Barbara Martin - La Méthode Barbara

A 7h40 sur RTL ce matin, un entretien avec Barbara Martin, présentée comme  « l’une des plus jeunes proviseurs de France, comme celle qui révolutionne le lycée et publie La méthode Barbara »
Par ailleurs, on peut trouver quelques informations complémentaires sur le site de l'éditeur : ici

Fayard - La Méthode Barbara a écrit:L'histoire de Barbara Martin à la tête du lycée Joliot-Curie de Nanterre aurait pu tourner au cauchemar. Nommée en catastrophe proviseure à deux jours de la rentrée 2018. Barbara Martin va pourtant réussir à imposer son style et ses méthodes dans un lycée de banlieue parisienne qui a la réputation d'essorer ses proviseurs. Dans ce témoignage rare, celle qui révolutionne le lycée raconte de l'intérieur l'école aujourd'hui et brosse un portrait optimiste de la jeunesse française.

Elle n'est pas restée très longtemps à Nanterre.

Clecle78 a écrit:Elle n'est pas restée très longtemps à Nanterre.

Oui : 3 ans.
Et ces années étaient particulières : réforme du lycée, COVID19.
Je ne suis pas certaine que, dans ces conditions, elle ait eu le temps de déployer une méthode structurée mais je suis tout de même curieuse d'entendre son témoignage.

Je n'ai pas écouté RTL mais je suis allée voir le parcours de cette dame. C'est marrant c'est exactement celui de l'un de mes anciens CDE. La Degesco pour moi serait plutôt synonyme de méfiance, et le fait qu'au bout de 3 ans elle ait quitté son poste de Nanterre pour atterrir à Toronto dans un lycée de prestige, la preuve que "redresser" Nanterre s'inscrivait pour elle dans une perspective carriériste ( on me dira " mobilité obligatoire " mais si elle a à cœur de s'occuper d'élèves mal considérés par ailleurs, une mutation dans un lycée disons plus " compliqué" aurait été bien plus logique).
Il me manque plusieurs informations, la première j'irai la chercher quand j'aurai le temps, c'est le type d'établissement qu'est ce lycée de Nanterre: polyvalent ? Tous les élèves ont-ils pu bénéficier de ses méthodes révolutionnaires ? La deuxième information je crois qu'on ne l'aura pas, pourtant elle est primordiale : qu'en pensent les professeurs, eux?
Je suis toujours plus que dubitative face à ces parcours.

Edit: je suis allée jeter un coup d' oeil sur le site du lycée. Je n'avais pas fait le rapprochement : c'est le lycée où travaillait Kai Terada ??????
Ce fil va commencer à devenir intéressant...

Et la situation de Nanterre est catastrophique cette année. Je trouve aussi le titre du livre  assez prétentieux.Effectivement, une si bonne proviseure devrait bien plutôt s'intéresser à redresser des établissements en souffrance en France plutôt que partir au Canada dans un lycée huppé. Méfiance, donc. Des proviseurs carriéristes j'en ai connu quelques uns et effectivement souvent beaucoup de com, très efficace en général.

Le départ pour Toronto peut étonner : interrogée par la journaliste, elle l'a expliqué en avançant des raisons personnelles ( l'idée de partir au Canada l'attirait et plaisait à ses enfants).

Le positif à retenir de son discours : les notions de dialogue, d'écoute et de respect.
Quand elle arrivée fin août 2018 au lycée Joliot-Curie et qu'une grève était prévue pour la rentrée, elle dit avoir pris le temps de discuter avec les enseignants et s'est engagée à améliorer les emplois du temps et à régler les problèmes.
Quand des jeunes filles ont mis leur voile dans l'enceinte du lycée, elle a commencé par dialoguer avec elles pour comprendre leur geste.
Quand un élève met plusieurs fois le feu dans les toilettes, elle convoque le père et veut comprendre l'histoire de la famille pour aider le fils.

Elle se dit "optimiste mais pas naïve, toujours solidaire, atypique, hors du cadre". On comprend avec les interventions de la journaliste qu'elle ne compte pas ses heures, ramène des élèves chez elle.

Ce portrait rapide laisse songeur...

Blan6ine a écrit:Le départ pour Toronto peut étonner : interrogée par la journaliste, elle l'a expliqué en avançant des raisons personnelles ( l'idée de partir au Canada l'attirait et plaisait à ses enfants).

Le positif à retenir de son discours : les notions de dialogue, d'écoute et de respect.
Quand elle arrivée fin août 2018 au lycée Joliot-Curie et qu'une grève était prévue pour la rentrée, elle dit avoir pris le temps de discuter avec les enseignants et s'est engagée à améliorer les emplois du temps et à régler les problèmes.
Quand des jeunes filles ont mis leur voile dans l'enceinte du lycée, elle a commencé par dialoguer avec elles pour comprendre leur geste.
Quand un élève met plusieurs fois le feu dans les toilettes, elle convoque le père et veut comprendre l'histoire de la famille pour aider le fils.

