SOS Education propose 8 mesures contre la violence à l'école

Sur ce topic, je ne pense pas que ce soit utile de faire le procès de SOS Education. Concentrons-nous sur leurs 8 propositions : elles sont suffisamment caricaturales pour être critiquée pour elles-même.

De même que le manuel d'histoire de Némo (fondateur d'SOS, me semble-t-il) a quelques qualités qu'on ne trouve plus dans les manuels d'histoire actuels, mais pèche en ce qu'il est un décalque des vieux manuels, dans ce qu'ils ont de plus contestable, idéologiquement et pédagogiquement, ces 8 mesures contiennent du vrai, mais aussi des conneries.

Dans le rapport qu'on a avec une certaine tradition pédagogique et scolaire, il ne s'agit pas de la raviver en bloc, en tentant d'en justifier même les écarts, mais de faire le tri.

Par exemple, les surveillants généraux, pourquoi pas ? Je trouve que les surveillants doivent d'abord surveiller. Mais ce n'est pas l'intitulé du chef qui changera grand chose. Il vaut mieux parler recrutement et formation des pions.

Le mot "pion" me hérisse le poil...

Ceci étant dit, je suis d'accord pour admettre que l'essentiel ne réside pas dans le lexique employé.

je suis pour les internats, et aussi le fait que les élèves soient renvoyés en cas d'acte grave, et également que ce soit à eux de se réinscrire...

comme céline jabot, je suis plus sceptique sur leurs accointances, et aussi sur leur soutien à l'école privée...

doctor who a écrit:Sur ce topic, je ne pense pas que ce soit utile de faire le procès de SOS Education. Concentrons-nous sur leurs 8 propositions : elles sont suffisamment caricaturales pour être critiquée pour elles-même.

De même que le manuel d'histoire de Némo (fondateur d'SOS, me semble-t-il) a quelques qualités qu'on ne trouve plus dans les manuels d'histoire actuels, mais pèche en ce qu'il est un décalque des vieux manuels, dans ce qu'ils ont de plus contestable, idéologiquement et pédagogiquement, ces 8 mesures contiennent du vrai, mais aussi des conneries.

Dans le rapport qu'on a avec une certaine tradition pédagogique et scolaire, il ne s'agit pas de la raviver en bloc, en tentant d'en justifier même les écarts, mais de faire le tri.

Par exemple, les surveillants généraux, pourquoi pas ? Je trouve que les surveillants doivent d'abord surveiller. Mais ce n'est pas l'intitulé du chef qui changera grand chose. Il vaut mieux parler recrutement et formation des pions.

Non, il y a le père et le fils, l'un est quelque chose à SOS éduc et l'autre est éditeur.

marquisedemerteuil a écrit:je suis pour les internats, et aussi le fait que les élèves soient renvoyés en cas d'acte grave, et également que ce soit à eux de se réinscrire...

comme céline jabot, je suis plus sceptique sur leurs accointances, et aussi sur leur soutien à l'école privée...

Les renvoyés, où les met-on ?

il y a les internats, et le CNED aussi...dans les années 60, mon père avait été viré de tous les bahuts environnants, et mes grands-parents avaient été contraints de l'inscrire dans le privé. Eh bien au moins les limites étaient fixées. et avec les jésuites, ça ne mouftait pas.

C'est clair. Vous vous voyez refuser à des gamins de 13 ans l'accès à l'instruction ?

Le problème, c'est que rien n'est fait pour qu'on ne puisse sérieusement envisager aucune autre solution pour de tels cas. Je suis d'accord que rien n'est possible pour certains élèves. Mais il faut faire en sorte de rendre possible quelque chose pour eux, et non simplement prendre acte de cette impossibilité, qui ne leur incombe qu'en partie, et qui est en partie le fait de l'école.

Bon, rentrons dans le vif du sujet : "Que pense SOS Education du socle commun de compétences ?" "Quelle est sa position quant à sa mise en oeuvre ?"

