Bac 2016 : un taux de réussite record (88,5%)

snoop a écrit:
Désolée Isidoria, mais je rejoins mes collègues pour les Mathématiques. C'était flagrant cette année sur les sujets de Terminale S. Je ne saurais me prononcer sur les autres matières.
Je plains sincèrement les élèves, surtout ceux qui croient encore à l'école, ceux qui n'ont pas d'autre voie pour réussir, parce que le jeu est pipé.

Moi aussi je suis désolée pour tous ceux qu'on finit par sacrifier sous le voile de la bienveillance, les écartant d'un vrai savoir que d'autres peuvent trouver dans leur milieu, où ils seront aidés.
Oui, ça fait mal.

Anne R. a écrit:

Cath a écrit:

Dadoo33 a écrit:

Cleroli a écrit:Avez-vous eu des échos, dans vos lycées, sur les redoublants qui vont conserver certaines notes ? Seront-ils obligés d'assister à tous les cours ou seulement à ceux correspondant aux matières repassées ?
Nous n'avons pas abordé cette question en conseil d'enseignement et je m'interroge.

J'en ai eu deux cette année. D'après notre cde, ils étaient tenus d'assister à TOUS les cours...

C'est déjà le cas en bac pro, ils assistent à tous les cours et refont même leurs stages.

Cela a déjà été le cas cette année. Ils n'ont pas été obligés d'assister aux cours concernés.

Chez nous, on les oblige à venir mais on les mets en classe de première pour ne pas perturber les cours de terminale dans certaines matières. Exemple cette année en TL: à cause des redoublants 44 élèves faisaient anglais approfondi. Solution trouvée : les 7 redoublants ont été mis en première où peu d'élèves avaient pris l'option.

Tu rates ton bac ? Retour en première. Petit garnement.

Rendash a écrit:Imaginez une classe de trente, dans une salle de trente-cinq places.
Ajoutez cinq ou six redoublants, obligés d'assister aux cours alors qu'ils conservent leurs notes.
Imaginez un châtiment approprié pour le CDE qui a imposé ça.

J'ai eu de la chance. Elles ne posaient pas de pb: une élève en s et je viens de me rappeler qu'elles étaient 2 en st2s. Je redoute l'année prochaine, effectivement...

En tout cas, on a trouvé le bon moyen de faire des économies: faire monter le curseur de réussite au bac.

Beniamino Massimo a écrit:Votre comparaison me fait penser à un article du Monde d'il y a quelques années. L'auteur, un professeur de l'université d'Aix-en-Provence, parlait d'un nouveau Verdun (ou était-ce la Somme ?) pour décrire l'ampleur du massacre en première année de faculté. Combien de bacheliers mal armés sont envoyés au casse-pipe tous les ans ?

Comme disait Natacha Polony devant la commission d'enquête du Sénat l'année dernière, « ça devrait nous empêcher de dormir ».

Cela ne s'arrête pas forcément en première année. J'ai vu passer des choses assez ahurissantes au rattrapage en L1, mais aussi en L2, puisqu'il y a moyen de passer même lorsqu'on a parfois des failles manifestes dans certains domaines. Je crois que l'on paie un prix très important (et j'utilise l'expression aussi dans son sens le plus concret) du fait de cette situation.

VicomteDeValmont a écrit:En tout cas, on a trouvé le bon moyen de faire des économies: faire monter le curseur de réussite au bac.

Et tu vas voir qu'à la rentrée ils vont nous annoncer que les universités sont pleines à craquer. Donc de plus ils rentabilisent les enseignants du supérieur. Je me rappelle que de mon temps , même à la rentrée l'amphi n'était qu'à moitié plein: un peu moins de 200 étudiants pour un amphi de 300 places ( en Deug MIAS hein! Lorsque j'étais en L1 de droit il n'y avait pas assez de places assises pour tout le monde et pourtant la capacité de l'amphi était de 800 places mdrrrrrr :lol: :lol: ). Même si à la fin de l'année on n'était que 90 à passer en DEUG2 ...
Ce qui me fait me souvenir que le jour de la grande messe de rentrée des étudiants en sciences le Doyen nous avait dit de façon très théâtrale: "regardez bien vos voisins de droite et de gauche, un seul de vous trois passera en seconde année".
Vus les résultats du bac 2016 il y fort à parier qu'il leur aurait dit "regardez vos voisins de droite , de gauche, de devant et de derrière, un seul de vous 5 passera en deuxième année"

RooMcfly a écrit:

Anne R. a écrit:
Cela a déjà été le cas cette année. Ils n'ont pas été obligés d'assister aux cours concernés.

