L'Académie française se déclare opposée à la réforme du collège.

MUTIS, on est bien d'accord ! Je me suis un peu calmée ces derniers temps sur les boîtes mails de mes collègues mais je n'ai pas renoncé !

bigbang a écrit:Un article sur le point :

http://www.lepoint.fr/societe/les-immortels-s-en-vont-en-guerre-contre-la-reforme-du-college-23-06-2015-1939192_23.php

C'est une bonne nouvelle !

PAr contre, NVB reste sourde face à la contestation de sa réforme 49.3

MUTIS a écrit:Même le Monde qui comporte (avec Libé)  le bataillon le plus lourd des "chiens de garde" de la propagande officielle est obligé de s'y mettre !
http://www.lemonde.fr/education/article/2015/06/23/reforme-du-college-l-academie-francaise-rejoint-la-fronde_4659572_1473685.html
J'espère que les profs de lettres, entre autres, en tireront l'enseignement qui s'impose. L'heure est à l'engagement et à la mobilisation... pas à la planification des futurs EPI ! Et il faut faire abroger ce décret et cette réforme.

Et pendant ce temps-là, nous ne sommes qu'une petite dizaine dans mon établissement à nous tenir au courant, et pour quelques uns, encore moins nombreux, à nous battre en participant aux différents mouvements.

J'avoue avoir parfois un peu honte de notre corporation.

C'était quoi, déjà, le secret du bonheur? Ne rien voir, ne rien entendre et-surtout- ne rien dire ?! Il doit y avoir alors plein de profs béats

arum a écrit:+1000
Bougeons nous tous....
Motion au CA, creation de collectifs....
Manif locale avant celle d'octobre....
Ce matin en conseil pedagogique, j'ai assisté à de véritables combats au sujet des IMP....qui en  mérite  vraiment et combien....un pur bonheur!!!
Je n'ose imaginer les conflits à venir pour l'AP et les EPI si nous laissons passer cette abominable réforme .

Pour le vivre, pas facile de mobiliser les collèges du bassin ! Mais dans le nôtre, tout est fait et toute la résistance se fera encore, et avec les parents. Il faudrait que tous les collègues s'y mettent, et je constate qu'on en est très loin.

J'ai bien du mal à comprendre les aveugles et les béats du moment :shock:

Ce qui est fou dans les temps qui courent, c'est de devoir s'appuyer sur les parents pour essayer de faire abroger les textes organisant la réforme parce que nos propres collègues s'en tapent royalement. Ça me fait fulminer. Le but ultime de notre travail est quand même de donner des bases solides à nos élèves pour aborder leur vie d'adulte. On dirait que ça intéresse très peu un certain nombre de nos collègues. C'est quand même grave cette réforme, comment peut-on y rester indifférent ?

Il faut croire que la plupart des gens sont c***
Si je me rappelle bien c'est d'ailleurs ce que dit un des personnages dans En attendant Godot (il faudrait que je retrouve la citation exacte)

Le pire du pire c'est de ne pas comprendre à quel point on démolit l'enseignement du français, et ce depuis plusieurs années (et là avec cette réforme c'est le pompon), et que c'est le point le plus tragique pour les élèves en difficulté. Pourtant, la logique est là : un élève qui ne comprend pas une consigne, n'arrivera pas à émerger dans la quasi totalité des matières. On pourra cacher les résultats en science, par exemple, en utilisant les schémas en évaluation ou autres subterfuges (compter sur des mots-clé par exemple) mais dès qu'on aborde une question qui demande ne serait-ce que 2 phrases de rédaction, c'est le carnage.
On peut balancer toutes les nouvelles pédagogies qu'on veut, rien ne changera tant que le français ne sera pas maîtrisé, tant qu'il ne reprendra pas sa place.
Il y a des personnes qui indiquent qu'on fait du français dans toutes les matières mais non, ce n'est pas en rappelant au passage dans un cours une règle de français qu'on fait du français. Il faut des bases solides en grammaire, orthographe, syntaxe, apprises avec un professionnel du français.

Laepixia a écrit:Le pire du pire c'est de ne pas comprendre à quel point on démolit l'enseignement du français, et ce depuis plusieurs années (et là avec cette réforme c'est le pompon), et que c'est le point le plus tragique pour les élèves en difficulté. Pourtant, la logique est là : un élève qui ne comprend pas une consigne, n'arrivera pas à émerger dans la quasi totalité des matières. On pourra cacher les résultats en science, par exemple, en utilisant les schémas en évaluation ou autres subterfuges (compter sur des mots-clé par exemple) mais dès qu'on aborde une question qui demande ne serait-ce que 2 phrases de rédaction, c'est le carnage.
On peut balancer toutes les nouvelles pédagogies qu'on veut, rien ne changera tant que le français ne sera pas maîtrisé, tant qu'il ne reprendra pas sa place.
Il y a des personnes qui indiquent qu'on fait du français dans toutes les matières mais non, ce n'est pas en rappelant au passage dans un cours une règle de français qu'on fait du français. Il faut des bases solides en grammaire, orthographe, syntaxe, apprises avec un professionnel du français.

