A Rouen, les stagiaires sont en colère

http://www.paris-normandie.fr/article/societe/academie-de-rouen-profs-stagiaires-en-colere

Tensions
Les enseignants stagiaires, en collège ou en lycée, passent actuellement « 5/6e de leur temps devant des élèves et 1/6e en formation. Auparavant, ils n'effectuaient plus que huit heures par semaine maximum de cours, aujourd'hui, ils sont presque tout le temps en classe. Les tensions sont plus grandes avec les tuteurs qui n'ont plus de décharges pour les encadrer », complète la jeune syndicaliste.
D'autres griefs s'ajoutent encore comme l'exigence de deux certificats en informatique et en anglais pour pouvoir être titularisé. Ils réclament également de connaître plus tôt leur affectation qui, normalement, devrait se faire sur un seul établissement et pas dans une classe à examen.
S'estimant trop livrés à eux-mêmes, les enseignants stagiaires ont réclamé audience au recteur, au directeur de l'IUFM, au doyen des inspecteurs qui viennent les contrôler sur le terrain. « Ces jeunes démarrent la carrière d'enseignant dans des conditions qui ne sont pas acceptables et cela augure mal pour la suite », conclut Morane Le Deunf. Les protestataires espèrent que leur ministre Vincent Peillon entendra rapidement leurs demandes.

Evidemment que leur situation est intolérable. Après, qu'ils n'oublient pas la situation nationale: il n'y a pas eu de telles décharges partout et les tuteurs n'en ont pas forcément non plus.
Il faut faire porter les revendications sur la situation nationale, plutôt, à mon avis. En tout cas, j'espère qu'ils se feront entendre: encore une génération sacrifiée par une réforme inepte et inique.

holderfar a écrit:
Il faut faire porter les revendications sur la situation nationale, plutôt, à mon avis.

L'un n'empêche pas l'autre. Et le national n'est jamais aussi zélé que quand le local le pousse à le faire.

J'ai un peu peur, au vu des tensions dans la profession, que d'autres stagiaires d'autres académies leur reprochent ce que j'ai remarqué, du genre "Hé ho, vous, vous avez eu une vraie décharge, alors que nous...".
Après, je leur souhaite évidemment d'obtenir satisfaction.

J'ai fait mon stage à Rouen l'an dernier (plein temps de 18h + 6h de formation obligatoire par semaine) et je comprends la colère de cette nouvelle génération; nous n'avions rien tenté l'an dernier au niveau collectif, ce qui est dommage car les conditions étaient vraiment exécrables (et la formation à l'IUFM de Mont saint Aignan d'une nullité crasse), avec par exemple une nomination (très tardive: 5 jours avant la rentrée) courante sur plusieurs établissements. C'est une des académies les moins bien loties pour les stagiaires, au vu des comparaisons que j'ai pu faire avec d'autres stagiaires d'autres académies.

Camille87 a écrit:J'ai fait mon stage à Rouen l'an dernier (plein temps de 18h + 6h de formation obligatoire par semaine) et je comprends la colère de cette nouvelle génération; nous n'avions rien tenté l'an dernier au niveau collectif, ce qui est dommage car les conditions étaient vraiment exécrables (et la formation à l'IUFM de Mont saint Aignan d'une nullité crasse), avec par exemple une nomination (très tardive: 5 jours avant la rentrée) courante sur plusieurs établissements. C'est une des académies les moins bien loties pour les stagiaires, au vu des comparaisons que j'ai pu faire avec d'autres stagiaires d'autres académies.

Ca me rappelle trait pour trait l'académie Orléans-Tours, il y a deux ans ...

Mouais.

Ici, tout le monde se plaint, mais PERSONNE (ou presque) ne se bouge quand y a une réunion syndicale ou un rassemblement dans le but de manifester notre colère. Ça me gonfle.

Après franchement, je préfère 15h de cours + 6h de formation que 8h de cours + 12h de formation, tellement celle-ci est AFFREUSE.

Ça y est, j'ai envie de me pendre à l'idée d'aller en formation vendredi... Pitié, qu'il neige!!

Madame_Prof a écrit:Mouais.

Ici, tout le monde se plaint, mais PERSONNE (ou presque) ne se bouge quand y a une réunion syndicale ou un rassemblement dans le but de manifester notre colère. Ça me gonfle.