Chez nous, on les oblige à venir mais on les mets en classe de première pour ne pas perturber les cours de terminale dans certaines matières. Exemple cette année en TL: à cause des redoublants 44 élèves faisaient anglais approfondi. Solution trouvée : les 7 redoublants ont été mis en première où peu d'élèves avaient pris l'option.

L'hypocrisie du système finit par ressortir

Ascagne a écrit:

Beniamino Massimo a écrit:Votre comparaison me fait penser à un article du Monde d'il y a quelques années. L'auteur, un professeur de l'université d'Aix-en-Provence, parlait d'un nouveau Verdun (ou était-ce la Somme ?) pour décrire l'ampleur du massacre en première année de faculté. Combien de bacheliers mal armés sont envoyés au casse-pipe tous les ans ?

Comme disait Natacha Polony devant la commission d'enquête du Sénat l'année dernière, « ça devrait nous empêcher de dormir ».

Cela ne s'arrête pas forcément en première année. J'ai vu passer des choses assez ahurissantes au rattrapage en L1, mais aussi en L2, puisqu'il y a moyen de passer même lorsqu'on a parfois des failles manifestes dans certains domaines. Je crois que l'on paie un prix très important (et j'utilise l'expression aussi dans son sens le plus concret) du fait de cette situation.

Bien d'accord. J'ai l'impression que certains idéalisent le supérieur. Comme il faut remplir les amphis de L2, L3, etc. on fait passer tous ceux qui n'ont pas démissionné (malgré des 2 et des 3 dans les matières fondamentales, vu encore cette année). Les prépas ne sont pas épargnées puisque dans mon coin elles recrutent à 10-11 de moyenne en TS.

Niht, effectivement les prépas ne sont pas épargnées. J'étais dans une petite prépa, donc je rencontre souvent les nouveaux élèves, beaucoup ont un niveau très faible. Pire, les professeurs se plaignent de leur arrogance. Ils pensent tout savoir et sont prêts à critiquer les profs ou à faire intervenir leurs parents dès les premières mauvaises notes!
Dans mon académie, l'heure est aux réjouissances: 88,9%! Nous faisons mieux que le national et c'est un pourcentage historique!

Saphyr a écrit: Ils pensent tout savoir et sont prêts à critiquer les profs ou à faire intervenir leurs parents dès les premières mauvaises notes!

En prépa, ça doit vite devenir drôle :lol:

Rendash a écrit:

Saphyr a écrit: Ils pensent tout savoir et sont prêts à critiquer les profs ou à faire intervenir leurs parents dès les premières mauvaises notes!

En prépa, ça doit vite devenir drôle :lol:

Très drôle!

Saphyr a écrit:

Rendash a écrit:

Saphyr a écrit: Ils pensent tout savoir et sont prêts à critiquer les profs ou à faire intervenir leurs parents dès les premières mauvaises notes!

En prépa, ça doit vite devenir drôle :lol:

Très drôle!

Faut nous raconter!

Oui, l faut nous raconter : quelque matière à rire n'est pas superflue.

Ascagne a écrit:

Beniamino Massimo a écrit:Votre comparaison me fait penser à un article du Monde d'il y a quelques années. L'auteur, un professeur de l'université d'Aix-en-Provence, parlait d'un nouveau Verdun (ou était-ce la Somme ?) pour décrire l'ampleur du massacre en première année de faculté. Combien de bacheliers mal armés sont envoyés au casse-pipe tous les ans ?

Comme disait Natacha Polony devant la commission d'enquête du Sénat l'année dernière, « ça devrait nous empêcher de dormir ».

Cela ne s'arrête pas forcément en première année. J'ai vu passer des choses assez ahurissantes au rattrapage en L1, mais aussi en L2, puisqu'il y a moyen de passer même lorsqu'on a parfois des failles manifestes dans certains domaines. Je crois que l'on paie un prix très important (et j'utilise l'expression aussi dans son sens le plus concret) du fait de cette situation.

Mais je suis bien d'accord, hélas. On évoque la L1 car c'est là que commencent les ennuis, mais on pourrait parler de certains masters ou de certaines prépas en effet. C'est toute la société qui est tirée vers le bas, mais la fête continue.

Le plus drôle que j'ai entendu, c'est une mère qui a été directement voir le proviseur pour se plaindre, car jamais son fils n'avait eu de telles notes.
De mémoire, c'était le 0 en grec et le 3 en anglais qui l'avaient fait monter au créneau. Elle avait argué qu'une version toutes les semaines, alors qu'il y avait d'autres matières, c'était matériellement impossible. Pour l'anglais, elle ne voyait pas l'intérêt d'apprendre par coeur du vocabulaire! Un vrai cirque... Surtout qu'elle a remis en cause la pédagogie des enseignants et a insisté sur leur absence d'empathie. Autant dire qu'elle a été bien reçue!
Ah, mais j'oubliais, la mère en question est elle-même prof !

Oui, très drôle et ahurissant à la fois. Je pense que cette maman prof est une adepte de la bienveillance.

Le niveau à la fac baisse déjà. Ou plutôt, tout est fait pour qu'il n'y ait pas trop d'échec. Quand j'y suis entrée en 2012, nous n'avions qu'un partiel intermédiaire + les partiels finaux + les rattrapages en cas d'échec.
L'année d'après, nous sommes passés à un système de plusieurs notes intermédiaires + partiels finaux + les rattrapages. Moi la 1ère, les notes intermédiaires m'ont sauvée, surtout en comparaison de la 1ère année. Au final, seuls les élèves qui sont là "en touristes" ne valident pas leur année.
La promo juste après moi (entrée à la fac en 2013) représentait un peu près le double de notre promo en L3. Notre promo était loin d'être brillante, je le reconnais bien volontiers mais entre les diverses notes intermédiaires prises en compte, ma moyenne a aussi fait un bond phénoménal entre L1/L2, et ce n'est pas seulement du à une autre méthode de travail (un peu tout de même mais passer d'un 9,9 et à 12 de moyenne...   :stock:  :stock: ).
J'ai beau avoir ma licence, je ne lui reconnais qu'une très faible valeur. J'en paie ajd les conséquences de ce système "vous avez le niveau mais oui :succes: "

ipomee a écrit:Oui, très drôle et ahurissant à la fois. Je pense que cette maman prof est une adepte de la bienveillance.

Voilà, elle est connue pour ça !

En cherchant les résultats l'année où j'ai eu mon bac, je suis tombée là-dessus : les résultats de 1960 à 2006.On voit que ça s'emballe au milieu des années 90. Maintenant, la question: ça s'arrêtera où? On n'imagine pas une baisse, donc on va vers les 100% et donc l'inutilité du truc..
http://cache.media.education.gouv.fr/file/47/9/5479.pdf

@roxanne : Il me semble avoir vu quelque part un tableau qui montrait une progression forte des mentions entre 2007 (mon année de référence, puisque c'est celle de mon bac) et aujourd'hui... mais j'ai la flemme de chercher. Cependant, qu'il y ait une forte progression des mentions TB, par exemple, en un peu moins d'une décennie, qui n'est certainement pas révélatrice d'une augmentation réelle du niveau (cela se saurait, sinon), m'a rendu perplexe quand j'ai consulté vu ce document.

Tenez, ma cousine vient d'avoir 20 en philo au bac S. Je ne sais pas ce qu'elle en pense. De mon côté, quand j'ai eu 20 en espagnol, j'aurais préféré avoir 16 et qu'on me dise que cela représentait effectivement quelque chose. :lol:

Ascagne a écrit:@roxanne : Il me semble avoir vu quelque part un tableau qui montrait une progression forte des mentions entre 2007 (mon année de référence, puisque c'est celle de mon bac) et aujourd'hui... mais j'ai la flemme de chercher. Cependant, qu'il y ait une forte progression des mentions TB, par exemple, en un peu moins d'une décennie, qui n'est certainement pas révélatrice d'une augmentation réelle du niveau (cela se saurait, sinon), m'a rendu perplexe quand j'ai consulté vu ce document.