+10000

Laepixia a écrit:Le pire du pire c'est de ne pas comprendre à quel point on démolit l'enseignement du français, et ce depuis plusieurs années (et là avec cette réforme c'est le pompon), et que c'est le point le plus tragique pour les élèves en difficulté. Pourtant, la logique est là : un élève qui ne comprend pas une consigne, n'arrivera pas à émerger dans la quasi totalité des matières. On pourra cacher les résultats en science, par exemple, en utilisant les schémas en évaluation ou autres subterfuges (compter sur des mots-clé par exemple) mais dès qu'on aborde une question qui demande ne serait-ce que 2 phrases de rédaction, c'est le carnage.
On peut balancer toutes les nouvelles pédagogies qu'on veut, rien ne changera tant que le français ne sera pas maîtrisé, tant qu'il ne reprendra pas sa place.
Il y a des personnes qui indiquent qu'on fait du français dans toutes les matières mais non, ce n'est pas en rappelant au passage dans un cours une règle de français qu'on fait du français. Il faut des bases solides en grammaire, orthographe, syntaxe, apprises avec un professionnel du français.

Je confirme : les pires moyennes de devoirs correspondent aux devoirs où il faut raisonner ou rédiger. De temps en temps, je fais un contrôle plus facile, avec une grille de mots croisés, une recherche d'information dans un texte, un texte à trous... Mais dès qu'il faut expliquer un phénomène ou utiliser une formule, même aussi bidon que f=1/T (appuyer sur la bonne touche de la calculatrice), c'est la catastrophe.

Des académiciens? Bof, ça n'émeut pas au ministère et de toute façon ils arrivent après la bataille :
"La ministre de l'Éducation a réussi à faire passer sa réforme du collège, mais elle suscite des oppositions de tous bords. Le Figaro dresse son bulletin de notes 2014-2015.
La bronca de l'Académie française contre la réforme du collège? Dans l'entourage de Najat Vallaud-Belkacem, on ne s'en soucie guère. «Nous ne nous attendions pas à autre chose de la part des gardiens de la tradition», ironise un conseiller. Le fait que la décision de l'Académie ait été prise «après la bataille» amoindrit sa portée. Surtout, Najat Vallaud-Belkacem a pris l'habitude, depuis deux mois, de ferrailler avec certains de ces «pseudo-intellectuels» issus des rangs de l'Académie, comme elle les a un jour nommés de façon bien malhabile."
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/06/23/01016-20150623ARTFIG00342-pour-najat-vallaud-belkacem-une-fin-d-annee-scolaire-laborieuse-et-desordonnee.php
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On a tellement déconstruit les autorités, que la prise de position de ces vieillards chenus est peut-être même de nature à faire le jeu de la jeunesse moderniste. 

Quand on considère la médiocrité du débat de société tel qu'il se déroule aujourd'hui, sa superficialité, le poids qu'il donne à l'image, son caractère immédiat et volatile à coups de tweets et de buzz vite ensevelis, on sourit jaune en voyant nos immortels plier un genou pour monter enfin sur le ring. La salle est déserte et on n'y entend plus que le bruit d'un aspirateur. Najat, elle, forte de sa nouvelle popularité, songe déjà qu'il va bientôt lui falloir changer de sport.

Ventre-Saint-Gris a écrit:On a tellement déconstruit les autorités, que la prise de position de ces vieillards chenus est peut-être même de nature à faire le jeu de la jeunesse moderniste. 

C'est amusant, ces académiciens je les trouve vraiment verts à côté de tous ces vieillards de 30 abs qui traînent parfois leur dos courbé, leur docilité et leur résignation en salle des profs...
http://www.lefigaro.fr/livres/2015/06/23/03005-20150623ARTFIG00188-jean-marie-rouart-il-faut-changer-cette-reforme-a-l-esprit-absurde.php

DÉCLARATION de l’ACADÉMIE FRANÇAISE adoptée à l’unanimité de ses membres dans sa séance du jeudi 11 juin 2015.

http://www.academie-francaise.fr/actualites/pour-une-vraie-egalite-des-chances

Je dois dire que le jour où je suis tombée sur ce texte, je l'ai presque intégralement retweeté dans mon enthousiasme.

Zakhartchouk critique le texte des académiciens (lien). Il a le droit. Mais il le fait sur un ton moqueur, méprisant et condescendant qu'il faut oser utiliser quand on critique des gens qui intellectuellement vous surpassent de très loin. Je n'ai pu m'empêcher de songer à la citation d'Audiard que tout le monde connait.

ylm a écrit:Zakhartchouk critique le texte des académiciens (lien). Il a le droit. Mais il le fait sur un ton moqueur, méprisant et condescendant qu'il faut oser utiliser quand on critique des gens qui intellectuellement vous surpassent de très loin. Je n'ai pu m'empêcher de songer à la citation d'Audiard que tout le monde connait.

