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Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ? - Page 20 Empty Re: Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ?

par ycombe Lun 29 Déc 2014 - 14:41
adamus a écrit:En ce qui concerne les adaptations scolaires il y a diverses modalités a voir ici : http://eduscol.education.fr/cid84599/l-ecole-inclusive.html
Très bien ce lien… dans le genre foutage de gueule.

Dans les adaptations proposées (math 6ème), il y a  l'usage d'un micro-cravate, l'enregistrement de textes sur mp3, remplacer un texte par des pictogrammes, la transcription d'un texte en braille, faire un dessin en relief, faire des maquettes de figure en carton...

Comment dire? NON. L'élève bénéficie d'adaptation, ordinateur, avs, xbox, lunette 3D, d'accord, mais l'enseignant fait son cours comme d'habitude. Tout ce qui dépasse 2min de préparation supplémentaire par cours est exclu. Si l'élève a besoin de préparation plus spécifique, sa place n'est pas dans le système scolaire normal.

C'est pas dur à comprendre.


Dernière édition par ycombe le Lun 29 Déc 2014 - 15:07, édité 2 fois
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par ycombe Lun 29 Déc 2014 - 15:16
mardi.antoinette a écrit:Soit, mais tu le mets où ?
Encore une fois, je pense que nous sommes d'accord sur le fond : avec la disparition des filières ad hoc, des élèves se retrouvent dans le collège unique alors qu'ils auraient besoin d'un dispositif adapté.
Moi, je ne le mets nulle part. Je ne suis pas responsable des conneries des autres. Si un élève qui a besoin d'une adaptation trop lourde est dans une de mes classes, il est là. Au pire il reste au fond sans rien faire. Je refuse que ce soit mon problème. On ne peut pas inclure au détriment des autres élèves.

De reste, je l'ai déjà dit:
https://www.neoprofs.org/t81241p20-des-pistes-pour-un-eleve-handicape-mental#2699041

À un moment, il faut dire stop au n'importe quoi. Je l'ai même mis dans ma signature:
https://www.neoprofs.org/t81241p20-des-pistes-pour-un-eleve-handicape-mental#2699207

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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".

Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
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par Balthamos Lun 29 Déc 2014 - 16:47
mardi.antoinette a écrit:Nous sommes des professionnels de l'enseignement, c'est vrai.
Mais nous ne sommes (enfin, moi c'est sûr, vous je ne sais pas) pas des professionnels des troubles dys ou des handicaps.
Quand j'ai devant moi un dysphasique, un autiste, un handicapé moteur, je ne sais pas de quoi il est capable et je ne sais pas non plus ce que je pourrais faire pour l'aider dans la mesure du possible.
Donc, cela m'aide à faire mon travail quand on me donne une liste dans laquelle je trouve des recommandations.
Alors gardons notre spécialité et laissons les professionnels des dys ou des handicaps s'en occuper.
Je n'ai pas à devenir un spécialiste des dys et des handicaps.

mardi.antoinette a écrit:
Donc, cela m'aide à faire mon travail quand on me donne une liste dans laquelle je trouve des recommandations.

Le problème, c'est pour certains parents et personnes ayant fait leur apparition ic, ce ne sont pas de simples recommandations, mais des obligations.

mardi.antoinette a écrit:

Comme, a priori, nous le faisons tous. Il me semble que la différence diffère uniquement en ce que nous pensons adaptable ou non.


Et l'enseignant est le seul juge pour déterminer ce qui est adaptable ou non, pas besoin de lui donner des ordres ou des recommandations. Des conseils, à la rigueur, qu'il pourra écouter ou non, suivre ou non.
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par John Lun 29 Déc 2014 - 18:13
ycombe a écrit:
mardi.antoinette a écrit:Soit, mais tu le mets où ?
Encore une fois, je pense que nous sommes d'accord sur le fond : avec la disparition des filières ad hoc, des élèves se retrouvent dans le collège unique alors qu'ils auraient besoin d'un dispositif adapté.
Moi, je ne le mets nulle part. Je ne suis pas responsable des conneries des autres. Si un élève qui a besoin d'une adaptation trop lourde est dans une de mes classes, il est là. Au pire il reste au fond sans rien faire. Je refuse que ce soit mon problème. On ne peut pas inclure au détriment des autres élèves.
De reste, je l'ai déjà dit:
https://www.neoprofs.org/t81241p20-des-pistes-pour-un-eleve-handicape-mental#2699041
À un moment, il faut dire stop au n'importe quoi. Je l'ai même mis dans ma signature:
https://www.neoprofs.org/t81241p20-des-pistes-pour-un-eleve-handicape-mental#2699207
Il ne faut pas en arriver à dire : "si l'élève ne peut pas bénéficier de l'adaptation dont il a besoin, il sera au fond à ne rien faire".
Entre ne rien faire, et laisser au prof le soin de tout faire, il y a une grande palette de possibilités, notamment si l'on fait recours à des AVS ainsi qu'aux technologies modernes de compensation du handicap.
Il ne faut pas surcharger les enseignants en leur demandant de passer leur temps à régler les problèmes posés par l'organisation, mais tomber dans l'excès inverse en disant qu'on est capable de ne rien faire, ça me semble insultant pour les élèves, et injuste en général. On peut inclure des élèves handicapés sans y passer tout son temps ou sans agir au détriment des autres. Mais je confirme que ça demande de l'organisation en amont, et des choix cohérents au départ : une politique correcte envers les AVS, une communication importante entre les membres de l'équipe, des parents et enseignants compréhensifs, etc.

