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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Condorcet Mer 22 Mai 2013 - 23:12
L'épais dossier législatif ici : http://www.assemblee-nationale.fr/14/dossiers/enseignement_superieur_recherche.asp
Le rapport rédigé par Vincent Feltesse : http://www.assemblee-nationale.fr/14/rapports/r1042.asp
Les commentaires qu'elle suscite :
Spoiler:
J'oubliais l'éditorial navrant de bêtise et d'ignorance dont Le Monde nous a gratifiés : http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/05/21/universite-un-compromis-pragmatique_3412112_3232.html
Le Monde a écrit: [...}Au-delà de la polémique sur l'introduction de cours en anglais à l'université – dont on a déjà dit, ici, qu'elle nous paraît aussi excessive que vaine –, ce texte prudent et pragmatique n'est ni la révolution que d'aucuns appellent de leurs voeux ni la régression dénoncée par d'autres.

L'utilité de ce compromis devra être jugée à l'usage. Elle dépendra, pour une bonne part, de l'esprit dans lequel il sera mis en oeuvre sur le terrain. Elle dépendra, tout autant, des moyens budgétaires consacrés à l'enseignement supérieur, tant l'équilibre reste tendu entre la progression des emplois (libre) et l'évolution de la masse salariale (contrainte) : si celle-ci était réduite, ce sont toutes les évolutions en cours qui apparaîtraient comme un marché de dupes.

Quand le financement à court et moyen terme des universités est menacé, qu'une armée de jeunes chercheurs ne trouve pas de postes en adéquation avec leur formation et que l'on veut augmenter leur nombre, que de surcroît, comme si l'hypersélection aux rares postes "offerts" ne le cédait pas à l'outrecuidance des faux-monnayeurs, on vante le cycle bac-3 / bac+3 , cet habile compromis s'avère en fait l'illustration la plus achevée de la LQR en actes et la concertation tant vantée lors des assises de l'enseignement supérieur et de la recherche un épais écran de fumée.


Dernière édition par PaoloSarpi le Dim 26 Mai 2013 - 11:56, édité 1 fois
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barèges
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par barèges Jeu 23 Mai 2013 - 7:56
l'équilibre reste tendu entre la progression des emplois (libre) et l'évolution de la masse salariale (contrainte)

Alors celle-là, il fallait oser l'écrire !
Je reformule : il n'y a pas et n'y aura jamais d'argent, donc la liberté de création d'emplois, euhhh...
En fait, je crois qu'en une phrase, je lis là ce qui a été écrit de plus juste sur l'autonomie des universités, éléments de langage compris (équilibre... progression...). C'est tout à fait ça et ce n'est que ça. Vous êtes libres, libres de végéter, dans le meilleurs des cas.
philann
philann
Doyen

La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par philann Jeu 23 Mai 2013 - 9:03
En matière de politique d'ESR il y a accord entre tous... sauf parmi les concernés!!
Les assises étaient conçues pour être un écran de fumée !!
Maintenant reste plus qu'à pleurer

_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine  Very Happy  Very Happy  Very Happy
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine cheers 
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Condorcet Jeu 23 Mai 2013 - 12:10
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2013/05/loi-fioraso-2-la-r%C3%A9ponse-de-michel-saint-jean.html

Michel Saint-Jean a écrit:La gauche gouvernementale n'a pas pris la mesure du désastre annoncé et se contente de replâtrages et de corrections à la marge. Alors qu'il eut fallu une loi de programmation garantissant budgets et postes pour sortir l'Enseignement Supérieur et la Recherche de l'ornière dans laquelle la droite l'avait mise et en faire réellement une priorité nationale, le gouvernement a choisi une loi d'orientation dans la continuité de la précédente. Réagissons pour éviter le désastre avant qu'il ne soit trop tard sinon demain la science et les formations de notre pays, aujourd'hui en récession, finiront inexorablement reléguées dans un monde scientifique en pleine mutation.


Dernière édition par PaoloSarpi le Dim 26 Mai 2013 - 11:56, édité 1 fois
Marcel Khrouchtchev
Marcel Khrouchtchev
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Marcel Khrouchtchev Dim 26 Mai 2013 - 9:25
Une bonne décision dans cette lois? La revalorisation du doctorat dans la fonction publique. Extrait du Monde du 26 mai.

Les grands corps de l'Etat ont eu beau batailler, l'amendement a été
adopté. Les députés réunis à l'Assemblée nationale pour examiner le
projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche ont voté
contre l'avis du gouvernement, vendredi 24 mai, un amendement
polémique : la reconnaissance du doctorat dans la fonction publique.
Et notamment le fait que les docteurs puissent, sur titre, postuler à
l'Ecole nationale d'administration par concours interne.

