Page 1 sur 2 • 1, 2
- Raoul VolfoniGrand sage
Un rapport sur la réforme de l’enseignement supérieur suggère de les associer à l’évaluation des enseignants.
Mettre à contribution les étudiants pour évaluer les enseignants, l’idée ne date pas d’hier. Elle commencerait même presque à dater, puisqu’elle figurait déjà dans la réforme Bayrou, en 1997!
Inspirée des pays anglo-saxons, où elle est entrée dans les mœurs depuis bien longtemps, elle avait ensuite été relancée en 2008, avec la loi LRU ,dite d’«autonomie des universités». Sans plus de succès, de tels dispositifs restant aujourd’hui relativement rares dans l’enseignement supérieur public.
Le député PS de Meurthe-et-Moselle Jean-Yves Le Déaut a donc décidé de la remettre au goût du jour en la faisant figurer dans son rapport «Refonder l’université, dynamiser la recherche», remis le 14 janvier dernier au premier ministre, reprenant là une proposition formulée durant les assises de l’enseignement supérieur les 26 et 27 novembre 2012.
L’avantage d’un système comme celui-ci serait double: améliorer la qualité des enseignements et augmenter leur poids dans les évolutions de carrière. Aujourd’hui, à l’université, l’évaluation des enseignants-chercheurs est presque exclusivement basée sur la recherche, comme si l’excellence académique d’un professeur lui conférait automatiquement des talents de pédagogue. En clair, pour rapidement prendre du galon à l’université, la qualité des cours dispensés importe peu. Nombre de brillants spécialistes se retrouvent pourtant à la peine une fois dans un amphithéâtre. Une situation préjudiciable aux étudiants, que le système actuel ne sait pas corriger.
«Un outil formidable»
L’université de Bordeaux Segalen fait partie des rares établissements à avoir mis ce système de notation en place.«C’est un outil formidable, qui a été très bien accueilli par les professeurs, déclare, enthousiaste, le professeur Cuny, responsable du dispositif. Il nous permet avant tout d’aider les enseignants en difficulté à améliorer leurs cours, même s’il nous est arrivé de devoir en recadrer certains. Certains, bien sûr, l’ont mal pris au départ, mais ils finissent tous par en comprendre l’utilité quand ils constatent que leurs étudiants s’intéressent davantage à leurs cours.» Car, contrairement à ce que craignent souvent les professeurs, ces évaluations ne serviront pas à les sanctionner mais à leur fournir des armes supplémentaires pour améliorer leurs cours.
Elles constituent aussi un moyen efficace de faire remonter un certain nombre de problèmes pratiques souvent négligés par les universités. C’est grâce à ces questionnaires que Bordeaux Segalen a par exemple pris conscience de la nécessité d’élargir les horaires d’ouverture de sa bibliothèque, de chauffer un amphi où le froid empêchait les jeunes de se concentrer ou de laisser ces mêmes amphis ouverts le soir pour permettre aux étudiants d’y travailler.
Les possibilités offertes par un tel outil sont donc vastes et les modalités précises de ces évaluations seront sans doute laissées à l’appréciation des universités. Certains établissements pourraient ainsi décider d’aller moins loin que Bordeaux Segalen en réservant leur accès au seul professeur concerné. La loi devrait même ne prévoir qu’une simple «évaluation des enseignements», comme le souhaite le gouvernement, plutôt qu’une «évaluation des enseignants», une manière de mieux faire accepter la réforme à ces derniers. Car au moment où Bayrou avait voulu l’imposer, les syndicats s’étaient indignés contre cette mesure, au nom de l’indépendance des enseignants-chercheurs à l’université.
