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Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ?

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Presse-purée
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Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ? - Page 32 Empty Re: Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ?

par Presse-purée Sam 5 Jan - 0:47
J'imagine que le problème a déjà été soulevé, je l'ai fait moi-même dans un autre fil sur le sujet de la "nature du savoir", mais ce qui se passe actuellement chez certains FAI est très inquiétant quant au précédent créé.

Voir par exemple cet article "amusant" de Numerama

Ensuite, je sais bien que le numérique ne se résume pas à internet, mais tout de même...
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par Condorcet Sam 5 Jan - 1:51
Presse-Purée : encore une fois la neutralité d'Internet est menacée...
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Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ? - Page 32 Empty Re: Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ?

par Presse-purée Sam 5 Jan - 2:04
Oui, et c'est un vrai et gros problème, surtout si on prétend qu'il n'est pas nécessaire d'avoir des connaissances puisque tout est sur le net.

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"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
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par doctor who Sam 5 Jan - 7:40
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/01/03012013Article634927851659615887.aspx

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Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ? - Page 32 Empty Re: Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ?

par Luigi_B Sam 5 Jan - 9:13
Cette phrase résume tout :

Depuis près de trente années, l'introduction du numérique en éducation s'est traduite en simple intégration, c'est à dire la simple mise en conformité du numérique pour qu'il soit acceptable par le monde scolaire.

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par JPhMM Sam 5 Jan - 11:45
Depuis près de trente années, l'introduction du numérique en éducation s'est traduite en simple intégration, c'est à dire la simple mise en conformité du numérique pour qu'il soit acceptable par le monde scolaire.
Preuve qu'ils n'y connaissent rien.
Les théoriciens de l'apprentissage syntone seraient marris d'apprendre qu'1984 quand des cinquièmes (dont bibi) faisaient des mathématiques avec une Tortue, c'était une simple mise en conformité du numérique.

En même temps, de la part de gens qui ne connaissent rien à l'informatique, à son histoire et à celui de l'EAO, que peut-on attendre de leurs réflexions sur le numérique. Rien, sinon du vide enveloppé de lieux communs.

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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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par Condorcet Sam 5 Jan - 11:54
Entretien très pusillanime de Fleur Pellerin accordé au Figaro :
http://www.lefigaro.fr/hightech/2013/01/04/01007-20130104ARTFIG00616-pellerin-free-et-les-editeurs-vont-trouver-un-compromis.php
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par JPhMM Sam 5 Jan - 11:55
D'ailleurs, à propos de Tortue, message à tous les apprentis théoriciens de l'enseignement par le numérique : quitte à vouloir s'informer, autant le faire auprès de personnes qui ne sont pas juste des pingouins qui adoptent ignardement des postures vides simplement parce qu'elles sont funs.

A lire :

Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ? - Page 32 51a04110

Par Papert, inventeur du langage Logo (donc), fondateur du Epistemology and Learning Research Group au MIT, et pionnier de l'IA et de l'EAO.
On est d'accord ou pas avec lui, mais au moins il sait de quoi il parle en ce domaine.

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par Igniatius Sam 5 Jan - 12:09
Je suis assez d'accord avec toi JpHMM : le numérique me semble aujourd'hui défendu par des gens qui n'y connaissent pas grand-chose quant au fond.
Ils le voient comme un objet magique.

Cela me fait penser a la mode, a l'air du temps : des gens expliquent que telle nouveauté est l'avenir, et le panurgisme fait le reste, des perroquets vont répéter partout d'un air entendu les analyses faites par d'autres.

Je constate par exemple ici et sur Twitter que le "numérique" n'est pas idéalisé par bcp de matheux ou scientifiques : peut-être en connaissons-nous mieux l'essence, je ne sais pas ?

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par Clarinette Sam 5 Jan - 12:17
Igniatius a écrit:Je suis assez d'accord avec toi JpHMM : le numérique me semble aujourd'hui défendu par des gens qui n'y connaissent pas grand-chose quant au fond.
Ils le voient comme un objet magique.

Cela me fait penser a la mode, a l'air du temps : des gens expliquent que telle nouveauté est l'avenir, et le panurgisme fait le reste, des perroquets vont répéter partout d'un air entendu les analyses faites par d'autres.

