce que vous apprenez, tout ce que vous comprenez, personne, jamais, ne pourra vous le reprendre.

+ 1 !

Très beau discours...

Non que les professeurs soient des saints qui ont toujours raison, mais l’élève doit être convaincu de la totale cohésion entre professeurs et parents pour pouvoir avancer. Prendre le parti de ses enfants contre les enseignants est un mal de plus en plus répandu qui affaiblit considérablement l’institution. Si les parents ne montrent pas un vrai respect du professeur, et vice-versa, il est inévitable que les enfants fassent de même et que l’autorité du professeur en pâtisse irrémédiablement.

Très juste ! Comment y remédier ? Question naïve...
mel93
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par mel93 Mar 1 Fév 2011 - 14:41
Merci John ! Je vais pourvoir me le lire et me le relire avant d'aller dormir !
Clarianz
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par Clarianz Mar 1 Fév 2011 - 14:45
mel93 a écrit:Merci John ! Je vais pourvoir me le lire et me le relire avant d'aller dormir !

il est particulièrement émouvant!

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par John Mar 1 Fév 2011 - 17:23
Marie Laetitia a écrit:Tiens, pour une fois que ce qu'elle dit est bien... (je n'aime pas Badinter quand elle s'occupe d'histoire de l'amour maternel, parce qu'il y a des choses en manière de faire de l'histoire qu'elle n'a toujours pas compris)
Ca tombe bien : elle fait de la philosophie, Elisabeth Badinter... Tu ne lis pas Hegel comme tu lis Fustel de Coulanges ?

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