Revaloriser le titre de docteur, le plus haut diplôme de l'université
(bac +8), obtenu après la soutenance d'une thèse, était l'une des
promesses de François Hollande. " Nous devons faciliter l'accès des
docteurs de l'université aux carrières de la fonction publique ",
affirmait-il le 5 février, au Collège de France.

" A peine évoquée, cette mesure a créé de l'émoi dans les cabinets
ministériels ", raconte Vincent Feltesse, député (PS) et rapporteur
de la loi enseignement supérieur et recherche. Les hauts
fonctionnaires, à peine 12 000 personnes réparties dans treize corps,
ont tous leurs associations, elles-mêmes fédérées dans un groupe
appelé G16. C'est de là, et surtout de l'association des anciens
élèves de l'ENA, qu'est parti le tir de barrage contre cet
élargissement du recrutement.

" Nous acceptons des docteurs à dose homéopathique, mais nous ne
sommes, en effet, pas favorables à ouvrir largement notre
recrutement, qui est déjà très contingenté ", reconnaît Didier
Coulomb, vice-président de l'Union des ingénieurs des Ponts, des Eaux
et des Forêts.

Leur lobbying a été efficace : l'accès des docteurs à l'ENA a disparu
du projet de loi après un arbitrage interministériel. Hélas pour le
G16, un amendement déposé par plusieurs députés socialistes, emmenés
par Jean-Yves Le Déaut (PS, Meurthe-et-Moselle), a rétabli la
réforme, contre l'avis du gouvernement.

Lors des débats, les députés, de droite ou de gauche, ont été
unanimes pour reconnaître que les docteurs n'étaient pas assez
reconnus en France et qu'il fallait en finir avec l'endogamie de la
haute fonction publique. " Nous sommes un des rares pays où des
docteurs ne trouvent pas leur place dans la société, a déclaré Marie-
François Bechtel, députée (MRC) de l'Aisne. Nous avons besoin d'une
diversification de notre haute fonction publique. Aujourd'hui, celle-
ci souffre d'une endogamie culturelle. "

La France en retard. La France se distingue des autres pays de l'OCDE
par son très faible nombre de docteurs dans la fonction publique : à
peine 300 titulaires de doctorats l'intègrent chaque année sur 13 000
diplômés. Moins de 2 % des cadres du public sont titulaires d'un
doctorat, contre 35 % aux Etats-Unis ou en Allemagne. " C'est dommage
que la haute fonction publique se prive de la compétence transversale
et spécifique des docteurs, plus socialement diversifiés que les
énarques et féminisés à 50 % ", juge Hélène Duffuler-Vialle,
présidente de la Confédération des jeunes chercheurs.

Face aux réticences du gouvernement, la volonté des députés
socialistes d'ouvrir la voie de l'ENA a finalement été payante. Un
premier pas vers l'ouverture de la haute fonction publique.

Nathalie Brafman et Isabelle Rey-Lefebvre
Lédissé
Lédissé
Esprit sacré

La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Lédissé Dim 26 Mai 2013 - 10:05
Ce qui me fait halluciner, c'est que ça n'ait pas été le cas plus tôt. J'ignorais cette situation, scandaleuse. Heureusement que cette réforme est passée.

_________________
Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde


Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer...La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Vieille etc._  Smile
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Condorcet Dim 26 Mai 2013 - 10:15
Restons pragmatiques. A priori, c'est une bonne décision MAIS dans un contexte de forte réduction de l'emploi public créé (avec l'objectif maintenu du remplacement d'un fonctionnaire sur deux hors EN), cela n'aura qu'une faible incidence. Ainsi, le concours de l'ENA, toutes voies confondues, ne recrute-t-il désormais que 65 fonctionnaires stagiaires par an (contre 150 auparavant). Une décision à mettre en rapport avec les 11 000 nouveaux docteurs diplômés chaque année dont M. Feltesse et Mme Fioraso souhaitent augmenter considérablement le nombre. Il y aura donc quelques heureux(ses) élu(e)s et une masse d'affamés de plus en plus grande grâce aux bienfaits de la loi Fioraso. La mesure est bonne en soi quoique purement symbolique mais permet à l'Etat de se dédouaner de l'essentiel : garantir aux universités un budget suffisant pour assurer le remplacement de leurs personnels et surtout s'assurer que les concours organisés satisfont aux obligations de la fonction publique d'Etat en la matière et si cela ne pouvait être, en favorisant l'adoption d'une profonde réforme des dits concours. En ce qui concerne le recrutement des enseignants-chercheurs comme des chercheurs, nous en sommes hélas bien loin : localisme, népotisme et opacité règnent en maître dans l'ESR sans que, finalement, cela n'émeuve grand monde (hormis les candidats, leurs proches et quelques chevaliers blancs du métier).