Après franchement, je préfère 15h de cours + 6h de formation que 8h de cours + 12h de formation, tellement celle-ci est AFFREUSE.

Ça y est, j'ai envie de me pendre à l'idée d'aller en formation vendredi... Pitié, qu'il neige!!

En toute franchise quand j'étais stagiaire certifié il y a deux ans, j'étais tellement épuisé que pour rien au monde je n'aurais lâché une heure de libre (et donc potentiellement de sommeil) pour une réunion syndicale. Cela peut te donner une explication de l'immobilisme de tes collègues stagiaires.
Et les formations, bien que navrante de par leur qualité offraient l'opportunité (dans l'ancien système) pour les stagiaires d'avoir un service beaucoup plus léger et donc des conditions d'entrée dans le métier beaucoup plus raisonnables...

Euh... non, parce que ces heures sont organisées entre midi et deux sur le lieu de formation. Donc, on peut pas faire plus simple pour faire venir les gens.

Madame_Prof a écrit:
Après franchement, je préfère 15h de cours + 6h de formation que 8h de cours + 12h de formation, tellement celle-ci est AFFREUSE.

Non, il ne faut pas dire cela, il faut que tu imagines la fatigue due au stress, à la prep et aux cours en moins.
A mon époque (2 jours de formation indigente par semaine), le plaisir de se retrouver entre stagiaires prenait le pas sur l'ennui, j'arrivais souvent directement de soirée arrosée à 9 heures devant les formateurs. Le côté "semi-professionnel" était encore vraiment dans l'air et l'année était beaucoup plus détendue (du genre "on souffle un peu après la dure année du concours").
Ceci était permis par le fait d'avoir du temps pour préparer nos cours et réfléchir sereinement à notre pratique (avec le tuteur ou non), qu'elle que soit la qualité des modules de l'IUFM.

Oui, et je pense que de tels propos, largement explicables par une frustration légitime, ont aussi contribué à tous nous faire passer à temps plein l'année de stage. Donc méfiance, en effet.

Madame_Prof a écrit:Euh... non, parce que ces heures sont organisées entre midi et deux sur le lieu de formation. Donc, on peut pas faire plus simple pour faire venir les gens.

Ah, en effet. Ce n'étais pas le cas dans mon académie il y a deux ans.

Bientôtlesud a écrit:Non, il ne faut pas dire cela, il faut que tu imagines la fatigue due au stress, à la prep et aux cours en moins.
A mon époque (2 jours de formation indigente par semaine), le plaisir de se retrouver entre stagiaires prenait le pas sur l'ennui, j'arrivais souvent directement de soirée arrosée à 9 heures devant les formateurs. Le côté "semi-professionnel" était encore vraiment dans l'air et l'année était beaucoup plus détendue (du genre "on souffle un peu après la dure année du concours").
Ceci était permis par le fait d'avoir du temps pour préparer nos cours et réfléchir sereinement à notre pratique (avec le tuteur ou non), qu'elle que soit la qualité des modules de l'IUFM.

Tout est dit!

holderfar a écrit:Oui, et je pense que de tels propos, largement explicables par une frustration légitime, ont aussi contribué à tous nous faire passer à temps plein l'année de stage. Donc méfiance, en effet.

Exactement. Je suis frustrée, énervée, fatiguée, épuisée, enragée, dégoûtée.. Et comme j'ai la chance d'avoir une super tutrice, et que mes cours se passent bien, je suis mieux au collège qu'en formation. Mais bien évidemment, oui niveau fatigue et stress je cumule !!

Et puis, j'avais envie de râler! Comme à chaque fois que j'aborde le sujet.

Ici, on a demandé à avoir un vendredi de libre par mois (on a formation TOUS les vendredis, j'en peux plus), mais faut pas rêver. Et évidemment, on nous répond qu'on l'a voulue la formation. Oui certes, mais pas avec 15h de cours. Donc je dis ça car là jsuis dans un rejet de la formation et que jvais péter un plomb un de ces quatre sur un formateur.



Zen.

Madame_Prof a écrit: Donc je dis ça car là jsuis dans un rejet de la formation et que jvais péter un plomb un de ces quatre sur un formateur.



Zen.

J'étais tellement blasé par l'IUFM qu'à la fin de mon année de stage moi même et un copain stagiaire de maths sommes arrivée en formation avec notre repas de midi (une pizza hut) à la main avec un bon quart d'heure de retard. Question provoc, on avait fait fort ...