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par Celeborn Lun 29 Déc 2014 - 18:14
John a écrit:il y a une grande palette de possibilités, notamment si l'on fait recours à des AVS ainsi qu'aux technologies modernes de compensation du handicap.

Toutes choses qui ne dépendent pas de l'enseignant, qui n'est donc pas là pour les remplacer de façon bénévole. Je crois que c'est ce qui est dit depuis 20 pages, en fait Smile.

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par nicolin Lun 29 Déc 2014 - 18:16
Celeborn a écrit:
John a écrit:il y a une grande palette de possibilités, notamment si l'on fait recours à des AVS ainsi qu'aux technologies modernes de compensation du handicap.

Toutes choses qui ne dépendent pas de l'enseignant, qui n'est donc pas là pour les remplacer de façon bénévole. Je crois que c'est ce qui est dit depuis 20 pages, en fait Smile.


C'est ce qui est dit, entre autres choses (qui sont dites également).

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par kero Lun 29 Déc 2014 - 18:23
John a écrit:Il ne faut pas en arriver à dire : "si l'élève ne peut pas bénéficier de l'adaptation dont il a besoin, il sera au fond à ne rien faire".
Entre ne rien faire, et laisser au prof le soin de tout faire, il y a une grande palette de possibilités, notamment si l'on fait recours à des AVS ainsi qu'aux technologies modernes de compensation du handicap.
Il ne faut pas surcharger les enseignants en leur demandant de passer leur temps à régler les problèmes posés par l'organisation, mais tomber dans l'excès inverse en disant qu'on est capable de ne rien faire, ça me semble insultant pour les élèves, et injuste en général. On peut inclure des élèves handicapés sans y passer tout son temps ou sans agir au détriment des autres. Mais je confirme que ça demande de l'organisation en amont, et des choix cohérents au départ : une politique correcte envers les AVS, une communication importante entre les membres de l'équipe, des parents et enseignants compréhensifs, etc.

En théorie, t'as raison.

Dans les faits, on se trouve face à une situation où l'institution ne prend pas ses responsabilités et, en attendant que les profs, de leur côté, fassent quand même leur part, estime s'en tenir là à bon compte. Là où c'est pervers, c'est qu'à partir du moment où une part raisonnable de professeurs acceptent de se voir charger la mule sous la pression des discours culpabilisant dont on a eu ici une bonne illustration, l'institution a encore plus de bonnes raisons de ne pas s'en inquiéter.

C'est un peu ce qu'un intervenant disait plus haut. "Si le professeur, par ce qu'il fait, pallie avantageusement l'absence d'une AVS, pourquoi en mettre une ?"

Dans ce cas, on fait quoi ?


Dernière édition par kero le Lun 29 Déc 2014 - 18:26, édité 1 fois
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par John Lun 29 Déc 2014 - 18:25
Celeborn a écrit:
John a écrit:il y a une grande palette de possibilités, notamment si l'on fait recours à des AVS ainsi qu'aux technologies modernes de compensation du handicap.
Toutes choses qui ne dépendent pas de l'enseignant, qui n'est donc pas là pour les remplacer de façon bénévole. Je crois que c'est ce qui est dit depuis 20 pages, en fait Smile.
20 pages pour dire que les gens sont d'accord, ce ne sont jamais 20 pages de perdues.

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par Elyas Lun 29 Déc 2014 - 18:34
kero a écrit:
John a écrit:Il ne faut pas en arriver à dire : "si l'élève ne peut pas bénéficier de l'adaptation dont il a besoin, il sera au fond à ne rien faire".
Entre ne rien faire, et laisser au prof le soin de tout faire, il y a une grande palette de possibilités, notamment si l'on fait recours à des AVS ainsi qu'aux technologies modernes de compensation du handicap.
Il ne faut pas surcharger les enseignants en leur demandant de passer leur temps à régler les problèmes posés par l'organisation, mais tomber dans l'excès inverse en disant qu'on est capable de ne rien faire, ça me semble insultant pour les élèves, et injuste en général. On peut inclure des élèves handicapés sans y passer tout son temps ou sans agir au détriment des autres. Mais je confirme que ça demande de l'organisation en amont, et des choix cohérents au départ : une politique correcte envers les AVS, une communication importante entre les membres de l'équipe, des parents et enseignants compréhensifs, etc.

