Beaux poèmes méconnus

Bonjour à tous,
après avoir écumé le sujet "vos vers préférés" et contribué à l'un des nombreux écarts consistant à poster des fragments entiers de poèmes au lieu d'un seul vers, je me suis dit qu'un fil consacré à vos poèmes "secrets" préférés serait une bonne idée. Ces poèmes que vous pensez (à tort peut-être) sous-estimés, ou peu connus, et qui font partie de votre bibliothèque intérieure.

Je commence avec deux poèmes de Lanza Del Vasto et de Hugo (hélas, comme dirait l'autre):


La maison du vent

J'ai ma maison dans le vent sans mémoire,
J'ai mon savoir dans les livres du vent,
Comme la mer j'ai dans le vent ma gloire,
Comme le vent j'ai ma fin dans le vent.

(Lanza Del Vasto - je suis touché par la simplicité et la répétition qui remplit les poumons, et puis j'aime le décasyllabe )

***

Autrefois, j’ai connu Ferdousi dans Mysore.
Il semblait avoir pris une flamme à l’aurore
Pour s’en faire une aigrette et se la mettre au front ;
Il ressemblait aux rois que n’atteint nul affront,
Portait le turban rouge où le rubis éclate,
Et traversait la ville habillé d’écarlate.

Je le revis dix ans après vêtu de noir.
Et je lui dis: « Ô toi qu’on venait jadis voir
Comme un homme de pourpre errer devant nos portes,
Toi, le seigneur vermeil, d’où vient donc que tu portes
Cet habit noir, qui semble avec de l’ombre teint ?

— C’est, me répondit-il, que je me suis éteint. »

(Victor Hugo, dans La Légende des siècles - brièveté et mystère, et une fin qui claque à la Hugo)

A vous

Des contrerimes de Toulet, je vous copierai ça dans la semaine.

Merci pour ce fil. Je vais chercher.