L'article 47 de la loi "Fioraso".
Assemblée nationale a écrit:Article 47
1. L’article L. 412-1 du code de la recherche est complété par deux alinéas ainsi rédigés :
2. « Les concours et procédures de recrutement dans les corps, cadres d’emplois et emplois de la fonction publique de catégorie A sont adaptés, dans les conditions fixées par les statuts particuliers des corps, cadres d’emplois et emplois concernés, afin d’assurer la reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle résultant de la formation à la recherche et par la recherche lorsqu’elle a été sanctionnée par la délivrance du doctorat.
3. « Le doctorat suffit à remplir sur titre les conditions d’accès au concours interne d’entrée à l’École nationale d’administration. »
http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta-pdf/1042-p.pdf
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Nom d'utilisateur Dim 26 Mai 2013 - 17:09
PaoloSarpi a écrit:En ce qui concerne le recrutement des enseignants-chercheurs comme des chercheurs, nous en sommes hélas bien loin : localisme, népotisme et opacité règnent en maître dans l'ESR sans que, finalement, cela n'émeuve grand monde (hormis les candidats, leurs proches et quelques chevaliers blancs du métier).

Ce jugement sans nuance est excessif. En tout cas pour les enseignants-chercheurs. Si la mise en place d'un Comité de sélection pour un poste est effectivement à chaque fois une sorte de petit drame, la présence nécessaire de membres externes, de représentants des corps A et B pour les postes de Maîtres de Conférences, sa discussion - généralement houleuse et contradictoire - au Conseil Scientifique, puis le vote du Conseil d'Administration de l'établissement qui ne se gêne guère pour exercer son droit de veto, avec le spectre omniprésent de quelques histoires retentissantes dont tout le monde est sorti écorné... tout cela offre de nombreuses garanties contre le népotisme, l'esprit de clocher et le clientélisme en la matière. Sans compter que les chevaliers blancs sont plus nombreux que vous ne le laissez entendre. En tout cas, en 20 ans de carrière dont 15 de présence dans plusieurs des instances en jeu, j'ai eu tout le loisir d'observer une nette amélioration. Et dans plusieurs sections CNU. C'est même un peu le contraire de ce que vous dites qui se dessine : les besoins locaux sont de moins en moins pris en compte, ce qui est parfois à regretter.
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Condorcet Dim 26 Mai 2013 - 17:13
Nom d'utilisateur a écrit:
PaoloSarpi a écrit:En ce qui concerne le recrutement des enseignants-chercheurs comme des chercheurs, nous en sommes hélas bien loin : localisme, népotisme et opacité règnent en maître dans l'ESR sans que, finalement, cela n'émeuve grand monde (hormis les candidats, leurs proches et quelques chevaliers blancs du métier).

Ce jugement sans nuance est excessif. En tout cas pour les enseignants-chercheurs. Si la mise en place d'un Comité de sélection pour un poste est effectivement à chaque fois une sorte de petit drame, la présence nécessaire de membres externes, de représentants des corps A et B pour les postes de Maîtres de Conférences, sa discussion - généralement houleuse et contradictoire - au Conseil Scientifique, puis le vote du Conseil d'Administration de l'établissement qui ne se gêne guère pour exercer son droit de veto, avec le spectre omniprésent de quelques histoires retentissantes dont tout le monde est sorti écorné... tout cela offre de nombreuses garanties contre le népotisme, l'esprit de clocher et le clientélisme en la matière. Sans compter que les chevaliers blancs sont plus nombreux que vous ne le laissez entendre. En tout cas, en 20 ans de carrière dont 15 de présence dans plusieurs des instances en jeu, j'ai eu tout le loisir d'observer une nette amélioration. Et dans plusieurs sections CNU. C'est même un peu le contraire de ce que vous dites qui se dessine : les besoins locaux sont de moins en moins pris en compte, ce qui est parfois à regretter.

Qui pourtant existe toujours.... Bref...
Sans nuance probablement car vérifié par les faits (pas partout, je vous l'accorde, heureusement mais suffisamment pour inquiéter surtout dans un contexte de raréfaction des postes). Enfin bon, je vous laisse à vos aimables certitudes.
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User5899
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par User5899 Dim 26 Mai 2013 - 17:16
Nom d'utilisateur a écrit:
PaoloSarpi a écrit:En ce qui concerne le recrutement des enseignants-chercheurs comme des chercheurs, nous en sommes hélas bien loin : localisme, népotisme et opacité règnent en maître dans l'ESR sans que, finalement, cela n'émeuve grand monde (hormis les candidats, leurs proches et quelques chevaliers blancs du métier).

