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- PointàlaligneExpert
Jenny a écrit:Merci Ombre !
Ça donne envie.
+1 ! On a bien besoin de bonne littérature en ce moment...
RyuzakiNiveau 9
+2. Beau compte-rendu en effet, merci.
Défi 23, Un livre évoquant un épisode biblique : Le paradis perdu, John Milton
Envoyé en enfer par Dieu, Satan décide d'aller sur terre pour se venger. Or, il se trouve que Dieu a créé une nouvelle créature, un homme qui vit avec sa femme dans...oh et puis vous connaissez l'histoire.
Le paradis perdu est un livre dans lequel les personnages se parlent. Beaucoup. Je sais que c'est le style de l'épopée qui veut ça, mais dieu que c'est peu naturel par moment. Il y a le problème de la traduction, certes, mais je dois bien avouer que ce fut un peu long et assez laborieux comme lecture, malgré ses indéniables qualités littéraires.
Verdict : un peu décevant
Défi 23, Un livre évoquant un épisode biblique : Le paradis perdu, John Milton
Milton a écrit:mais ni le souffle du matin quand il monte avec le charme des oiseaux matinaux, ni le soleil levant sur ce délicieux jardin, ni l'herbe, ni le fruit, ni la fleur qui brille de rosée, ni le parfum après une ondée, ni le soir paisible et gracieux, ni la nuit silencieuse avec son oiseau solennel, ni la promenade aux rayons de la lune ou à la tremblante lumière de l'étoile, n'ont de douceur sans toi.
Envoyé en enfer par Dieu, Satan décide d'aller sur terre pour se venger. Or, il se trouve que Dieu a créé une nouvelle créature, un homme qui vit avec sa femme dans...oh et puis vous connaissez l'histoire.
Le paradis perdu est un livre dans lequel les personnages se parlent. Beaucoup. Je sais que c'est le style de l'épopée qui veut ça, mais dieu que c'est peu naturel par moment. Il y a le problème de la traduction, certes, mais je dois bien avouer que ce fut un peu long et assez laborieux comme lecture, malgré ses indéniables qualités littéraires.
Verdict : un peu décevant
OudemiaBon génie
Fin d'un monde : Kim, de Rudyard Kipling.
Relecture, comme je l'ai dit plus haut, mais avec un intervalle tellement long que c'est presque une découverte. Presque, parce que je me souvenais, en gros des événements, mais découverte parce que j'ai pu savourer les détails, les descriptions, et l'écriture (présence discrète du narrateur, avec une prolepse, que je n'ai pas notée parce que j'étais couchée, sur la vie de Kim plus tard, il faut que j'essaie de retrouver).
Ne pas oublier que ce n'est pas un livre pour les enfants, puisqu'il est souvent rangé dans cette catégorie, mais il peut en enchanter certains, et faire envie aux adolescents (Kim a treize ans au début de l'histoire).
Relecture, comme je l'ai dit plus haut, mais avec un intervalle tellement long que c'est presque une découverte. Presque, parce que je me souvenais, en gros des événements, mais découverte parce que j'ai pu savourer les détails, les descriptions, et l'écriture (présence discrète du narrateur, avec une prolepse, que je n'ai pas notée parce que j'étais couchée, sur la vie de Kim plus tard, il faut que j'essaie de retrouver).
Ne pas oublier que ce n'est pas un livre pour les enfants, puisqu'il est souvent rangé dans cette catégorie, mais il peut en enchanter certains, et faire envie aux adolescents (Kim a treize ans au début de l'histoire).
EloahExpert
Quelqu'un a lu La Horde du Contrevent de Damasio ? Je suis presqu'à la fin : pfiou quel livre !!! Quel style surtout !! Il va me falloir un peu de temps pour le digérer. Je ne sais pas trop dans quel défi le placer, qu'en pensez-vous ?
lulucastagnetteEmpereur
Eloah, je n'en ai jamais entendu parler mais tu m'intrigues ! Dis-nous en plus !
JennyMédiateur
Envie de le lire depuis un moment. Tu nous feras un compte-rendu ?