Je constate par exemple ici et sur Twitter que le "numérique" n'est pas idéalisé par bcp de matheux ou scientifiques : peut-être en connaissons-nous mieux l'essence, je ne sais pas ?
Oui, Igniatius, c'est exactement ça, j'ai d'ailleurs une collègue qui réclame un vidéo-projecteur ou un TNI dans sa classe, mais elle n'ouvre pas la moitié des mèls pro que je lui envoie et ne sait toujours pas joindre un fichier ! :shock:

D'autre part, mon mari, qui s'est intéressé très tôt à l'informatique, qui a bossé dans un centre ressources multimédia puis en délégation rectorale sur le plan informatique pour tous, a bien vu que c'était avant tout une histoire de gros sous. Maintenant, c'est un farouche linuxien et un opposant encore plus farouche aux TNI et autres c*nneries numériques dans les classes.
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par kensington Sam 5 Jan - 12:32
Quel chantier vous semble le plus important pour les mois à venir?

C'est celui de l'enseignement. La gauche, après la droite, succombe au fétichisme de la technique, à la superstition du progrès. On nous invite à nous remettre au numérique pour combattre l'échec scolaire. C'est une idée absurde, car l'apprentissage est une incorporation, alors que le numérique est une mise à disposition. Or lorsque les choses sont à disposition, vous n'avez encore rien appris. Les élèves sont tentés de tout confondre: au lieu d'apprendre, ils cliquent. Donc, loin d'être une solution, le numérique est un véritable problème ; il devrait venir après l'enseignement. S'il en tient lieu, il le dévaste, car il est une dispense d'apprentissage. L'orthographe des élèves est mauvaise, on le sait. Mais si vous avez un correcteur à l'intérieur de votre ordinateur, vous n'avez plus à vous soucier de votre orthographe, donc de la logique même de ce que vous dites.

J'ajoute que la culture s'est déposée dans les livres. Un grand spécialiste d'Internet, Derrick de Kerckhove, souligne bien que le livre est «un lieu de repos pour les mots écrits». Là en effet les «mots ont un domicile fixe. Ailleurs, ils bougent, ils courent, ils sont fluides et malléables». L'école devrait ramener les élèves aux livres. Au lieu de cela elle quitte l'univers du livre pour ne surtout pas dépayser les digital natives.

Et la République numérique part en guerre contre l'élitisme républicain. Des écrans partout, mais nulle part des notes, des devoirs, des redoublements: la dernière réforme est l'ultime capitulation.

Interview d'Alain Finkielkraut dans Le Figaro.
L'article en ligne est apparemment réservé aux abonnés mais il est accessible sur un smartphone. Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ? - Page 32 3795679266

http://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2013/01/04/10001-20130104ARTFIG00520-finkielkraut-la-priorite-en-2013-c-est-l-enseignement.php


Dernière édition par kensington le Sam 5 Jan - 12:43, édité 1 fois
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par Clarinette Sam 5 Jan - 12:34
Je sais que plein de gens n'apprécient pas Finkielkraut, mais moi, je l'aime depuis que je suis vieille ado, même si je ne suis pas d'accord sur tout ! Very Happy
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par kensington Sam 5 Jan - 12:42

Je ne connais pas forcément tous ses points de vue et je sais que certains font débat mais sur l'école, veneration .
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par Igniatius Sam 5 Jan - 12:43
Finkelkraut m'énerve souvent mais quand même, quand on lit ça, c'est d'une autre tenue que les délires verbeux et incompréhensibles d'un Michel Serrés, au hasard.
C'est logique, cohérent et limpide.

Malheureusement, il est cantonné au rôle de Cassandre par les ayatollahs du numérique.

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par JPhMM Sam 5 Jan - 12:46
Igniatius a écrit:Finkelkraut m'énerve souvent mais quand même, quand on lit ça, c'est d'une autre tenue que les délires verbeux et incompréhensibles d'un Michel Serrés, au hasard.
C'est logique, cohérent et limpide.

Malheureusement, il est cantonné au rôle de Cassandre par les ayatollahs du numérique.
Cantonnement qui relève de la pensée magique encore.