Ce jugement sans nuance est excessif. En tout cas pour les enseignants-chercheurs. Si la mise en place d'un Comité de sélection pour un poste est effectivement à chaque fois une sorte de petit drame, la présence nécessaire de membres externes, de représentants des corps A et B pour les postes de Maîtres de Conférences, sa discussion - généralement houleuse et contradictoire - au Conseil Scientifique, puis le vote du Conseil d'Administration de l'établissement qui ne se gêne guère pour exercer son droit de veto, avec le spectre omniprésent de quelques histoires retentissantes dont tout le monde est sorti écorné... tout cela offre de nombreuses garanties contre le népotisme, l'esprit de clocher et le clientélisme en la matière. Sans compter que les chevaliers blancs sont plus nombreux que vous ne le laissez entendre. En tout cas, en 20 ans de carrière dont 15 de présence dans plusieurs des instances en jeu, j'ai eu tout le loisir d'observer une nette amélioration. Et dans plusieurs sections CNU. C'est même un peu le contraire de ce que vous dites qui se dessine : les besoins locaux sont de moins en moins pris en compte, ce qui est parfois à regretter.
Oh ! J'encadre ce propos et l'affiche dans mes toilettes pour les jours où j'aurai besoin de me tortiller de rire mdr

Merci !
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Condorcet Dim 26 Mai 2013 - 17:19
Cripure La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). 2252222100
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Nom d'utilisateur Dim 26 Mai 2013 - 17:32
Cripure a écrit:Oh ! J'encadre ce propos et l'affiche dans mes toilettes pour les jours où j'aurai besoin de me tortiller de rire mdr
Merci !

Ce sont là des pitreries que vous vous autorisez sous couvert d'anonymat et sans expérience, semble-t-il, desdits comités.
L'affectation d'un enseignant-chercheur sur un poste est effectivement toujours un petit drame, parfois une tragédie, il y a aussi périodiquement des farces. De là à jeter le discrédit en bloc sur le mécanisme actuel...
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Condorcet Dim 26 Mai 2013 - 17:34
Nom d'utilisateur a écrit:
Cripure a écrit:Oh ! J'encadre ce propos et l'affiche dans mes toilettes pour les jours où j'aurai besoin de me tortiller de rire mdr
Merci !

Ce sont là des pitreries que vous vous autorisez sous couvert d'anonymat et sans expérience, semble-t-il, desdits comités.
L'affectation d'un enseignant-chercheur sur un poste est effectivement toujours un petit drame, parfois une tragédie, il y a aussi périodiquement des farces. De là à jeter le discrédit en bloc sur le mécanisme actuel...

Sans expérience, crois-tu ? Voire !
Marcel Khrouchtchev
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Marcel Khrouchtchev Dim 26 Mai 2013 - 17:44
PaoloSarpi a écrit:
Nom d'utilisateur a écrit:
Cripure a écrit:Oh ! J'encadre ce propos et l'affiche dans mes toilettes pour les jours où j'aurai besoin de me tortiller de rire mdr
Merci !

Ce sont là des pitreries que vous vous autorisez sous couvert d'anonymat et sans expérience, semble-t-il, desdits comités.
L'affectation d'un enseignant-chercheur sur un poste est effectivement toujours un petit drame, parfois une tragédie, il y a aussi périodiquement des farces. De là à jeter le discrédit en bloc sur le mécanisme actuel...

Sans expérience, crois-tu ? Voire !

Bien qu'ayant, par une incroyable chance en grande partie, été choisi par un comité de sélection, je n'aurai jamais le toupet de dire que Cripure et/ou Paolo ne connaissent rien du fonctionnement du recrutement, et encore moins que cela se passe généralement bien.
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Condorcet Dim 26 Mai 2013 - 17:46
Marcel Khrouchtchev a écrit:
PaoloSarpi a écrit:
Nom d'utilisateur a écrit:
Cripure a écrit:Oh ! J'encadre ce propos et l'affiche dans mes toilettes pour les jours où j'aurai besoin de me tortiller de rire mdr
Merci !

Ce sont là des pitreries que vous vous autorisez sous couvert d'anonymat et sans expérience, semble-t-il, desdits comités.
L'affectation d'un enseignant-chercheur sur un poste est effectivement toujours un petit drame, parfois une tragédie, il y a aussi périodiquement des farces. De là à jeter le discrédit en bloc sur le mécanisme actuel...

Sans expérience, crois-tu ? Voire !

Bien qu'ayant, par une incroyable chance en grande partie, été choisi par un comité de sélection, je n'aurai jamais le toupet de dire que Cripure et/ou Paolo ne connaissent rien du fonctionnement du recrutement, et encore moins que cela se passe généralement bien.

Merci Marcel Khrouchtchev ! La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). 2252222100
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Nom d'utilisateur Dim 26 Mai 2013 - 19:13
PaoloSarpi a écrit:
Nom d'utilisateur a écrit:
Cripure a écrit:Oh ! J'encadre ce propos et l'affiche dans mes toilettes pour les jours où j'aurai besoin de me tortiller de rire mdr
Merci !