- EloahExpert
Oui, je vais essayer mais résumer l'intrigue c'est ne rien dire (une horde de 23 personnes traverse le monde en quête de l'origine du vent), c'est le style, l'écriture, la construction même du livre qui sont fascinants. Je le finis (il me reste 120 pages) et je réfléchis à la meilleure manière de vous en parler !
TremereNiveau 9
Bonjour,
Je ne me souviens plus qui avait évoqué Le Dîner de Herman Koch sur ce fil. Je l'ai lu pour valider le défi 4. Un roman traduit du néerlandais.
Deux couples se retrouvent à dîner dans un restaurant chic d'Amsterdam. L'un des convives est un homme politique populaire, à quelques mois d'une grosse élection. Son frère se rend à ce dîner à reculons, il n'a pas vraiment d'atomes crochus avec son frère, et comme c'est lui le narrateur, il alterne entre piques perfides et commentaires acerbes. Si les personnages échangent au début du dîner des banalités autour des derniers films vus et de l'organisation des prochaines vacances, des yeux mouillés, des sonneries de téléphone et des départs précipités annoncent qu'un drame se joue. Si ce dîner a été organisé, c'est parce que ces deux couples doivent absolument aborder un thème crucial. Quelque chose qui concerne leur famille et qui ne peut continuer à être tu.
Le roman change de ton assez brutalement. Le début, très bavard, accumule les réflexions acides sur les tics et défauts des lieux et des personnages : le nom pompeux des plats, le côté exaspérant du frère... Puis peu à peu, on comprend mieux. On comprend que ce qui nous est raconté l'est à travers le prisme d'une morale douteuse (gros euphémisme) et le malaise nous envahit. Le dîner n'est plus qu'un prétexte, la scène d'un théâtre où le drame se joue. C'est un livre acide, une satire sociale convaincante et un bon moment de lecture.
Je ne me souviens plus qui avait évoqué Le Dîner de Herman Koch sur ce fil. Je l'ai lu pour valider le défi 4. Un roman traduit du néerlandais.
Deux couples se retrouvent à dîner dans un restaurant chic d'Amsterdam. L'un des convives est un homme politique populaire, à quelques mois d'une grosse élection. Son frère se rend à ce dîner à reculons, il n'a pas vraiment d'atomes crochus avec son frère, et comme c'est lui le narrateur, il alterne entre piques perfides et commentaires acerbes. Si les personnages échangent au début du dîner des banalités autour des derniers films vus et de l'organisation des prochaines vacances, des yeux mouillés, des sonneries de téléphone et des départs précipités annoncent qu'un drame se joue. Si ce dîner a été organisé, c'est parce que ces deux couples doivent absolument aborder un thème crucial. Quelque chose qui concerne leur famille et qui ne peut continuer à être tu.
Le roman change de ton assez brutalement. Le début, très bavard, accumule les réflexions acides sur les tics et défauts des lieux et des personnages : le nom pompeux des plats, le côté exaspérant du frère... Puis peu à peu, on comprend mieux. On comprend que ce qui nous est raconté l'est à travers le prisme d'une morale douteuse (gros euphémisme) et le malaise nous envahit. Le dîner n'est plus qu'un prétexte, la scène d'un théâtre où le drame se joue. C'est un livre acide, une satire sociale convaincante et un bon moment de lecture.
- OudemiaBon génie
Eloah a écrit:Quelqu'un a lu La Horde du Contrevent de Damasio ? Je suis presqu'à la fin : pfiou quel livre !!! Quel style surtout !! Il va me falloir un peu de temps pour le digérer. Je ne sais pas trop dans quel défi le placer, qu'en pensez-vous ?
Je n'avais pas tellement accroché, il faudrait que je le reprenne (quand les bibliothèques rouvriront...).
Pourquoi pas sur celui du jeu de mot dans le titre ?
farfallaEmpereur
J’ai lu le tome 1 de La Passe-Miroir.. Beaucoup de Neos ont déjà fait des résumés, donc je m’abstiendrai.
J’ai bien aimé même si j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire au début. Je le classe dans le devi avec les cartes. Je vais entamer le tome deux. Je verrai dans quoi le classer.
J’ai bien aimé même si j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire au début. Je le classe dans le devi avec les cartes. Je vais entamer le tome deux. Je verrai dans quoi le classer.