Dedale a écrit:
J'étais tellement blasé par l'IUFM qu'à la fin de mon année de stage moi même et un copain stagiaire de maths sommes arrivée en formation avec notre repas de midi (une pizza hut) à la main avec un bon quart d'heure de retard. Question provoc, on avait fait fort ...

euh, ici, on note déjà sur la fiche d'émargement chaque retard en formation, les IPR sont au courant le jour même

et question formation, on a eu 2 jeudis libres depuis le début de l'année
on compense ce mois-ci, où j'enchaîne jeudis, mercredis (2 conférences), plus c2i2e (plus les cours évidemment!)

donc , +1 Madame Prof

Bientôtlesud a écrit:

Madame_Prof a écrit:
Après franchement, je préfère 15h de cours + 6h de formation que 8h de cours + 12h de formation, tellement celle-ci est AFFREUSE.

Non, il ne faut pas dire cela, il faut que tu imagines la fatigue due au stress, à la prep et aux cours en moins.
A mon époque (2 jours de formation indigente par semaine), le plaisir de se retrouver entre stagiaires prenait le pas sur l'ennui, j'arrivais souvent directement de soirée arrosée à 9 heures devant les formateurs. Le côté "semi-professionnel" était encore vraiment dans l'air et l'année était beaucoup plus détendue (du genre "on souffle un peu après la dure année du concours").
Ceci était permis par le fait d'avoir du temps pour préparer nos cours et réfléchir sereinement à notre pratique (avec le tuteur ou non), qu'elle que soit la qualité des modules de l'IUFM.

Ah ! Epoque bénie que la mienne
-Titulaire d'office (les certifiés avaient une inspection de titularisation en fin d'année par un IA-IPR ou un IG).
-6h de cours maxi (en fait, j'en avais 5)
3h de formation le mercredi matin une semaine sur deux.
Et mon dieu, nous avons été formés
C'était le bon temps du CPR (Centre Pédagogique Régional).

Cripure a écrit:

Bientôtlesud a écrit:

Madame_Prof a écrit:
Après franchement, je préfère 15h de cours + 6h de formation que 8h de cours + 12h de formation, tellement celle-ci est AFFREUSE.

Non, il ne faut pas dire cela, il faut que tu imagines la fatigue due au stress, à la prep et aux cours en moins.
A mon époque (2 jours de formation indigente par semaine), le plaisir de se retrouver entre stagiaires prenait le pas sur l'ennui, j'arrivais souvent directement de soirée arrosée à 9 heures devant les formateurs. Le côté "semi-professionnel" était encore vraiment dans l'air et l'année était beaucoup plus détendue (du genre "on souffle un peu après la dure année du concours").
Ceci était permis par le fait d'avoir du temps pour préparer nos cours et réfléchir sereinement à notre pratique (avec le tuteur ou non), qu'elle que soit la qualité des modules de l'IUFM.

Ah ! Epoque bénie que la mienne
-Titulaire d'office (les certifiés avaient une inspection de titularisation en fin d'année par un IA-IPR ou un IG).
-6h de cours maxi (en fait, j'en avais 5)
3h de formation le mercredi matin une semaine sur deux.
Et mon dieu, nous avons été formés
C'était le bon temps du CPR (Centre Pédagogique Régional).

Et en si peu de temps, la situation s'est dégradée à ce point!
Sans doute, il veulent nous mettre au pas et l'EN en coupe réglée. Je suis encore étonnée de ce que nous avons accepté, de ce que nous continuons d'accepter. Respect pour les collègues qui protestent!
(more power to them!)

Oriane a écrit:

Cripure a écrit:

Bientôtlesud a écrit:

Madame_Prof a écrit:
Après franchement, je préfère 15h de cours + 6h de formation que 8h de cours + 12h de formation, tellement celle-ci est AFFREUSE.

Non, il ne faut pas dire cela, il faut que tu imagines la fatigue due au stress, à la prep et aux cours en moins.
A mon époque (2 jours de formation indigente par semaine), le plaisir de se retrouver entre stagiaires prenait le pas sur l'ennui, j'arrivais souvent directement de soirée arrosée à 9 heures devant les formateurs. Le côté "semi-professionnel" était encore vraiment dans l'air et l'année était beaucoup plus détendue (du genre "on souffle un peu après la dure année du concours").
Ceci était permis par le fait d'avoir du temps pour préparer nos cours et réfléchir sereinement à notre pratique (avec le tuteur ou non), qu'elle que soit la qualité des modules de l'IUFM.