En théorie, t'as raison.

Dans les faits, on se trouve face à une situation où l'institution ne prend pas ses responsabilités et, en attendant que les profs, de leur côté, fassent quand même leur part, estime s'en tenir là à bon compte. Là où c'est pervers, c'est qu'à partir du moment où une part raisonnable de professeurs acceptent de se voir charger la mule sous la pression des discours culpabilisant dont on a eu ici une bonne illustration, l'institution a encore plus de bonnes raisons de ne pas s'en inquiéter.

C'est un peu ce qu'un intervenant disait plus haut. "Si le professeur, par ce qu'il fait, pallie avantageusement l'absence d'une AVS, pourquoi en mettre une ?"

Dans ce cas, on fait quoi ?

On donne la hors classe voire l'agrégation sur titre au professeur.
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Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ? - Page 20 Empty Re: Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ?

par ycombe Lun 29 Déc 2014 - 18:35
John a écrit:
Il ne faut pas en arriver à dire : "si l'élève ne peut pas bénéficier de l'adaptation dont il a besoin, il sera au fond à ne rien faire".
J'ai dit: au pire. Je repensais au cas cité dans l'autre fil (le gamin de trois ans d'âge mental placé en sixième). Ou aux cas proposé si on suit les liens sur eduscol, comme l'impression en braille. Ça ne m'est jamais arrivé, en vrai, d'avoir des cas aussi lourds. Mais ça va bien finir par se produire, vu l'évolution.




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par ycombe Lun 29 Déc 2014 - 18:38
Elyas a écrit:
kero a écrit:
John a écrit:Il ne faut pas en arriver à dire : "si l'élève ne peut pas bénéficier de l'adaptation dont il a besoin, il sera au fond à ne rien faire".
Entre ne rien faire, et laisser au prof le soin de tout faire, il y a une grande palette de possibilités, notamment si l'on fait recours à des AVS ainsi qu'aux technologies modernes de compensation du handicap.
Il ne faut pas surcharger les enseignants en leur demandant de passer leur temps à régler les problèmes posés par l'organisation, mais tomber dans l'excès inverse en disant qu'on est capable de ne rien faire, ça me semble insultant pour les élèves, et injuste en général. On peut inclure des élèves handicapés sans y passer tout son temps ou sans agir au détriment des autres. Mais je confirme que ça demande de l'organisation en amont, et des choix cohérents au départ : une politique correcte envers les AVS, une communication importante entre les membres de l'équipe, des parents et enseignants compréhensifs, etc.

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Dans les faits, on se trouve face à une situation où l'institution ne prend pas ses responsabilités et, en attendant que les profs, de leur côté, fassent quand même leur part, estime s'en tenir là à bon compte. Là où c'est pervers, c'est qu'à partir du moment où une part raisonnable de professeurs acceptent de se voir charger la mule sous la pression des discours culpabilisant dont on a eu ici une bonne illustration, l'institution a encore plus de bonnes raisons de ne pas s'en inquiéter.

C'est un peu ce qu'un intervenant disait plus haut. "Si le professeur, par ce qu'il fait, pallie avantageusement l'absence d'une AVS, pourquoi en mettre une ?"

Dans ce cas, on fait quoi ?

On donne la hors classe voire l'agrégation sur titre au professeur.
Tu peux toujours rêver. À moins de faire beaucoup de communication dessus, de faire venir ton inspecteur pour qu'il voit comment tu gères ça trop bien, de proposer des formations pour les collègues sur le remplacement des avs par les professeurs…

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par Elyas Lun 29 Déc 2014 - 18:43
Ycombe, je faisais de l'ironie même si je pense qu'un enseignant qui parvient à faire ça mérite ces avancements et plus que largement. Maintenant, l'institution a du mal à reconnaître le mérite de ses enseignants.
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par John Lun 29 Déc 2014 - 18:46
Elyas a écrit:Ycombe, je faisais de l'ironie même si je pense qu'un enseignant qui parvient à faire ça mérite ces avancements et plus que largement.  Maintenant, l'institution a du mal à reconnaître le mérite de ses enseignants.
Oui : elle a dû mal à reconnaître le mérite de ses enseignants, et l'existence de ses propres dysfonctionnements. Sans tomber dans la demande d'auto-flagellation permanente, il y a là un vrai manque d'équilibre.

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par ycombe Lun 29 Déc 2014 - 18:46
Elyas a écrit:Ycombe, je faisais de l'ironie même si je pense qu'un enseignant qui parvient à faire ça mérite ces avancements et plus que largement.  Maintenant, l'institution a du mal à reconnaître le mérite de ses enseignants.
Embarassed

Et c'est rien de le dire.

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par User5899 Lun 29 Déc 2014 - 19:04
Elyas a écrit:
kero a écrit:
John a écrit:Il ne faut pas en arriver à dire : "si l'élève ne peut pas bénéficier de l'adaptation dont il a besoin, il sera au fond à ne rien faire".
Entre ne rien faire, et laisser au prof le soin de tout faire, il y a une grande palette de possibilités, notamment si l'on fait recours à des AVS ainsi qu'aux technologies modernes de compensation du handicap.
Il ne faut pas surcharger les enseignants en leur demandant de passer leur temps à régler les problèmes posés par l'organisation, mais tomber dans l'excès inverse en disant qu'on est capable de ne rien faire, ça me semble insultant pour les élèves, et injuste en général. On peut inclure des élèves handicapés sans y passer tout son temps ou sans agir au détriment des autres. Mais je confirme que ça demande de l'organisation en amont, et des choix cohérents au départ : une politique correcte envers les AVS, une communication importante entre les membres de l'équipe, des parents et enseignants compréhensifs, etc.

En théorie, t'as raison.

Dans les faits, on se trouve face à une situation où l'institution ne prend pas ses responsabilités et, en attendant que les profs, de leur côté, fassent quand même leur part, estime s'en tenir là à bon compte. Là où c'est pervers, c'est qu'à partir du moment où une part raisonnable de professeurs acceptent de se voir charger la mule sous la pression des discours culpabilisant dont on a eu ici une bonne illustration, l'institution a encore plus de bonnes raisons de ne pas s'en inquiéter.

C'est un peu ce qu'un intervenant disait plus haut. "Si le professeur, par ce qu'il fait, pallie avantageusement l'absence d'une AVS, pourquoi en mettre une ?"

Dans ce cas, on fait quoi ?

On donne la hors classe voire l'agrégation sur titre au professeur.
Ca fait une belle jambe à l'agrégé hors classe Rolling Eyes
dandelion
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Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ? - Page 20 Empty Re: Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ?

par dandelion Lun 29 Déc 2014 - 22:22
Il y a les palmes, et, dans votre cas, difficile il est vrai, il conviendra que le recteur vous cède sa prime, par souci d'équité bienveillante.
S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème professeur
belote
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par belote Lun 29 Déc 2014 - 23:04
J’ai commencé à lire les dix premières pages du topic mais n’ai pas eu le courage de parcourir la totalité de ce fil.
Je m’excuse donc par avance si je répète ce qui a déjà été dit. Je voudrais vous faire part de mon expérience. Mon établissement est en quelque sorte pilote pour l’intégration des élèves porteurs de handicap. Nous avons cinq à six élèves dys* dans chaque classe en moyenne. Nous subissons une pression très forte de la hiérarchie pour mettre en place les aménagements lors des cours, des lectures, des évaluations. Grâce à ce que je considère comme une grande arnaque, notre taux de réussite au DNB est passé de 65 % à près de 90%. Le chef d’établissement se frotte les mains car ses statistiques sont bonnes. Le rectorat nous a même félicités pour notre nouvelle politique et notre belle réussite. Les parents sont ravis ; les enseignants épuisés. Mais certains sont quand même contents car, non mais oh, quand même, grâce à nous, les résultats sont excellents. Les élèves dys ont des notes correctes, les fainéants aussi. Les grands perdants de cette illusion : les bons élèves ou les élèves un peu moyens. Ils ne comprennent pas de tels écarts dans la notation. Ils ne comprennent pas pourquoi un élève dys a 8/10 en dictée car il a un texte à trous et eux ont 2/10 dans l’indifférence générale. Ils ne comprennent pas l’iniquité qu’ils perçoivent.
Je n’ai pas de solution à apporter. Evidemment, mon travail consiste à faire progresser tous les élèves, quelque difficulté qu’ils aient mais à quel moment arrêterons-nous de leur faire croire que la société s’adaptera toujours à eux, sans aucun effort ? Jusqu’où devons-nous adapter ? Au risque de paraître élitiste : que faisons-nous pour tous ces élèves qui aimeraient que le cours avance, que le rythme accélère ou, au moins, soit normal ? Plus de questions que de réponses.
kero
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par kero Lun 29 Déc 2014 - 23:10
belote a écrit:J’ai commencé à lire les dix premières pages du topic mais n’ai pas eu le courage de parcourir la totalité de ce fil.
Je m’excuse donc par avance si je répète ce qui a déjà été dit. Je voudrais vous faire part de mon expérience. Mon établissement est en quelque sorte pilote pour l’intégration des élèves porteurs de handicap. Nous avons cinq à six élèves dys* dans chaque classe en moyenne. Nous subissons une pression très forte de la hiérarchie pour mettre en place les aménagements lors des cours, des lectures, des évaluations. Grâce à ce que je considère comme une grande arnaque, notre taux de réussite au DNB est passé de 65 % à près de 90%. Le chef d’établissement se frotte les mains car ses statistiques sont bonnes. Le rectorat nous a même félicités pour notre nouvelle politique et notre belle réussite. Les parents sont ravis ; les enseignants épuisés. Mais certains sont quand même contents car, non mais oh, quand même, grâce à nous, les résultats sont excellents. Les élèves dys ont des notes correctes, les fainéants aussi. Les grands perdants de cette illusion : les bons élèves ou les élèves un peu moyens. Ils ne comprennent pas  de tels écarts dans la notation. Ils ne comprennent pas pourquoi un élève dys a 8/10 en dictée car il a un texte à trous et eux ont 2/10 dans l’indifférence générale. Ils ne comprennent pas l’iniquité qu’ils perçoivent.
Je n’ai pas de solution à apporter. Evidemment, mon travail consiste à faire progresser tous les élèves, quelque difficulté qu’ils aient mais à quel moment arrêterons-nous de leur faire croire que la société s’adaptera toujours à eux, sans aucun effort ? Jusqu’où devons-nous adapter ? Au risque de paraître élitiste : que faisons-nous pour tous ces élèves qui aimeraient que le cours avance, que le rythme accélère ou, au moins, soit normal ? Plus de questions que de réponses.

Non mais tu déconnes ? Eux, on s'en fiche. Pourquoi accorderions-nous du temps aux élèves sans problématique particulière ? Ils n'ont rien fait pour le mériter. Pourquoi même nous inquiéterions-nous de ce que les bons élèves sont obligés de faire du surplace ?

C'est le principe d'équité, voyons professeur
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Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ? - Page 20 Empty Re: Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ?

par John Lun 29 Déc 2014 - 23:13
Pourquoi tomber dans l'excès tout de suite : ça apporte quelque chose pour répondre à la question posée ?
La question de belote est réelle et nuancée, et ta réponse n'y apporte rien du tout pale

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par Balthamos Lun 29 Déc 2014 - 23:28
belote a écrit:J’ai commencé à lire les dix premières pages du topic mais n’ai pas eu le courage de parcourir la totalité de ce fil.
Je m’excuse donc par avance si je répète ce qui a déjà été dit. Je voudrais vous faire part de mon expérience. Mon établissement est en quelque sorte pilote pour l’intégration des élèves porteurs de handicap. Nous avons cinq à six élèves dys* dans chaque classe en moyenne. Nous subissons une pression très forte de la hiérarchie pour mettre en place les aménagements lors des cours, des lectures, des évaluations. Grâce à ce que je considère comme une grande arnaque, notre taux de réussite au DNB est passé de 65 % à près de 90%. Le chef d’établissement se frotte les mains car ses statistiques sont bonnes. Le rectorat nous a même félicités pour notre nouvelle politique et notre belle réussite. Les parents sont ravis ; les enseignants épuisés. Mais certains sont quand même contents car, non mais oh, quand même, grâce à nous, les résultats sont excellents. Les élèves dys ont des notes correctes, les fainéants aussi. Les grands perdants de cette illusion : les bons élèves ou les élèves un peu moyens. Ils ne comprennent pas  de tels écarts dans la notation. Ils ne comprennent pas pourquoi un élève dys a 8/10 en dictée car il a un texte à trous et eux ont 2/10 dans l’indifférence générale. Ils ne comprennent pas l’iniquité qu’ils perçoivent.
Je n’ai pas de solution à apporter. Evidemment, mon travail consiste à faire progresser tous les élèves, quelque difficulté qu’ils aient mais à quel moment arrêterons-nous de leur faire croire que la société s’adaptera toujours à eux, sans aucun effort ? Jusqu’où devons-nous adapter ? Au risque de paraître élitiste : que faisons-nous pour tous ces élèves qui aimeraient que le cours avance, que le rythme accélère ou, au moins, soit normal ? Plus de questions que de réponses.

Merci de ce témoignage que j'ai trouvé intéressant à lire.

Pour apporter ma réponse à ta question, qui n'a pas la prétention d'être la réponse mais qui est plutôt une observation personnel,
le constate que l'enseignement aujourd'hui va de plus en plus vers la différenciation (type différenciation pédagogique). On nous encourage de plus en plus dans cette voie (IPR, PAF, etc.)
Dans une même classe, les élèves n'avanceront plus au même rythme, mais en fonction des besoins (des compétences?, des envies?).

Mais la question reste ouverte sur le travail supplémentaire pour les enseignants (qui n'est qu'un mythe pour les partisans de la différenciation). Personnellement, je ne pense pas qu'il soit un mythe, mais il n'est pas si considérable (s'il ne se rajoute pas à d'autres tâches).
La question de l'intégration des dys/ ulis reste aussi ouverte car cette différenciation est possible si l'objectif est commun (pour reprendre l'exemple déjà cité ici comment faire avec un élève qui ne peut pas rédiger de manière compréhensive?). La différenciation demande aussi une plus grande énergie au professeur dans la classe, pour aller d'une activité à une autre. Donc comment faire pour un élève sans AVS qui réclame une attention particulière?

Bref, une évolution du métier encouragée par l'institution, notamment par les inspecteurs. A nous de voir si nous acceptons cette évolution, si nous voulons l'accompagner ou si nous vous redéfinir notre métier sur d'autres bases. Mais c'est dans nos établissements que nous pourrons répondre plus efficacement à cette question.
kero
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Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ? - Page 20 Empty Re: Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ?

par kero Lun 29 Déc 2014 - 23:30
John a écrit:Pourquoi tomber dans l'excès tout de suite : ça apporte quelque chose pour répondre à la question posée ?
La question de belote est réelle et nuancée, et ta réponse n'y apporte rien du tout pale

Ok, développons. Ma réponse caricature un discours qui est latent mais très présent actuellement et qui explique largement l'interrogation de belote.

Il existe un discours, aujourd'hui, très fort et assumé, consistant à considérer que seul les élèves à problèmes particuliers doivent retenir l'attention. On s'inquiète beaucoup de ce qu'il existe un problème large de décrochage scolaire (problème réel) et cette interrogation est parfaitement parallèle à l'idée que les bons élèves (ou même moyens, dans la situation actuelle, ce qui est déjà pas mal), en tant qu'ils sont bons élèves, n'ont rien à attendre de plus. J'y vois une certaine violence, dans la mesure où: d'une part, on leur refuse la possibilité de mieux exploiter leur potentiel; d'autre part, très matériellement, ils n'ont droit qu'à une attention très limitée de la part de l'institution scolaire. C'est un peu notre bon élève - qu'on connait tous - qui parle peu, qu'on a à peine calculé depuis le début de l'année puisque de toute manière il a de bonnes notes et qu'il ne perturbe pas, et qu'on néglige totalement puisque les perturbateurs prennent 90% de notre énergie.

Forcément, dans un système où on nous demande de ne faire qu'assurer un niveau minimal (de plus en plus minimal: on s'aligne sur les plus faibles, en fait) à un panel le plus large des élèves, ceux dont je viens de parler sont les grands oubliés. La médiocrité fait loi. L'excellence fait peur. Elle est trop élitiste pour qu'elle vaille la peine qu'on s'y intéresse.

Maintenant, John, relis ce que je viens d'écrire dans le post précédent à la lumière de ce que je viens de développer et tu t'apercevra que ce n'est même pas une caricature. C'est juste la simple réalité.

Par contre, je n'ai pas de solution à proposer. Puisque ça impliquerait de revenir sur tous les fondements de la manière dont l'école d'aujourd'hui est conçue par nos instances dirigeantes.
John
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Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ? - Page 20 Empty Re: Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ?

par John Lun 29 Déc 2014 - 23:33
Il existe un discours, aujourd'hui, très fort et assumé, consistant à considérer que seul les élèves à problèmes particuliers doivent retenir l'attention. On s'inquiète beaucoup de ce qu'il existe un problème large de décrochage scolaire (problème réel) et cette interrogation est parfaitement parallèle à l'idée que les bons élèves (ou même moyens, dans la situation actuelle, ce qui est déjà pas mal), en tant qu'ils sont bons élèves, n'ont rien à attendre de plus.
Je partage ton inquiétude sur ce point. Pour avoir entendu le discours "les bons élèves s'en sortiront de toute façon bien tout seuls", je regrette qu'il existe, tout comme je regrette l'existence du discours inverse, qui a été lui aussi présent : "s'il est nul, c'est de sa faute, il n'a qu'à se débrouiller". Après, amener chacun à progresser au maximum de ses potentialités, ça reste une tâche difficile : j'espère que ça reste l'ambition de l'institution, si tant est que ça l'ait jamais été. Chacun jugera.

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Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ? - Page 20 Empty Re: Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ?

par ycombe Lun 29 Déc 2014 - 23:41
belote a écrit:J’ai commencé à lire les dix premières pages du topic mais n’ai pas eu le courage de parcourir la totalité de ce fil.
Je m’excuse donc par avance si je répète ce qui a déjà été dit.
Ne t'excuse pas. On passe son temps à se répéter même quand on a lu le fil  Razz


Je voudrais vous faire part de mon expérience. Mon établissement est en quelque sorte pilote pour l’intégration des élèves porteurs de handicap. Nous avons cinq à six élèves dys* dans chaque classe en moyenne. Nous subissons une pression très forte de la hiérarchie pour mettre en place les aménagements lors des cours, des lectures, des évaluations. Grâce à ce que je considère comme une grande arnaque, notre taux de réussite au DNB est passé de 65 % à près de 90%. Le chef d’établissement se frotte les mains car ses statistiques sont bonnes. Le rectorat nous a même félicités pour notre nouvelle politique et notre belle réussite. Les parents sont ravis ; les enseignants épuisés.
Voilà une expérience intéressante. Non pas dans ces résultats, mais dans ce qu'elle révèle du système: pression sur les enseignants pour les aménagements, épuisement de ceux-ci. C'est ce qui nous attends tous, si nous ne refusons pas tout aménagement qui conduit à du travail supplémentaire.


Mais certains sont quand même contents car, non mais oh, quand même, grâce à nous, les résultats sont excellents.
Comme l'a fait remarquer Cripure beaucoup plus haut dans le fil, les enseignants qui acceptent (pour une raison X ou Y, peu importe), mettent la pression sur leurs collègues pour qu'ils fassent de même. Ils peuvent  vivre mal de s'entendre dire qu'ils ne devraient pas accepter, mais pourtant il faut le leur dire.


Les élèves dys ont des notes correctes, les fainéants aussi. Les grands perdants de cette illusion : les bons élèves ou les élèves un peu moyens. Ils ne comprennent pas  de tels écarts dans la notation. Ils ne comprennent pas pourquoi un élève dys a 8/10 en dictée car il a un texte à trous et eux ont 2/10 dans l’indifférence générale. Ils ne comprennent pas l’iniquité qu’ils perçoivent.
On peut les comprendre. C'est le problème de la discrimination positive en général, ceux qui n'en bénéficient pas et se retrouvent, malgré des mérites équivalents, derrière, ont le droit d'être amers.
Quelqu'un plus haut a raconté qu'un CDE exigeait que l'existence d'aménagements soit portée sur les bulletins. Pour éviter les contestations sur l'orientation.
La seule solution que je vois consiste tout simplement à refuser de noter les élèves qui ont un tel aménagement en évaluation.


Je n’ai pas de solution à apporter. Evidemment, mon travail consiste à faire progresser tous les élèves, quelque difficulté qu’ils aient mais à quel moment arrêterons-nous de leur faire croire que la société s’adaptera toujours à eux, sans aucun effort ? Jusqu’où devons-nous adapter ? Au risque de paraître élitiste : que faisons-nous pour tous ces élèves qui aimeraient que le cours avance, que le rythme accélère ou, au moins, soit normal ? Plus de questions que de réponses.
Refuser de laisser tomber les autres élèves est essentiel. Mais effectivement, cela pose un problème, à cause de l'orientation et du brevet. Les élèves à aménagements ont leur notes boostées pour le brevet? Est-ce que c'est quantifiable?


Dernière édition par ycombe le Mar 30 Déc 2014 - 22:57, édité 1 fois

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par nicolin Lun 29 Déc 2014 - 23:46
kero a écrit:J'y vois une certaine violence, dans la mesure où: d'une part, on leur refuse la possibilité de mieux exploiter leur potentiel; d'autre part, très matériellement, ils n'ont droit qu'à une attention très limitée de la part de l'institution scolaire.

Je trouve que représenter les choses de cette façon est une façon rapide de totalement inverser le problème. D'ailleurs, si on ne savait de qui tu parles, on pourrait croire qu'il s'agit des enfants handicapés non ?

La problématique du potentiel non exploité existe pour tous les élèves et n'est pas plus scandaleuse pour les bons élèves que pour les autres. Que dire des élèves à haut potentiel, dans ce cas. Quoi qu'il en soit, dire des bons élèves que l'on prête moins attention à leur potentiel qu'à celui des dys- ou autres élèves déficitaires semble vraiment abusif.

Mais, aussi : un "bon" élève a lui aussi des besoins particuliers, les "bons" élèves ne sont pas plus identiques que les élèves "dys-" ou les élèves en difficulté en général.

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par ycombe Mar 30 Déc 2014 - 0:06
balthamos a écrit:
Mais la question reste ouverte sur le travail supplémentaire pour les enseignants (qui n'est qu'un mythe pour les partisans de la différenciation). Personnellement, je ne pense pas qu'il soit un mythe, mais il n'est pas si considérable (s'il ne se rajoute pas à d'autres tâches).

Tu reprendras aussi  tous tes documents avec la police spéciale dyslexique, interligne double. Tu devras en passant reprendre tes mises en page, puisque les dimensions des caractères ne correspondent pas à ce que tu utilisais avant.

Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ? - Page 20 Opendyslexicglyphs

Ce n'est pas considérable, en effet.