Elle se dit "optimiste mais pas naïve, toujours solidaire, atypique, hors du cadre". On comprend avec les interventions de la journaliste qu'elle ne compte pas ses heures, ramène des élèves chez elle.

Ce portrait rapide laisse songeur...

Pour moi elle coche toutes les cases de ce que je déteste chez les personnels de direction parachutés par le pouvoir pour diffuser la bonne parole dans les lycées "à sauver", un petit tour et puis s'en vont, récompensés de tous les titres officiels possibles, bien en Cour, partant dès qu'ils le peuvent vers des horizons riants, laissant derrière eux un désastre en ayant bien mis le feu, en mettant les vrais problèmes sous le tapis et en faisant leur miel de leur "bienveillance "hypocrite.
( Elle met en avant les notions d'écoute et de respect ? Ben tant mieux , le contraire serait simplement contraire à la déontologie la plus basique du métier. Que du vent).
J'en ai soupé de ça. Le dernier lycée où je suis passée a connu ce genre de profil à sa tête et s'en est souvenu longtemps.  Il a fallu un nouveau proviseur moins bien noté sûrement mais plus désireux de faire un vrai travail de terrain, pour redresser tout ça, les mains dans le cambouis, avec un vrai respect des professeurs.

Blan6ine a écrit:Le départ pour Toronto peut étonner : interrogée par la journaliste, elle l'a expliqué en avançant des raisons personnelles ( l'idée de partir au Canada l'attirait et plaisait à ses enfants).

Le positif à retenir de son discours : les notions de dialogue, d'écoute et de respect.
Quand elle arrivée fin août 2018 au lycée Joliot-Curie et qu'une grève était prévue pour la rentrée, elle dit avoir pris le temps de discuter avec les enseignants et s'est engagée à améliorer les emplois du temps et à régler les problèmes.
Quand des jeunes filles ont mis leur voile dans l'enceinte du lycée, elle a commencé par dialoguer avec elles pour comprendre leur geste.
Quand un élève met plusieurs fois le feu dans les toilettes, elle convoque le père et veut comprendre l'histoire de la famille pour aider le fils.

Elle se dit "optimiste mais pas naïve, toujours solidaire, atypique, hors du cadre". On comprend avec les interventions de la journaliste qu'elle ne compte pas ses heures, ramène des élèves chez elle.

Ce portrait rapide laisse songeur...

est-ce bien "chez ELLE" ?  ou faut-il lire "chez elleS" ?

Je ne connais pas cette dame, je ne jugerai pas de la réalité de son action.

Par contre, je suis très fatigué de ces livres écrits par un professeur ou un cde ayant passé quelques années dans une zone difficile ( avant de l'utiliser comme un tremplin pour ailleurs) en prétendant avoir la méthode miracle pour tout changer, toujours avec un peu les mêmes sous-entendus (moi, je faisais preuve d'écoute et je ne comptais pas mes heures).

Le titre même du livre (mais peut-être l'autrice ne l'a-t-elle pas choisi) est un sommet de narcissisme.

Je suis jalouse, moi aussi je veux un livre à ma gloire : La méthode LadyOlenna, ça claque non ?
Je vous en livre les points clés en exclu :
- noyauter un forum de professeurs pour soutirer tout un tas d'infos intéressantes
- empoisonner discrètement mes ennemis lors d'un moment de convivialité (ça a bien marché avec ma gestionnaire de l'année dernière)
- ne jamais négliger le petit personnel : ça peut toujours servir
- rendre divers services à des collègues d'autres maisons, un renvoi d'ascenseur est toujours possible
Voilà, je vous tiens au courant de son avancée et de sa publication, merci !

LadyOlenna a écrit:Je suis jalouse, moi aussi je veux un livre à ma gloire : La méthode LadyOlenna, ça claque non ?
Je vous en livre les points clés en exclu :
- noyauter un forum de professeurs pour soutirer tout un tas d'infos intéressantes
- empoisonner discrètement mes ennemis lors d'un moment de convivialité (ça a bien marché avec ma gestionnaire de l'année dernière)
- ne jamais négliger le petit personnel : ça peut toujours servir
- rendre divers services à des collègues d'autres maisons, un renvoi d'ascenseur est toujours possible
Voilà, je vous tiens au courant de son avancée et de sa publication, merci !

On attend le best-seller!!!