Convaincre les établissements pourrait donc se révéler compliqué, malgré la bonne volonté affichée durant les assises, où nombre de professeurs avaient eux-mêmes réclamé un tel système. Car cette (r)évolution ne sera pas imposée, comme a confirmé le ministère de l’Enseignement supérieur au Figaro ,les universités étant désormais autonomes. Comme l’avait suggéré Jean-Yves Le Déaut, l’incitation gouvernementale devrait donc passer par une inscription dans les contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens signés entre l’État et les établissements.
http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/les-etudiants-vont-noter-les-professeurs-a-l-universite-968/
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Allez Marcel, n'aie pas peur :lol:
Vu l'inertie et le conservatisme de l'université française, ça ne fera pas de sitôt
Vu l'inertie et le conservatisme de l'université française, ça ne fera pas de sitôt
_________________
CdB
@AbbeCordillere
- variaHabitué du forum
Moi j'aimerais bien noter mon boulanger dont je trouve la baguette pas assez croustillante (4/20) et mon buraliste qui ferme trop tôt (2/20) alors que je m'aperçois souvent en fin de soirée que je n'ai plus de clopes (c'est quand même pas de ma faute )
- User5899Demi-dieu
Ca y est, la fac est sauvée, on a trouvé LE remède.
Bravo
Bravo
- FrisouilleEnchanteur
C'était le sujet de ma stupéfaction ce matin.
- CondorcetOracle
Marcel Khrouchtchev a écrit:
Itou.
- ZorglubHabitué du forum
Et pour le primaire ou les maternelles, on n'envisage rien de comparable ?
Toujours les mêmes qui passent à la trappe lorsque des réformes ambitieuses sont enfin envisagées.
Toujours les mêmes qui passent à la trappe lorsque des réformes ambitieuses sont enfin envisagées.
- FrisouilleEnchanteur
Raoul Volfoni a écrit:
Elles constituent aussi un moyen efficace de faire remonter un certain nombre de problèmes pratiques souvent négligés par les universités. C’est grâce à ces questionnaires que Bordeaux Segalen a par exemple pris conscience de la nécessité d’élargir les horaires d’ouverture de sa bibliothèque, de chauffer un amphi où le froid empêchait les jeunes de se concentrer ou de laisser ces mêmes amphis ouverts le soir pour permettre aux étudiants d’y travailler.
Mouarf mouarf...
- Invité-BHabitué du forum
"C’est grâce à ces questionnaires que Bordeaux Segalen a par exemple pris conscience de la nécessité [...] de chauffer un amphi où le froid empêchait les jeunes de se concentrer."
Celle-là, elle est énorme...
Je pense d'ailleurs que c'est grâce à ce genre de démarches hautement pédagogiques qu'ils penseront bientôt à remettre du papier dans les toilettes, voire à acheter des craies parce que "le questionnaire a dit que c'est plus facile pour écrire sur les tableaux".
Celle-là, elle est énorme...
Je pense d'ailleurs que c'est grâce à ce genre de démarches hautement pédagogiques qu'ils penseront bientôt à remettre du papier dans les toilettes, voire à acheter des craies parce que "le questionnaire a dit que c'est plus facile pour écrire sur les tableaux".
- FrisouilleEnchanteur
Zorglub a écrit:Et pour le primaire ou les maternelles, on n'envisage rien de comparable ?
Toujours les mêmes qui passent à la trappe lorsque des réformes ambitieuses sont enfin envisagées.
:lol:
"Tu viens d'entrer en petite section ? Toi aussi, note ton prof et colle-lui une bonne grosse pastille rouge pour l'aider à améliorer ses cours !!!!"
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Collier de Barbe a écrit:Allez Marcel, n'aie pas peur :lol:
Vu l'inertie et le conservatisme de l'université française, ça ne fera pas de sitôt
Tu sais ce que j'en pense, nous en avons déjà parlé. Je trouve que l'évaluation des enseignants-chercheurs par les étudiants est une manoeuvre démagogique. En L1, les étudiants sont dans 90% des cas incapables de comprendre si le cours est bon ou mauvais. Pourquoi pas en master, mais même là, je trouve que l'on entre dans une logique marchande assez détestable: on met les EC et les cours en concurrence et on ne conservera à terme que ceux qui sont suffisamment bien notés et donc "rentables". Ce n'est vraiment pas l'idée que je me fais de l'enseignement supérieur.
Alors je sais, ça se fait aux Etats-Unis, mais ils n'ont pas là-bas la même culture que nous (sans que cela implique un quelconque jugement de valeur d'ailleurs, c'est juste que c'est différent).
- CondorcetOracle
Oui, le thème a déjà été abordé pendant les fêtes de fin d'année. https://www.neoprofs.org/t56546-le-monde-genevieve-fioraso-veut-remodeler-l-offre-universitaire
- JacqGuide spirituel
Sur site d'Europe 1 :
http://www.europe1.fr/France/Education-revoila-la-notation-des-profs
"Un député propose que les étudiants évaluent leurs profs, cette idée a peu de chance d'aboutir.
