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ycombe
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par ycombe Jeu 14 Mai 2015, 18:10
ameneul a écrit:C'est vrai mes sources parlent toutes de Nicholas Negroponte. Vous avez des sources disant que ça ne marche pas ?

Je ne suis pas du tout spécialiste du sujet, mais il me paraît évident que certains emplois du numérique peuvent permettre l'apprentissage.
Le bouquin de Tricot n'est pas mal.
https://www.neoprofs.org/t82943-8239apprendre-avec-le-numerique8239-entrevue-avec-andre-tricot-dans-le-cafe-pedagogique
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par Igniatius Jeu 14 Mai 2015, 18:14
senzu a écrit:Y'a deux ou trois tentatives dans le fil de faire de l' ad personam ou de l' ad hominem... Pas au sens de l'insulte, mais au sens où l'on cherche à réduire la discussion en passant par ma personne : si j'ai des enfants, si j'ai enseigné,... Il serait mieux de ne pas mettre trop ma personne dans l'argumentaire... d'autant que je ne suis pas seul au monde à prôner la déscolarisation de la société, loin de là. Je pense même que le mouvement de déscolarisation qu'on appelle de nos vœux est entamé. Les gens se déscolarisent beaucoup plus que dans les décennies précédentes. Internet joue, semble-t-il, un certain rôle (étant donné que tout le reste est fermé). Les gens découvrent une diversité grâce à Internet, mais il va bien falloir sortir d'internet et retrouver un fonctionnement équivalent à celui d'Internet mais dans la vraie vie (horizontal, contributif). Je suis certain que le métier de professeur de l'Éducation Nationale est condamné à plus ou moins moyen terme, tout comme la fonction d'Élu de la République. Les gens prennent conscience petit à petit de toute la supercherie du régime dans lequel on vit. Mais comment accélérer le processus ? Comment ouvrir des espaces pour parler de tous les sujets polémiques (au lieu (ou avant) de les aborder sur Internet) ?

Disons que tu ne peux pas longtemps défendre des théories qui engagent une vision de la société, voire de l'Homme, sans exposer tes propres expériences.
Beaucoup des livres que tu cites ne relèvent pas d'expériences concrètes ni reproductibles (Sei a cité Thoreau mais c'est le cas de bien d'autres) et jettent d'entrée un voile de doutes sur ces visions de la société.
Par suite, ta vision des enseignants étant assez blessante (des rouages du système, ne visant, sans discernement, qu'à le reproduire ou ton étonnement que, sur ce fil, certains enseignants puissent discuter et comprendre ton point de vue) il me semble naturel de savoir d'où tu viens.
C'est un peu comme un sociologue ou un théoricien des sciences de l'éducation qui donne beaucoup de conseils mais ne se confronte guère au réel.

Pour prendre un seul exemple, ton exposé général de ce que devrait être l'école me semble faire montre d'une forte méconnaissance de ce qu'est un jeune, statistiquement, dans notre société.

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par senzu Jeu 14 Mai 2015, 18:39
Je me sens personnellement porté vers l'enseignement dans le sens où je suis porté à intervenir publiquement pour parler, pour cheminer avec les gens, éventuellement les orienter, et apporter mes vues, conseils et savoirs (je dis bien, je suis porté, car je suis porté aussi à faire pousser des fruits et des légumes - je trouve qu'un homme est équilibré quand il est "paysan philosophe"). Je suis allé trois mois à l'IUFM, mais je suis parti en courant devant autant de bêtise. Je suis porté vers l'enseignement mais je veux que ça se fasse avec le libre consentement de chacun, la situation d'enseignement doit émerger toute en liberté de toutes les parties, et je refuse de servir l'État et les programmes de propagande. Je souhaite aussi, à la manière de la rotation des charges en vraie démocratie, une rotation forte de enseignant/enseigné (quand on est prof de l'E.N., se met en place une sorte de position figée des rôles). J'enseigne donc à ma manière comme je peux depuis des années. J'ai surtout œuvré dans le domaine du théâtre, pour amener tout type de groupe à cette pratique et à jouer ensemble, et j'ai développé mille techniques pour faire ce métier d' "animateur théâtre" (vous pouvez estimer que le terme d'animateur a une connotation plus faible et plus amateur que celle de "professeur", je pense que le mot est plus noble et plus vertueux (et non dominateur) : l'animateur, étymologiquement, est celui qui donne le souffle, l'âme). Je suis intervenu quelques années à l'Université auprès des futurs professeurs pour déficients sensoriels pour utiliser le théâtre dans une approche dite de "communication non verbale". Dans chacune des mes approches, la réussite est toujours collective (pas d'évaluation donc). Anecdote intéressante : avec mes conventions avec l'Université, j'étais en droit de demander un numéro d'organisme de formation, il m'a été refusé au motif que je ne sanctionnais pas (au sens de la note) les participants (élèves). Dans le monde triste du ministère de l'éducation, si y'a pas "sanction", y'a pas éducation, quel drame. Ce n'est pas ma discipline qui permet de chercher une réussite collective, je pense que l'on ne devrait animer uniquement des temps basés sur une réussite collective (si collectif il y a), ou bien en rapport one to one ; mais ce truc de masse, qui est un collectif, où les individus sont en compétition, je trouve ça délétère pour tout le monde. Depuis quelques années, j'interviens parfois sous forme de conférences, théâtralisées ou non, et aussi avec différents types d'ateliers d'éducation populaire que j'anime, mais c'est très difficile de faire ça souvent, à cause de l'oligarchie qui tient tout et vu le degré de subversion de l'ordre établi dans lequel on évolue. Donc, on le fait souvent malheureusement entre gens convaincus, entre "militants", en privé, quel dommage. Je pense vraiment que les agents de l'E.N. "vole" l'éducation et organisent la rareté du savoir. Si tout le monde pouvait intervenir à loisir, on aurait une telle abondance. On aurait parfois des choses folles ou autres, mais ce serait comme avec le tirage au sort en politique, on aurait quelque-chose de représentatif in fine qui s'équilibrerait. Et surtout, les choses folles, fausses ou extrêmes, seraient enfin dans l'espace public et on pourrait enfin justement Répondre, apporter la contradiction. La société actuelle est très incestueuse : les gens sont entre eux, entre gens d'accords alors que y'a une telle diversité, un tel foisonnement horizontal qui pourrait jaillir comme en permaculture. On le voit d'ailleurs maintenant avec Internet - (même si y'avait pas besoin d'Internet pour découvrir ça, disons, que, c'est juste encore plus flagrant maintenant) - qu'il y a énormément de gens intéressants sur Terre et que c'est dommage de limiter ce qui pourrait être illimité.