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par philann Sam 5 Jan - 12:59
Je ne l'aime pas, vraiment pas, mais là je ne peux que souscrire à ce qu'il écrit.
La dernière réforme est celle de la dernière capitulation...et avec notre accord en prime! No

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par Presse-purée Lun 7 Jan - 22:51
Sur le sujet, un post de blog venu du Canada, de Normand Baillargeon, dont j'ai été averti via Twitter, qui est assez pratique pour cela, si on fait le tri des messages du type "il fait beau", "les arbres sont gris" ou autres "aujourd'hui, j'ai mangé un Paris-Brest".

TBI, Ipad et autres passions technophiles, par N. Baillargeon

Je précise de suite que j'ai voté "oui" aux entrées C et D. Je pense que l'arrivée du numérique à l'Ecole n'est pas une mauvaise chose en soi, dans le sens où le numérique n'est qu'un outil. Ce qui est ennuyeux, c'est de faire accroire que son irruption va, d'un coup de baguette magique, régler tous les problèmes de l'Ecole.
Je participe à des projets utilisant le numérique. Je participe à leur conception, en collaboration avec certains collègues. Le numérique facilite la communication, c'est indéniable. Mais pour le reste, l'apport me paraît marginal. Mais nous répondons à la commande institutionnelle (je dis bien "institutionnelle", je pense que mes IPR, par exemple, ne sont pas dupes...), qui veut du numérique partout et tout le temps.


Dernière édition par Presse-purée le Lun 7 Jan - 23:47, édité 1 fois

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par Presse-purée Lun 7 Jan - 23:22
L'article auquel le blog fait référence est aussi très intéressant, et son appareil de Endnotes semble à creuser, pour alimenter la réflexion.

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Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ? - Page 32 Empty Re: Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ?

par Luigi_B Lun 7 Jan - 23:44
Effectivement. Merci Presse-purée.

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Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ? - Page 32 Empty Re: Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ?

par Bartleby Lun 7 Jan - 23:53
Très intéressant ! J'aime beaucoup les conseils à la fin : on ne saurait mieux dire !
Je me permets de signaler que l'émission "La fabrique de l'Histoire" fait une semaine sur l'éducation à partir de ce lundi 7 janvier. Je ne sais pas ce que ça vaudra, mais cela offrira sans doute une occasion de réfléchir sur le temps long, avec du recul.
neomath
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Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ? - Page 32 Empty Re: Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ?

par neomath Mar 8 Jan - 0:09
Igniatius a écrit:Je suis assez d'accord avec toi JpHMM : le numérique me semble aujourd'hui défendu par des gens qui n'y connaissent pas grand-chose quant au fond.
Ils le voient comme un objet magique.

Cela me fait penser a la mode, a l'air du temps : des gens expliquent que telle nouveauté est l'avenir, et le panurgisme fait le reste, des perroquets vont répéter partout d'un air entendu les analyses faites par d'autres.

Je constate par exemple ici et sur Twitter que le "numérique" n'est pas idéalisé par bcp de matheux ou scientifiques : peut-être en connaissons-nous mieux l'essence, je ne sais pas ?
+1
Je crois que l'on a à peu près tous constaté que l'enthousiasme niais pour les nouvelles technologies est le fait soit d'ignorants soit de gens qui ont quelque chose à vendre.

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"la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l'abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral"
A. Césaire
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par neomath Mar 8 Jan - 0:13
kensington a écrit:
Je ne connais pas forcément tous ses points de vue et je sais que certains font débat mais sur l'école, veneration .

J'ai au fond d'un tiroir une montre en panne qui me donne l'heure exacte deux fois par jour.
Autrement dit, quelqu'un comme Finkielkraut qui vomit par principe toute nouveauté au nom du "c'était mieux avant" tombe forcément juste de temps en temps.

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par archeboc Mar 8 Jan - 9:41
neomath a écrit:J'ai au fond d'un tiroir une montre en panne qui me donne l'heure exacte deux fois par jour.
Autrement dit, quelqu'un comme Finkielkraut qui vomit par principe toute nouveauté au nom du "c'était mieux avant" tombe forcément juste de temps en temps.

Nous parlons de Finkielkraut, celui qui le premier a dit ce qu'il fallait dire sur les guerres en Yougoslavie. Qui s'est battu pour se faire entendre à une époque où la France entière était sous le charme déshonorant d'un président qui faisait de la dentelle diplomatique autour du premier nettoyage ethnique sur le sol européen depuis 1948 ("il ne faut pas ajouter de la guerre à la guerre").