_________________
"Si nada nos salva de la muerte, al menos que el amor nos salve de la vida" Pablo Neruda
"Yo lloré porque no tenía zapatos hasta que vi un niño que no tenía pies." Oswaldo Guayasamin
- EloahExpert
Oudemia a écrit:Eloah a écrit:Quelqu'un a lu La Horde du Contrevent de Damasio ? Je suis presqu'à la fin : pfiou quel livre !!! Quel style surtout !! Il va me falloir un peu de temps pour le digérer. Je ne sais pas trop dans quel défi le placer, qu'en pensez-vous ?
Je n'avais pas tellement accroché, il faudrait que je le reprenne (quand les bibliothèques rouvriront...).
Pourquoi pas sur celui du jeu de mot dans le titre ?
Je te comprends car j'ai eu beaucoup beaucoup de mal au début, je n'y comprenais pas grand chose et si je n'ai pas abandonné, c'est parce que le livre m'a été recommandé par une collègue (ma seule collègue qui a toujours un livre en main
) et mon libraire en qui j'ai toute confiance et vraiment je ne le regrette pas. - RyuzakiNiveau 9
J'attends le compte-rendu avec impatience aussi, j'ai envie de le lire.Eloah a écrit:Quelqu'un a lu La Horde du Contrevent de Damasio ? Je suis presqu'à la fin : pfiou quel livre !!! Quel style surtout !! Il va me falloir un peu de temps pour le digérer. Je ne sais pas trop dans quel défi le placer, qu'en pensez-vous ?
Défi 16, Un livre représentatif du romantisme : Adolphe, Benjamin Constant
Les tourments amoureux d'un jeune homme, qui peine à savoir ce qu'il veut et à prendre les décisions qui s'imposent : Adolphe n'arrive pas à dire à sa maîtresse qu'il veut la quitter. C'est un livre court et intéressant, avec des analyses psychologiques assez subtiles. L'auteur arrive à mettre des mots sur les nuances de l'amour, il nous amène à partager le point de vue de son personnage tout en nous invitant à porter un jugement critique sur celui-ci.B. Constant a écrit:l'amour crée, comme par enchantement, un passé dont il nous entoure. Il nous donne, pour ainsi dire, la conscience d'avoir vécu, durant des années, avec un être qui naguère nous était presque étranger. L'amour n'est qu'un point lumineux, et néanmoins il semble s'emparer du temps.
Verdict : agréable
- lulucastagnetteEmpereur
Tremere a écrit:Bonjour,
Je ne me souviens plus qui avait évoqué Le Dîner de Herman Koch sur ce fil. Je l'ai lu pour valider le défi 4. Un roman traduit du néerlandais.
Deux couples se retrouvent à dîner dans un restaurant chic d'Amsterdam. L'un des convives est un homme politique populaire, à quelques mois d'une grosse élection. Son frère se rend à ce dîner à reculons, il n'a pas vraiment d'atomes crochus avec son frère, et comme c'est lui le narrateur, il alterne entre piques perfides et commentaires acerbes. Si les personnages échangent au début du dîner des banalités autour des derniers films vus et de l'organisation des prochaines vacances, des yeux mouillés, des sonneries de téléphone et des départs précipités annoncent qu'un drame se joue. Si ce dîner a été organisé, c'est parce que ces deux couples doivent absolument aborder un thème crucial. Quelque chose qui concerne leur famille et qui ne peut continuer à être tu.
Le roman change de ton assez brutalement. Le début, très bavard, accumule les réflexions acides sur les tics et défauts des lieux et des personnages : le nom pompeux des plats, le côté exaspérant du frère... Puis peu à peu, on comprend mieux. On comprend que ce qui nous est raconté l'est à travers le prisme d'une morale douteuse (gros euphémisme) et le malaise nous envahit. Le dîner n'est plus qu'un prétexte, la scène d'un théâtre où le drame se joue. C'est un livre acide, une satire sociale convaincante et un bon moment de lecture.
C'était moi qui en avais parlé ! Contente que ça t'ait plu !
