- InnovairNiveau 3
Bonjour,
Quand j'étais en prépa littéraire (il y a de cela plus de 10 ans), je me souviens d'avoir eu beaucoup de versions et de thèmes sans que la méthode de ces exercices ne nous soit vraiment expliquée. Nous avions aussi des pages entières de vocabulaire à apprendre ( 3 pages toutes les 3 semaines par ex en allemand, dans un livre bleu). L'étude des textes littéraires occupait aussi une large place, nous avions ainsi des commentaires à rédiger ou à prendre sous la dictée du professeur. J'avoue avoir été très déçu par cet enseignement. Je l'avais trouvé très desséchant.
Je me demande comment on apprend les langues étrangères dans les 3 types de prépas (HEC, littéraire, maths sup) aujourd'hui. Qu'est-ce qui diffère entre ces trois types de prépas ? Les étudiants de prépa HEC et maths sup sont-ils bien préparés pour communiquer à l'oral ? Ceux qui sont passés par les prépas et qui souhaitaient devenir professeurs de langue, trouviez-vous ces heures de langue suffisantes ? Est-ce que cela a été un enseignement formateur pour vous ? Les étudiants en LCE qui baignent constamment dans la langue ne sont-ils pas indéniablement mieux formés ?
Quand j'étais en prépa littéraire (il y a de cela plus de 10 ans), je me souviens d'avoir eu beaucoup de versions et de thèmes sans que la méthode de ces exercices ne nous soit vraiment expliquée. Nous avions aussi des pages entières de vocabulaire à apprendre ( 3 pages toutes les 3 semaines par ex en allemand, dans un livre bleu). L'étude des textes littéraires occupait aussi une large place, nous avions ainsi des commentaires à rédiger ou à prendre sous la dictée du professeur. J'avoue avoir été très déçu par cet enseignement. Je l'avais trouvé très desséchant.
Je me demande comment on apprend les langues étrangères dans les 3 types de prépas (HEC, littéraire, maths sup) aujourd'hui. Qu'est-ce qui diffère entre ces trois types de prépas ? Les étudiants de prépa HEC et maths sup sont-ils bien préparés pour communiquer à l'oral ? Ceux qui sont passés par les prépas et qui souhaitaient devenir professeurs de langue, trouviez-vous ces heures de langue suffisantes ? Est-ce que cela a été un enseignement formateur pour vous ? Les étudiants en LCE qui baignent constamment dans la langue ne sont-ils pas indéniablement mieux formés ?
- MelanieSLBDoyen
J'ai fait une prépa littéraire, j'ai passé ma licence en étant en prépa, et j'étais dans les 5 premiers de la promo de licence LLCE, donc non, je ne dirais pas que les étudiants en licence sont nécessairement mieux formés que ceux sortant de prépa.
En HK/KH, thème, littérature, vocabulaire, commentaire de textes. Une à deux colles par mois pour l'oral, selon la spé.
En prépa HEC (où j'enseigne), beaucoup de civilisation et d'actualité, de grammaire, de vocabulaire, de thème et de version (principalement journalistiques). Une colle par mois pendant 2 ans pour travailler l'oral.
En HK/KH, thème, littérature, vocabulaire, commentaire de textes. Une à deux colles par mois pour l'oral, selon la spé.
En prépa HEC (où j'enseigne), beaucoup de civilisation et d'actualité, de grammaire, de vocabulaire, de thème et de version (principalement journalistiques). Une colle par mois pendant 2 ans pour travailler l'oral.
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La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- ErgoModérateur
En ayant fait le minimum syndical en prépa littéraire, je n'ai pas trouvé que mes camarades de fac étaient plus à l'aise (plutôt le contraire)...
En HK / KH, on avait un chapitre de voc à apprendre d'un cours à l'autre dans Le mot et l'idée et en KH 2h de thème par semaine et 2h de version, 3h de littérature, de l'étude de texte journalistique et de la grammaire...
Et en trad, ma prof demandait toujours quel procédé on avait utilisé (des trucs barbares "indispensables pour la fac ou vous serez perdus !", de type transposition croisée, modulation etc., qu'on ne m'a jamais demandé à la fac mais qui obligeaient à réfléchir à la méthode).
C'est la civilisation qui m'a manqué, mais deux livres conseillés par mes profs de fac plus tard, le décalage était comblé.
Et l'année de CAPES, ç'a été beaucoup plus facile pour moi que pour d'autres qui n'étaient pas passés par la prépa, notamment pour les méthodes de travail.
En HK / KH, on avait un chapitre de voc à apprendre d'un cours à l'autre dans Le mot et l'idée et en KH 2h de thème par semaine et 2h de version, 3h de littérature, de l'étude de texte journalistique et de la grammaire...
Et en trad, ma prof demandait toujours quel procédé on avait utilisé (des trucs barbares "indispensables pour la fac ou vous serez perdus !", de type transposition croisée, modulation etc., qu'on ne m'a jamais demandé à la fac mais qui obligeaient à réfléchir à la méthode).
C'est la civilisation qui m'a manqué, mais deux livres conseillés par mes profs de fac plus tard, le décalage était comblé.
Et l'année de CAPES, ç'a été beaucoup plus facile pour moi que pour d'autres qui n'étaient pas passés par la prépa, notamment pour les méthodes de travail.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- InnovairNiveau 3
Merci pour vos réponses, mais comment faisiez-vous pour la compréhension orale et la prononciation ? Les cours étaient-ils assurés dans la langue ? Et pour les aspects de la langue orale, comme le slang et autres tournures qu'on n'entend qu'à l'oral ?
- ErgoModérateur
On faisait beaucoup de phonétique en prépa, pas de compréhension orale (sauf parfois en études journalistiques) mais je n'en avais pas non plus à la fac à vrai dire.
Le thème, la littérature, les colles (une tous les 15 jours) se faisaient en anglais et pour les tournures orales, je les ai apprises via les livres, les séries télés et en allant en Angleterre.
Le thème, la littérature, les colles (une tous les 15 jours) se faisaient en anglais et pour les tournures orales, je les ai apprises via les livres, les séries télés et en allant en Angleterre.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- InvitéL3Niveau 5
Attention, pavé à suivre...
J'ai fait une prépa littéraire spécialité allemand.
En hypokhâgne allemand LV1, les activités étaient très diverses : beaucoup de version, un peu de thème, une étude d'oeuvre complète avec des exposés dessus, des commentaires de texte, un chapitre de vocabulaire à apprendre tous les mois (c'est peu par rapport au chapitre hebdomadaire -environ 10 pages- que les anglicistes avaient à apprendre ! ), beaucoup de commentaires d'articles de journaux. Nous avons fait beaucoup d'oral en cours et évidemment pendant les colles également.
En khâgne spécialité allemand, nous avons travaillé à un rythme dingue et ingurgité une quantité incroyable de connaissances. Notre professeur nous a appris la méthode du thème, mais aussi comment y arriver : apprendre du vocabulaire, lire le plus souvent possible en allemand avec le stylo à la main, être le plus curieux possible en cherchant à apprendre de nouvelles expressions tous les jours (ce à quoi les professeurs de ma L3 LLCE allemand ne nous ont pas incité). Nous faisions 4 à 5 thèmes par semaine pour nous entraîner, sans dictionnaire. L'enseignant distribuait un texte que nous devions lire plusieurs fois pour bien nous en imprégner et nous devions le traduire à haute voix spontanément. Si on n'arrivait pas à traduire un mot, alors un brainstorming se mettait en place et on cherchait tous ensemble (ce que l'on n'a pas fait en L3 LLCE allemand). Nous étudions aussi des textes littéraires dont nous devions préparer des éléments d'analyse qui devaient ensuite être présentés à l'oral. Personne ne faisait un exposé complet, mais quelqu'un faisait l'intro, quelqu'un d'autre une partie du développement, etc... Tout le monde était actif. Mais il faut dire aussi que tout le monde était intéressé, ce qui n'est pas le cas dans la L3 LLCE allemand que j'ai suivie.
Quant aux devoirs, ils n'étaient notés que quand il s'agissait de concours blancs. Dans les entraînements ou devoirs "normaux", les fautes graves nous étaient signalées par des croix rouges. L'objectif, c'était d'obtenir de moins en moins de croix au fil des semaines.
Je n'ai jamais autant appris que durant ces deux années de prépa, surtout en khâgne. Notre professeur était exceptionnel et nous a enseigné une certaine rigueur au travail, une persévérance, et les méthodes pour viser l'excellence dans notre matière. Il a toujours rappelé la nécessité de travailler (verbe qui a été tabou pendant la L3). Nous avons énormément travaillé et également souffert parfois de certaines notes ou commentaires alors que notre travail était intense, mais je trouve cela beaucoup mieux que ce que j'ai connu à l'université cette année, à savoir que l'on se contente du minimum et que tant qu'on a la moyenne, pas besoin de viser plus haut, il ne faut pas froisser les étudiants... Alors on se retrouve en L3 avec des étudiants qui ne savent pas le vocabulaire de base, qui ne connaissent pas leurs verbes forts, qui ne savent pas enchaîner quelques phrases à l'oral, qui ne maîtrisent pas leurs déclinaisons. En prépa, cela ne passait pas. Autant à l'oral qu'à l'écrit, il fallait faire attention, toujours chercher à s'améliorer, à progresser, et nous savions qu'il fallait travailler. Cela allait de soi. Tandis que dans le cursus que j'ai connu, absolument pas... Les étudiants se contentent de peu mais d'un autre côté, ils arrivent aussi à obtenir une licence avec un niveau assez bas...
En prépa, l'allemand n'était pas une priorité au niveau des horaires, alors que nous avons une vingtaine d'heures d'allemand en LLCE allemand. Pourtant, quand trois étudiantes de prépa (dont je fais partie) ont rejoint les rangs de la fac en L3 allemand, l'écart a sauté aux yeux, et a perduré toute l'année. Nous avons toutes progressé, car nous avions appris la rigueur du choix des mots, l'apprentissage du vocabulaire, l'organisation, et le travail (car il faut le dire, je n'ai pas vu grand monde travailler durant cette année). Les étudiants en LLCE que j'ai rejoints ont certes baigné dans la langue pendant deux ans, plus que nous en quelque sorte, mais passivement. Et faute de travail régulier et d'intérêt pour la langue étudiée, beaucoup ont le niveau que j'avais en rentrant en prépa.
Quant à l'anglais, lorsque j'étais LV2 en hypokhâgne, nous devions apprendre pas mal de vocabulaire, nous avons étudié Songe d'une nuit d'été de Shakespeare, commenté des articles de journaux, fait des débats. Là encore, l'oral a pris une grande place, d'autant plus que nous avions des colles. En khâgne, nous préparions l'épreuve orale de commentaire d'articles de journaux. Chaque semaine, un étudiant présentait son exposé devant tout le monde. Même si l'on ne passait pas, on devait préparer l'analyse de l'article et l'enseignante vérifiait. Après l'exposé, un temps de débat et de commentaires sur le travail présenté avait lieu. Nous avons fait beaucoup d'oral également, d'un niveau assez haut.
En tant que germaniste de spécialité en L3, j'ai du suivre des cours d'anglais LV2. On nous a mis dans le groupe des L3 LLCE anglais en thème et version. Aucun progrès cette année pour moi en anglais car je ne l'ai pas parlé, sauf quelques présentations rapides de traduction... J'avais un meilleur niveau d'anglais en sortant de prépa. Globalement, le fait qu'il y ait eu un dynamisme en langues étrangères en classe prépa m'a fait beaucoup progressé. Dans ma promotion de germanistes, presque personne ne participait...
Vous l'aurez compris, j'ai assez mal vécu cette année en tant que germaniste dans ce département d'allemand de province. A mes yeux, mes années prépa ont été mes plus belles années de travail en langue et je continue à appliquer les méthodes qui me seront très utiles, je pense, pour la préparation des concours d'enseignement.
J'ai fait une prépa littéraire spécialité allemand.
En hypokhâgne allemand LV1, les activités étaient très diverses : beaucoup de version, un peu de thème, une étude d'oeuvre complète avec des exposés dessus, des commentaires de texte, un chapitre de vocabulaire à apprendre tous les mois (c'est peu par rapport au chapitre hebdomadaire -environ 10 pages- que les anglicistes avaient à apprendre ! ), beaucoup de commentaires d'articles de journaux. Nous avons fait beaucoup d'oral en cours et évidemment pendant les colles également.
En khâgne spécialité allemand, nous avons travaillé à un rythme dingue et ingurgité une quantité incroyable de connaissances. Notre professeur nous a appris la méthode du thème, mais aussi comment y arriver : apprendre du vocabulaire, lire le plus souvent possible en allemand avec le stylo à la main, être le plus curieux possible en cherchant à apprendre de nouvelles expressions tous les jours (ce à quoi les professeurs de ma L3 LLCE allemand ne nous ont pas incité). Nous faisions 4 à 5 thèmes par semaine pour nous entraîner, sans dictionnaire. L'enseignant distribuait un texte que nous devions lire plusieurs fois pour bien nous en imprégner et nous devions le traduire à haute voix spontanément. Si on n'arrivait pas à traduire un mot, alors un brainstorming se mettait en place et on cherchait tous ensemble (ce que l'on n'a pas fait en L3 LLCE allemand). Nous étudions aussi des textes littéraires dont nous devions préparer des éléments d'analyse qui devaient ensuite être présentés à l'oral. Personne ne faisait un exposé complet, mais quelqu'un faisait l'intro, quelqu'un d'autre une partie du développement, etc... Tout le monde était actif. Mais il faut dire aussi que tout le monde était intéressé, ce qui n'est pas le cas dans la L3 LLCE allemand que j'ai suivie.
Quant aux devoirs, ils n'étaient notés que quand il s'agissait de concours blancs. Dans les entraînements ou devoirs "normaux", les fautes graves nous étaient signalées par des croix rouges. L'objectif, c'était d'obtenir de moins en moins de croix au fil des semaines.
Je n'ai jamais autant appris que durant ces deux années de prépa, surtout en khâgne. Notre professeur était exceptionnel et nous a enseigné une certaine rigueur au travail, une persévérance, et les méthodes pour viser l'excellence dans notre matière. Il a toujours rappelé la nécessité de travailler (verbe qui a été tabou pendant la L3). Nous avons énormément travaillé et également souffert parfois de certaines notes ou commentaires alors que notre travail était intense, mais je trouve cela beaucoup mieux que ce que j'ai connu à l'université cette année, à savoir que l'on se contente du minimum et que tant qu'on a la moyenne, pas besoin de viser plus haut, il ne faut pas froisser les étudiants... Alors on se retrouve en L3 avec des étudiants qui ne savent pas le vocabulaire de base, qui ne connaissent pas leurs verbes forts, qui ne savent pas enchaîner quelques phrases à l'oral, qui ne maîtrisent pas leurs déclinaisons. En prépa, cela ne passait pas. Autant à l'oral qu'à l'écrit, il fallait faire attention, toujours chercher à s'améliorer, à progresser, et nous savions qu'il fallait travailler. Cela allait de soi. Tandis que dans le cursus que j'ai connu, absolument pas... Les étudiants se contentent de peu mais d'un autre côté, ils arrivent aussi à obtenir une licence avec un niveau assez bas...
En prépa, l'allemand n'était pas une priorité au niveau des horaires, alors que nous avons une vingtaine d'heures d'allemand en LLCE allemand. Pourtant, quand trois étudiantes de prépa (dont je fais partie) ont rejoint les rangs de la fac en L3 allemand, l'écart a sauté aux yeux, et a perduré toute l'année. Nous avons toutes progressé, car nous avions appris la rigueur du choix des mots, l'apprentissage du vocabulaire, l'organisation, et le travail (car il faut le dire, je n'ai pas vu grand monde travailler durant cette année). Les étudiants en LLCE que j'ai rejoints ont certes baigné dans la langue pendant deux ans, plus que nous en quelque sorte, mais passivement. Et faute de travail régulier et d'intérêt pour la langue étudiée, beaucoup ont le niveau que j'avais en rentrant en prépa.
Quant à l'anglais, lorsque j'étais LV2 en hypokhâgne, nous devions apprendre pas mal de vocabulaire, nous avons étudié Songe d'une nuit d'été de Shakespeare, commenté des articles de journaux, fait des débats. Là encore, l'oral a pris une grande place, d'autant plus que nous avions des colles. En khâgne, nous préparions l'épreuve orale de commentaire d'articles de journaux. Chaque semaine, un étudiant présentait son exposé devant tout le monde. Même si l'on ne passait pas, on devait préparer l'analyse de l'article et l'enseignante vérifiait. Après l'exposé, un temps de débat et de commentaires sur le travail présenté avait lieu. Nous avons fait beaucoup d'oral également, d'un niveau assez haut.
En tant que germaniste de spécialité en L3, j'ai du suivre des cours d'anglais LV2. On nous a mis dans le groupe des L3 LLCE anglais en thème et version. Aucun progrès cette année pour moi en anglais car je ne l'ai pas parlé, sauf quelques présentations rapides de traduction... J'avais un meilleur niveau d'anglais en sortant de prépa. Globalement, le fait qu'il y ait eu un dynamisme en langues étrangères en classe prépa m'a fait beaucoup progressé. Dans ma promotion de germanistes, presque personne ne participait...
Vous l'aurez compris, j'ai assez mal vécu cette année en tant que germaniste dans ce département d'allemand de province. A mes yeux, mes années prépa ont été mes plus belles années de travail en langue et je continue à appliquer les méthodes qui me seront très utiles, je pense, pour la préparation des concours d'enseignement.
- EzildaNiveau 9
En classe préparatoire littéraire, les professeurs de langues consacrent beaucoup de temps à la grammaire, à la phonétique et au vocabulaire. Il y a aussi les œuvres littéraires qui sont étudiées au fil de l'année. Les méthodes apprises en hypokhâgne et en khâgne servent à vie. Les élèves qui sortent d'une prépa littéraire maîtrisent tout aussi bien leur LV1 que leur LV2. Enfin, une partie des horaires est réservée à la civilisation et à la presse. Les cours sont dispensés dans la langue étudiée !
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"Dans les temps anciens, il y avait des ânes que la rencontre d'un ange faisait parler. De nos jours, il y a des hommes que la rencontre d'un génie fait braire." Victor Hugo, Fragments.
- InnovairNiveau 3
Merci pour toutes vos réponses, mes remarques pourront paraître osées, mais j'ai l'impression que cet apprentissage se concentre surtout sur l'écrit et la maîtrise d'exercices codifiés. Arrive-t-on à comprendre un film en allemand du début à la fin et à converser avec un Allemand lambda avec toute cette formation ?
- InvitéL3Niveau 5
En prépa, on se prépare à un concours. Dans le cas des prépas lettres, on prépare l'ENS Lyon et Ulm, dont les épreuves de LV sont à l'écrit le commentaire, la version, le thème et à l'oral le commentaire de texte et le commentaire d'un article de journal. Donc oui, il s'agit d'exercices codifiés qui nécessitent une grande connaissance de la langue.
Les étudiants que j'ai côtoyés en prépa réussissent à parler un anglais et un allemand avec assez peu d'hésitation (mais encore quelques fautes de déclinaison en allemand!), un assez bon accent et surtout beaucoup de vocabulaire. Après, il y a forcément des étudiants qui étaient moins bons, comme partout. Les étudiants qui ont le mieux réussi les épreuves de langue au concours sont ceux qui ont passé du temps à l'étranger. Il n'y a pas de secret...
Les étudiants que j'ai côtoyés en prépa réussissent à parler un anglais et un allemand avec assez peu d'hésitation (mais encore quelques fautes de déclinaison en allemand!), un assez bon accent et surtout beaucoup de vocabulaire. Après, il y a forcément des étudiants qui étaient moins bons, comme partout. Les étudiants qui ont le mieux réussi les épreuves de langue au concours sont ceux qui ont passé du temps à l'étranger. Il n'y a pas de secret...
- MrBrightsideEmpereur
-En prépa Economique et Commerciale, on les prépare au thème, à la version, à la compréhension et à l'expression écrite; puis à la compréhension et à l'expression orale pour les oraux (avec notamment une colle par mois.) 3h/semaine (perso je fais 2h de "civi" (compréhension écrite et orale) et une heure de grammaire-traduction. J'ai aussi la chance d'avoir une dédoublement qui me permets de prendre un petit groupe d'élève plus faible pour revoir les bases)
-En prépa scientifique avec les nouveaux concours Centrale/E3A c'est l'épreuve de synthèse qui devient reine: la traduction est réservé au concours Mine-Ponts et agro-véto. Du coup c'est surtout la compréhension/expression écrite qui prime pour l'écrit, et la compréhension/expression orale pour les oraux (2 colles par mois.) 2h/semaine (souvent en classe surchargée, j'ai eu jusqu'aç 49 élèves, oral totalement impossible)
-En prépa littéraire ça dépend. Je n'ai jamais enseigné en A/L, mais en B/L c'est la mouise: on doit préparer les élèves aux IEP (compréhension et expression écrite), écoles de commerce (cf prépa EC), école de journalisme (texte à trou, expression écrite), à l'ENS Cachan-Lyon (version, expression écrite, compréhension et expression orale) et à l'ENS Ulm (épreuve de synthèse sur dossier de civi, donc compréhension expression orale.)
-Au niveau culturel, on reste sur de la civi très contemporain en scientifique (grands faits de société), en EC on se cantonne généralement aussi au contemporain mais avec un peu plus de background historique (personnellement je remonte rarement plus loin que la seconde guerre mondiale), et en littéraire je vais jusqu'au 18e siècle pour les spécialistes (puisque l'épreuve d'Ulm inclut des texte du 18e au 21e siècle.)
Après, je vais très largement nuancer ce qui a été dit plus haut. Déjà, il faudrait se mettre d'accord sur quel type de prépa on parle. Ne nous mentons pas, quand un élève rentre dans une parisienne très sélective, il a sans doute déjà un très bon niveau d'anglais et à sans doute passé du temps à l'étranger. Le problème est différent dans les prépa "de proximité" ou j'ai pu voir des élèves en éco et en littéraire qui avaient à peine un niveau A2 (le niveau sensément validé par le DNB). Par exemple, certains ne savent pas formuler une interrogation ou une négation en anglais (car la différence verbe/auxiliaire n'est pas maîtrisée.) Du coup de mon côté, pas de recette miracle, je dois chaque année m'adapter à un public souvent très varié (surtout vu la taille des classes, on doit parfois faire le grand écart.) En tout cas je ne peux pas dire que tous les sortants sont bilingues...
-En prépa scientifique avec les nouveaux concours Centrale/E3A c'est l'épreuve de synthèse qui devient reine: la traduction est réservé au concours Mine-Ponts et agro-véto. Du coup c'est surtout la compréhension/expression écrite qui prime pour l'écrit, et la compréhension/expression orale pour les oraux (2 colles par mois.) 2h/semaine (souvent en classe surchargée, j'ai eu jusqu'aç 49 élèves, oral totalement impossible)
-En prépa littéraire ça dépend. Je n'ai jamais enseigné en A/L, mais en B/L c'est la mouise: on doit préparer les élèves aux IEP (compréhension et expression écrite), écoles de commerce (cf prépa EC), école de journalisme (texte à trou, expression écrite), à l'ENS Cachan-Lyon (version, expression écrite, compréhension et expression orale) et à l'ENS Ulm (épreuve de synthèse sur dossier de civi, donc compréhension expression orale.)
-Au niveau culturel, on reste sur de la civi très contemporain en scientifique (grands faits de société), en EC on se cantonne généralement aussi au contemporain mais avec un peu plus de background historique (personnellement je remonte rarement plus loin que la seconde guerre mondiale), et en littéraire je vais jusqu'au 18e siècle pour les spécialistes (puisque l'épreuve d'Ulm inclut des texte du 18e au 21e siècle.)
Après, je vais très largement nuancer ce qui a été dit plus haut. Déjà, il faudrait se mettre d'accord sur quel type de prépa on parle. Ne nous mentons pas, quand un élève rentre dans une parisienne très sélective, il a sans doute déjà un très bon niveau d'anglais et à sans doute passé du temps à l'étranger. Le problème est différent dans les prépa "de proximité" ou j'ai pu voir des élèves en éco et en littéraire qui avaient à peine un niveau A2 (le niveau sensément validé par le DNB). Par exemple, certains ne savent pas formuler une interrogation ou une négation en anglais (car la différence verbe/auxiliaire n'est pas maîtrisée.) Du coup de mon côté, pas de recette miracle, je dois chaque année m'adapter à un public souvent très varié (surtout vu la taille des classes, on doit parfois faire le grand écart.) En tout cas je ne peux pas dire que tous les sortants sont bilingues...
- JaneBNeoprof expérimenté
Bon courage à toi pour gérer de tels écarts!MrBrightside a écrit:-En prépa Economique et Commerciale, on les prépare au thème, à la version, à la compréhension et à l'expression écrite; puis à la compréhension et à l'expression orale pour les oraux (avec notamment une colle par mois.) 3h/semaine (perso je fais 2h de "civi" (compréhension écrite et orale) et une heure de grammaire-traduction. J'ai aussi la chance d'avoir une dédoublement qui me permets de prendre un petit groupe d'élève plus faible pour revoir les bases)
-En prépa scientifique avec les nouveaux concours Centrale/E3A c'est l'épreuve de synthèse qui devient reine: la traduction est réservé au concours Mine-Ponts et agro-véto. Du coup c'est surtout la compréhension/expression écrite qui prime pour l'écrit, et la compréhension/expression orale pour les oraux (2 colles par mois.) 2h/semaine (souvent en classe surchargée, j'ai eu jusqu'aç 49 élèves, oral totalement impossible)
-En prépa littéraire ça dépend. Je n'ai jamais enseigné en A/L, mais en B/L c'est la mouise: on doit préparer les élèves aux IEP (compréhension et expression écrite), écoles de commerce (cf prépa EC), école de journalisme (texte à trou, expression écrite), à l'ENS Cachan-Lyon (version, expression écrite, compréhension et expression orale) et à l'ENS Ulm (épreuve de synthèse sur dossier de civi, donc compréhension expression orale.)
-Au niveau culturel, on reste sur de la civi très contemporain en scientifique (grands faits de société), en EC on se cantonne généralement aussi au contemporain mais avec un peu plus de background historique (personnellement je remonte rarement plus loin que la seconde guerre mondiale), et en littéraire je vais jusqu'au 18e siècle pour les spécialistes (puisque l'épreuve d'Ulm inclut des texte du 18e au 21e siècle.)
Après, je vais très largement nuancer ce qui a été dit plus haut. Déjà, il faudrait se mettre d'accord sur quel type de prépa on parle. Ne nous mentons pas, quand un élève rentre dans une parisienne très sélective, il a sans doute déjà un très bon niveau d'anglais et à sans doute passé du temps à l'étranger. Le problème est différent dans les prépa "de proximité" ou j'ai pu voir des élèves en éco et en littéraire qui avaient à peine un niveau A2 (le niveau sensément validé par le DNB). Par exemple, certains ne savent pas formuler une interrogation ou une négation en anglais (car la différence verbe/auxiliaire n'est pas maîtrisée.) Du coup de mon côté, pas de recette miracle, je dois chaque année m'adapter à un public souvent très varié (surtout vu la taille des classes, on doit parfois faire le grand écart.) En tout cas je ne peux pas dire que tous les sortants sont bilingues...
- OlympiasProphète
En prepa, Najat VB osera-t-elle supprimer ce résidu de l'élitisme républicain injuste, franchouillard, racisme .... :lol: Mais non, quand même...ses enfants pourraient y aller dans quelques années ....par contre, avec le collège qu'elle nous prépare, les enfants des classes popu...c'est moins certain..
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