Culture Éducation, Politique, Agriculture, tout ça souffre des mêmes problèmes : on stérilise tout par peur de l'égalité et de la diversité fondamentales.

N.B. : pour les scientifiques et les matheux, "au départ", j'ai une maîtrise de chimie ---> donc c'est bon, avec ça, je peux critiquer l'enseignement des maths et des sciences et dire que c'est au service des industriels ? Wink


Dernière édition par senzu le Jeu 14 Mai 2015, 18:48, édité 5 fois
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par the educator Jeu 14 Mai 2015, 18:42
>Luigi
En total hors sujet, Negroponte n'est pas du tout un vendeur de tablette: d'abord il est l'auteur de l'homme numérique, qui fête ses 20 ans, et qui est pour le moins visionnaire, et ensuite One Laptop Per Child (OLPC) est une association à but non lucratif (lancée par des universitaires) qui a justement développé une plateforme materielle pas chere, facile d'entretien, capable de s'adapter aux capacités energetiques locales, justement pour permettre une diffusion démocratique de cet outil. Le côté logiciel est 100% libre, ouvert, et le contenu est développé de manière communautaire. Tout l'inverse de la France qui va acheter des tablettes chez apple. Bref, Negroponte, c'est pas Steve Jobs, comme ton commentaire pouvait le suggérer. 
Bon, ça ne confirme en rien les résultats en terme d'apprentissage de la lecture, mais c'était juste pour rectifier.
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par Volubilys Jeu 14 Mai 2015, 18:45
Sur le site de Senzu, il ne fait pas qu'insulter les enseignants, il encourage aussi  les gens à agresser physiquement les enseignants (et les élus) en leur jetant des pétards à la figure, il insulte les mères de famille...
Aucune réponse pratique, rien, que des lamentations haineuses. Ce monsieur parle bien, écrit bien, il a bien tiré les bénéfices d'une école sur laquelle il crache.

Il ne répondra a aucune de vos questions car il n'a pas de réponses.

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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
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par senzu Jeu 14 Mai 2015, 18:52
N.B : Pour "les pétards" dont parle Volubylis, c'était un billet de la catégorie Humour, et il s'agit de "Petsec" totalement inoffensifs et à peine plus bruyants qu'un pet... Pour les mères de famille (toujours Volubylis), elle fait sans doute référence au billet "Maman de série" (ici : http://www.descolarisation.org/index.php/bibliotheque/domination-etat-adulte-enfant-autorite/137-maman-capitaliste), il s'agit effectivement d'un coup de gueule contre cette masse de Maman-mouton-clone qui se conforment à l'ordre établi et qui agissent toutes pareilles.
liliepingouin
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par liliepingouin Jeu 14 Mai 2015, 19:01
Vos interventions me laissent perplexe: des propos et des réflexions qui m'intéressent (la distinction entre scholè et technè notamment), mais d'autres qui me semblent totalement excessifs... Je m'y perds. Mais il y a une chose que j'ai du mal à comprendre: vous me semblez prôner une société utopique où des hommes libres coopèreraient pour s'assurer une vie bonne, partageraient le savoir avec bienveillance, respect, etc. Sauf que, de votre côté, vous venez insulter les gens à qui vous parlez:

senzu a écrit: Je pense vraiment que les agents de l'E.N. "vole" l'éducation et organisent la rareté du savoir.
(en tant qu'"agent de l'éducation nationale", je me sens profondément insultée par vos propos et j'aurais appréciée un peu plus de respect)

Vous dites rêver d'un espace public pour rencontrer les gens: mais à aucun moment vous ne m'avez semblé vous intéresser à nous. Quelle réalité vivons-nous? Comment se passe notre quotidien? Quelles sont nos idées, nos désirs, nos souhaits, nos envies, nos peurs? nos joies, nos souffrances? Non, nulle question, vous venez juste souhaiter notre disparition (notre anéantissement?)
Vous semblez même nous considérer comme des machines, des "agents", des exécutants, alors que nous sommes aussi des êtres humains, différents les uns des autres, avec des rêves et des angoisses... Nous avons aussi un cerveau et des idées, nous aimons aussi parler aux arbres et je crois que nous méritons mieux que l'invective, sinon en tant qu'enseignants, du moins en tant que personnes. Venez-vous ici pour échanger, ou pour prêcher? Pour rencontrer, ou pour recruter?

Je vous remercie néanmoins d'avoir pris le temps de répondre à ma question et accepté d'exposer votre parcours.

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par senzu Jeu 14 Mai 2015, 19:05
BrindIf a écrit: - si l'école telle qu'elle existe aujourd'hui favorise le capitalisme tel qu'il existe aujourd'hui, comment se fait-il qu'actuellement, il faille lutter pour la maintenir ? Comment se fait-il que les décideurs issus du système actuel cherchent à diminuer l'autorité des professeurs, à diminuer la quantité des choses qui sont transmises de façon systématique à tous les élèves ainsi qu'à augmenter leur choix dans ce qu'ils décident ou non d'approfondir et d'apprendre ?

Car l'éducation est un marché juteux (je sais plus le chiffre de ce manque à gagner gigantesque pour les Possédants), donc oui, l'Éducation Nationale est sans doute en train d'être démantelée pour que ce qu'on appelle l'éducation soit dans les mains du privé. Si je souhaite la destruction de l'E.N., je ne souhaite pas non plus les œuvres du "privé". Mais je refuse que cette dichotomie serve à légitimer l'E.N. On s'en sort jamais avec cette vision du moins pire, comme le FN, qui sert à rabattre tout le monde sur l'UMP/PS depuis des années.