• L’INFO. Lancé dans une vaste consultation sur l’Education nationale, le ministre Vincent Peillon a reçu mi-janvier une proposition aux airs de déjà-vu : la notation des enseignants du supérieur par leurs élèves. C’est le député PS de Meurthe-et-Moselle, Jean-Yves Le Déaut qui a introduit cette proposition dans son rapport "Refonder l'université, dynamiser la recherche", remis le 14 janvier au Premier ministre. Le député y voit un moyen "d’améliorer la qualité de l'enseignement et d’augmenter leur poids dans les évolutions de carrière". Séduisante pour certains, l’idée a néanmoins peu de chance de se concrétiser face à l’opposition des enseignants. Mais pas seulement.
• Réformer un système grippé. L'idée est de systématiser des questionnaires qui seraient soumis aux élèves à la fin de chaque semestre. Contenu du cours, disponibilité de l’enseignant et interactivité, moyens techniques : autant d’aspects que les élèves évalueraient. Que cette proposition aboutisse ou non, une certitude s’impose : le système actuel est bloqué, comme le reconnaissent les enseignants eux-mêmes. Aujourd’hui, les visites des inspecteurs académiques sont trop rares pour être pertinentes et refléter la réalité, d’autant qu’elles sont courtes et annoncées à l’avance. Quant à la notation administrative, elle est tout autant décriée par Le blog de l’Ecole des lettres.
• Un serpent de mer qui n’aboutit jamais. Réformer l'évaluation des enseignants est un dossier qui revient régulièrement sur le bureau du ministre de l'Education. François Bayrou y avait pensé lorsqu'il occupait le poste en 1997, puis ce fut au tour de Luc Chatel en 2011, lorsqu'il tenta de confier cette évaluation aux directeurs d’établissement. Arrivés au pouvoir, les socialistes ont depuis décidé de revoir ce dossier dans son intégralité. En dehors du ministère, on y pense aussi : le rapport Attali l'a proposé en 2008 et les fondateurs du site Internet Note2be l'ont fait la même année. Une initiative sanctionnée par deux dépôts de plainte en justice.
• Pourquoi ça bloque. Cette réforme a des adversaires de taille. En première ligne, les enseignants, qui redoutent qu’un tel système favorise les plus populaires d'entre deux, ou les profs démagogiques, mais pas toujours rigoureux. Aux antipodes de l'éducation anglo-saxonne, qui instaure une relation pédagogique bien moins verticale, les enseignants français s’interrogent aussi sur la capacité des élèves à bien les évaluer. Sans oublier l'éventuelle perte d'autorité, une préoccupation qui revient souvent sur les forums d’enseignants : "comment donner des devoirs, sanctionner les bavardages, etc, si derrière l'élève peut nous noter ? Cela suggère une égalité entre le prof et l'élève, ce qui rend la relation pédagogique impossible", écrit ainsi une prof. Derniers adversaires d'une telle réforme et pas des moindres : les inspecteurs académiques, dont l’évaluation est justement le métier.
• Plusieurs pistes existent. Contestée, l'évaluation par les élèves n'est qu'une solution parmi d'autres. Un autre système, l’évaluation en fonction des performances des élèves, est appliqué aux Etats-Unis : plus les élèves réussissent, plus l'enseignant engrange les primes. Problème, il peut se transformer en vaste fraude, comme cela est arrivé dans la région d'Atlanta en 2011. Fabrizio Butera, auteur de l’ouvrage spécialisé L’évaluation, une menace ?, propose une philosophie générale, quel que soit le système choisi : "plusieurs études scientifiques, comme les travaux de Black et Wiliam, mettent en évidence que l’évaluation qui consiste à fournir des indications précises sur les moyens de s’améliorer, au lieu de sanctionner les difficultés par une note ou un rang, est la méthode d’évaluation la plus constructive et la plus productive"."
A noter la précision de l'article qui nous parle à un moment d'étudiants et d'université, et plus loin semble plutôt viser l'école...
http://www.europe1.fr/France/Education-revoila-la-notation-des-profs
"Un député propose que les étudiants évaluent leurs profs, cette idée a peu de chance d'aboutir.