Néomath n'a peut-être pas été embobiné par Mitterand et les pro-serbes, au début des années 1990. Il se sent peut-être suffisamment propre sur lui pour cracher sur le vieux penseur. Comme ce n'est pas mon cas, lorsque Finkielkraut parle, je l'écoute. Le bonhomme est agaçant. Mais c'est aussi à cela qu'on reconnaît la vérité.

Néomath : lisez, ou relisez, "La défaite de la pensée".
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par ysabel Mar 8 Jan - 16:56
un article drôle :

http://www.lepoint.fr/high-tech-internet/quand-wikipedia-invente-une-guerre-08-01-2013-1610875_47.php

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par Condorcet Mar 8 Jan - 17:13
Trop fort, Luigi_B !!!! Razz :lol!: pingouin
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Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ? - Page 32 Empty Re: Faire entrer l'école dans l'ère numérique : une envie partagée ?

par Docteur OX Mar 8 Jan - 17:18
http://vitamimpenderevero.wordpress.com/2012/09/28/lensorcellement-de-liphone-heidegger-y-verrait-un-signe-de-decadence/

L’ensorcellement de l’iPhone : Heidegger y verrait un signe de décadence
par VITAM IMPENDERE VERO

[Texte publié dans Le Devoir, 22 octobre 2011]

Par François DOYON

Apple a annoncé lundi dernier avoir vendu quatre millions d’iPhone 4S au cours des trois premiers jours de sa commercialisation. Plus d’un million de précommandes en ligne ont été enregistrées moins de 24 heures après la présentation de l’appareil, le 4 octobre. La mort de Steve Jobs, survenue le lendemain, a suscité un émoi planétaire.

Les centaines de lampions posés au pied des boutiques Apple du monde entier montrent que le spécialiste du marketing, devenu milliardaire avec la mise en marché de technologies destinées au grand public, prend la forme, aux yeux du peuple, d’un Prométhée moderne qui offre à l’humanité la promesse d’un plus grand bonheur en mettant entre les mains de tous la puissance de la technologie.

Comment expliquer le pouvoir d’ensorcellement de l’appareil multimédia portable, sinon par le génie de Steve Jobs?

Le philosophe allemand Martin Heidegger (1889-1976) ne verrait certainement pas en Steve Jobs un génie digne du culte qui lui est rendu. Il verrait plutôt en lui le revendeur opportuniste d’une drogue dont la dépendance croît avec l’usage. La fascination pour la technique, qui se manifeste par l’engouement démesuré que soulèvent le dernier rejeton d’Apple et le culte voué à l’homme qui incarnait cette firme, seraient pour lui symptomatiques de la décadence de notre civilisation.

La pensée, écrit l’auteur d’Être et temps dans un texte de 1959 intitulé «Sérénité» (Gelassenheit), se fait de plus en plus rare dans notre monde parce que nous fuyons ce qui constitue l’essence de notre être, qui est de représenter, pour soi-même, une question. La technique est l’opium qui nous dispense d’assumer l’angoisse d’être pour soi-même une question en nous confinant à une vision du monde où la pensée véritable est exclue.

La pensée réduite au calcul

Heidegger distingue deux types de pensée. Celle qui nous domine présentement est la pensée calculante, la recherche du meilleur moyen pour parvenir à une fin. Cette forme de pensée ne se demande pas si la poursuite de cette fin a un sens. «Quel est le meilleur moyen pour se rendre du point a au point b?»: voilà une question à laquelle la pensée calculante pourra répondre par l’utilisation de l’iPhone, mais jamais la machine ne dira pourquoi il faut se rendre du point a au point b.

L’autre type de pensée que distingue Heidegger est la pensée méditante. C’est celle à la recherche du sens des choses, des événements et de notre action. La tentative de donner un sens à la fascination par la technique qui emporte le monde actuel est un exemple de pensée méditante.

La plupart des gens, ajoute Heidegger, jugent la méditation sur le sens des choses inutile ou trop difficile. Pourtant, dit Heidegger, l’homme est par essence un être méditant. Il suffirait qu’on s’arrête sur ce qui concerne chacun de nous, ici et maintenant.