*Ombre*Grand sage
Ryuzaki a écrit:
Défi 16, Un livre représentatif du romantisme : Adolphe, Benjamin ConstantLes tourments amoureux d'un jeune homme, qui peine à savoir ce qu'il veut et à prendre les décisions qui s'imposent : Adolphe n'arrive pas à dire à sa maîtresse qu'il veut la quitter. C'est un livre court et intéressant, avec des analyses psychologiques assez subtiles. L'auteur arrive à mettre des mots sur les nuances de l'amour, il nous amène à partager le point de vue de son personnage tout en nous invitant à porter un jugement critique sur celui-ci.B. Constant a écrit:l'amour crée, comme par enchantement, un passé dont il nous entoure. Il nous donne, pour ainsi dire, la conscience d'avoir vécu, durant des années, avec un être qui naguère nous était presque étranger. L'amour n'est qu'un point lumineux, et néanmoins il semble s'emparer du temps.
Verdict : agréable
J'avais beaucoup aimé ce roman. Le début est une peinture très éloquente du "mal du siècle" et j'ai le souvenir d'une langue très poétique. Je me rappelle en particulier une expression qui m'avait frappée, quand Ellénore, séparée du narrateur, profondément abattue, parle d' "entasser les jours sur les jours", ce qui valait bien, pour moi "Dans un mois, dans un ans, comment souffrirons-nous, seigneur, Que tant de mers me séparent de vous, Que le jour recommence et que le jour finisse Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice..."
AdrenFidèle du forum
Bonjour à tous,
j'avais aussi lu Le Dîner dans le défi de l'année dernière (animal sur la couverture), lecture marquante, c'est vrai.
Je ne sais plus à qui j'ai piqué le titre, mais j'ai lu Mener sa barque d'Ursula K. Le Guin, guide pour atelier d'écriture. C'était en effet très intéressant, même d'un point de vue de simple lectrice (je lis beaucoup, mais n'écris pas du tout). Je glisserai donc Comment j'écris de Leïla Slimani dans le défi 19 "femme du Maghreb".
j'avais aussi lu Le Dîner dans le défi de l'année dernière (animal sur la couverture), lecture marquante, c'est vrai.
Je ne sais plus à qui j'ai piqué le titre, mais j'ai lu Mener sa barque d'Ursula K. Le Guin, guide pour atelier d'écriture. C'était en effet très intéressant, même d'un point de vue de simple lectrice (je lis beaucoup, mais n'écris pas du tout). Je glisserai donc Comment j'écris de Leïla Slimani dans le défi 19 "femme du Maghreb".
- OudemiaBon génie
Je crois que c'est à moiAdren a écrit:Bonjour à tous,
j'avais aussi lu Le Dîner dans le défi de l'année dernière (animal sur la couverture), lecture marquante, c'est vrai.
Je ne sais plus à qui j'ai piqué le titre, mais j'ai lu Mener sa barque d'Ursula K. Le Guin, guide pour atelier d'écriture. C'était en effet très intéressant, même d'un point de vue de simple lectrice (je lis beaucoup, mais n'écris pas du tout). Je glisserai donc Comment j'écris de Leïla Slimani dans le défi 19 "femme du Maghreb".
F.LemoineExpert
*Ombre* a écrit:Ryuzaki a écrit:
Défi 16, Un livre représentatif du romantisme : Adolphe, Benjamin ConstantLes tourments amoureux d'un jeune homme, qui peine à savoir ce qu'il veut et à prendre les décisions qui s'imposent : Adolphe n'arrive pas à dire à sa maîtresse qu'il veut la quitter. C'est un livre court et intéressant, avec des analyses psychologiques assez subtiles. L'auteur arrive à mettre des mots sur les nuances de l'amour, il nous amène à partager le point de vue de son personnage tout en nous invitant à porter un jugement critique sur celui-ci.B. Constant a écrit:l'amour crée, comme par enchantement, un passé dont il nous entoure. Il nous donne, pour ainsi dire, la conscience d'avoir vécu, durant des années, avec un être qui naguère nous était presque étranger. L'amour n'est qu'un point lumineux, et néanmoins il semble s'emparer du temps.
Verdict : agréable
J'avais beaucoup aimé ce roman. Le début est une peinture très éloquente du "mal du siècle" et j'ai le souvenir d'une langue très poétique. Je me rappelle en particulier une expression qui m'avait frappée, quand Ellénore, séparée du narrateur, profondément abattue, parle d' "entasser les jours sur les jours", ce qui valait bien, pour moi "Dans un mois, dans un ans, comment souffrirons-nous, seigneur, Que tant de mers me séparent de vous, Que le jour recommence et que le jour finisse Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice..."
C'est un récit que j'ai lu à 19 ans, au début de la fac. Ça m'a terrassé. Peut-être trop d'actualité
_________________
"La vie est mêlée de traverses. Il est bon de s'y tenir sans cesse préparé." (Molière, Les Fourberies de Scapin).
- F.LemoineExpert
F.Lemoine a écrit:*Ombre* a écrit:Ryuzaki a écrit:
Défi 16, Un livre représentatif du romantisme : Adolphe, Benjamin ConstantLes tourments amoureux d'un jeune homme, qui peine à savoir ce qu'il veut et à prendre les décisions qui s'imposent : Adolphe n'arrive pas à dire à sa maîtresse qu'il veut la quitter. C'est un livre court et intéressant, avec des analyses psychologiques assez subtiles. L'auteur arrive à mettre des mots sur les nuances de l'amour, il nous amène à partager le point de vue de son personnage tout en nous invitant à porter un jugement critique sur celui-ci.B. Constant a écrit:l'amour crée, comme par enchantement, un passé dont il nous entoure. Il nous donne, pour ainsi dire, la conscience d'avoir vécu, durant des années, avec un être qui naguère nous était presque étranger. L'amour n'est qu'un point lumineux, et néanmoins il semble s'emparer du temps.
Verdict : agréable
J'avais beaucoup aimé ce roman. Le début est une peinture très éloquente du "mal du siècle" et j'ai le souvenir d'une langue très poétique. Je me rappelle en particulier une expression qui m'avait frappée, quand Ellénore, séparée du narrateur, profondément abattue, parle d' "entasser les jours sur les jours", ce qui valait bien, pour moi "Dans un mois, dans un ans, comment souffrirons-nous, seigneur, Que tant de mers me séparent de vous, Que le jour recommence et que le jour finisse Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice..."
C'est un récit que j'ai lu à 19 ans, au début de la fac. Ça m'a terrassé. Pas du tout "agréable", mais tellement fort. Peut-être trop d'actualité
_________________
"La vie est mêlée de traverses. Il est bon de s'y tenir sans cesse préparé." (Molière, Les Fourberies de Scapin).
- EloahExpert
J'ai terminé hier soir La Horde du Contrevent d'Alain Damasio, finalement je place ce roman dans le défi 27 "un livre dans lequel se produit une métamorphose", mais il est vrai qu'il pourrait correspondre à d'autres défis.
Comme je l'écrivais l'autre jour, je trouve que c'est un livre dont il est difficile de parler, d'ailleurs sa réception est assez controversée. Pour ma part, je ne saurais dire si j'ai aimé ce livre, j'en ai aimé beaucoup de passages, j'ai aimé (même si au début j'ai failli lâcher le livre à cause de cela !) que tous mes repères de lectrice soient bouleversés, je crois que j'ai surtout aimé l'expérience de lecture que m'a fait vivre ce livre, mais il y a aussi des longueurs, des passages que je n'ai pas compris. Je ne sais pas si je le relirais ...
C'est l'histoire racontée à plusieurs voix (chaque personnage est représenté soit par une lettre grecque, soit par des signes diacritiques et/ ou des ponctuations, à chaque changement de narrateur, le signe indique qui prend la parole) d'une quête de l'origine du vent et de l'Extrême-Amont dont ils ne sont même pas certains qu'il existe, mais surtout de la réalisation des quêtes intérieures, profondes, de chaque personnage, chacun étant confronté à sa peur première. Pour cela les personnages constituent une horde, entraînée, voire dressée, depuis l'enfance pour parcourir le monde à pied, surmonter les éléments en formant un bloc, une entité propre. cela se déroule dans un espace temps qu'on ne maîtrise pas, les personnages eux-mêmes ne sont ni complètement humains ni complètement autres ...
Voici un extrait qui introduit un peu les choses, je ne l'ai pas retrouvé dans le roman (703 pages numérotées à l'envers puisque le but est d'aller vers l'origine donc le zéro) mais sur un site de lecture la Volte :
« Imaginez une Terre poncée, avec en son centre une bande de cinq mille kilomètres de large et sur ses franges un miroir de glace à peine rayable, inhabité. Imaginez qu’un vent féroce en rince la surface. Que les villages qui s’y sont accrochés, avec leurs maisons en goutte d’eau, les chars à voile qui la strient, les airpailleurs debout en plein flot, tous résistent. Imaginez qu’en Extrême-Aval ait été formé un bloc d’élite d’une vingtaine d’enfants aptes à remonter au cran, rafale en gueule, leur vie durant, le vent jusqu’à sa source, à ce jour jamais atteinte : l’Extrême-Amont. Mon nom est Sov Strochnis, scribe. Mon nom est Caracole le troubadour et Oroshi Melicerte, aéromaître. Je m’appelle aussi Golgoth, traceur de la Horde, Arval l’éclaireur et parfois même Larco lorsque je braconne l’azur à la cage volante. Ensemble, nous formons la Horde du Contrevent. Il en a existé trente-trois en huit siècles, toutes infructueuses. Je vous parle au nom de la trente-quatrième : sans doute l’ultime. »
L'écriture est particulière, chaque personnage a son propre style (ce qui fait qu'on est perdu au début), il y a beaucoup de mots inventés. J'ai trouvé le style tantôt très brut, tantôt poétique, j'ai bien aimé cela. Voici un passage que j'ai aimé :
"Avant même de naître, je crois que nous marchions. Nous étions déjà debout, la horde entière étalée en arc, déjà fermes sur fémurs et nous avancions avec nos carcasses raclées et nos côtes nues, les rotules rouillées de sable, à griffer le roc avec nos tarses. (...) Nous n'avons jamais eu de parents : c'est le vent qui nous a faits. Nous sommes apparus doucement au milieu de la friche armée des hauts plateaux, à grandes truellées de terre voltigée pris dans nos ossements, par l'accumulation des copeaux de fleurs, dit-on aussi, sur cette surface qui allait devenir notre peau. De cette terre sont faits nos yeux et de coquelicots nos lèvres, nos chevelures se teintent de l'orge cueilli tête nue et des graminés attirées par nos fronts."
A propos de style et en particulier pour les collègues de Lettres, il y a à un moment une joute verbale impressionnante à coups de jeux sur le langage, à exploiter !
Voilà, mon "compte-rendu" est sans doute un peu confus, veuillez m'en excuser, c'est une lecture singulière !
Comme je l'écrivais l'autre jour, je trouve que c'est un livre dont il est difficile de parler, d'ailleurs sa réception est assez controversée. Pour ma part, je ne saurais dire si j'ai aimé ce livre, j'en ai aimé beaucoup de passages, j'ai aimé (même si au début j'ai failli lâcher le livre à cause de cela !) que tous mes repères de lectrice soient bouleversés, je crois que j'ai surtout aimé l'expérience de lecture que m'a fait vivre ce livre, mais il y a aussi des longueurs, des passages que je n'ai pas compris. Je ne sais pas si je le relirais ...
C'est l'histoire racontée à plusieurs voix (chaque personnage est représenté soit par une lettre grecque, soit par des signes diacritiques et/ ou des ponctuations, à chaque changement de narrateur, le signe indique qui prend la parole) d'une quête de l'origine du vent et de l'Extrême-Amont dont ils ne sont même pas certains qu'il existe, mais surtout de la réalisation des quêtes intérieures, profondes, de chaque personnage, chacun étant confronté à sa peur première. Pour cela les personnages constituent une horde, entraînée, voire dressée, depuis l'enfance pour parcourir le monde à pied, surmonter les éléments en formant un bloc, une entité propre. cela se déroule dans un espace temps qu'on ne maîtrise pas, les personnages eux-mêmes ne sont ni complètement humains ni complètement autres ...