• L’INFO. Lancé dans une vaste consultation sur l’Education nationale, le ministre Vincent Peillon a reçu mi-janvier une proposition aux airs de déjà-vu : la notation des enseignants du supérieur par leurs élèves. C’est le député PS de Meurthe-et-Moselle, Jean-Yves Le Déaut qui a introduit cette proposition dans son rapport "Refonder l'université, dynamiser la recherche", remis le 14 janvier au Premier ministre. Le député y voit un moyen "d’améliorer la qualité de l'enseignement et d’augmenter leur poids dans les évolutions de carrière". Séduisante pour certains, l’idée a néanmoins peu de chance de se concrétiser face à l’opposition des enseignants. Mais pas seulement.
• Réformer un système grippé. L'idée est de systématiser des questionnaires qui seraient soumis aux élèves à la fin de chaque semestre. Contenu du cours, disponibilité de l’enseignant et interactivité, moyens techniques : autant d’aspects que les élèves évalueraient. Que cette proposition aboutisse ou non, une certitude s’impose : le système actuel est bloqué, comme le reconnaissent les enseignants eux-mêmes. Aujourd’hui, les visites des inspecteurs académiques sont trop rares pour être pertinentes et refléter la réalité, d’autant qu’elles sont courtes et annoncées à l’avance. Quant à la notation administrative, elle est tout autant décriée par Le blog de l’Ecole des lettres.
• Un serpent de mer qui n’aboutit jamais. Réformer l'évaluation des enseignants est un dossier qui revient régulièrement sur le bureau du ministre de l'Education. François Bayrou y avait pensé lorsqu'il occupait le poste en 1997, puis ce fut au tour de Luc Chatel en 2011, lorsqu'il tenta de confier cette évaluation aux directeurs d’établissement. Arrivés au pouvoir, les socialistes ont depuis décidé de revoir ce dossier dans son intégralité. En dehors du ministère, on y pense aussi : le rapport Attali l'a proposé en 2008 et les fondateurs du site Internet Note2be l'ont fait la même année. Une initiative sanctionnée par deux dépôts de plainte en justice.
• Pourquoi ça bloque. Cette réforme a des adversaires de taille. En première ligne, les enseignants, qui redoutent qu’un tel système favorise les plus populaires d'entre deux, ou les profs démagogiques, mais pas toujours rigoureux. Aux antipodes de l'éducation anglo-saxonne, qui instaure une relation pédagogique bien moins verticale, les enseignants français s’interrogent aussi sur la capacité des élèves à bien les évaluer. Sans oublier l'éventuelle perte d'autorité, une préoccupation qui revient souvent sur les forums d’enseignants : "comment donner des devoirs, sanctionner les bavardages, etc, si derrière l'élève peut nous noter ? Cela suggère une égalité entre le prof et l'élève, ce qui rend la relation pédagogique impossible", écrit ainsi une prof. Derniers adversaires d'une telle réforme et pas des moindres : les inspecteurs académiques, dont l’évaluation est justement le métier.
• Plusieurs pistes existent. Contestée, l'évaluation par les élèves n'est qu'une solution parmi d'autres. Un autre système, l’évaluation en fonction des performances des élèves, est appliqué aux Etats-Unis : plus les élèves réussissent, plus l'enseignant engrange les primes. Problème, il peut se transformer en vaste fraude, comme cela est arrivé dans la région d'Atlanta en 2011. Fabrizio Butera, auteur de l’ouvrage spécialisé L’évaluation, une menace ?, propose une philosophie générale, quel que soit le système choisi : "plusieurs études scientifiques, comme les travaux de Black et Wiliam, mettent en évidence que l’évaluation qui consiste à fournir des indications précises sur les moyens de s’améliorer, au lieu de sanctionner les difficultés par une note ou un rang, est la méthode d’évaluation la plus constructive et la plus productive"."
A noter la précision de l'article qui nous parle à un moment d'étudiants et d'université, et plus loin semble plutôt viser l'école...
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Quelqu'un connaît la fac en Allemagne? En Italie? En Espagne?