Raison de plus pour militer pour une école vraiment publique, vraiment laïque, vraiment démocratique, = séparée de l'État. La vie c'est pas soit l'État, soit les marchés ! Je ne suis ni pour l'État, ni pour les marchés. "La vie" (je sais pas quel autre mot mettre là tout de suite), c'est le projet d'autonomie individuelle et collective démarré, à priori, dans l'antiquité Grecque.
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par Luigi_B Jeu 14 Mai 2015, 19:15
the educator a écrit:>Luigi
En total hors sujet, Negroponte n'est pas du tout un vendeur de tablette: d'abord il est l'auteur de l'homme numérique, qui fête ses 20 ans, et qui est pour le moins visionnaire, et ensuite One Laptop Per Child (OLPC) est une association à but non lucratif (lancée par des universitaires) qui a justement développé une plateforme materielle pas chere, facile d'entretien, capable de s'adapter aux capacités energetiques locales, justement pour permettre une diffusion démocratique de cet outil. Le côté logiciel est 100% libre, ouvert, et le contenu est développé de manière communautaire. Tout l'inverse de la France qui va acheter des tablettes chez apple. Bref, Negroponte, c'est pas Steve Jobs, comme ton commentaire pouvait le suggérer. 
Bon, ça ne confirme en rien les résultats en terme d'apprentissage de la lecture, mais c'était juste pour rectifier.

http://one.laptop.org/about/people/negroponte

In the private sector, Nicholas Negroponte serves on the board of directors for Motorola, Inc. and as general partner in a venture capital firm specializing in digital technologies for information and entertainment. He has provided start-up funds for more than 40 companies, including Wired magazine.

Accessoirement, c'est aussi lui qui disait qu'on apprendrait à parler anglais en avalant une pilule. Bref...

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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
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par liliepingouin Jeu 14 Mai 2015, 19:20
senzu a écrit:
Raison de plus pour militer pour une école vraiment publique, vraiment laïque, vraiment démocratique, = séparée de l'État. La vie c'est pas soit l'État, soit les marchés ! Je ne suis ni pour l'État, ni pour les marchés. "La vie" (je sais pas quel autre mot mettre là tout de suite), c'est le projet d'autonomie individuelle et collective démarré, à priori, dans l'antiquité Grecque.

Et si vous nous disiez à quoi elle ressemble, cette école pour laquelle vous militez? J'ai bien compris que vous vomissiez le système actuel et les pauvres hères qui le font fonctionner, alors, pour vous faire pardonner vos injures, si vous nous faisiez rêver en nous décrivant votre Thélème?


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par Volubilys Jeu 14 Mai 2015, 19:20
Un pétard, quel qu'il soit, est un engin explosif qui peut causer une blessure, ne serait-ce que psychologique, mais c'est vrai ça, je suis une méchante perverse qui déteste les enfants (selon votre site), je mérite de me faire agresser dans la rue ou même carrément dans mon école...

Et ces pauvres mamans ont surtout le tort de ne pas agir selon vos idées, si elles agissaient toutes selon vos imprécations, alors ce serait des déesses.


Dernière édition par Volubilys le Jeu 14 Mai 2015, 19:23, édité 2 fois

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par senzu Jeu 14 Mai 2015, 19:21
Quand je dis
Senzu a écrit:Je pense vraiment que les agents de l'E.N. "volent" l'éducation et organisent la rareté du savoir.
, ce n'est pas une insulte, je veux juste dire l'injustice radicale qui existe à travers ce statut de professeur de l'Éducation Nationale, qui vous autorise à intervenir auprès de la jeunesse de ce pays ou auprès de la majorité des gens dits "en formation" au détriment de tous les autres citoyens qui ont pourtant des milliards de choses à apporter aussi aux autres.

Il faudrait quand même que vous preniez conscience que vos interventions sont protégées par la Police, que vos bâtiments sont hermétiques et sanctuarisés. La forme matérielle des choses, la façon dont tout ceci est protégé par l'État, donc in fine par l'armée, en dit long sur les buts propagandistes.

Vous pouvez me crier que non de non, c'est un métier, que ça ne s'improvise pas etc. Que vous avez été formés pour cela, je n'y crois pas une seule seconde. L'expérience, oui, est un fait. Mais pour avoir une expérience, il faut bien commencer un jour. Si quelqu'un m'annonce démarrer l'animation d'un atelier théâtre ce soir alors qu'il n'a jamais fait ça, je ne vais pas lui faire barrière en lui disant que c'est un métier, qu'il ne peut pas s'improviser comme ça "animateur théâtre". Il y a une position de supériorité de principe du professeur de l'Éducation Nationale à laquelle je ne crois pas du tout.

Concernant la rareté du savoir. C'est que les profs sont là avec leur matière officielle, leur programme très très étroit. Tout ça est très étriqué en fait. La vie, le monde, les savoirs, les pratiques, les vues, les gens, sont infiniment plus diversifiés que ça.


Dernière édition par senzu le Jeu 14 Mai 2015, 19:50, édité 1 fois
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par senzu Jeu 14 Mai 2015, 19:32
Volubylis, tu ne connais pas les Petsec on dirait. Un pétard, c'est vraiment atroce et méchant, je te l'accorde. Un Petsec fait juste un prout je te dis.