Blan6ine a écrit:
Elle se dit "optimiste mais pas naïve, toujours solidaire, atypique, hors du cadre". On comprend avec les interventions de la journaliste qu'elle ne compte pas ses heures, ramène des élèves chez elle.

Ce portrait rapide laisse songeur... 

Bon, je dois avouer que quand une personne commence à parler d'elle-même en ces terme, c'est pour moi un signal d'alerte. Y a-t-il plus convenu que de se déclarer "hors du cadre" ?

zigmag17 a écrit:
Pour moi elle coche toutes les cases de ce que je déteste chez les personnels de direction parachutés par le pouvoir pour diffuser la bonne parole dans les lycées "à sauver", un petit tour et puis s'en vont, récompensés de tous les titres officiels possibles, bien en Cour, partant dès qu'ils le peuvent vers des horizons riants, laissant derrière eux un désastre en ayant bien mis le feu, en mettant les vrais problèmes sous le tapis et en faisant leur miel de leur "bienveillance ".

+ 1

..et 1 médaille !

L’Ordre du mérite à Barbara Martin, directrice du Lycée français de Toronto

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zigmag17 a écrit:Edit: je suis allée jeter un coup d' oeil  sur le site du lycée. Je n'avais pas fait le rapprochement : c'est le lycée où travaillait Kai Terada ??????
Ce fil va commencer à devenir intéressant...

C'est parce qu'elle était citée dans ce fil que je suis allée voir les pages en libre accès.
Dans ce que j'ai lu, rien d'extraordinaire, si ce n'est qu'elle parle beaucoup de sa personne privée (et là, elle sort de l'ordinaire, avec 5 enfants).

il y a un point sur lequel j'aimerais des éclaircissements : elle n'a été nommée à J-C que quelques jours avant la rentrée, donc elle n'était pas passée au mouvement ? Nous avons eu un CdE nommée dans les mêmes conditions (départ surprise du CdE précédent au cours de l'été), nous avions eu l'impression de recevoir le fond du panier...

Oudemia a écrit:

zigmag17 a écrit:Edit: je suis allée jeter un coup d' oeil  sur le site du lycée. Je n'avais pas fait le rapprochement : c'est le lycée où travaillait Kai Terada ??????
Ce fil va commencer à devenir intéressant...

C'est parce qu'elle était citée dans ce fil que je suis allée voir les pages en libre accès.
Dans ce que j'ai lu, rien d'extraordinaire, si ce n'est qu'elle parle beaucoup de sa personne privée (et là, elle sort de l'ordinaire, avec 5 enfants).

il y a un point sur lequel j'aimerais des éclaircissements : elle n'a été nommée à J-C que quelques jours avant la rentrée, donc elle n'était pas passée au mouvement ? Nous avons eu un CdE nommée dans les mêmes conditions (départ surprise du CdE précédent au cours de l'été), nous avions eu l'impression de recevoir le fond du panier...

Le CdE que j'évoquais précédemment n'avait participé à aucun mouvement mais avait été directement parachuté du cabinet du ministre où il occupait un vague poste lié à l'éducation, pour "redresser la barre" du navire en perdition qu'était soi-disant devenu le lycée.  Un parcours exemplaire : même pas 10 ans d'enseignement des années auparavant dans une matière où les cours se mènent toujours en demi-groupes mais avec un mantra "Je suis le premier pédagogue de l'établissement " qui nous a cassé les oreilles pendant des années, discours officiel de "bienveillance, respect, blablabla", assorti sur le terrain de harcèlement envers certains personnels, la part belle faite aux sections d'élite du lycée mais un déni total des difficultés rencontrées en LPO, tous les problèmes  mis sous le tapis, mais , par effet de vases communiquants comme toujours à l'EN, grand ami du Recteur, médailles à gogo, grands discours dans le journal, articles dithyrambiques tous les quatre matins, et mutation dans un prestigieux lycée à l'étranger pour remercier ce grand pédagogue d'avoir laissé derrière lui un champ de ruines.
Accointances, réseaux, concussion, népotisme... On choisira le mot qu'on veut.

Elle me fait penser à Céline Alvarez, la professeur des écoles.

Elle a passé un an comme cheffe de bureau à la dgesco: ça suppose quelques contacts.

Iphigénie a écrit:Elle a passé un an comme cheffe de bureau à la dgesco: ça suppose quelques contacts.

Oui.

Toujours intéressant d'avoir des retours de personnes humbles...trouver sa méthode miraculeuse quand il n'y a pas eu d'élèves pendant la moitié du temps...L'éditeur évoque quand même une métamorphose de l'établissement. Nous avons donc affaire à une génie...!

Djedje_Bzh a écrit:Toujours intéressant d'avoir des retours de personnes humbles...trouver sa méthode miraculeuse quand il n'y a pas eu d'élèves pendant la moitié du temps...L'éditeur évoque quand même une métamorphose de l'établissement. Nous avons donc affaire à une génie...!

