Faites-vous des discriminations entre les élèves ?

Stephie a écrit:Faudrait que je sache si je préfère les prénoms turcs, indiens, etc.

:lol:
Oui, déjà il faudrait que je m'interroge sur mes préférences !

Sinon tout comme toi, les élèves collent le barème de la rédaction sur la première page. Ils commencent donc sur la deuxième page. Ils peuvent aussi avoir le détail des points attribués. Ainsi ils ont moins l'impression d'avoir été notés de manière inéquitable.

Cappuccinette a écrit:Pour ceux qui reconnaissent les écritures, je les admire. C'était peut-être mon cas en collège mais j'interdisais qu'on écrive sur la première page de la copie, de sorte que je ne pouvais voir en même temps le nom et la réponse.
En lycée, à cette date de l'année je peux affirmer que je suis absolument incapable de reconnaître les écritures de mes élèves.

Evidemment, Capp ! Je parlais pour ma part d'élèves de 5e : ils ont déjà 14 notes, j'ai déjà corrigé 14 fois les copies de chacun, alors il est évident que nous n'avons pas le même rapport à nos élèves et à leur écriture (Je sais à l'avance qu'Olivier ne mettra JAMAIS de majuscules en début de phrase, qu'Ophélie souligne les n° de quesion en rose, que Morgane met des petits coeurs à la place des points sur les i et que Marc-David est gaucher donc fait des bavures quel que soit le stylo utilisé...)

Pour répondre à Mushroom, je crois que tu as bien saisi le fond du problème : après réflexion, je me demande si je ne me "venge" pas légèrement, au moment de noter, sur l'affreux spécimen qui m'énerve en cours et me fait perdre du temps ? D'où une autre quesion : pourquoi les Kelly et les Kevin sont-ils (seraient-ils) + énervants que d'autres ???

Mais bizarrement, à lire la majorité des réponses à ce post, j'ai l'impression d'être la seule, ou presque, à réagir ainsi, donc je vais sérieusement me remettre en question !!!

Oui je fais de la discrimination. Un élève qui porte le prénom de mon fils doit être à la hauteur :lol!: sinon je saque :malmaisbien:

Oui, je crois que pour les rédacs, j'ai tendance à être plus sévère pour ceux que je supporte moins, et plus indulgente pour ceux que j'aime bien. Mais je le sais, et je me corrige: à la fin du paquet, parfois je reprends quelques copies et j'ajuste pour réparer les injustices.
Même inconsciemment, il y a une part d'affectif pour noter les rédactions, quand bien même on applique un barême précis. Pour preuve, ma tutrice du stage de pratique accompagnée. Elle nous avait donné quelques copies de rédac à corriger, qu'elle avait préalablement corrigées elle même, mais sans nous dire la note. Comme les notes furent différentes! Avec le même barême je précise... Seulement, nous ne connaissions pas bien ses élèves, tandis que elle, oui, et elle notait en fonction.

moi aussi je suis comme Capp' , je note la copie et pas l'élève .

Je pense - et j'espère que c'est bien ce que je fais - noter le résultat d'un travail, et non l'élève. Mais je regarde toujours qui a écrit la rédaction, et si je vois qu'il s'agit d'un élève qui a d'énormes difficultés et qui là, s'est un peu amélioré, ou bien d'un autre qui écrit de façon illisible d'ordinaire et qui s'est appliqué, je l'indique en haut de la copie et j'ajoute un point, par exemple.
Donc, je tiens compte de qui écrit quoi, d'une certaine manière.

Je sais aussi que des tests avaient été faits (Québec ? Canada ? Je ne sais plus). Le principe était le suivant : pour X classes, les tests d'entrée étaient corrigés par des personnes extérieures à la classe. Ensuite, les résultats donnés aux enseignants étaient parfois justes, parfois erronés. Et l'étude semblait prouver que lorsqu'un enseignant considérait l'élève N ou N' comme "bon", l'élève le devenait.
Comme j'ai toujours enseigné en zone difficile, cette étude m'avait beaucoup intéressée, et sans creuser bien loin la question (je n'ai pas les moyens de le faire), je me suis rendue compte que je ne m'adressais pas de la même façon, en aparté, aux "bons" et aux "mauvais". Cela m'a semblé minime, mais je l'ai tout de même constaté. J'aime bien réfléchir sur ces phénomènes-là, surtout quand ils sont inconscients chez moi.

Pseudo, personne n'a relevé ton message. C'était une blague, non ? (pas l'état du gamin, j'en ai des comme ça, je tiens les parents pour responsables, mais ta réaction ?)

Aïnara a écrit:
Pseudo, personne n'a relevé ton message. C'était une blague, non ? (pas l'état du gamin, j'en ai des comme ça, je tiens les parents pour responsables, mais ta réaction ?)

Ce n'était pas une blague. J'ai juste un peu caricaturé. J'ai vraiment abrégé l'entretien d'une parce que je sentais que je n'étais plus en état d'ampathie avec ce gamin. Je n'aurais donc pas eu la bonne attitude, ce que j'aurais dit aurait sonné faux. D'autre part le gamin était complètement fermé : là encore cela ne servait à rien d'insister. J'ai demandé au gosse s'il se sentait en état de rejoindre ses camarades ou s'il souhaitait rester seul un moment. Il m'a dit qu'il pouvait aller avec les autres et le reste de l'heure s'est bien déroulée, pour lui comme pour les autres.

Ok, Pseudo ! Je t'assure que j'ai pensé que tu faisais de la provoc !!!

T'as fait appel à l'infirmière, je suppose. Encore un gosse qui a un parent qui ne prend pas soin de lui, c'est affligeant, et ça m'agace, parce que je trouve que c'est de plus en plus fréquent.

Aïnara a écrit:
T'as fait appel à l'infirmière, je suppose. Encore un gosse qui a un parent qui ne prend pas soin de lui, c'est affligeant, et ça m'agace, parce que je trouve que c'est de plus en plus fréquent.

Le cas de ce gamin (très lourd) est connu de toute la communauté scolaire. Et en regard de ses problèmes psychiatriques (diagnostiqués et suivis en dehors avec plus ou moins de régularité semblent-il) la question de la propreté est un épiphénomène. Il est d'ailleurs affolant que l'on se retrouve, la plupart du temps par manque de places dans les structures adaptées, en charge de gosses qui s'enfoncent dans un système qui ne peut répondre à leurs besoins les plus basiques.

100% d'accord avec toi !