chapitre "dénoncer les travers de la société" pour des 3e

Anaxagore a écrit:

Audrey a écrit:Je ne vois pas non plus en quoi ce poème serait une dénonciation de la guerre. Ok, le mort est un soldat, mais concrètement, qu'y a-t-il d'autre allant dans le sens d'une dénonciation de la guerre? Pour moi, ce poème est davantage un plaisir poétique de tromper le lecteur, de l'entraîner sur de fausses pistes, de jouer sur la peinture de la nature, sur l'aspect idyllique qui s'oppose à la mort surgissant violemment à la chute du poème.

Rimbaud est un petit malin et il aime nous le montrer. Voilà ce que j'en pense... ;-)

Et puis bon. Un contraste au moyen d'une image ne fait pas du texte en lui même une "dénonciation de la guerre".

Les natures mortes de Cézanne sont-elle des apologies des fruits? 5 fruits et légumes par jour.

Tout à fait d'accord avec toi... j'ai mal formulé ma phrase, j'aurais dû écrire " concrètement, qu'y aurait-il d'autre que certains pourraient exploiter dans le sens d'une dénonciation de la guerre?", parce que moi, je n'y vois absolument pas une "dénonciation".

ThomCarver a écrit:J'ai inclus "Le Dormeur du val" dans mon chapitre sur lyrisme et engagement car pour moi, il s'agit d'une dénonciation en sourdine, bien loin des élancées grandiloquentes de Hugo. Je fais aussi justement étudier Melancholia dans ce même chapitre et le contraste est plutôt frappant. Je ne vois pas pourquoi ce poème serait HS. Il n'y pas UNE interprétation du poème. La dénonciation par l'euphémisme est d'autant plus percutante je trouve.

Comment construis-tu cette interprétation ? Comme les autres, je trouve que cette lecture manque d'étais.

Oulà, je ne voulais pas déclencher une telle polémique. Je trouve que ce débat est très intéressant, ceci dit. Il montre bien qu'une oeuvre ne peut se limiter à un seul sens (celui que son auteur voudrait prétendument lui attribuer), sans évidemment aller dans le contresens ou la surinterprétation. Je pense que, de la part de Rimbaud, il y a une volonté de tromper son lecteur, effectivement. De jouer un peu avec lui. Je persiste à y voir tout de même une forme de constat désespéré, un peu amer, sur la conséquence de la guerre: la mort. C'est une forme d'argumentation indirecte, à mes yeux.
Je remercie au passage ceux et celles qui ont véritablement répondu à la question que je posais: mon corpus tient-il la route au niveau de la problématique choisie?
Je pense enlever "Le dormeur du val" et axer plus précisément les textes sur la satire ou la caricature.

Jane a écrit:Pourquoi ne pas ajouter à ton corpus Un général dans la bibliothèque de Calvino, qui collerait parfaitement à ta dernière proposition de problématique ?
Je ne vois pas non plus où serait la satire dans Le dormeur du val... une dénonciation, pourquoi pas,  dans le paradoxe existant entre le lieu et l'apparence du soldat, paisibles, et la réalité abrupte que nous transmet la chute, même si je ne suis pas sûre qu'il s'agisse de l'objectif de Rimbaud. Mais ce n'est en tous cas pas du tout l'idée que j'ai de la satire.

Merci pour cette suggestion. Je vais le lire.

J'enseigne au lycée et je vais peut-être répondre à côté de la plaque.
Les textes choisis sont souvent étudiés au lycée (mais, en soit, ce n'est pas une raison de ne pas les lire et les comprendre au collège).
Je trouve tes problématiques trop larges. Puisque tu aimerais travailler sur les préjugés, choisis en un seul.
J'avoue que l'expression "travers de la société" laisse pantois et qu'effectivement il peut inciter à "tordre" et non plus expliquer les textes littéraires.
Ou bien choisis un texte que tu aimes profondément et recherche des textes qui peuvent s'articuler à lui à l'aide d'une problématique littéraire.