Ah,ben si la solution ce sont les Jésuites !

roxanne a écrit:Ah,ben si la solution ce sont les Jésuites !

non, pas forcément. Si déja les profs étaient soutenus par leur hiérarchie, et que les élèves avaient de vraies sanctions, ça irait mieux.
Là j'étais un peu provocatrice, je reconnais.

mais pour moi le problème premier n'est pas tant ce que l'on fait des perturbateurs que de rétablir la discipline pour pouvoir instruire la majorité des élèves. Les internats, publics, pour les perturbateurs pourraient être une solution, sans avoir recours au privé. Pour la plupart des élèves, une discipline stricte, sans recours à l'exclusion forcément, suffirait. et qu'on arrête aussi de trop écouter les parents...

marquisedemerteuil a écrit:

roxanne a écrit:Ah,ben si la solution ce sont les Jésuites !

Pour la plupart des élèves, une discipline stricte, sans recours à l'exclusion forcément, suffirait. et qu'on arrête aussi de trop écouter les parents...

Je suis d'accord. Mais cette discipline est nécessaire et non suffisante.

que faut-il de plus, selon toi?

Désolé si c'est hors sujet, c'est juste pour apaiser et mieux continuer :

Chocolat a écrit:

GEP a écrit:

Sinon, concernant la ligne de SOS Education, nous sommes pour l'école publique, autant que pour l'école privée. La question du financement est certes importante, mais ce n'est pas tout.

Ca, c'est une réponse trop vague qui mériterait d'être développée.
On peut même dire que c'est une non-réponse.

Désolé d'avoir une vie ^^
Je suis prêt à répondre à toutes les questions, laissez-moi arriver quand même.
Pour répondre à la question sur le chèque éducation, l'association a lancé des recherches sur ce sujet ; mais ce n'est pas du tout la priorité de l'association. En ce moment, nous nous battons pour que les professeurs puissent faire cours sereinement ; et pour que les fondamentaux soient valorisés.
Pour répondre personnellement, je ne pense pas que le chèque éducation soit une bonne solution pour l'école d'aujourd'hui.

Concernant les Némo, ils n'ont aucune responsabilité dans l'association. Nous sommes en contact avec le père parce qu'il a écrit des livres sur l'école et avec le fils, qui édite des manuels scolaires (La Librairie des écoles ; j'ai vu que les manuels sont entièrement consultables sur le site si vous voulez vous faire une idée).

Moi c'est la proposition n° 3 que je trouve excellente.

Je pense que l'école crève de ne pas avoir d'autorité de "police" centralisée (qui ait pour mission de sanctionner sur demande d'un professeur ou sans demande d'un professeur, et de faire appliquer la sanction). Police au sens noble: maintien d'un ordre qui émancipe et libère. Inséparable de la restauration de la suprématie de la parole de l'adulte sur celle de l'enfant.

Ces propositions purement disciplinaires ne peuvent avoir un sens, cependant, que dans un cadre plus large de révision des méthodes, des programmes, du collège unique, etc. On ne s'en sortira pas, de toute manière, avec des enfants qui ne savent pas lire, écrire et compter en sortant de CM2. Ce n'est pas qu'une question de discipline.

marquisedemerteuil a écrit:que faut-il de plus, selon toi?

De bons programmes, des profs et instits formés (ce qui n'implique pas forcément un retour aux IUFM ou à ce qui en tient lieu aujourd'hui), une école maternelle puissante, entre autres.

Vous y croyez, vous, à Mâme Michu qui accepte tout à coup que Monlapinoudamour redouble, laisse son portable à la maison, coupe sa mèche dans l'œil, se couche à vingt et une heures tous les soirs, aille en internat d'excellence, arrête de bécoter sa copine en cours, rende tous ses devoirs exactement le jour indiqué et se paie un zéro s'il ne l'a pas fait, juste parce que SOS Education a fait "plier l'Education Nationale" sur ce coup-là ?

Moi, non.