Voici un extrait qui introduit un peu les choses, je ne l'ai pas retrouvé dans le roman (703 pages numérotées à l'envers puisque le but est d'aller vers l'origine donc le zéro) mais sur un site de lecture la Volte :
« Imaginez une Terre poncée, avec en son centre une bande de cinq mille kilomètres de large et sur ses franges un miroir de glace à peine rayable, inhabité. Imaginez qu’un vent féroce en rince la surface. Que les villages qui s’y sont accrochés, avec leurs maisons en goutte d’eau, les chars à voile qui la strient, les airpailleurs debout en plein flot, tous résistent. Imaginez qu’en Extrême-Aval ait été formé un bloc d’élite d’une vingtaine d’enfants aptes à remonter au cran, rafale en gueule, leur vie durant, le vent jusqu’à sa source, à ce jour jamais atteinte : l’Extrême-Amont. Mon nom est Sov Strochnis, scribe. Mon nom est Caracole le troubadour et Oroshi Melicerte, aéromaître. Je m’appelle aussi Golgoth, traceur de la Horde, Arval l’éclaireur et parfois même Larco lorsque je braconne l’azur à la cage volante. Ensemble, nous formons la Horde du Contrevent. Il en a existé trente-trois en huit siècles, toutes infructueuses. Je vous parle au nom de la trente-quatrième : sans doute l’ultime. »
L'écriture est particulière, chaque personnage a son propre style (ce qui fait qu'on est perdu au début), il y a beaucoup de mots inventés. J'ai trouvé le style tantôt très brut, tantôt poétique, j'ai bien aimé cela. Voici un passage que j'ai aimé :
"Avant même de naître, je crois que nous marchions. Nous étions déjà debout, la horde entière étalée en arc, déjà fermes sur fémurs et nous avancions avec nos carcasses raclées et nos côtes nues, les rotules rouillées de sable, à griffer le roc avec nos tarses. (...) Nous n'avons jamais eu de parents : c'est le vent qui nous a faits. Nous sommes apparus doucement au milieu de la friche armée des hauts plateaux, à grandes truellées de terre voltigée pris dans nos ossements, par l'accumulation des copeaux de fleurs, dit-on aussi, sur cette surface qui allait devenir notre peau. De cette terre sont faits nos yeux et de coquelicots nos lèvres, nos chevelures se teintent de l'orge cueilli tête nue et des graminés attirées par nos fronts."
A propos de style et en particulier pour les collègues de Lettres, il y a à un moment une joute verbale impressionnante à coups de jeux sur le langage, à exploiter !
Voilà, mon "compte-rendu" est sans doute un peu confus, veuillez m'en excuser, c'est une lecture singulière !
- JennyMédiateur
Merci Eloah. Ca me donne envie de le lire.
J'ai Les furtifs du même auteur dans ma PAL, mais je ne suis pas sûre de pouvoir valider un défi avec.
J'ai Les furtifs du même auteur dans ma PAL, mais je ne suis pas sûre de pouvoir valider un défi avec.
ErgoDevin
Les Furtifs pourrait aller dans le défi 27. métamorphose ou le défi je ne sais plus combien 31. "fin d'un monde".
_________________
"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de mars 2023)
Volo'Neoprof expérimenté
45. Un jeu de mots ou une figure de style dans le titre - Ernest Hemingway, Paris est une fête
Je ne savais pas à quoi m’attendre n’ayant lu de lui que Le vieil homme et la mer. J’ai été agréablement surpris. J’ai trouvé l’écriture très apaisante. Il ne se passe clairement « rien » dans l’ouvrage mais il est agréable de se trouver dans des lieux parisiens connus de nom ou encore les noms de rues. J’ai bien apprécié de les retrouver puisque cela permet tout de suite une localisation et de fait une image de ces espaces. Bref. J’ai également apprécié de rencontrer des écrivains par le biais de Hermingway. Si le dernier passage m’a un peu plus laissé sur ma fin, l’ouvrage en lui-même est très agréable à lire. Vous l’aurez compris, j’ai trouvé cette lecture reposante. Et cela ne fait pas de mal ces temps-ci.