trompettemarine a écrit:J'enseigne au lycée et je vais peut-être répondre à côté de la plaque.
Les textes choisis sont souvent étudiés au lycée (mais, en soit, ce n'est pas une raison de ne pas les lire et les comprendre au collège).
Je trouve tes problématiques trop larges. Puisque tu aimerais travailler sur les préjugés, choisis en un seul.
J'avoue que l'expression "travers de la société" laisse pantois et qu'effectivement il peut inciter à "tordre" et non plus expliquer les textes littéraires.
Ou bien choisis un texte que tu aimes profondément et recherche des textes qui peuvent s'articuler à lui à l'aide d'une problématique littéraire.

Effectivement, mes problématiques sont larges... justement parce que mon corpus l'est aussi.
J'aime particulièrement le portrait acerbe du petit fonctionnaire que dresse Albert Cohen. Du coup, je pensais axer le chapitre sur la caricature comme arme (mais je laisserais tomber, pour cela, "Les animaux malades..." et je voudrais aussi absolument voir cette fable avec les 3e... Et puis, j'adorerais tester "Mourir pour des idées", bien que j'aie peur que ce soit un peu difficile pour des 3e).

Bref, je ne suis pas plus avancée; en attendant, il va falloir que je fasse des choix. C'est trop dur

Oui, tu es contrainte de faire des choix pour garder une une séquence cohérente, ou alors tu décides de te libérer du carcan de la séquence.

Si tu veux vraiment garder "Les Animaux malades de la peste" et "Le Dormeur du val" dans la même séquence, je ne vois que le locus amoenus en commun, mais comment rattacher cela au thème des "travers de la société" ?
Quel grand écart, tout de même.

Non, du coup, je laisse de côté "Le dormeur du val". De toute façon, c'est un incontournable qu'ils reverront certainement au lycée. Et puis, ce qui a été dit plus haut est juste: ce n'est pas une satire, au sens propre du terme. ça reste une dénonciation, et encore, pas pour tout le monde, donc... laissons-le de côté.
Mon problème est surtout d'articuler "Les animaux malades..." avec "Mourir pour des idées" et la caricature de Cohen.
A part une problématique ultra vague sur l'art qui fait réfléchir, je ne vois pas.



Ou simplement, axer la problématique sur l'art qui aide à prendre du recul sur nos comportements générés par la société: Brassens et Cohen se rejoignent en ce sens (et on vire LF).

Si tu veux du LF, Les deux coqs est assez savoureux ; tu y trouveras de la parodie, de la satire, de la dénonciation, mais point de référence à l'art en revanche !

Quand je parle de l'art, je parle de toute création au sens large: poème, roman, oeuvre plastique, etc.
Si tu préfères: la littérature aide-t-elle à prendre du recul sur nos comportements générés par la société... ? etc.
Mais avec cette problématique, j'évince les caricatures de Daumier et Charlie Chaplin, que j'aimerais beaucoup traiter avec les 3e.
Voilà pourquoi j'utilisais le terme d'art, et pas seulement la création littéraire.

Bonsoir chers collègues!
Je ressors ce fil de discussion car je cogite sur mon chapitre sur ce thème...Je finis un GT sur l'autobiographie et j'aimerais faire une OI pour "dénoncer les travers"...Or, je bloque un peu! J'ai abordé, ces deux dernières années, La Ferme des animaux, mais je sature. J'ai pensé à Des souris et des hommes, qu'en pensez-vous? Avez-vous d'autres idées d'OI?
Merci par avance!

Autre topic sur le sujet : https://www.neoprofs.org/t104354-3e-dnoncer-les-travers-de-la-socit-socit-de-consommation

C'est quand même un thème qui sent "le message de l'auteur" à plein nez.

Alors, après quelques jours de réflexion et de recherches, je pense étudier Claude Gueux, avec mes 3èmes, en OI. C'est court, simple, mais efficace. Cela ouvre la voie de l'argumentation, je pense que cela peut plaire. Voilà, merci à ceux qui m'ont répondu!