J'aimerais beaucoup connaître les pratiques de nos voisins a ce sujet
J'aimerais beaucoup connaître les pratiques de nos voisins a ce sujet
_________________
CdB
@AbbeCordillere
- loup des steppesNeoprof expérimenté
Vu les rapports que j'ai avec mes élèves de lycée et post-bac dans l'ensemble, je serais mieux notée par eux que par ma hiérarchie..
Sinon je trouve le projet ridicule..mais on n'est plus à une idiotie dans l' EN
Sinon je trouve le projet ridicule..mais on n'est plus à une idiotie dans l' EN
_________________
[i] "Là où sont mes pieds, je suis à ma place." prov. Amérindien
"Choose the words you use with care: they create the world around you"
- User5899Demi-dieu
Ca fait cinq ans que ça existe, Cher.Zorglub a écrit:Et pour le primaire ou les maternelles, on n'envisage rien de comparable ?
Toujours les mêmes qui passent à la trappe lorsque des réformes ambitieuses sont enfin envisagées.
http://www.note2be.com/
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
loup des steppes a écrit:Vu les rapports que j'ai avec mes élèves de lycée et post-bac dans l'ensemble, je serais mieux notée par eux que par ma hiérarchie..
Sinon je trouve le projet ridicule..mais on n'est plus à une idiotie dans l' EN
J'ai reçu une élève (bachelière) après sa première année de fac. Élève sérieuse & bosseuse.
Elle m'a raconté qu'un de ses profs était venu un semestre entier avec 1h a 1h30 retard pour un CM de 3h.
Manifestement, personne n'a rien dit a cet indélicat.
"L'idiotie" que vous dénoncez permettrait par exemple de souligner ce genre de problème...
_________________
CdB
@AbbeCordillere
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Marcel Khrouchtchev a écrit:Collier de Barbe a écrit:Allez Marcel, n'aie pas peur :lol:
Vu l'inertie et le conservatisme de l'université française, ça ne fera pas de sitôt
Tu sais ce que j'en pense, nous en avons déjà parlé. Je trouve que l'évaluation des enseignants-chercheurs par les étudiants est une manoeuvre démagogique. En L1, les étudiants sont dans 90% des cas incapables de comprendre si le cours est bon ou mauvais. Pourquoi pas en master, mais même là, je trouve que l'on entre dans une logique marchande assez détestable: on met les EC et les cours en concurrence et on ne conservera à terme que ceux qui sont suffisamment bien notés et donc "rentables". Ce n'est vraiment pas l'idée que je me fais de l'enseignement supérieur.
Alors je sais, ça se fait aux Etats-Unis, mais ils n'ont pas là-bas la même culture que nous (sans que cela implique un quelconque jugement de valeur d'ailleurs, c'est juste que c'est différent).
MK
Un truc m'échappe dans ta conception du cours et des étudiants.
1/ les étudiants sont trop limités (d'après toi) pour évaluer
2/ corolaire: ils doivent se contenter de l'assimiler sans broncher
Mais il me semble que l'on apprend vraiment que ce a quoi on porte une certaine estime, ce pourquoi on a un certain goût, non? Donc s'ils apprennent (ou pas) c'est qu'ils évaluent déjà le cours non? Le cours est il digne d'être appris? (Sûr, y'a les paresseux qui n'apprendront rien quelle que soit la leçon)?
J'ajoute que dans bien des facs les étudiants évaluent déjà... En votant avec leurs pieds...
_________________
CdB
@AbbeCordillere
- philannDoyen
Franchement j'ai connu la chose en Allemagne et je suis plutôt pour!!...quand c'est bien fait! Il ne s'agit pas de laisser chacun dire ce qui lui passe par la tête mais doit remplir un questionnaire précis!
Ca me semble pas délirant de demander aux étudiants si le cours est compréhensible, le prof à l"heure, etc...
Je n'ai jamais vu de réponses farfelues de la part des étudiants. En revanche, j'ai trouvé ça intéressant comme retour pour le prof.
Comme ATER, j'avais un TD de L2 sur la "Phénoménologie de l'Esprit", cours costaud. Comme ma fac ne le proposait pas c'est moi qui ait proposé un questionnaire à mes étudiants, et je ne le regrette pas.
Si évidemment on envisage la chose comme conditionnant le salaire ou l'évolution de carrière, c'est très différent. Mais y être opposé par principe pour des étudiants qui par définition sont adultes, je trouve cela dommage!