Ce sont là des pitreries que vous vous autorisez sous couvert d'anonymat et sans expérience, semble-t-il, desdits comités.
L'affectation d'un enseignant-chercheur sur un poste est effectivement toujours un petit drame, parfois une tragédie, il y a aussi périodiquement des farces. De là à jeter le discrédit en bloc sur le mécanisme actuel...

Sans expérience, crois-tu ? Voire !

Oui, désolé pour cet argument ad hominem, mais voyons : le jugement ne saurait être aussi tranché s'il émanait de qui a organisé et organise de tels comités de sélection (défendant bec et ongles les principes qui les régissent, sans pour cela être un chevalier blanc : la pression est très forte du côté de ceux qui, de l'extérieur, veulent biaiser le jeu), a fortiori s'il a siégé aux diverses instances nationales du CNU et dans les grands conseils où cela se discute évidemment âprement, l'écume à la bouche... Si vous êtes universitaire (jeune, si j'en crois ce qui s'affiche sous votre pseudonyme, mais la valeur etc.), vous savez combien les candidatures, dans certaines sections, sont pléthoriques ; vous savez que les impératifs des maquettes d'enseignement ne correspondent bien souvent pas aux profils scientifiques ; vous savez qu'il faut savoir neutraliser, le cas échéant, tel directeur de thèse qui manœuvre en coulisse pour faire passer - on le comprend - son doctorant ; vous savez les batailles menées autour des profils de poste dosant au plus juste les besoins locaux, les éventuels candidats connus (voire souhaités) ; peut-être devinez-vous que la plupart des membres des comités de sélection se tartinent en une ou deux semaines les thèses et les publications (certains en ont déjà lu une bonne louchée lors de la campagne de qualification) etc.

Quant à tourner tout cela en dérision par un message narquois et impoli - puisque un participant plus haut dit que la place de mon post n'est autre que le mur de ses lieux d'aisance, et que le travail dont je fais état est nul et non avenu -, admettons qu'il s'agit d'une manifestation ponctuelle de l'infantilisme qui s'empare par intermittence de tout participant d'une discussion sur Internet. Ce ton invalide d'emblée son intervention, et dispense de s'en soucier plus avant.
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User5899
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par User5899 Dim 26 Mai 2013 - 19:45
Nom d'utilisateur a écrit:
Cripure a écrit:Oh ! J'encadre ce propos et l'affiche dans mes toilettes pour les jours où j'aurai besoin de me tortiller de rire :mdr:Merci !
Ce sont là des pitreries que vous vous autorisez sous couvert d'anonymat et sans expérience, semble-t-il, desdits comités.
L'affectation d'un enseignant-chercheur sur un poste est effectivement toujours un petit drame, parfois une tragédie, il y a aussi périodiquement des farces. De là à jeter le discrédit en bloc sur le mécanisme actuel...
Je crois qu'écrire ce que vous écrivez suffit à faire de vous le pitre que vous voyez en moi.
Je ne puis en dire davantage, car ce n'est pas mon anonymat que je protège (en publiant ma photo tous les trois jours Razz), mais celui de deux personnes chères qui ont souffert de cette saleté, en souffrent, mais sont en passe d'arriver au bout et ne se tairont plus guère après, on va se marrer un brin yesyes
Et rassurez-vous : ils sont capables de parler le jargon universitaire aussi bien que vous Wink
Marcel Khrouchtchev a écrit:Bien qu'ayant, par une incroyable chance en grande partie, été choisi par un comité de sélection, je n'aurai jamais le toupet de dire que Cripure et/ou Paolo ne connaissent rien du fonctionnement du recrutement, et encore moins que cela se passe généralement bien.
Merci Marcel.
Que Numérod'IP se rassure toutefois : je ne suis pas docteur, n'ai donc jamais candidaté et n'ai aucune vue sur le monde universitaire. La mafia marseillaise suffira à mes vieux jours Razz
Nom d'utilisateur a écrit:tourner tout cela en dérision par un message narquois et impoli - puisque un participant plus haut dit que la place de mon post n'est autre que le mur de ses lieux d'aisance, et que le travail dont je fais état est nul et non avenu -, admettons qu'il s'agit d'une manifestation ponctuelle de l'infantilisme qui s'empare par intermittence de tout participant d'une discussion sur Internet. Ce ton invalide d'emblée son intervention, et dispense de s'en soucier plus avant.
Votre ton hautain digne de la morgue des grands et de ceux qui ont su poser leur séant où il faut ne crédite guère votre propos de plus que d'une raison de rire ou de hausser les épaules. Le recrutement universitaire français actuel est une honte, même si, bien sûr et heureusement, il se trompe parfois en faisant entrer des personnes de talent "entre ses murs", selon le principe bien connu dit des Bronzés : "Sur un malentendu, ça peut marcher".
Nita
Nita
Empereur

La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Nita Dim 26 Mai 2013 - 19:57
Nom d'utilisateur a écrit:
PaoloSarpi a écrit:
Nom d'utilisateur a écrit:
Cripure a écrit:Oh ! J'encadre ce propos et l'affiche dans mes toilettes pour les jours où j'aurai besoin de me tortiller de rire mdr
Merci !