Mais parfois, les PAI te demandent un peu plus.
Il faut aussi que tu donnes tes cours sur clé USB. Dans la même police.  Avec tous les documents que tu étudies. Que tu dois scanner s'ils sont dans le livre.

Voire beaucoup plus.

Et tu penseras à joindre un enregistrement MP3 décrivant le document, il y a pas mal de dys qui ne les visualisent pas bien tout seul. J'oubliais, les dyspraxiques se mélangent un peu tout, ils vont avoir du mal à écouter la description en regardant le document. Il faudrait que tu fasses une présentation avec le document et l'audio. Aux deux formats ODP et PPT, il faut être sûr que tous les dys arrivent à le lire. Ou alors, en créant une vidéo qui contient tout ça, si tu préfères.

Et j'arrête avant les documents en braille.

Edit: J'oubliais: quand tu fais étudier un document écrit, il te faut le retaper pour qu'il soit écrit dans la bonne police et la bonne interligne.


Dernière édition par ycombe le Mar 30 Déc 2014 - 0:26, édité 1 fois

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par Balthamos Mar 30 Déc 2014 - 0:11
ycombe a écrit:
balthamos a écrit:
Mais la question reste ouverte sur le travail supplémentaire pour les enseignants (qui n'est qu'un mythe pour les partisans de la différenciation). Personnellement, je ne pense pas qu'il soit un mythe, mais il n'est pas si considérable (s'il ne se rajoute pas à d'autres tâches).

Tu reprendras aussi  tous tes documents avec la police spéciale dyslexique, interligne double. Tu devras en passant reprendre tes mises en page, puisque les dimensions des caractères ne correspondent pas à ce que tu utilisais avant.

Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ? - Page 20 Opendyslexicglyphs

Ce n'est pas considérable, en effet.

Mais parfois, les PAI te demandent un peu plus.
Il faut aussi que tu donnes tes cours sur clé USB. Dans la même police.  Avec tous les documents que tu étudies. Que tu dois scanner s'ils sont dans le livre.

Voire beaucoup plus.

Et tu penseras à joindre un enregistrement MP3 décrivant le document, il y a pas mal de dys qui ne les visualisent pas bien tout seul. J'oubliais, les dyspraxiques se mélangent un peu tout, ils vont avoir du mal à écouter la description en regardant le document. Il faudrait que tu fasse une présentation avec le document et l'audio. Aux deux formats ODP et PPT, il faut être sûr que tous les dys arrivent à le lire. Ou alors, en créant une vidéo qui contient tout ça, si tu préfères.

Et j'arrête avant les documents en braille.

Je crois qu'il y a confusion sur mes propos.
Je parlais de la différenciation pédagogique, encouragée par l'institution pour faire face à l'hétérogénéité des classes.
Il est bien entendu pour moi évident que l'adaptation demandée pour un ulis ou certains PAI va outre la simple différenciation qui ne demande q'un peu de temps de prépa en plus.
Je n'ai jamais dit le contraire ici.

Pour moi ce n'est pas de la différenciation qu'on nous demande pour ces élèves, comme les cas exposés plus haut puisque les objectifs ou les compétences diffèrent.



balthamos a écrit:
belote a écrit: que faisons-nous pour tous ces élèves qui aimeraient que le cours avance, que le rythme accélère ou, au moins, soit normal ? Plus de questions que de réponses.


Pour apporter ma réponse à ta question, qui n'a pas la prétention d'être la réponse mais qui est plutôt une observation personnel,
le constate que l'enseignement aujourd'hui va de plus en plus vers la différenciation (type différenciation pédagogique). On nous encourage de plus en plus dans cette voie (IPR, PAF, etc.)
Dans une même classe, les élèves n'avanceront plus au même rythme, mais en fonction des besoins (des compétences?, des envies?).

Mais la question reste ouverte sur le travail supplémentaire pour les enseignants (qui n'est qu'un mythe pour les partisans de la différenciation). Personnellement, je ne pense pas qu'il soit un mythe, mais il n'est pas si considérable (s'il ne se rajoute pas à d'autres tâches).
La question de l'intégration des dys/ ulis reste aussi ouverte car cette différenciation est possible si l'objectif est commun (pour reprendre l'exemple déjà cité ici comment faire avec un élève qui ne peut pas rédiger de manière compréhensive?). La différenciation demande aussi une plus grande énergie au professeur dans la classe, pour aller d'une activité à une autre. Donc comment faire pour un élève sans AVS qui réclame une attention particulière?

Bref, une évolution du métier encouragée par l'institution, notamment par les inspecteurs. A nous de voir si nous acceptons cette évolution, si nous voulons l'accompagner ou si nous vous redéfinir notre métier sur d'autres bases. Mais c'est dans nos établissements que nous pourrons répondre plus efficacement à cette question.
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