Ca me semble pas délirant de demander aux étudiants si le cours est compréhensible, le prof à l"heure, etc...
Je n'ai jamais vu de réponses farfelues de la part des étudiants. En revanche, j'ai trouvé ça intéressant comme retour pour le prof.
Comme ATER, j'avais un TD de L2 sur la "Phénoménologie de l'Esprit", cours costaud. Comme ma fac ne le proposait pas c'est moi qui ait proposé un questionnaire à mes étudiants, et je ne le regrette pas.
Si évidemment on envisage la chose comme conditionnant le salaire ou l'évolution de carrière, c'est très différent. Mais y être opposé par principe pour des étudiants qui par définition sont adultes, je trouve cela dommage!
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Collier de Barbe a écrit:Un truc m'échappe dans ta conception du cours et des étudiants.
1/ les étudiants sont trop limités (d'après toi) pour évaluer
2/ corolaire: ils doivent se contenter de l'assimiler sans broncher
Mais il me semble que l'on apprend vraiment que ce a quoi on porte une certaine estime, ce pourquoi on a un certain goût, non? Donc s'ils apprennent (ou pas) c'est qu'ils évaluent déjà le cours non? Le cours est il digne d'être appris? (Sûr, y'a les paresseux qui n'apprendront rien quelle que soit la leçon)?
J'ajoute que dans bien des facs les étudiants évaluent déjà... En votant avec leurs pieds...
C'est vraiment démago, comme je le disais
Je ne les trouve pas "limités", mais ce sont des étudiants qui, par nature, doivent étudier et ce sont eux qui seront évalués. Il est normal qu'ils ne soient pas capables d'évaluer le cours de leur enseignant. Effectivement, certains désertent les cours. Ce sont rarement ceux que l'on retrouve diplômés. Je ne suis pas contre le principe d'une évaluation, mais par mes pairs, pas par des étudiants.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
philann a écrit:Si évidemment on envisage la chose comme conditionnant le salaire ou l'évolution de carrière, c'est très différent. Mais y être opposé par principe pour des étudiants qui par définition sont adultes, je trouve cela dommage!
Le fait qu'ils aient 18 ans signifie qu'ils sont certes légalement adultes, mais cela ne veut pas dire qu'ils sont mûrs pour évaluer un cours universitaire!
- philannDoyen
Marcel Khrouchtchev a écrit:philann a écrit:Si évidemment on envisage la chose comme conditionnant le salaire ou l'évolution de carrière, c'est très différent. Mais y être opposé par principe pour des étudiants qui par définition sont adultes, je trouve cela dommage!
Le fait qu'ils aient 18 ans signifie qu'ils sont certes légalement adultes, mais cela ne veut pas dire qu'ils sont mûrs pour évaluer un cours universitaire!
Dans ce cas il ne faut pas non plus leur donner le droit de vote!! Faut bien à un moment considérer sue les gens sont aptes.
Par ailleurs, ce n'est pas la qualité scientifique ou universitaire du cours qui est évalué.
Et encore une fois je n'ai jamais vu d'évaluation délirante de la part des étudiants, au contraire, en général, ça rassure plutôt (en tout cas dans mon cas ce fut le cas...) Alors que Hegel, à 8h du mat', avec juste une craie et un tableau noir, avec 50 étudiants, franchement on pouvait faire plus sexy!!!
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
philann a écrit:
Dans ce cas il ne faut pas non plus leur donner le droit de vote!! Faut bien à un moment considérer sue les gens sont aptes.
Serais-tu capable d'évaluer ton médecin? Moi non. Pourtant, je ne vois pas le lien avec le droit de vote.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Enfin si tu sens que ton toubib est mauvais, tu en changes?
Alors...
Alors...
_________________
CdB
@AbbeCordillere
Page 1 sur 2 • 1, 2
- Rapport du CNN : transformer les professeurs de Technologie en professeurs d’informatique
- Ce que le rapport sur la concertation propose pour refonder le métier d'enseignant.
- Suppression d'une licence --> Les Etudiants doivent se réorienter
- "Les parents doivent respecter les professeurs"
- Invitation à participer à la 2e rencontre de professeurs de Chinois à Lyon
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum