Comment présenter un chapitre aux élèves ?

Comme je ne sais pas si on parle tous de la même chose, voici un exemple de ce que je donne comme présentation de la séquence. Je ne donne pas les séances une par une, c'est très général.

Séquence 3.

La poésie lyrique.

SUPPORTS :
1. Pierre de Ronsard, « Mignonne, allons voir si la rose… », « Quand vous serez bien vieille… ».
2. Victor Hugo, « Demain dès l’aube… ».
3. Paul Verlaine, « Il pleure dans mon cœur... ».
4. Charles Baudelaire, Spleen.
5. Paul Eluard, « La courbe de tes yeux…», « Le temps déborde ».
6. Louis Aragon, « C’est une chose étrange à la fin que le monde... ».

OBJECTIFS :
- Lecture :
* Lire des poèmes lyriques du XVI° au XX° siècle.
* Connaître les caractéristiques du lyrisme.
* Repérer et utiliser quelques figures de style.

- Grammaire :
* Les expansions du nom et l’apposition.
* Le groupe adjectival.

- Ecriture :
* Ecrire un texte qui exprime des sentiments personnels.

- Histoire culturelle :
* Connaître le mythe d’Orphée.
* Connaître des personnages célèbres de la littérature : Tristan et Yseult, Roméo et Juliette, le Cid et Chimène, Carmen.

- Oral :
* Réciter des poèmes de la séquence.

- Lecture cursive au choix mais obligatoire : un roman lyrique. Cf. liste ci-dessous.

Oui, oui, c'est bien à ça que je pensais.

C'est la première année où je ne l'ai pas fait en 4° très faible, mais sinon dans les autres classes, j'aurais du mal à m'en passer même si je reconnais tout à fait que seuls deux ou trois élèves me réclament la fiche si je ne la donne pas. Je dois être psycho rigide de l'organisation.

Amaliah, pour moi, la majorité de tes objectifs sont contenus dans le titre du chapitre. La poésie lyrique signifie forcément qu'on va étudier des poèmes, qu'on va découvrir ce qu'est le lyrisme, qu'on va écrire des textes en rapport, qu'on va étudier des notions en rapport avec la poésie, etc.
La grammaire n'étant pas étudiée en fonction des chapitres littéraires, ces objectifs de langue n'ont pas à être présents ici pour ceux qui "cloisonnent".
La seule chose qui pourrait mériter vraiment d'être mentionnée en début de chapitre (mais pourquoi pas à l'oral ?), c'est les références culturelles.

Tout ça, ce sont des exigences d'IUFM pour forcer les profs à dire l'évidence, afin que les inspecteurs comprennent où on va en lisant notre cahier de texte. Comme s'il fallait être un génie pour comprendre que quand on fait un chapitre sur la poésie, on va étudier des poèmes et donc tout ce qui en découle. Y compris réciter...

Mais peut-être que les élèves apprécient cela. Cela les met en confiance ? Les aide à se repérer ? Ne l'ayant jamais fait, je ne peux pas comparer.

Amaliah a écrit:C'est la première année où je ne l'ai pas fait en 4° très faible, mais sinon dans les autres classes, j'aurais du mal à m'en passer même si je reconnais tout à fait que seuls deux ou trois élèves me réclament la fiche si je ne la donne pas. Je dois être psycho rigide de l'organisation.

Effectivement, il y a de ça aussi. Moi ça m'angoisse de devoir préparer entièrement tout ça à l'avance... ça fait que je n'en finis jamais d'organiser, de repenser, et je n'arrive plus à l'essentiel (le contenu). Je suis le contraire de toi : une pro de la désorganisation savamment orchestrée. Y'a qu'à voir mon bureau d'ailleurs. Plus de 3 mètres de large... et je bosse sur la table du salon. Quand mes tas de bouquins et de cours commencent à s'accumuler par terre ou sur le buffet, mon mari soupire un coup et je comprends qu'il est temps de passer à la phase rangement (au bas mot trois jours).
Bref, ce truc des objectifs, ce n'est vraiment pas fait pour moi.

Dans le programme de l'année je ne donne que l'essentiel, à savoir la période historique, le thème s'il y en a un (exemple GT "témoignage sur les camps de concentration") et les supports OI.
Je ne prétends pas que ce soit la seule manière de procéder, ni la plus intéressante, mais elle me convient, et c'est bien assez pour moi.
J'y vois les avantages suivants :
1) Puisque c'est donné aux élèves, je m'y tiens mieux et suis moins tentée de "traîner".
2) Cela leur donne envie en début d'année (si si).
3) Ils ne me demandent pas à chaque séquence "Qu'est-ce qu'on fait après cette séquence ?"
Pour la progression de langue, même chose, c'est plus net, carré, et cela leur permet de faire le point sur ce qu'ils connaissent ou peuvent attendre.

bellaciao a écrit:Dans le programme de l'année je ne donne que l'essentiel, à savoir la période historique, le thème s'il y en a un (exemple GT "témoignage sur les camps de concentration") et les supports OI.
Je ne prétends pas que ce soit la seule manière de procéder, ni la plus intéressante, mais elle me convient, et c'est bien assez pour moi.
J'y vois les avantages suivants :
1) Puisque c'est donné aux élèves, je m'y tiens mieux et suis moins tentée de "traîner".
2) Cela leur donne envie en début d'année (si si).
3) Ils ne me demandent pas à chaque séquence "Qu'est-ce qu'on fait après cette séquence ?"
Pour la progression de langue, même chose, c'est plus net, carré, et cela leur permet de faire le point sur ce qu'ils connaissent ou peuvent attendre.

Tous les arguments que tu donnes sont convaincants... mais comment parviens-tu à tenir tes promesses (cette année, j'ai ôté 2 à 3 chapitres dans toutes mes classes par rapport aux 8 que j'avais prévus à la rentrée) ?

arabeskankylose a écrit:

bellaciao a écrit:Dans le programme de l'année je ne donne que l'essentiel, à savoir la période historique, le thème s'il y en a un (exemple GT "témoignage sur les camps de concentration") et les supports OI.
Je ne prétends pas que ce soit la seule manière de procéder, ni la plus intéressante, mais elle me convient, et c'est bien assez pour moi.
J'y vois les avantages suivants :
1) Puisque c'est donné aux élèves, je m'y tiens mieux et suis moins tentée de "traîner".
2) Cela leur donne envie en début d'année (si si).
3) Ils ne me demandent pas à chaque séquence "Qu'est-ce qu'on fait après cette séquence ?"
Pour la progression de langue, même chose, c'est plus net, carré, et cela leur permet de faire le point sur ce qu'ils connaissent ou peuvent attendre.

Tous les arguments que tu donnes sont convaincants... mais comment parviens-tu à tenir tes promesses (cette année, j'ai ôté 2 à 3 chapitres dans toutes mes classes par rapport aux 8 que j'avais prévus à la rentrée) ?

Oui, c'est surtout ça qui m'inquiète.

J'ai enlevé aussi deux séquences, mais j'avais bien précisé en début d'année que c'était selon le temps et que je regrouperais peut-être certaines séquences. Par exemple, pas de séquence spécifique sur la presse mais j'ai travaillé des articles par-ci par-là. Cela n'a pas dérangé les élèves outre mesure...

Edit : Mais cela vous inquiète par rapport à quoi ? A leur réaction si le planning de l'année n'est pas exactement le même à l'arrivée ? Cela ne les choque pas.
Evidemment, ce serait embêtant si je faisais la moitié de mon programme de langue.

Sandyrina a écrit:Je n'annonce rien...nada !

+1

bellaciao a écrit:J'ai enlevé aussi deux séquences, mais j'avais bien précisé en début d'année que c'était selon le temps et que je regrouperais peut-être certaines séquences. Par exemple, pas de séquence spécifique sur la presse mais j'ai travaillé des articles par-ci par-là. Cela n'a pas dérangé les élèves outre mesure...

Edit : Mais cela vous inquiète par rapport à quoi ? A leur réaction si le planning de l'année n'est pas exactement le même à l'arrivée ? Cela ne les choque pas.
Evidemment, ce serait embêtant si je faisais la moitié de mon programme de langue.

Oui, c'est gênant d'annoncer le menu si finalement on n'a pas le temps d'offrir le dessert et le café. Je n'aime pas être prise au dépourvu quand des élèves me prennent au mot et me disent : "Madame, vous aviez dit qu'on ferait encore un poème de Bidule". Je dois répondre
"Oui, mais en fait non, on n'a pas le temps / je n'ai plus envie / vous me gonflez sévère avec vos questions qui me rappelent que je ne tiens pas parole !"
De plus, certains parents d'élèves très pointilleux demanderont probablement des comptes.

Oui, peut-être, mais je n'ai pas eu beaucoup à enlever non plus. Et personne ne m'a demandé de comptes.
Après, je participe, c'est juste ma manière de faire. Voilà, ça peut exister de donner d'avance son programme.

Je crois que je vais y aller progressivement sans tout changer d'un coup.
Sans forcément distribuer une fiche séquence aux élèves, je pense leur donner les objectifs, les lectures et surtout les activités d'écriture et d'oral dans les grandes lignes (ce qu'ils apprécient beaucoup) ; et comme la langue sera "à part", je ne l'évoquerai pas, histoire d'avancer à leur rythme.

Tous les manuels (pas seulement de français) annoncent les objectifs en début de chapitre et je ne pense pas qu'on trouve ça choquant ou inutile.

Quand on bâtit soi-même ses séquences (ou qu'on ne suit pas l'organisation du manuel de la classe), je trouve bien d'annoncer les objectifs (sans forcément trop détailler) afin de montrer justement la cohérence/l'unité que les séances forment au-delà des différents supports qui seront utilisés, des différentes activités qui seront faites.