Sinon, oui, je pense que les professeurs de l'Éducation Nationale doivent être défiés et contrecarrés comme les Élus de la République ou autres "hommes de pouvoir". Tous doivent recevoir de la part du peuple et des pauvres (du démos quoi), une forme de Némésis causée par le pouvoir dont il abuse, injustement. Je vous invite à lire "Propos sur les pouvoirs" d'Alain pour vraiment comprendre de quelle pathologie il s'agit. Je vous invite à lire aussi dans ma "Géométrie Scolaire", la "partie II : les profs sont "méchants" (en théorie)" (http://www.descolarisation.org/index.php/partie-ii-les-profs-sont-mechants-en-theorie) pour comprendre en quoi la position de pouvoir des profs pose un énorme problème. Les professeurs sont en situation pour faire mal, donc, la plupart font mal, c'est clair. Mais je ne les essentialise pas, ils font mal dans cette occurrence uniquement ; quand ils ne seront plus prof, ils cesseront de faire mal de cette manière. C'est pareil pour les élus. Un élu qui redevient Citoyen perd instantanément ses mauvais penchants liés au pouvoir sur autrui.

Extrait ci-dessous de "Géométrie Scolaire", la "partie II : les profs sont "méchants" (en théorie)" http://www.descolarisation.org/index.php/partie-ii-les-profs-sont-mechants-en-theorie

« La baguette faisait mal aux doigts certes, mais qu'est-ce qui faisait beaucoup plus mal encore et qui fait toujours aussi mal aujourd'hui ? : La situation. Ce rapport (inhumain). Cette ambiance. Cette domination. Cette compétition. Cette peur de l'adulte, cette peur de déplaire et d'être jugé par la négative, et ça, voyez-vous de Jules Ferry à aujourd'hui, rien n'a changé d'un iota. Les fondements de la méchanceté (et donc in fine les fondements de l'obéissance et de l'aliénation) n'ont jamais été retirés. La méchanceté ne s'exprime par exactement pareil qu'au début du XXème siècle, mais son essence, sa puissance, son effectivité, son efficience, ses causes, sont toujours là, intacts.

Les profs font mal et font le mal en permanence, car ils poursuivent tranquillement la seule chose qui nous fait du mal à tous depuis notre naissance : la mise sous dépendance et le chantage à l'amour. Cette chose nous fait mal à la fois sur le moment comme une brûlure vive et dans le long terme, car c'est la cause première de notre propre aliénation puisque nous allons diriger toute notre vie par rapport à ça, au lieu de nous développer dans l'autonomie. Les profs prennent le relai des parents sur ce point (ou disons, oeuvrent de concert) et nous préparent ensuite pour être définitivement mûrs pour les prochains hommes de pouvoir qui vont venir : Patrons, Directeurs, Élus et compagnie. Les parents, puis les profs, préparent le terrain nécessaire pour qu'on vive la vie comme eux l'ont vécue, c'est-à-dire comme « un troc permanent de la gloire ou du mépris où chacun reçoit une supériorité en échange de l'infériorité qu'il confesse » (Jacques Rancière). A chaque nouvelle génération, on espère autre chose mais les profs sont là pour empêcher tous les nouveaux mondes possibles : « La tâche du pédagogue : fonctionnaire timide, il inculque à ses élèves le respect et la docilité qui les pousseront toujours à faire "comme les autres". Et, ainsi, il rend encore plus incertain l'avenir meilleur vers lequel s'élancent les cœurs nouveaux. » (Henri Roorda)

Nous sommes tous pareillement faibles sur ce point : nous marchons toujours dans les chantages à l'amour, car nous recherchons tous l'amour de l'autre et le plaisir qui est associé. Le gentil, celui qui nous aime vraiment, sera celui qui nous aime en continu et oeuvre pour notre autonomie. Le méchant sera celui qui crée notre dépendance et un chantage à l'amour : un amour qui varie sans cesse, surtout en fonction de notre comportement ; un amour qui disparaît si nous nous émancipons complètement. Le méchant est notamment celui qui nous donne de l'amour quand nous nous soumettons, quand nous obéissons, quand nous correspondons à ce qu'il attend. Très tôt nous nous faisons berner là-dessus puisque le méchant in fine, après que nous ayons obéi, nous donne effectivement de l'amour, il devient gentil, il devient source de plaisirs et nous voilà complètement pommé. Le méchant veut notre soumission uniquement et il est donc contre notre développement, contre notre liberté. Il est contre le fait de nous rencontrer et de trouver un rapport mutuel, puisque la rencontre suppose l'égalité et ce n'est pas ce qu'il cherche. Louise Michel disait que le pouvoir est maudit ; je dirais que de la même façon  : le Professorat est maudit. (...)

Sont méchants, ceux qui se mettent (consciemment ou inconsciemment) en position pour convoquer en permanence cette angoisse originelle dont parle G. Mendel, ce chantage à l'amour, qui provoquera notre soumission et donc in fine notre aliénation. Ils sont méchants car ils nous font mal. C'est évidemment sur ce schéma que va se brancher le principe carottes et bâtons, récompenses et punitions. Nous sommes tous prêts à nous faire avoir par ce système, car s'il y a des bâtons, il y a aussi des carottes et nous perdons totalement de vue, le véritable amour, la véritable amitié, ce courant continu, ce pain de vie partagé, la philia, l'agapè, cette relation par consentement mutuel et réciproque. Nous nous mettons tous à fonctionner comme des chiens de compétition dressés pour rapporter des proies à notre maître. Les profs, TOUS LES PROFS, sont dans une position, dans une situation, dans une occurrence où ils sont amenés à abuser et à être méchants. Ils sont pile là où il faut être pour jouer avec notre angoisse originelle de perte de l'amour, pour nous donner un amour sur courant variable, fonction de notre soumission et de notre obéissance... Pas de rapports humains (voir la Partie I de cette géométrie scolaire), nous donnons seulement de bonnes ou de mauvaises réponses, comme dans l'expérience de Milgram, et le prof a les mains en permanence sur "le stimulateur de chocs".