Ah ! Epoque bénie que la mienne
-Titulaire d'office (les certifiés avaient une inspection de titularisation en fin d'année par un IA-IPR ou un IG).
-6h de cours maxi (en fait, j'en avais 5)
3h de formation le mercredi matin une semaine sur deux.
Et mon dieu, nous avons été formés
C'était le bon temps du CPR (Centre Pédagogique Régional).

Et en si peu de temps, la situation s'est dégradée à ce point!
Sans doute, il veulent nous mettre au pas et l'EN en coupe réglée. Je suis encore étonnée de ce que nous avons accepté, de ce que nous continuons d'accepter. Respect pour les collègues qui protestent!
(more power to them!)

1988/89

2005/2006 pour moi!

Sur Versailles, en maths, on a 13 jeudi de formation dont 2 non obligatoire mais conseillé sur les vœux d'affectation. Les formations ne sont pas très passionnantes mais c'est l'occasion de discuter entre stagiaire et d'échanger.
Étant ancienne contractuelle, je vis plutôt bien cette année(c'est ma 3ème rentrée en lycée) mais j'ai vécu la galere au debut et sans aucune formation et tuteur. Ca a donc été dur d'avoir une tutrice au début apres 5ans a d'enseignement. J'ai également bénéficié des 3h de décharge donc c'est agréable. J'appréhende plus l'année où je serai en collège ou je devrai faire tous les cours.

Vicky3003 a écrit:Sur Versailles, en maths, on a 13 jeudi de formation dont 2 non obligatoire mais conseillé sur les vœux d'affectation. Les formations ne sont pas très passionnantes mais c'est l'occasion de discuter entre stagiaire et d'échanger.
Étant ancienne contractuelle, je vis plutôt bien cette année (c'est ma 3ème rentrée en lycée) mais j'ai vécu la galere au debut et sans aucune formation et tuteur. Ca a donc été dur d'avoir une tutrice au début apres 5ans a d'enseignement. J'ai également bénéficié des 3h de décharge donc c'est agréable. J'appréhende plus l'année où je serai en collège ou je devrai faire tous les cours.

Tu m'étonnes!!! Ici, 36 jours de formation!! Donc, voilà quoi... avec 13 jours je serais hyper heureuse.

Cripure a écrit:

Oriane a écrit:

Cripure a écrit:

Bientôtlesud a écrit:

Madame_Prof a écrit:
Après franchement, je préfère 15h de cours + 6h de formation que 8h de cours + 12h de formation, tellement celle-ci est AFFREUSE.

Non, il ne faut pas dire cela, il faut que tu imagines la fatigue due au stress, à la prep et aux cours en moins.
A mon époque (2 jours de formation indigente par semaine), le plaisir de se retrouver entre stagiaires prenait le pas sur l'ennui, j'arrivais souvent directement de soirée arrosée à 9 heures devant les formateurs. Le côté "semi-professionnel" était encore vraiment dans l'air et l'année était beaucoup plus détendue (du genre "on souffle un peu après la dure année du concours").
Ceci était permis par le fait d'avoir du temps pour préparer nos cours et réfléchir sereinement à notre pratique (avec le tuteur ou non), qu'elle que soit la qualité des modules de l'IUFM.

Ah ! Epoque bénie que la mienne
-Titulaire d'office (les certifiés avaient une inspection de titularisation en fin d'année par un IA-IPR ou un IG).
-6h de cours maxi (en fait, j'en avais 5)
3h de formation le mercredi matin une semaine sur deux.
Et mon dieu, nous avons été formés
C'était le bon temps du CPR (Centre Pédagogique Régional).

Et en si peu de temps, la situation s'est dégradée à ce point!
Sans doute, il veulent nous mettre au pas et l'EN en coupe réglée. Je suis encore étonnée de ce que nous avons accepté, de ce que nous continuons d'accepter. Respect pour les collègues qui protestent!
(more power to them!)

1988/89

Ben oui, c'est il n'y a pas si longtemps. Et on ne nous promet que de nouvelles dégradations.