Ce sont là des pitreries que vous vous autorisez sous couvert d'anonymat et sans expérience, semble-t-il, desdits comités.
L'affectation d'un enseignant-chercheur sur un poste est effectivement toujours un petit drame, parfois une tragédie, il y a aussi périodiquement des farces. De là à jeter le discrédit en bloc sur le mécanisme actuel...

Sans expérience, crois-tu ? Voire !

Oui, désolé pour cet argument ad hominem, mais voyons : le jugement ne saurait être aussi tranché s'il émanait de qui a organisé et organise de tels comités de sélection (défendant bec et ongles les principes qui les régissent, sans pour cela être un chevalier blanc : la pression est très forte du côté de ceux qui, de l'extérieur, veulent biaiser le jeu), a fortiori s'il a siégé aux diverses instances nationales du CNU et dans les grands conseils où cela se discute évidemment âprement, l'écume à la bouche... Si vous êtes universitaire (jeune, si j'en crois ce qui s'affiche sous votre pseudonyme, mais la valeur etc.), vous savez combien les candidatures, dans certaines sections, sont pléthoriques ; vous savez que les impératifs des maquettes d'enseignement ne correspondent bien souvent pas aux profils scientifiques ; vous savez qu'il faut savoir neutraliser, le cas échéant, tel directeur de thèse qui manœuvre en coulisse pour faire passer - on le comprend - son doctorant ; vous savez les batailles menées autour des profils de poste dosant au plus juste les besoins locaux, les éventuels candidats connus (voire souhaités) ; peut-être devinez-vous que la plupart des membres des comités de sélection se tartinent en une ou deux semaines les thèses et les publications (certains en ont déjà lu une bonne louchée lors de la campagne de qualification) etc.

Quant à tourner tout cela en dérision par un message narquois et impoli - puisque un participant plus haut dit que la place de mon post n'est autre que le mur de ses lieux d'aisance, et que le travail dont je fais état est nul et non avenu -, admettons qu'il s'agit d'une manifestation ponctuelle de l'infantilisme qui s'empare par intermittence de tout participant d'une discussion sur Internet. Ce ton invalide d'emblée son intervention, et dispense de s'en soucier plus avant.

Le vôtre, pour être hautain, n'invalide pas moins votre intervention. Vous pensez sans doute qu'aucun des misérables professeurs du secondaire que vous toisez ne sait quel redoutable panier de crabes arc-boutés sur leur minable zone d'influence sont les divers comités de sélection... vous vous trompez.


Dernière édition par Nita le Dim 26 Mai 2013 - 20:15, édité 1 fois (Raison : l'ire m'égare)

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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par philann Dim 26 Mai 2013 - 20:02
Il y a eu des progrès du côté du CNU, certes, faut dire aussi qu'on partait quand même de très très loin!!

Mais soutenir, sans rire, et drapé dans sa conscience professionnelle, que les comités de sélection permettent moins de dérapages qu'avant, que les conseils centraux permettent un contrôle objectif...faut vraiment oser!!


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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Marcel Khrouchtchev Dim 26 Mai 2013 - 20:10
Les comités de sélection fonctionnent encore moins bien que les commissions de spécialistes et ont ouvert la possibilité d'élections cassées par les CA (ça arrive tous les ans, c'est dramatique).
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Condorcet Dim 26 Mai 2013 - 20:41
Nom d'utilisateur a écrit:
PaoloSarpi a écrit:
Nom d'utilisateur a écrit:
Cripure a écrit:Oh ! J'encadre ce propos et l'affiche dans mes toilettes pour les jours où j'aurai besoin de me tortiller de rire mdr
Merci !

Ce sont là des pitreries que vous vous autorisez sous couvert d'anonymat et sans expérience, semble-t-il, desdits comités.
L'affectation d'un enseignant-chercheur sur un poste est effectivement toujours un petit drame, parfois une tragédie, il y a aussi périodiquement des farces. De là à jeter le discrédit en bloc sur le mécanisme actuel...

Sans expérience, crois-tu ? Voire !