Un professeur qui met des notes n'est rien d'autre qu'un pervers qui se venge. Comme un violeur qui viole parce qu'il a été violé. Le professeur a une infinité de points communs avec les élus, les patrons, les marchands en position dominante, les "programmateurs", et toutes ces personnes ("décideurs") qui se mettent stratégiquement en position d'avoir le droit d'élever ou de rabaisser arbitrairement autrui, de permettre ou d'interdire, d'ouvrir ou de fermer, de donner la vie ou la mort. Arbitrairement mais pas sans raison : ces individus élèvent et rabaissent les autres évidemment en fonction de ce qui leur permettra de s'élever du même coup. C’est bien la catégorie des méchants, au diable l'antimanichéisme primaire ! Il faut in fine leur pardonner puisque ce comportement, est évidemment le signe d'un manque radical d'amour et d'un besoin de consolation abyssal. Il ne s'agit pas non plus d'essentialiser quiconque, de condamner quiconque. Tout prof ou tout Élu qui démissionnera cessera immédiatement les méfaits qui correspondent à la situation du professorat ou à celle d'avoir le pouvoir en régime oligarchique.

Les méchants sont ceux qui mettent l'autre dans une relation de dépendance, de manque, pour se sentir exister, pour contempler la soif, la faim, le manque dont ils sont les auteurs, que leur existence crée. C'est leur manière à eux de vivre l'amour (mais c'est totalement l'inverse de l'amour, puisqu'il s'agit uniquement d'égoïsme, c’est l’amour d’eux-mêmes qui est devenu insatiable).

Si le monde va parfois si mal, c'est qu'il est gouverné par ces méchants, ça, on s’en doutait. C'est exactement pour cela d'ailleurs qu'on arrive régulièrement à l'idée fondamentale depuis 2500 ans de philosophie politique qu’ : « il ne faut jamais donner le pouvoir à ceux qui le veulent » (De Platon à Jacques Rancière, en passant par Montesquieu, Tolstoï, Alain et Castoriadis). Car ceux qui veulent le pouvoir sont justement les êtres tout prêts à vivre du manque qu'ils vont créer dans autrui, des êtres tout prêts à jouir de celui qui va les supplier. (Puisque c’est précisément cela qui est recherché par eux, selon une mécanique décrite par Simone Weil : « Faire du mal à autrui, c'est en recevoir quelque chose. Quoi ? Qu'a-t-on gagné ? (et qu'il faudra repayer) quand on a fait du mal ? On s'est accru. On est étendu. On a comblé un vide en soi en le créant chez autrui. » )

Les méchants organisent leur existence pour trouver un poste, une fonction, qui leur permettra d'être continuellement dépositaire de quelque-chose qui va créer le besoin, le manque dans autrui. Et ensuite, ils gèrent un compte-goutte. L'autre vient chercher ses gouttes, alors qu'il voudrait un océan, alors parfois il craque, il enrage, mais c'est peine perdue, puisque le méchant se repaît de cette rage, ça lui fournit une preuve magistrale de son importance et de son existence supérieure (en prime, le méchant utilise toujours cette rage pour faire passer l'autre pour le méchant). Oui, ce sont donc les méchants c’est-à-dire les hommes de pouvoir et ça s'exprime dans tous les domaines de la vie. Il suffit juste de créer la dépendance et de l'entretenir par le chantage à l'amour, via un arsenal d'outils divers et variés (matériels et psychologiques). Les gentils ne font pas ça. Là aussi, il ne s’agit pas d’essentialiser quiconque avec la catégorie des gentils, mais cette catégorie reste bien utile pour disséquer les rapports humains. C'est dans l'égalité, dans le partage juste et équilibré qu'ils tirent leur satisfaction. Si parfois, ils créent un rapport de dépendance, un manque, c'est momentané, c'est malencontreusement, c'est juste une erreur d'ajustement, un passage difficile. Les gentils cherchent les rapports d'égal à égal, et les entretiennent même si c'est un équilibre ardu à conserver dans la durée, ils n'ont pas BESOIN de créer le manque et de tirer sur la corde pour se sentir vivre.

Mais les Élus, les professeurs, les patrons, les chefs d'établissements et tous les chefs, et puis donc évidemment dans le domaine affectif, certains hommes vivent de la dépendance et du chantage à l'amour, l'organisent. Ce sont les êtres méchants, parce qu'ils font mal autour d'eux sans arrêt. Bien-sûr, nous arrivons tout simplement au cercle vicieux de la méchanceté : quand on comble un vide en soi en le créant chez autrui, le phénomène risque de se poursuivre à partir de la personne qu’on a maltraitée. Ça semble aussi machinale que de la thermodynamique.

Être avide, vouloir le beau, chercher la source de vie, c'est en chacun de nous et les méchants se placent donc stratégiquement en amont de toutes sortes de sources merveilleuse. A l’école, les sources sont principalement le savoir, l’idée de skholè, le sentiment d’exister, la socialisation, le droit d’évoluer, d’avancer (c'est pas rien !!!).

Le méchant, on le sait, n’a pas d'empathie et ne cherche rien à modifier puisque la souffrance de l'autre est la matière première de la nourriture dont il a besoin pour se sentir vivre, pour le remplir, pour combler quelque chose qui manque en lui. En fait, les méchants vivent continuellement d'un : « Tu as besoin de moi, hein ! Je le vois bien. Je la vois bien ta langue pendante. Je vois bien ta colère preuve que je suis indispensable pour toi » et ils ne vivent jamais la vraie vie. Ils ne se doutent même pas que s'ils arrêtaient d'être « méchant », de l'égalité pourrait jaillir la vie et le fertile, mais non ils préfèrent stagner, avec un compte-goutte, en plein désert, pour jouir des assoiffés autour d'eux pour qui ils sont immanquablement le centre, que dis-je, plus que centre - par ce mécanisme diabolique -, ils deviennent Dieu, une illusion de Dieu, ils sont le pourvoyeur de toutes choses. Ils sont en situation de distribution, ils passent leur vie à s’organiser pour être et rester indispensables. La première chose que l’on devrait tous faire, en face des méchants, c’est justement de se passer d’eux et de trouver comment les guérir par d’autres voies, mais c’est souvent très difficile, le gouffre d’amour en eux, fait un appel d’air gigantesque et aspire tout sur son passage... et leur chantage à l'amour marche trop bien,... le piège est si parfait,... (...) »

Lire la totalité sur Descolarisation.org : http://www.descolarisation.org/index.php/partie-ii-les-profs-sont-mechants-en-theorie


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par Volubilys Jeu 14 Mai 2015, 19:45
Je faire jeter à la figure quoi que ce soit, d'autant plus un engin explosif, c'est une agression physique qui peut laisser des traces psychologiques.
Un caillou non plus n'est pas dangereux, un cracha c'est juste de la salive, une insulte juste un mot....