C'est vrai qu'il y a tout un travail à faire avec les parents. En même temps, s'ils veulent que leur enfant entre dans telle école pour s'en sortir - ou pour réussir - et que les conditions sont claires dès le début, ça devient réaliste.

GEP a écrit:C'est vrai qu'il y a tout un travail à faire avec les parents. En même temps, s'ils veulent que leur enfant entre dans telle école pour s'en sortir - ou pour réussir - et que les conditions sont claires dès le début, ça devient réaliste.

Réaliste pour les gosses des autres qui ennuient Monlapinouchet et Maperlounette depuis la Petite Section... mais pas pour la Chair de Ma Chair, nécessairement incomprise, spoliée, punie à tort par jalousie, envie, mauvaiseté congénitale du corps enseignant dans son ensemble :petitdrapeau: !


Psst, j'édite !

s'ils veulent que leur enfant entre dans telle école pour s'en sortir -

De quelle école parlez-vous :Gné:

Doublecasquette

doublecasquette a écrit:Vous y croyez, vous, à Mâme Michu qui accepte tout à coup que Monlapinoudamour redouble, laisse son portable à la maison, coupe sa mèche dans l'œil, se couche à vingt et une heures tous les soirs, aille en internat d'excellence, arrête de bécoter sa copine en cours, rende tous ses devoirs exactement le jour indiqué et se paie un zéro s'il ne l'a pas fait, juste parce que SOS Education a fait "plier l'Education Nationale" sur ce coup-là ?

Moi, non.

J'adore !!

doublecasquette a écrit:

Les renvoyés, où les met-on ?

Mettons-les en apprentissage!

A quoi cela sert de les balader d'établissement en établissement, pour les enfoncer encore un peu dans leur échec, et pour perturber encore plus l'équilibre, souvent fragile, de l'ambiance de travail des classes auxquelles ils sont intégrés?
Je n'ai jamais cette logique qui ne correspond qu'à une très belle idéologie complètement inapplicable sur le terrain.

doctor who a écrit:C'est clair. Vous vous voyez refuser à des gamins de 13 ans l'accès à l'instruction ?

Le problème, c'est que rien n'est fait pour qu'on ne puisse sérieusement envisager aucune autre solution pour de tels cas. Je suis d'accord que rien n'est possible pour certains élèves. Mais il faut faire en sorte de rendre possible quelque chose pour eux, et non simplement prendre acte de cette impossibilité, qui ne leur incombe qu'en partie, et qui est en partie le fait de l'école.

Non, mais je me vois très bien leur fixer des règles très strictes, des cours d'éducation civique, des maths et du français, ainsi que l'apprentissange d'un métier.
Parce que je me vois encore moins refuser l'accès à une instruction réduite à une peau de chagrin à des gamins qui viennent à l'école pour bosser, et qui très souvent s'ennuient à l'école à cause du nivellement par le bas des contenus proposés!

Des cours d'éducation civique ? Tu y crois vraiment ?

GEP a écrit:
En ce moment, nous nous battons pour que les professeurs puissent faire cours sereinement

Comment, et sur quel terrain?

doctor who a écrit:Des cours d'éducation civique ? Tu y crois vraiment ?

Complètement!
L'école est censée instruire, et non pas éduquer; sauf qu'il y a des tas de gamins qui ne le sont pas, éduqués; c'est un fait.
Et je proposerais bien des cours d'éducation civique à certains parents, par la même occasion.



Je suis désolée, je dois partir.
Je vous lirai avec intérêt ce soir.

Chocolat a écrit:

doctor who a écrit:Des cours d'éducation civique ? Tu y crois vraiment ?

Complètement!
L'école est censée instruire, et non pas éduquer; sauf qu'il y a des tas de gamins qui ne le sont pas, éduqués; c'est un fait.
Et je proposerais bien des cours d'éducation civique à certains parents, par la même occasion.



Je suis désolée, je dois partir.
Je vous lirai avec intérêt ce soir.

Soit mais je suis pour le moins circonspect sur l'efficacité des cours en question