Ah ça pour se gargariser, certains se gargarisent... Et le flacon n'est jamais assez grand.
J'admirais énormément en son temps la Proviseure de l"Auto-Ecole" de Saint -Denis, qui me semble-t-il avait révolutionné la manière d'aborder la scolarité d'élèves au parcours plus que chaotique. Au moins elle donnait l'impression d'être sur le terrain et de se battre au côté des profs pour amenuiser les déterminismes sociaux.
Ici euh... Éolienne project: du vent, du brassage, et de l'occupation malvenue du paysage.

Oxford a écrit:

zigmag17 a écrit:
Pour moi elle coche toutes les cases de ce que je déteste chez les personnels de direction parachutés par le pouvoir pour diffuser la bonne parole dans les lycées "à sauver", un petit tour et puis s'en vont, récompensés de tous les titres officiels possibles, bien en Cour, partant dès qu'ils le peuvent vers des horizons riants, laissant derrière eux un désastre en ayant bien mis le feu, en mettant les vrais problèmes sous le tapis et en faisant leur miel de leur "bienveillance ".

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L’Ordre du mérite à Barbara Martin, directrice du Lycée français de Toronto

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A mon avis ce n'est que le début d'une longue série.
Redorer le blason de l'EN ca vaut bien ça.
On est loin du badge du pauvre, rappelons-nous.
( Non parce que si on me pose la question moi aussi je veux bien aller au Canada hein, c'est pas le souci!)

Iphigénie a écrit:Elle a passé un an comme cheffe de bureau à la dgesco: ça suppose quelques contacts.

Il en faut aussi pour publier chez Fayard (parce que des livres de témoignages de personnels de l'EN qui sortent dans l'anonymat il y en a des tas) avec sa tête sur un bandeau, une préface de Frédéric Lenoir (une des grandes ventes de l'éditeur en essai), et pour faire la matinale d'une grande radio nationale.

C'est bien, avec l'ordre du mérite après seulement trois ans à la tête d'un lycée de banlieue, elle pourra envoyer ses filles au lycée de la Légion d'Honneur... C'est pourtant une distinction relativement rare (environ 2 500 chevaliers à titre civil nommés en trois ans) que des chefs d'établissement ayant accompli une carrière entière n'obtiennent pas pour autant.
Quant à expliquer son départ précipité pour Toronto pour des raisons familiales, c'est mignon... Un des postes les plus difficiles à obtenir certainement, en ayant seulement passé trois ans comme chef d'établissement (le minimum pour demander une mutation), cela demande nécessairement un réseau très bien établi.

Je me méfie comme la peste des méthodes "magiques" prônée par les médias et de celles et ceux qui sont alors présenté(e)s en exemple.
En ce moment, il y en a 3 (il me semble): _ Elle, que j'ai vu Arrêt sur Images défendre Kai Terrada
_ Un autre, mis en avant il y a quelques semaines, qui se vantait de dire bonjour à ses élèves
_ Un 3e, de Drancy, qui m'a fait plaisir en répétant qu'il ne voulait pas qu'on utilise ses propositions pour dévaloriser les autres collègues et en balançant ses vérités à "M. le ministre" dans une émission télé

Toronto doit en effet être particulièrement difficile à obtenir.
Je me demande comment une personne aussi investie a trouvé le temps d’écrire un livre. Un proviseur a vraiment peu de temps pour lui, particulièrement s’il a une famille et doit organiser un déménagement international pendant l’été.
Je me demande aussi comment la situation dans ce lycée s’est détériorée aussi vite après son départ. Je suppose que si elle a écrit un livre c’est parce qu’elle avait laissé un lycée qui fonctionnait bien? C’est un peu surprenant cette omniprésence de ce lycée dans les médias, pour des raisons semble-t-il opposées.

LadyOlenna a écrit:Je suis jalouse, moi aussi je veux un livre à ma gloire : La méthode LadyOlenna, ça claque non ?
Je vous en livre les points clés en exclu :
- noyauter un forum de professeurs pour soutirer tout un tas d'infos intéressantes
- empoisonner discrètement mes ennemis lors d'un moment de convivialité (ça a bien marché avec ma gestionnaire de l'année dernière)
- ne jamais négliger le petit personnel : ça peut toujours servir
- rendre divers services à des collègues d'autres maisons, un renvoi d'ascenseur est toujours possible
Voilà, je vous tiens au courant de son avancée et de sa publication, merci !

Sinon, le titre de son livre me rappelle le titre du livre de rangement d'une certaine Japonaise. Méthode que je suis incapable de suivre.