C'est qu'il incarne la jeunesse, pépère.
Gardons sa proposition-phare:

L’Odyssée : fabrication d’un jeu de l’Oie-Dyssée ; croisement avec d’autres contes et légendes ; confrontation de versions filmées ; expressions tirées de l’œuvre (le cheval de Troie informatique…)

Iphigénie a écrit:

ylm a écrit:Zakhartchouk critique le texte des académiciens (lien). Il a le droit. Mais il le fait sur un ton moqueur, méprisant et condescendant qu'il faut oser utiliser quand on critique des gens qui intellectuellement vous surpassent de très loin. Je n'ai pu m'empêcher de songer à la citation d'Audiard que tout le monde connait.

C'est qu'il incarne la jeunesse, pépère.

Il incarne surtout le "jeunisme"... J'ai lu cette prose, c'est effarant de dogmatisme, de mauvaise foi, d'idées toutes faites ressassées (D'ailleurs, il s'auto-cite ....).

ylm a écrit:Zakhartchouk critique le texte des académiciens (lien). Il a le droit. Mais il le fait sur un ton moqueur, méprisant et condescendant qu'il faut oser utiliser quand on critique des gens qui intellectuellement vous surpassent de très loin. Je n'ai pu m'empêcher de songer à la citation d'Audiard que tout le monde connait.

J'adore les propositions de "ruses pédagogiques" de notre bon docteur à la fin de sa logorrhée méprisante. Autant de façons de ne SURTOUT PAS lire les textes, de fuir la confrontation avec l'artiste par le biais d'activités ludiques dignes de centres aérés, bref, de se passer de la lecture, cette activité ennuyeuse qui certainement "sent la naphtaline" aussi pour lui. Quel triste sire, quelle outrecuidante médiocrité.

Ah JMZ a peur de rien, s'attaquer à De Romilly en arguant que les Grecs étaient des méssants, s'attaquer à l'Académie en proposant de quoi obtenir le BAFA...

Lefteris a écrit:

Iphigénie a écrit:

ylm a écrit:Zakhartchouk critique le texte des académiciens (lien). Il a le droit. Mais il le fait sur un ton moqueur, méprisant et condescendant qu'il faut oser utiliser quand on critique des gens qui intellectuellement vous surpassent de très loin. Je n'ai pu m'empêcher de songer à la citation d'Audiard que tout le monde connait.

C'est qu'il incarne la jeunesse, pépère.

Il incarne surtout le "jeunisme"... J'ai lu cette prose, c'est effarant de dogmatisme, de mauvaise fois, d'idées toutes faites ressassées (D'ailleurs, il s'auto-cite ....).

Je pense, au vu de sa suffisance, qu'on pourrait lui appliquer la remarque de La Bruyère sur les dévots:
un "anti-académicien" est celui qui, s'il était sollicité par l'Académie, serait académicien-professionnel".
D'où les abondantes citations de son œuvre immortelle.

Je propose d'inscrire M. Zakhartchouk à la tournée des Stars 80. Il ressortirait ses vieilles chansons "Donner du sens", "Désacraliser la littérature", "Enseigner par la pub" aux côtés de Début de Soirée, Cookie Dingler, Peter et Sloane... La nostalgie 80 marche bien en ce moment. Il y aurait un coup à faire.

Sérieusement, le plus énervant est que les médias, qui ont une mémoire de poissons rouges, accueilleront ce bataclan passéiste, entendu mille fois, ressassé à l'identique depuis 25 ans, comme s'il était d'une prodigieuse modernité.

Gryphe a écrit:Je dois dire que le jour où je suis tombée sur ce texte, je l'ai presque intégralement retweeté dans mon enthousiasme.

Bravo :succes:

"Évidemment, si on part d’un postulat selon lequel on n’apprend la langue que dans des cours de « Français » réduits d’ailleurs bien souvent à l’orthographe et la grammaire dans l’esprit de certains académiciens, je pense, on ne peut comprendre que des activités croisées sciences et lettres par exemple puissent contribuer à un meilleur maniement du français en lecture, à l’oral, en écriture. "

Et tiens ! J'en parlais juste au-dessus. Pourquoi ne pas demander aux professeurs qui savent mieux que lui quelle part ils peuvent donner au français dans leur discipline ?
Si c'est faire lire les questions aux élèves ou énoncer vaguement une règle sur 3 semaines de cours, alors oui bien sûr je fais du français. Il est évident que je fais progresser mes élèves en français avec çà. D'ailleurs, il faudrait supprimer le français et les profs de français parce que nous faisons progresser les élèves sans eux.

Ca viendra, c'est une question de temps.

Celadon a écrit:Ca viendra, c'est une question de temps.

Ne parle pas de malheur

J'aime bien aussi l'expression le "gai savoir". ^^
Faire un jeu de l'oie-dyssée pour transmettre le gai savoir...
Devenons de gais profs !