Oui, désolé pour cet argument [i]ad hominem[/i], mais voyons : le jugement ne saurait être aussi tranché s'il émanait de qui a organisé et organise de tels comités de sélection (défendant bec et ongles les principes qui les régissent, sans pour cela être un chevalier blanc : la pression est très forte du côté de ceux qui, de l'extérieur, veulent biaiser le jeu), a fortiori s'il a siégé aux diverses instances nationales du CNU et dans les grands conseils où cela se discute évidemment âprement, l'écume à la bouche... Si vous êtes universitaire (jeune, si j'en crois ce qui s'affiche sous votre pseudonyme, mais la valeur etc.), vous savez combien les candidatures, dans certaines sections, sont pléthoriques ; vous savez que les impératifs des maquettes d'enseignement ne correspondent bien souvent pas aux profils scientifiques ; vous savez qu'il faut savoir neutraliser, le cas échéant, tel directeur de thèse qui manœuvre en coulisse pour faire passer - on le comprend - son doctorant ; vous savez les batailles menées autour des profils de poste dosant au plus juste les besoins locaux, les éventuels candidats connus (voire souhaités) ; peut-être devinez-vous que la plupart des membres des comités de sélection se tartinent en une ou deux semaines les thèses et les publications (certains en ont déjà lu une bonne louchée lors de la campagne de qualification) etc.

Quant à tourner tout cela en dérision par un message narquois et impoli - puisque un participant plus haut dit que la place de mon post n'est autre que le mur de ses lieux d'aisance, et que le travail dont je fais état est nul et non avenu -, admettons qu'il s'agit d'une manifestation ponctuelle de l'infantilisme qui s'empare par intermittence de tout participant d'une discussion sur Internet. Ce ton invalide d'emblée son intervention, et dispense de s'en soucier plus avant.

Ad personam serait plus approprié. Je ne vous dirai pas qui je suis : quelques Néos présents et passés savent que je ne me cache pas derrière un pseudonyme, fût-il singulier. Disqualifier le fond par la forme relève d'un penchant que je réprouve. Ce que je sais à ce sujet, je l'ai appris au fil des années, par des expériences polymorphes : j'ai exposé mes idées en la matière au cours des nombreux (trop ?) messages postés ici. Plus que la lassitude, c'est un profond chagrin qui m'étreint quand je considère l'état de la discipline arpentée depuis... longtemps : ce projet de loi ne saurait hélas lui conférer les ressorts nécessaires à son rayonnement pas plus que le pansement doctoro-étatique ne saurait combler les pans béants de l'hémorragie salariale. Je le regrette d'autant plus que j'estime malgré tout au moins intellectuellement de nombreux représentants de cette discipline.
philann
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par philann Dim 26 Mai 2013 - 22:39
Marcel Khrouchtchev a écrit:Les comités de sélection fonctionnent encore moins bien que les commissions de spécialistes et ont ouvert la possibilité d'élections cassées par les CA (ça arrive tous les ans, c'est dramatique).

+ 1000!! pour les deux remarques.

Paolo La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). 2252222100
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par e-Wanderer Mer 29 Mai 2013 - 8:42
Marcel Khrouchtchev a écrit:Les comités de sélection fonctionnent encore moins bien que les commissions de spécialistes et ont ouvert la possibilité d'élections cassées par les CA (ça arrive tous les ans, c'est dramatique).
C'est vrai, mais ces cas restent rares, fort heureusement.

Je peux difficilement laisser dire sans réagir que les comités de sélection seraient soumis au règne généralisé de la magouille. J'ai dû participer à une vingtaine de commissions de spécialistes / comités de sélection nouvelle formule, dans une dizaine de facs différentes : dans l'immense majorité des cas, ça se passe très correctement. J'ai toujours eu une totale liberté de parole, et j'ai été surpris plusieurs fois par les votes dans des élections que je pensais jouées d'avance (pas plus tard que la semaine dernière, avec un strict partage des voix qui a obligé à revoter 2 fois avant que le président de commission ne soit obligé de faire valoir sa voix prépondérante (et il y avait aussi partage des voix chez les "locaux").

Il faut savoir qu'avec la nouvelle formule, on forme de plus en plus de comités constitués uniquement de spécialistes directs de la discipline. Une commission de littérature comparée fera appel à des comparatistes, et plus à des médiévistes, à des stylisticiens etc. Cela suppose qu'on fasse venir les membres extérieurs de beaucoup plus loin ! Et on ne fait pas venir les gens de loin deux fois (pour la réunion préparatoire puis pour l'audition), on ne leur fait pas rédiger des rapports sur les dossiers, on ne leur fait pas remplir toute la paperasse de remboursement de billets si c'est pour leur faire comprendre qu'ils servent uniquement de "potiches". Surtout au mois de mai, en pleine période d'examens et de corrections de copies, de CNU, de copies de concours etc. Quand le CA s'amuse à invalider une élection, ça fait du bruit et la fac en question se décrédibilise : hors de question pour les "extérieurs" dont l'avis a été bafoué de tomber dans le piège une deuxième fois. Pour ma part, j'ai été piégé dans deux facs par des élections trop verrouillées à mon goût : il est évident que je n'y remettrai plus les pieds pour un comité de sélection.