Une humanité déracinée

Heidegger nous enjoint de méditer sur la nécessité de penser notre manière d’habiter le monde. L’existence ne peut avoir de sens que si l’on est enraciné dans une terre natale qui nourrit l’esprit. Or, remarque le philosophe allemand, nous traversons une ère de déracinement.

Les humains sont devenus étrangers au monde. «Tous les jours de l’année et à mainte heure du jour, ils sont assis, fascinés, devant leurs appareils de radio ou de télévision. Toutes les semaines, le cinéma les enlève à leur milieu et les plonge dans une ambiance de représentations inhabituelles, mais souvent très ordinaires, simulant un monde qui n’en est pas un. Où qu’ils aillent, un périodique illustré se trouve sous leur main. Tout ce qui, livré d’heure par heure à l’homme par les moyens d’information dont il dispose aujourd’hui, le surprend, l’excite et fait courir son imagination [...].»

Comme cette lumière artificielle qui nous coupe de l’univers en masquant le ciel étoilé, le flot d’images artificielles du monde, avec lesquels nos appareils nous submergent, déracine l’humanité.

Étourdi par les médias de masse [et maintenant les médias «sociaux»], l’humain est aujourd’hui déraciné à un point tel qu’il ne peut plus s’élever au niveau des choses de l’esprit et donner un sens à l’existence. Ce déracinement est le propre de l’époque de la technique. La technologie moderne qui règne désormais sur la terre entière provoque une révolution radicale de notre conception du monde.

Pour expliquer cela, Heidegger donne l’exemple de l’énergie nucléaire visant à extraire et à mettre à notre disposition l’énergie contenue dans la matière. Heidegger voyait dans la maîtrise de l’énergie atomique l’accomplissement de la conception moderne du réel: «Le monde apparaît maintenant comme un objet sur lequel la pensée calculante dirige ses attaques, et à ces attaques plus rien ne doit pouvoir résister. La nature devient un unique réservoir géant, une source d’énergie pour la technique et l’industrie modernes.»

Telle est l’essence de la technique moderne: la complète mise à notre disposition de la totalité du réel. C’est ce que Heidegger appelle l’«arraisonnement»: la mise à la raison du monde, l’assujettissement complet de la réalité à la pensée calculante.

Bien que l’harnachement de la puissance des atomes soit l’incarnation la plus éblouissante de l’essence de la technique, Heidegger insisterait pour nous faire comprendre que l’iPhone procède du même principe que la bombe atomique: en tant que téléphone portable qui nous somme de répondre au moindre appel, il rend toute personne disponible en tout temps et en tout lieu, son GPS rend tout lieu disponible en tout temps et sa connexion Internet fait du savoir un objet toujours disponible à la portée du pouce. L’iPhone, devenu intelligent à notre place, fait des personnes, des lieux et du savoir des choses que l’on peut toujours tenir sous la main.

Heidegger dirait que la popularité de l’iPhone s’explique par l’influence grandissante d’une vision du monde où tout doit être utile et immédiatement disponible.

En effet, il va de soi maintenant que tout — de l’énergie des atomes aux personnes, en passant par l’information sur ce qui se passe à l’autre bout de la planète — soit immédiatement disponible en tant que ressource à exploiter. La notion de «ressources humaines» en est le plus hideux exemple. La valeur suprême de ce monde est l’efficacité, la vertu des machines.

Un système d’objets intégrés

Heidegger, qui voyait déjà dans les années 50 la réalité se transformer peu à peu en un système d’objets intégrés dans une chaîne de moyens sans fin, n’avait donc pas tort. Le monopole de la pensée calculante qu’il annonçait explique pourquoi le savoir, comme tout le reste, doit être utile.

Comment, alors, résister à la tentation d’éviter de perdre notre temps à apprendre des choses que l’iPhone peut savoir à notre place?

La calculatrice nous dispense de savoir compter; le GPS, de savoir lire une carte; les logiciels de correction du français, de connaître les règles de grammaire. Résultat? Un nombre de plus en plus grand de personnes ne peuvent plus calculer sans calculatrice, s’orienter sans GPS, bien écrire sans logiciel de correction automatique. L’utilisation des technologies qui nous dispensent de posséder des connaissances de base est donc en train de nous abrutir.