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fracflo
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par fracflo Jeu 14 Mai 2015, 19:48
senzu a écrit:Bonjour à tous, je suis Sylvain du site Descolarisation.org. Oui, notre projet est clairement la destruction de l'Éducation Nationale par le fait de faire sortir un à un les enfants et d'inviter chaque prof à démissionner.

En parallèle nous sommes pour l'établissement d'une skholè libre et égalitaire dans l'espace public. Sachant qu'il n'y a pas d'espace public digne de ce nom, ceci est également à conquérir. Nous employons le mot originel de Skholè pour débarrasser de sa souillure le mot école tel qu'il existe aujourd'hui. La skholè désigne le temps pour soi, le loisir lettré, le repos, le jeu, le fait de prendre soin de soi, de se cultiver, d'apprendre des choses librement... La skholè s'oppose par définition au temps-contraint. L'école d'aujourd'hui fonctionne à l'envers de ce qu'est normalement la shkolè. Mais tout est à l'envers : nous ne sommes pas non plus en démocratie (voir ce sujet également sur notre site et ailleurs sur le web). Ni en République puisque tout est privé, soit par la propriété privée soit par la possession de l'oligarchie politique.

Chacun sait que notre régime politique et économique ne tient pas (on flingue, on stérilise tout en permanence) et que le régime d'éducation est le régime de propagande (la plus grosse part en tout cas) au service du régime politique.

Je vous invite à lire sur Descolarisation.org le pamphlet qui s'intitule Géométrie Scolaire où je parle surtout de la relation Prof/Élève en 5 parties : I : Les profs sont des agents ; II : les profs sont "méchants" (en théorie) ; III: L'Égo très très spécial des profs ; IV : des prisons. La peur. ; V (à venir) : De l'impossibilité du Souci de soi en situation scolaire.

Je vous invite à lire notre bibliographie, qui contient les ouvrages les plus offensifs contre l'Éducation Nationale et contre le professorat écrits depuis 1 siècle. Mais allez doucement (c'est pour cela que nous interdisons notre site aux profs, à la fois par humour mais aussi pour vous protéger - c'est seulement une invitation à aller doucement en fait).

Comment peut-on espérer continuer avec ce régime d'éducation vu les résultats : une société composée d'êtres qui ne prennent pas soin ni d'eux, ni des autres, ni de leur environnement, pourris par l'idéologie du travail, de l'argent, de la consommation, de la compétition, de la hiérarchie etc. ?

L'école de l'Éducation Nationale forge en continue depuis des décennies des individus totalement hétéronomes dans tous les domaines de l'existence à commencer par les mécanismes d'accès à la connaissance, des êtres totalement dépendants de l'État et d'une quantité de services et objets, des apathiques politiques, des électeurs, consommateurs, qui s'intéressent uniquement à leur chose à eux (des idiotès comme ils les appelaient dans l'Athènes antique. Des idiots, dirait-on aujourd'hui.)

Pendant ce temps, on continue de nous raconter que tout ça c'est "la démocratie", que tout ça, c'est "liberté égalité fraternité", que tout ça c'est "pays libre", que tout ça, c'est "apprentissage de l'esprit critique" ... Waou, y'a qu'à regarder dehors dans une ville pour contempler les résultats de l'E.N. Mais en même temps c'est normal (lire ma géométrie scolaire). Cette institution tord, aliène, corrompt les individus un par un...

Mais ne pourrait-on pas discuter entre Profs et Citoyens ? Je trouve totalement injuste votre fonctionnement en cellule hermétique protégée par la Police dans laquelle personne (ou presque) ne peut rentrer. De rare personne rentrent, avec le tampon du chef d'établissement ou du ministère... des banquiers, les thuriféraires des nouvelles théories libérales, l'entreprise TOTAL, et quelques artistes ou intervenants triés sur le volet, pas trop ou pas du tout subversif, amis de quelques profs. Comment établir ce dialogue si vous restez entre vous ? L'école (la skholè) doit être publique ! non appartenir à des agents de l'État, État lui-même actuellement au service de la mafia et de la ploutocratie.


C'est du délire.
Finalement, il y a pire que la ministre actuelle!
liliepingouin
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par liliepingouin Jeu 14 Mai 2015, 19:51
Ce que vous décrivez ne correspond pas du tout à ce que je vis. Moi, ce que je vis, c'est le manque de personnes volontaires pour venir enseigner justement: les milliards de citoyens ne se bousculent pas au portillon. Les postes manquants ne sont pas pourvus...
Quant à la "supériorité de principe du professeur de l'éducation nationale"... d'où la sortez-vous? C'est tellement, tellement éloigné de mon quotidien... Comment imaginez-vous que se déroule la classe? Le professeur parle, les élèves, docilement, écoutent et s'exécutent? Le professeur punit celui qui exprime une idée différente de la "doctrine" ou de la "propagande" officielle? Non, parce que si c'est ça, cela ne correspond en rien à la réalité.

Vous avez l'air de considérer comme un privilège le fait de pouvoir intervenir en classe... Je me demande en quoi réside ce privilège. Se faire injurier? Etre méprisé? Mal payé? Accusé de tous les maux? Passer des heures à essayer d'apprendre à lire et à penser à des jeunes qui n'ont comme horizon que facebook et leur smartphone? C'est un privilège dont je me passerais bien, et je vous garantis que si ma vie était à refaire, je ne me hasarderais plus à me lancer dans l'enseignement. Ca vous fait plaisir certainement. Des profs malheureux, c'est réjouissant.

Vous intéressez-vous vraiment aux gens? Les aimez-vous?

