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Etre prof: un métier néfaste? Empty Etre prof: un métier néfaste?

par Invité Mar 11 Jan 2011, 23:46
Voilà, ça fait un petit moment que je me pose la question... Depuis que je suis prof (très courte carrière de 2 ans 1/2, j'ai eu mon concours en 2008), je suis accaparée par mon boulot. C'est bien simple, il m'obsède, je veux tout contrôler, tout faire à fond, à la perfection (je précise qu'à la base je suis bordélique au possible mais bizarrement, je suis devenue perfectionniste uniquement pour le boulot!), et cela est épuisant, surtout en début de carrière. Moi qui étais une grosse dormeuse (impossible par exemple de me lever le matin avant 10h, même lors des révisions de dernière minute des concours, où le temps est pourtant si précieux), je ne dors plus que 5h par nuit (tout au plus: 00:30 - 05:30, et encore, je me couche souvent plus tard sans pouvoir changer l'heure du réveil), et je garde un rythme presque semblable le week-end (sauf que je me couche plus tard et me lève plus tard). Mes collègues disent que je suis une "workaholic" et que je ferais bien de me calmer si je ne veux pas risquer le burnout. Seulement, c'est plus fort que moi, et même aujourd'hui, en arrêt maladie pour la semaine et avec 39.5° de fièvre, je n'ai pas pu m'empêcher de bosser... J'ajoute que j'ai un sacré esprit de compétition, ce qui n'arrange rien...

Pourtant, j'ai une vie épanouie à côté, je vis avec mon fiancé depusi plusieurs années, nous avons plein de projets (bébé et tout ça), je vois souvent mes amis, j'aime bien sortir... Mais dès que je suis chez moi, je me précipite sur mon ordi / mes copies / mes préparations de cours et trouve toujours plus à faire.

Un exemple: l'an dernier, T1 dans un collège après un stage en lycée, 5 niveaux (les 4 du collège + classe d'accueil), j'ai cravaché comme une malade et dernièrement, je me suis rendu compte que j'avais créé... 1067 documents (oui, ils sont répertoriées et je les ai donc comptés), que ce soit polys pour les élèves, leçons, diaporamas, fiches de synthèse de séquences, fiches de descripteurs du CECRL par séquence... rien qu'en une année!

Le gros problème est que ça a des répercussions sur ma santé: je dors trop peu, et ai par le passé eu des nuits bien plus courtes (stage + année dernière), ce qui fait que mon corps est incapable de distinguer jour et nuit désormais, j'ai complètement déréglé mon horloge biologique et la conséquence est que je me retrouve avec de gros problèmes hormonaux. Je suis suivie pour cela et ai fait un nombre incalculable de prises de sang et autres analyses ces derniers mois. En soi, ce déréglement n'est pas d'une gravité extrême, mais il a d'autres conséquences: prise de poids, sautes d'humeur, stress permanent (enfin, ça, c'est la cause, plutôt, non?).

Bref, je souhaiterais avoir votre avis sur vous et ce métier, comment vous l'avez (ou pas) apprivoisé avec les années car je m'inquiète: vais-je tenir le coup? Comment lever le pied? Cela me semble impossible! Pourtant, les médecins me disent que si je ne veux pas me créer d'autres problèmes plus graves (hypertension notamment), je DOIS me calmer! Et comme je n'ai pas très envie de mourir sur scène, sous le vidéoprojecteur... j'en appelle à vos témoignages. Est-ce que "ça passe", au bout d'un moment, cette drogue du boulot de prof?

Merci d'avance!
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Invité5
Expert

Etre prof: un métier néfaste? Empty Re: Etre prof: un métier néfaste?

par Invité5 Mer 12 Jan 2011, 00:33
Juliet j'ai l'impression de me lire ! Je suis T1 cette année et depuis mon année de stage, j'ai des gros problèmes de sommeil (1h - 6h30, 2h30 - 6h30 pendant l'année de stage), je n'arrive plus à aller me coucher, j'ai rarement sommeil.
Pas plus tard qu'hier j'ai fondu en larmes en rentrant chez moi car je n'avais pas rendu les copies de devoir maison à mes 3èmes et qu'ils sont en brevet blanc la semaine prochaine. Ce matin en allant bosser je pleurais dans la voiture tellement je m'en voulais. J'ai un collègue de maths qui est du genre Superman (super cours, super prof, super productif) et moi je me sens noyée.
La semaine je suis séparée de mon chéri donc je profite un maximum le week end (chéri, amis, loisirs) et dès le dimanche soir, je me sens dans le jus. Je culpabilise, je trouve que je ne travaille pas assez...
Comme toi je suis très perfectionniste, j'accorde beaucoup d'importance à des détails insignifiants pour d'autres profs ( propreté et esthétique de mon cahier de texte par exemple). Je suis très exigeante avec moi-même et en ce moment je ne me trouve pas à la hauteur, je le vis très mal. Aujourd'hui au bord de la crise de nerfs, j'ai appelé une amie (loin malheureusement) qui m'a ordonnée d'arrêter de bosser après 21h30 et de me divertir.

J'espère vraiment que ça passera, et surtout que j'apprendrai avec les années à lever le pied.
liliepingouin
liliepingouin
Érudit

Etre prof: un métier néfaste? Empty Re: Etre prof: un métier néfaste?

par liliepingouin Mer 12 Jan 2011, 01:18
Je suis T2 aussi (en lycée, ne ne sais pas si ça change qqch) mais je suis très loin de travailler autant que vous!!! Je fais mon boulot, mais je suis loin de faire des super cours tout le temps et de toute préparer moi-même. A côté de vous je dois faire figure de grosse glandue!!! Very Happy Je ne supporterais pas de passer ma vie à bosser, je ne tiendrais pas un mois. Si je n'ai pas fini de corriger mes copies, tant pis, les élèves attendent, et si mes cours ne sont pas terribles, tant pis, il suffit que les élèves bossent un peu, ils en tireront quelque chose. Je m'améliore tout doucement au fil des années, et je considère que ce n'est pas très grave si je ne suis pas au top dès le début.

Il faut dire que l'an dernier j'avais un service particulier avec uniquement des BTS, dont certains très durs qui n'avaient absolument rien à faire de ce que je leur proposais. Même quand je passais un film ils ne le regardaient pas mais sortaient leurs portables!!! Du coup il était vital de me préserver et de prendre du recul, parce que m'investir sans jamais rien recevoir en retour m'aurait trop déprimée.
Cette année ça va mieux au niveau des classes Very Happy , je bosse davantage par rapport à l'an dernier mais je suis encore loin de me tuer à la tâche. J'en suis tout simplement incapable, je ne tiendrais pas le coup physiquement et moralement.

Bien sûr la quantité de travail que l'on a à fournir dépend en grande partie de notre service, plus ou moins chargé, mais je crois aussi que la question qu'il faut se poser c'est qu'est-ce qui vous pousse à en faire autant? Que cherchez-vous à vous prouver?

courage et surtout préservez-vous Etre prof: un métier néfaste? 87238 , quand on débute, il faut accepter d'avoir un niveau débutant, et de ne pas être le prof du siècle. Utilisez au maximum les outils à votre disposition: il y en a de très bons, pourquoi toujours tout créer soi-même?

fixez-vous des horaires de travail raisonnables, et pas plus de 40h par semaine, sauf exception très très exceptionnelle.
Etre prof: un métier néfaste? 422925

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Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
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Etre prof: un métier néfaste? Empty Re: Etre prof: un métier néfaste?

par totoro Mer 12 Jan 2011, 07:45
J'ai eu la "chance" de commencer le métier comme suppléante. Donc j'ai vécu la galère des préparations à l'arrache du jour pour le lendemain, mais pris l'habitude aussi d'accepter que tout n'est pas nickel, que parfois je perds les élèves...
Alors, il arrive que je sois débordée, mais franchement, je ne mettrai pas ma santé en jeu pour ça.

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caperucita
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Guide spirituel

Etre prof: un métier néfaste? Empty Re: Etre prof: un métier néfaste?

par caperucita Mer 12 Jan 2011, 07:47
moi je suis T1, et avec le remplacement que j'ai en ce moment, je n'ai pas moins de 8 niveaux différents à préparer. Ajoutons à cela que l'an dernier j'étais en collège et que là je suis à cheval sur lycée et collège. J'ai l'impression d'avoir une montagne de boulot insurmontable, j'ai horreur d'arriver devant les élèves en n'ayant pas bien préparé les cours, en n'ayant que les grandes lignes... en collège ça peut encore aller, mais en lycée ça craint, surtout que je n'ai jamais eu ces niveaux auparavant ! mais malgré tout des fois j'ai tellement de boulot que je n'arrive pas à m'y mettre, j'ai trois après midi par semaine, plus le week end, je me dis que je dois pouvoir m'organiser mieux que cela pour gérer les quantités de travail, mais pourtant depuis 4 semaines que je suis sur ce rempla pas moyen ! pourquoi ?? parce que j'ai toujours été une grosse dormeuse, et que je dois me lever tous les jours à 6h. Le lundi j'ai 6h de cours, idem le mardi, résultat quand arriver le mercredi midi j'ai juste besoin de souffler et de décompresser, et je n'arrive pas à mettre à profit ce temps libre ! après, le week end venu, je culpabilise de devoir bosser tout mon dimanche au lieu de profiter de mon homme, du coup je ne suis jamais sereine, j'ai toujours la boule au ventre, et le dimanche soir beaucoup de mal à m'endormir !

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Premier néo-commandement : Je ne mettrai point de S au futur !!!
Par contre,si j'avais un marteau, je cognerais le jour, je cognerais la nuit, j'y mettrais tout mon coeur ! Razz Razz
sabeth
sabeth
Niveau 6

Etre prof: un métier néfaste? Empty Re: Etre prof: un métier néfaste?

par sabeth Mer 12 Jan 2011, 09:37
Moi aussi, Juliet, j'ai un peu l'impression de me lire... Je suis T1 cette année, et je suis aussi très perfectionniste dans mon travail, je ne parviens pas à bâcler quoi que ce soit. Dans d'autres emplois, c'était une véritable qualité, mais pour l'enseignement, c'est un enfer. Du coup, comme j'ai des niveaux que je n'avais jamais eu auparavant cette année, avec des élèves parfois difficiles, j'ai dû préparer quasi tous mes cours (soit les créer, soit les adapter en raison de mes élèves). Chez nous, les manuels sont quasi inutilisables, je ne comprends même pas pourquoi ils sont toujours en usage...Du coup, je construis pas mal mes supports. Bref, j'ai un peu le même tempérament que toi. Moi aussi j'ai souvent du mal à dormir car je cogite pas mal, mais je dors tout de même plus que toi! Ajoute à cela le fait que, suite à une année de dispo, je me suis rendue compte (mais je m'en doutais) que je n'aime pas l'enseignement secondaire...Depuis la rentrée, c'est très difficile pour moi. J'assure mon travail, je pense que les collègues ne se doutent de rien, mais je le vis très mal. Ce travail me déborde sans cesse.

Si je peux te donner un conseil, tente de prendre du recul : pour ma part, je suis à bout et en arrêt pour une semaine. La semaine dernière, j'avais des crises de larmes sans cesse: avant de partir, en revenant, le week-end... Tous les dimanche et mercredi soir aussi, car je ne supportais plus d'y retourner. Tu n'en es pas là mais n'attends pas de te faire submerger. Pour ma part j'envisage de reprendre un travail (psy) pour comprendre pourquoi je ne parviens pas à prendre de la distance de la sorte.
C'est lié à mon tempérament mais aussi, je pense, à la spécificité de l'enseignement, où les limites sont mal fixées entre la vie personnelle et professionnelle et où, dans l'absolu, on peut ne jamais s'arrêter. D'autre part, je pense que c'est un métier culpabilisateur, et cette culpabilité est savamment entretenue par l'institution et la société toute entière : nous sommes responsables de la réussite de tous les élèves, pas un ne doit rester sur le bord de la route. Or, c'est impossible. Et pas mal d'autres de nos missions sont impossibles. J'ai l'impression d'être Sisyphe, poussant son rocher pour ensuite le voir dévaler...et ce, tous les jours.

Aucun métier ne mérite qu'on soit aussi stressé au quotidien. Prends la chose au sérieux, préserve-toi : ce genre de situation de stress peut avoir des conséquences à long terme (psychiques, bien sûr, mais aussi physiques).
moon
moon
Grand sage

Etre prof: un métier néfaste? Empty Re: Etre prof: un métier néfaste?

par moon Mer 12 Jan 2011, 10:12
J'ai le même problème que vous, et suis prof depuis....huit ans. Les conseils qui t'ont été donnés Juliet sont très pertinents...l'enseignement est un métier difficile. Quelqu'un m'a dit un jour "c'est le seul métier dont l'on n'admet pas qu'il puisse être juste "alimentaire". L'enseignant doit forcément le vivre comme une "mission" ". Un peu cash, mais je crois que cela résume bien le regard que la société porte dessus, et nous-même aussi.
Quand j'étais stagiaire, ma tutrice a eu l'idée judicieuse de s'inquiéter de la somme de travail que je fournissais. A l'époque j'ai failli y laisser ma santé, et j'ai au passage fait exploser mon couple. Elle m'a donné ce conseil " ce n'est pas parce que tu n'as pas beaucoup travaillé que les élèves ne travailleront pas, eux". J'essaie de m'y tenir.
Tu peux réduire ton temps de travail en préparant moins de documents : souvent on peut très bien travailler en utilisant judicieusement le manuel, ou d'autres manuels que tu photocopies. Les multiples interrogations écrites ( à préparer, corriger...) peuvent être aussi remplacées par des notes orales : interrogations systématiques en début d'heure, correction d'exercices au tableau...
Ce qui me prenait beaucoup de temps, c'est la préparation des analyses de texte : je construisais toutes les questions avec les réponses sur papier...maintenant j'essaie d'y aller plus "libre" : je travaille bien le texte (quel est l'objectif à dégager, repérage des outils, etc...) et les questions, j'improvise avec les élèves. En réalité ça vient tout seul, et ça permet de plus les écouter...Je construis davantage l'analyse avec eux ( en tenant compte de leurs difficultés...) et moins à la maison. Ce n'est pas toujours facile, mais efficace. Je ne sais pas ce qu'il en est pour toi, mais j'ai constaté qu'en réalité l'énorme somme de travail que je fournissais à la maison servait surtout à me rassurer, puisque régulièrement le cours partait autrement que ce que j'avais prévu face aux élèves, et pourtant cela se passait très bien.
Le plus difficile, c'est de réussir à se dégager du temps libre à la maison, puisqu'effectivement la limite pro / perso est floue. Tu peux essayer de délimiter des plages horaires, et t'y tenir. Ca rend plus efficace, surtout si tu as un objectif au bout ( je travaille de six heures à huit heures, et terminé ou pas, à 20h30 je suis au ciné / au restau / dans mon lit / devant un film . à lire). Et surtout, dors....! Ca ne sert à rien un cours parfait si tu n'as dormi que quatre heures pour le préparer et que tu n'arrives pas à tenir les marmots pour faire passer ton super cours. Pour te donner un exemple : je travaille le lundi toute la matinée ( pas de cours, mais je me lève tôt) + cours l'après-midi, et je rempile le soir jusque vingt heures / vingt-deux heures maximum. Le mardi c'est une journée lourde, donc rien le soir ( de toutes façon j'ai d'autres activités). Le mercredi : repos le matin, boulot l'après-midi, et au lit tôt le soir ( avec un livre, ou un bain avant...). Le jeudi rebelote pour une journée "lourde" avec deux heures de trous que je remplis au maximum. Même dose de travail que le lundi le soir. Le vendredi journée complète aussi, et le soir je lâche mon sac dans un coin jusqu'au dimanche où je bosse à mon rythme toute la journée ou seulement l'après-midi si la semaine a été légère.
Donc oui, pour répondre à ta question, ce travail s'apprivoise...à condition de técouter, d'écouter ton corps, ton entourage et tes envies aussi! Mais pour ça il faut accepter de sortir de la posture "du bon élève ", le syndrôme "si je travaille comme une folle chez moi c'est que je suis une bonne prof". Pas facile. Il n'empêche que quand on a une vie à côté sereine et épanouissante, ça se ressent beaucoup dans ce qu'on fait en cours devant les élèves...et c'est surtout ça qui compte!
Amaliah
Amaliah
Empereur

Etre prof: un métier néfaste? Empty Re: Etre prof: un métier néfaste?

par Amaliah Mer 12 Jan 2011, 10:40
Moi aussi je suis une "workaholic"! Very Happy
Je suis prof depuis 2002, j'y passe des heures mais ça n'a pas de conséquences physiques, dirais-je! Selon mon edt, mon mari craque parfois, l'an dernier mes 15h étaient réparties sur 4 jours et avec un petit en crèche, cad dans mes pattes quand j'étais à la maison, mon seul moment libre pour travailler, c'était le soir... cette année c'est beaucoup mieux puisque j'ai mon lundi et mon mercredi et que j'en profite pour m'avancer de manière à ne pas travailler le soir et avoir des soirées en amoureux!
Ce qui peut m'arriver de fou, c'est de préparer quelque chose à fond et puis une fois que j'ai fini, je change d'avis. Dernièrement j'ai préparé pendant plus de 2h une séance sur Arrias et puis au dernier moment j'ai choisi finalement de faire Giton et Phédon et rebelote. Cet été j'ai dû passer 10h à travailler sur Au Bonheur des dames et en fin de compte j'ai préparé ma séquence sur Le Ventre de Paris, j'y ai passé la moitié de mon mois de juillet!
Mais en fait j'adore ce travail de préparation, j'adore ma matière, bref l'enthousiasme des débuts ne m'a pas quittée...
Cela dit mon année de T1 en lycée après une année de stage en 6° a été énorme du point de vue du boulot, surtout que je bossais l'agrég en même temps... Je travaille peut-être moins maintenant, disons que je pourrais y passer moins de temps, mais en fait je fignole les détails! Une vraie maniaque...
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Dulcinea
Niveau 9

Etre prof: un métier néfaste? Empty Re: Etre prof: un métier néfaste?

par Dulcinea Mer 12 Jan 2011, 10:43
Bah moi, je n'ai presque jamais été "workalcooholic" sauf l'année de stage avec la pression d'enfer qu'on avait. Quand j'étais T1, j'avais les cinq niveaux de LV2 et je me sentais plus zen car j'avais été titularisée. C'est simple, pour les 4° et 3°, je suivais le manuel en gros car il était bien fait et je me concentrais plus sur les terminales qui me prenaient plus de temps que tous les autres réunis.
A vrai dire, je ne me suis jamais tuée à la tâche, surtout quand j'étais TZR, sur cinq niveaux, que je me tapais 1000km par semaine et que je dormais au lycée deux soirs par semaine. Le tout pour un salaire de m...
La seule chose qui me prend du temps, c'est la correction des copies car j'aime leur donner des conseils et être juste. Ensuite, le choix des supports de ma séquence. Une fois que ce choix est fait et que je connais les docs que je vais apporter aux classes, c'est impro totale. Exit, les grilles de ci et de ça, exit le CECRL, exit l'autoévaluation, exit les fifiches, exit tous les gadgets qui nous font perdre un temps fou. Après en cours, j'essaie de faire le bon dosage entre oral et écrit. Point barre.
Le reste du temps, je lis el Pais, des romans espagnols ou latinos, je fais des expos en lien avec le boulot ou pas, je m'occupe de ma famille et fais la fête. Bref, je m'aère la tronche et j'essaie de continuer à me former.
Le jour où nous aurons des salaires de cadres alors j'en ferai plus, voyages et compagnie, pour l'instant je m'en tiens là et constate que mes élèves ne sont pas traumatisés... En plus, ils ont en face d'eux une prof en forme.
Non franchement, cela ne vaut pas le coup de se tuer, vu le retour sur investissement. Don't stress les filles!
miss sophie
miss sophie
Expert spécialisé

Etre prof: un métier néfaste? Empty Re: Etre prof: un métier néfaste?

par miss sophie Mer 12 Jan 2011, 11:57
J'ai l'impression de passer ma vie à travailler (45 heures par semaine +... le temps passé sur néoprofs, qui ne me fait pas déconnecter du travail !), mais quand je lis certains d'entre vous, j'ai encore de la marge !
Comme dit plus haut, je crois que l'important est d'une part d'écouter son corps (moi, j'ai besoin de 8 heures de sommeil, je suis une loque sinon) et de s'imposer des limites horaires : je ne bosse pas après 20h et (normalement) je ne travaille pas le dimanche, ceci me permettant de conserver un semblant de vie privée avec mon chéri et le minimum de détente dont on a BESOIN pour continuer à être performant quand on travaille. J'en fais encore trop, mais j'essaie de restreindre cette part du boulot dans notre vie ; comme l'a dit très justement sabeth :

sabeth a écrit:C'est lié à mon tempérament mais aussi, je pense, à la spécificité de l'enseignement, où les limites sont mal fixées entre la vie personnelle et professionnelle et où, dans l'absolu, on peut ne jamais s'arrêter.

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