Heidegger, à cet égard, est visionnaire: «Nous dépendons des objets que la technique nous fournit et qui, pour ainsi dire, nous mettent en demeure de les perfectionner sans cesse. Toutefois, notre attachement aux choses techniques est maintenant si fort que nous sommes, à notre insu, devenus leurs esclaves.»

Avec l’informatique, le savoir est maintenant numérisé, toujours et partout disponible sur Internet en tant qu’objet immédiatement accessible pour qui dispose d’un téléphone multifonction ou d’un ordinateur portable.

Le savoir est devenu une chose que l’on peut tenir sous la main, mais qui ne vit plus en nous-mêmes. Les connaissances disponibles sur Internet n’apparaissent plus dignes d’être apprises. Le développement technologique a transformé le savoir en instrument étranger à nous-mêmes.

Toute la réalité, dit Heidegger, ne s’offre à nous qu’en tant que ressources mises à notre disposition. À notre insu, le développement de la technologie a installé sur la terre un «système d’exploitation» intégral.

Le monde n’apparaît plus comme un sol où l’humain s’enracine pour laisser mûrir les fruits de son esprit, il est vu comme un réservoir de ressources à exploiter où la valeur marchande est la mesure de toute chose. Conséquemment, la pensée humaine se fait de plus en plus calculante, obsédée par l’efficacité et la performance.

Aussi Heidegger jugerait-il dérisoire de blâmer les jeunes incapables de lever les yeux de leur iPhone lors d’un cours magistral. Ils appartiennent à l’époque de la technique. Jean Charest, dans son dernier discours inaugural, a lancé: «C’est leur univers», avant de promettre «que chaque classe de chaque école du Québec sera dotée d’un tableau blanc intelligent et que chaque professeur sera muni d’un ordinateur portable».

Bon nombre des jeunes enseignants sont déjà accros à la disponibilité immédiate du savoir numérisé. En les ayant comme modèles, eux qui, de plus en plus, sont incapables de s’en passer pour enseigner, comment les jeunes pourraient-ils s’intéresser aux choses de l’esprit où rien n’est instantané ou accessible en un clic et encore moins représentable, pour ce qui est vraiment essentiel, par une animation multimédia?

Méditer pour retrouver sa terre natale

Faut-il voir pour autant en l’iPhone l’oeuvre du diable? Heidegger nous le dit: nous nous condamnons à vivre dans un désert de pensée si et seulement si nous renonçons à la pensée méditante. Autrement dit si nous jugeons important uniquement ce qui peut être utile sans se soucier des fins; ce qui revient à croire que l’utilité est une fin en soi. Il est donc possible de profiter des services de la technique tout en l’empêchant «de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller et finalement vider notre être». Les objets technologiques doivent être considérés «comme des choses qui n’ont rien d’absolu, mais qui dépendent de plus haut qu’elles».

Il faut donc lutter contre le monopole de la pensée calculante en cessant de voir la réalité comme un réservoir d’objets à utiliser. Il faut éveiller la pensée méditante pour donner un sens aux choses et apprécier la valeur qu’elles possèdent en elles-mêmes et non pas simplement en tant que moyen. Il faut cultiver l’amour du savoir pour lui-même, apprendre à aimer apprendre dans l’unique dessein d’être moins ignorant.

Sinon, avertit Heidegger, nous courons un grand risque: «La révolution technique qui monte vers nous depuis le début de l’âge atomique pourrait fasciner l’homme, l’éblouir et lui tourner la tête, l’envoûter, de telle sorte qu’un jour la pensée calculante fût la seule à être admise et à s’exercer. [...] Alors, l’homme aurait nié et rejeté ce qu’il possède de plus propre, à savoir qu’il est un être pensant.»

Un destin que Heidegger juge pire qu’un holocauste nucléaire: celui d’une humanité stérile, «amas confus et rampant d’animaux supposés raisonnables vivant dans l’abrutissement sur un minuscule grain de sable».

Assumer notre nature d’être pensant assoiffé de sens est la seule façon de s’enraciner dans un sol moins pauvre en esprit. Et pour ce faire, il faut se décoller le plus possible de notre iPhone. Se désensorceler.

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François Doyon – Enseignant en philosophie, l’auteur a copublié L’art du dialogue et de l’argumentation (Chenelière Éducation) en 2009.
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