Tenez, ma cousine vient d'avoir 20 en philo au bac S. Je ne sais pas ce qu'elle en pense. De mon côté, quand j'ai eu 20 en espagnol, j'aurais préféré avoir 16 et qu'on me dise que cela représentait effectivement quelque chose. :lol:

Invention des TPE.

Est-ce que cela a eu un effet aussi fort ? Mais surtout, est-ce que cela explique l'évolution des mentions TB, par exemple ?
Cela m'évoque des souvenirs... J'ai dû avoir 20 en TPE aussi, mais les deux lycéennes qui ont travaillé avec moi et qui ont fait 25% et 5% du travail n'ont pas eu 20 elles aussi. L'avantage des TPE, dans mon cas, a peut-être été de compenser le sport. :lol:

ysabel a écrit:

Ascagne a écrit:@roxanne : Il me semble avoir vu quelque part un tableau qui montrait une progression forte des mentions entre 2007 (mon année de référence, puisque c'est celle de mon bac) et aujourd'hui... mais j'ai la flemme de chercher. Cependant, qu'il y ait une forte progression des mentions TB, par exemple, en un peu moins d'une décennie, qui n'est certainement pas révélatrice d'une augmentation réelle du niveau (cela se saurait, sinon), m'a rendu perplexe quand j'ai consulté vu ce document.

Tenez, ma cousine vient d'avoir 20 en philo au bac S. Je ne sais pas ce qu'elle en pense. De mon côté, quand j'ai eu 20 en espagnol, j'aurais préféré avoir 16 et qu'on me dise que cela représentait effectivement quelque chose. :lol:

Invention des TPE.

Pas en 2007, non. J'ai passé mon bac en 2004, et il me semble que c'était la première mouture de ces cochonneries de TPE. Ils devaient être optionnels à l'époque, me semble-t-il (pas sûr, mon bahut de l'époque étant particulièrement limité quant au choix des options, il nous avait imposé celle-ci. En terminale, pas en première.). La première mouture, pas la première année : ils devaient exister depuis un ou deux ans, déjà.

Je reformule : j'avais prioritairement considéré l'évolution depuis mon passage du bac, comme indiqué, mais je n'ai pas dit que c'était le point de départ d'un processus.

Rendash a écrit:

ysabel a écrit:

Ascagne a écrit:@roxanne : Il me semble avoir vu quelque part un tableau qui montrait une progression forte des mentions entre 2007 (mon année de référence, puisque c'est celle de mon bac) et aujourd'hui... mais j'ai la flemme de chercher. Cependant, qu'il y ait une forte progression des mentions TB, par exemple, en un peu moins d'une décennie, qui n'est certainement pas révélatrice d'une augmentation réelle du niveau (cela se saurait, sinon), m'a rendu perplexe quand j'ai consulté vu ce document.

Tenez, ma cousine vient d'avoir 20 en philo au bac S. Je ne sais pas ce qu'elle en pense. De mon côté, quand j'ai eu 20 en espagnol, j'aurais préféré avoir 16 et qu'on me dise que cela représentait effectivement quelque chose. :lol:

Invention des TPE.

Pas en 2007, non. J'ai passé mon bac en 2004,

Rendash a écrit:et il me semble que c'était la première mouture de ces cochonneries de TPE. Ils devaient être optionnels à l'époque, me semble-t-il (pas sûr, mon bahut de l'époque étant particulièrement limité quant au choix des options, il nous avait imposé celle-ci. En terminale, pas en première.). La première mouture, pas la première année : ils devaient exister depuis un ou deux ans, déjà.

Ils existent depuis 2000, je dirais. J'ai eu des TPE en 1re et Tle et nous avions le choix de faire compter (ou pas) nos notes pour le bac (sur le même principe qu'une option facultative).