A vous lire, je comprends que les élus et les enseignants sont les boucs émissaires dans votre système de pensée. Vous avez trouvé votre source du mal, dans un système somme toute assez manichéen. Éliminons les profs et les élus (ce sont eux les méchants), et tout ira mieux, comme d'autres jugent responsables de leurs maux telle ou telle catégorie de la population (à la différence - essentielle heureusement - que vous attaquez des fonctions et non des personnes). N'est-ce pas assez simpliste?

Mais au fond, ces gens et ces institutions que vous vomissez, les connaissez-vous vraiment? Êtes-vous sûr de la réalité de ce que vous décrivez? Etes-vous bien sûr que cela repose sur une expérience réelle et non sur des fantasmes?

(Sinon, vous savez, dans mon monde de méchante prof complice des industriels et de la reproduction des classes, on ne cherche pas à blesser et humilier les gens, et, si cela arrive, on s'excuse.)

Qu'il existe d'autres mondes, d'autres organisations possibles que ce qui est actuellement, je n'en doute pas. Qu'on y réfléchisse, qu'on travaille à les construire, fort bien. Mais si cela se réduit à l'invective, si pour cela il faut passer par des appels à l'injure et à la haine, si pour cela il faut détruire, non, trois fois non.
Où sont dans vos propos la chaleur humaine, l'attention aux autres, l'humanité?

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par Sei Jeu 14 Mai 2015, 19:59
Je trouve au contraire beaucoup de chaleur humaine dans les idées proposées par Senzu, et je suis surprise de voir son propos résumé à de l'invective.

Je peine à imaginer une Skholè libre, notamment parce que je crains sa confiscation par la famille, organisation tout aussi critiquable que l'école actuelle. Je vois les choses à partir de mon expérience, bien sûr, mais l'école a été un endroit de liberté par rapport à ma structure familiale. Comment s'organiserait cet espace public à s'approprier ? Comment éviter les abus des familles ?
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par senzu Jeu 14 Mai 2015, 20:25
Je vous poste ce schéma simple (ou pourquoi pas simpliste) concernant notre monde de boîtes :

La déscolarisation volontaire  - Page 3 Boites
Lien vers le schéma en grand : http://www.descolarisation.org/images/boites.jpg

Alors ça serait soit École d'État ? soit École privée ? soit famille ? (toujours de charybde en scylla quoi) On ne pourrait pas plutôt créer un monde ouvert ? Au lieu d'un monde avec des boîtes ?

Je souhaite comprendre les professeurs de l'E.N. mais il faudrait qu'ils acceptent le dialogue et d'ouvrir pour cela un peu leurs bocaux hermétiques pour laisser rentrer l'air du peuple et des citoyens à l'intérieur. Si je souhaite un mouvement de Descolarisation, c'est parce que j'ai bien conscience que dans cette affaire tout le monde souffre. Tout le monde est mal : à l'intérieur, comme à l'extérieur. Mais ce dont nous souffrons, c'est justement de cette frontière entre intérieur et extérieur. L'école, je le redis doit être PUBLIQUE et LAÏQUE. Et là, certains professeurs diront sûrement "mais elle l'est !". Oui, et nous sommes aussi en "démocratie" yesyes  et en "République"  yesyes  et notre capharnaüm étouffant qui détruit tout, c'est "le progrès" yesyes . On nous enfume de mots, on nous dit toujours que tout va bien par des mots et on nous empêche de désirer autre chose. Non, nous ne sommes pas en démocratie, non l'école actuelle n'est pas publique, ni laïque. Elle est l'instrument du gouvernement représentatif et donc de la ploutocratie. Vous devez quand même bien connaître par ici l'histoire de l'école de l'Éducation Nationale, cette école de ce coquin de Jules Ferry, vous connaissez sans doute aussi le sort que l'on a réservé à l'école mutuelle ou à l'éducation populaire au XXième siècle.


Dernière édition par senzu le Jeu 14 Mai 2015, 20:31, édité 3 fois
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par Volubilys Jeu 14 Mai 2015, 20:29
Et toujours aucune réponse réponse concrète de pour savoir comment s'organise l'alternative à l'école... Rolling Eyes


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par Provence Jeu 14 Mai 2015, 20:31
senzu a écrit:
Les profs font mal et font le mal en permanence, car ils poursuivent tranquillement la seule chose qui nous fait du mal à tous depuis notre naissance : la mise sous dépendance et le chantage à l'amour.

Que voulez-vous...
:malmaisbien:
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par Provence Jeu 14 Mai 2015, 20:34
senzu a écrit:N.B : Pour "les pétards" dont parle Volubylis, c'était un billet de la catégorie Humour, et il s'agit de "Petsec" totalement inoffensifs et à peine plus bruyants qu'un pet...

C'est à proprement parler hilarant. J'ai du mal à retrouver mon souffle tant je ris.

Que faire quand vous voyez un élu ou un prof ou quand vous allez au devant d'eux ? Comment les attaquer avec les bonnes "armes" ?

Bien-sûr, leur dire d'arrêter, de démissionner, d'aller planter des arbres, de laisser les citoyens tranquilles.

Bien-sûr, leur dire ce qu'est une vraie démocratie et une skholè, dignes de ces noms. Bien-sûr, leur dire leur lacheté et leurs crimes.

Mais surtout, leur envoyer des petsec ou les menacer avec !

Concernant l'usage de Petsec, le résultat sera excellent : les rôles cachés deviendront apparents (nous sommes des enfants politiques), la menace sera réelle symboliquement et le risque nul. Si vous utilisez des petsec contre un élu, un agent ou un prof, et que vous avez plus de 18 ans, vous pouvez être assuré que l'individu visé réfléchira pendant une éternité à pourquoi vous avez fait ce geste (si vous avez entre 30 et 90 ans, ce sera magnifique). L'agent visé sera peut-être tenté de porter plainte (réflexe pavlovien des individus scolarisés). Si la plainte va au bout, là, ce sont les procureurs et les magistrats qui seront mis face à de grandes questions ontologiques et sociétales, surtout que vous pourrez peut-être essayer d'emmener au tribunal une boîte de Petsec (passera-t-elle la cellule anti-terroriste ?). Après tout, les magistrats aussi sont des agents du système. Contre les Élus, les Profs et tous les agents, le Petsec !

http://www.descolarisation.org/index.php/bibliotheque/humour/222-une-arme-contre-les-elus-et-les-profs-le-petsec

senzu
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par senzu Jeu 14 Mai 2015, 20:42
Volubylis a écrit:Et toujours aucune réponse réponse concrète de pour savoir comment s'organise l'alternative à l'école...