Je ne savais pas à quoi m’attendre n’ayant lu de lui que Le vieil homme et la mer. J’ai été agréablement surpris. J’ai trouvé l’écriture très apaisante. Il ne se passe clairement « rien » dans l’ouvrage mais il est agréable de se trouver dans des lieux parisiens connus de nom ou encore les noms de rues. J’ai bien apprécié de les retrouver puisque cela permet tout de suite une localisation et de fait une image de ces espaces. Bref. J’ai également apprécié de rencontrer des écrivains par le biais de Hermingway. Si le dernier passage m’a un peu plus laissé sur ma fin, l’ouvrage en lui-même est très agréable à lire. Vous l’aurez compris, j’ai trouvé cette lecture reposante. Et cela ne fait pas de mal ces temps-ci.
- JennyMédiateur
Pour le défi 29, Pardonner (ou pas) : Joyce Carol Oates, Un livre de martyrs américains
Une plongée, dès les premières pages, dans la tête d’un conservateur américain, qui se définit comme un soldat de Jésus, sans que Joyce Carol Oates ne le juge. On explore ses motivations et on revit avec lui la perte de sa jeune fille, handicapée, sa souffrance et sa culpabilité. On ressent sa colère, sa rage grandissante envers ces mères qui décident d’avorter. Face à lui, Gus Vorhees, médecin, qui ne peut ignorer les appels à l’aide de ces femmes désespérées, qui cherchent souvent à se réapproprier leur vie lors une énième grossesse ou une grossesse précoce, après un viol. Il fait souvent passer son métier avant sa famille, ignore les risques qu’il encourt.
On suit les destins croisés de leurs filles, Naomi Vorhees et Dawn Dunphy que tout sépare en apparence. Cependant, elles cherchent toutes les deux leur voie, obsédées par le souvenir d’un père qu’elles ont perdu. Naomi cherche à reconstruire une vie familiale renouant avec une grand-mère qu’elle n’a que peu connu et Dawn, devenue DD, isolée et mal aimée, se rapproche de Jésus et des idées de son père et entreprend une carrière de boxeuse. Comment pardonner le camp ennemi, mais aussi leurs pères respectifs qui ont fait passer au premier plan leurs idées, abandonnant leurs familles ?
J’ai apprécié ce croisement entre des vies que tout oppose et ce récit qui refuse une opposition manichéenne qui serait simple à faire sur un tel sujet… Une belle lecture qui fait réfléchir sur les Etats-Unis d'aujourd'hui.
Convient aussi pour le défi sur l'abandon, sujet qui revient plusieurs fois dans le livre.
Une plongée, dès les premières pages, dans la tête d’un conservateur américain, qui se définit comme un soldat de Jésus, sans que Joyce Carol Oates ne le juge. On explore ses motivations et on revit avec lui la perte de sa jeune fille, handicapée, sa souffrance et sa culpabilité. On ressent sa colère, sa rage grandissante envers ces mères qui décident d’avorter. Face à lui, Gus Vorhees, médecin, qui ne peut ignorer les appels à l’aide de ces femmes désespérées, qui cherchent souvent à se réapproprier leur vie lors une énième grossesse ou une grossesse précoce, après un viol. Il fait souvent passer son métier avant sa famille, ignore les risques qu’il encourt.
On suit les destins croisés de leurs filles, Naomi Vorhees et Dawn Dunphy que tout sépare en apparence. Cependant, elles cherchent toutes les deux leur voie, obsédées par le souvenir d’un père qu’elles ont perdu. Naomi cherche à reconstruire une vie familiale renouant avec une grand-mère qu’elle n’a que peu connu et Dawn, devenue DD, isolée et mal aimée, se rapproche de Jésus et des idées de son père et entreprend une carrière de boxeuse. Comment pardonner le camp ennemi, mais aussi leurs pères respectifs qui ont fait passer au premier plan leurs idées, abandonnant leurs familles ?
J’ai apprécié ce croisement entre des vies que tout oppose et ce récit qui refuse une opposition manichéenne qui serait simple à faire sur un tel sujet… Une belle lecture qui fait réfléchir sur les Etats-Unis d'aujourd'hui.
Convient aussi pour le défi sur l'abandon, sujet qui revient plusieurs fois dans le livre.
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