Je m'explique. Il y a des élections "prévisibles", mais qui restent totalement régulières. On connaît d'ailleurs plus ou moins le "vivier" des candidats, et il est logique qu'un dossier nettement au-dessus du lot passe devant les autres. J'ai vu des candidats à des postes de MCF qui avaient, à 30 ans, quasiment un dossier de PU (plusieurs directions de collectifs, une vingtaine d'articles, une thèse géniale en cours de publication, des responsabilités éditoriales, plusieurs années d'expérience dans des universités étrangères de renom, sans parler des titres prestigieux : fondation Thiers, bons rangs à l'agreg, à l'ENS, etc.). J'ai vu ce genre d'OVNI encore cette année. Evidemment, quand on connaît un peu les candidats "sur le marché", le résultat est assez prévisible. Evidemment, les concurrents sont dégoûtés, mais il serait scandaleux de ne pas récompenser un tel talent et un tel travail. On se rend à un tel comité sans problèmes de conscience, parce qu'il n'y a aucune irrégularité (d'ailleurs, on discute très sérieusement le classement tout de même, sachant qu'un bon classement peut aider ailleurs les candidats évincés).

C'est beaucoup plus discutable quand le profil est très fermé (par exemple quand on exige une spécialité sur un auteur en particulier) : c'est ce qu'on appelle un poste "à moustaches". Dans ce cas, les membres extérieurs ne peuvent rien faire : ils ne sont pas là pour discuter le profil, mais pour vérifier que le recrutement soit régulier et conforme audit profil. Mais ils peuvent tout simplement refuser de participer (c'est ce que je fais, sauf exception : par ex. quand il y a un gros centre de recherche reconnu sur l'auteur en question, et qu'il ne s'agit pas d'un simple prétexte pour faire du favoritisme).

Le danger, à mes yeux, vient surtout des profils très larges, multi-critères (par ex. "littérature XXe + francophonie + journalisme + communication") : vous ne vous méfiez pas trop, vous arrivez à la première réunion, et on vous explique qu'on a rédigé le profil de cette façon pour ouvrir le recrutement, mais qu'en fait on vient d'ouvrir une filière journalisme et qu'il n'y a personne pour assurer les cours. Et, divine surprise, il y a un candidat local qui a fait des piges au Monde. Et pour mieux verrouiller les choses, on a invité son directeur de thèse comme membre extérieur. Là, vous êtes vraiment piégé. Ou encore, on arrive dans un contexte miné où TOUS les membres locaux votent comme un seul homme pour le même candidat alors qu'il y a en face des dossiers équivalents : un peu trop suspect pour être honnête... On m'a fait le coup deux fois, j'étais furieux. Mais les années suivantes, j'ai refusé de revenir dans les deux universités en question. Si on veut faire du recrutement local, on sollicite des voisins complaisants, pas des collègues "neutres" qui habitent à l'autre bout de la France.

Ma position est claire : on ne peut pas se réfugier derrière les "injustices du système". Le système, c'est nous. Il est donc impératif de respecter scrupuleusement l'éthique. Pour ma part, je vote pour le meilleur dossier, point barre. Je m'interdis aussi de choisir en fonction des désistements prévisibles : le jeu des chaises musicales, c'est le classement final des candidats qui doit en décider, les comités n'ont pas à anticiper les choses et à fausser le jeu. Les collègues savent parfaitement ce que je pense, mais on m'invite toujours : je vais à mes trois comités réglementaires chaque année, c'est plutôt bon signe, non ?
Le grincheux
Le grincheux
Sage

La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Le grincheux Mer 29 Mai 2013 - 8:50
Nom d'utilisateur a écrit:
Cripure a écrit:Oh ! J'encadre ce propos et l'affiche dans mes toilettes pour les jours où j'aurai besoin de me tortiller de rire mdr
Merci !

Ce sont là des pitreries que vous vous autorisez sous couvert d'anonymat et sans expérience, semble-t-il, desdits comités.
L'affectation d'un enseignant-chercheur sur un poste est effectivement toujours un petit drame, parfois une tragédie, il y a aussi périodiquement des farces. De là à jeter le discrédit en bloc sur le mécanisme actuel...
J'ai des souvenirs de CNU (certes, il y a plus de dix ans) qui me font partager l'avis de Cripure sans aucun complexe. Il y avait de la politique, du clientélisme, des renvois d'ascenseurs (certains en avance de phase), des coups foireux, des coups bas et les candidats qui étaient sélectionnés n'étaient pas toujours les plus aptes. Je ne suis pas sûr que cela se soit arrangé depuis.

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Le carnet du Grincheux, Chroniques de misanthropie ordinaire
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La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013). Empty Re: La loi silencieuse : l'enseignement supérieur et la recherche au Parlement (mai 2013).

par Condorcet Mer 29 Mai 2013 - 9:19
E-Wanderer, ton honnêteté t'honore : elle ne se vérifie pas hélas partout, loin s'en faut (et je connais quelques exemples de normaliens sur le carreau - boutés à chaque élection - avec des dossiers de PU, pour reprendre ton exemple).
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