--> avec une organisation, comme en parlait Illich, des "échanges entre égaux" à la manière des SEL (système d'échange local) [en utilisant pourquoi pas aujourd'hui la technologie internet pour mettre en lien facilement].

Organisation des échanges liée,donc, à une ouverture complète des lieux publics (redevenus vraiment publics), des lieux qui appartiennent au peuple (et à travers le redevenir public de beaucoup d'espaces qui ont été volés). Retrouver ce qu'on appelle "Les communaux", tant au niveau agricole qu'au niveau éducatif et culturel (avec des espaces agricoles communs qui sont protégés constitutionnellement ad vitam aeternam.

Le fonctionnement des lieux intérieurs doit se faire par planning à la disposition de tous (pas comme aujourd'hui avec le planning dans l'armoire de l'Élu qui fait à sa guise, le salaud), et tirage au sort en cas de télescopage. Développement massif en terme d'aménagement du territoire de lieux Théâtroïdes (j'avais estimé à 30 lieux théâtroïdes minimum, par aire de 100 000 habitants). Ces lieux théâtroïdes doivent être faciles d'utilisation, ouverts, pilotables par n'importe quel citoyen, et à taille humaine (de 30 à 300 personnes). Ouverture et développement de radios libres citoyennes (comme au début des années 80, mais cette fois on s'arrête pas en route, et on vérifie une complète et absolue Iségoria). Je suis aussi pour des journaux locaux citoyens papier où tout le monde peut écrire dedans, imprimés sur fond publics. Le type de fonctionnement que je souhaite est en harmonie avec ce qui tourne depuis quelques années autour des logiciels libres et de l'informatique contributif. Le monde réel doit s'y mettre. La forme pyramidale de l'E.N. et de nos institutions est obsolète. Le vieux monde doit disparaître, c'est clair. Un monde contributif, ouvert, comme pour les logiciels libres, doit devenir la norme.


Dernière édition par senzu le Jeu 14 Mai 2015, 20:52, édité 1 fois
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par Volubilys Jeu 14 Mai 2015, 20:48
Je crois que je préfère rire de tant de naïveté face à la réalité de l'humanité.

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par BrindIf Jeu 14 Mai 2015, 20:51
Sei a écrit:Je trouve au contraire beaucoup de chaleur humaine dans les idées proposées par Senzu, et je suis surprise de voir son propos résumé à de l'invective.
Il n'y a effectivement pas que l'invective -ce pourquoi je reste, mais ne le trouvez-vous pas extrêmement manichéen ? J'ai du mal à séparer dans ce discours les idées qui m'intéressent de la forme.
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par Volubilys Jeu 14 Mai 2015, 20:54
Il faut lire tout le site, pour lui être manichéen c'est bien, c'est comme ça que l'on doit penser : d'un côté le bien (lui) et de l'autre le mal (le reste du monde).

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par BrindIf Jeu 14 Mai 2015, 21:05
senzu a écrit:
BrindIf a écrit: - si l'école telle qu'elle existe aujourd'hui favorise le capitalisme tel qu'il existe aujourd'hui, comment se fait-il qu'actuellement, il faille lutter pour la maintenir ? Comment se fait-il que les décideurs issus du système actuel cherchent à diminuer l'autorité des professeurs, à diminuer la quantité des choses qui sont transmises de façon systématique à tous les élèves ainsi qu'à augmenter leur choix dans ce qu'ils décident ou non d'approfondir et d'apprendre ?

Car l'éducation est un marché juteux (je sais plus le chiffre de ce manque à gagner gigantesque pour les Possédants), donc oui, l'Éducation Nationale est sans doute en train d'être démantelée pour que ce qu'on appelle l'éducation soit dans les mains du privé. Si je souhaite la destruction de l'E.N., je ne souhaite pas non plus les œuvres du "privé". Mais je refuse que cette dichotomie serve à légitimer l'E.N. On s'en sort jamais avec cette vision du moins pire, comme le FN, qui sert à rabattre tout le monde sur l'UMP/PS depuis des années.

Raison de plus pour militer pour une école vraiment publique, vraiment laïque, vraiment démocratique, = séparée de l'État. La vie c'est pas soit l'État, soit les marchés ! Je ne suis ni pour l'État, ni pour les marchés. "La vie" (je sais pas quel autre mot mettre là tout de suite), c'est le projet d'autonomie individuelle et collective démarré, à priori, dans l'antiquité Grecque.
Merci. C'est un élément de réponse.
Ce que je ne vois toujours pas, c'est pourquoi le "système" (si tant est qu'il y en ait un, mais admettons pour pouvoir poursuivre la conversation) favoriserait une école étatique où les enseignants seraient déconsidérés*, les programmes de plus en plus diffus et ouverts, le choix des élèves valorisés et mis en avant pour décider de leurs cours et de leur parcours. Cette école resterait là, quoi que fasse le marché, pour les catégories les plus pauvres de notre société. Ne trouvez-vous pas surprenant qu'elle corresponde de si près à ce que vous appelez de vos vœux ?

*Je fais allusion ici à ce qui suit :
Sinon, oui, je pense que les professeurs de l'Éducation Nationale doivent être défiés et contrecarrés [...]. Tous doivent recevoir de la part du peuple et des pauvres (du démos quoi), une forme de Némésis causée par le pouvoir dont il abuse, injustement.
Je vous rassure, c'est le cas. Quotidiennement.
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