être prof: comment c'était "avant" vs l'enseignement d'aujourd'hui

Isis39 a écrit:

moi c'est moi a écrit:Avant, on utilisait des craies, ensuite, on est passé au veleda... Aujourd'hui je travaille au crayon gras (et c'est trop bien)

J'ai toujours des craies ! (tableau à craies à côté du TBI).

J'aurai dû mettre je au lieu de on, désolé.

J'aimerais revenir aux conditions de travail d'il y a 30 ans (volumes horaires, communication avec les parents etc...)... mais avec les outils informatiques d'aujourd'hui. Est-ce trop demander?

Au moment des élections professionnelles tous les noms des profs étaient affichés dans la salle des profs avec leurs grades, on se comparaient tous, agrégés externes, internes, hors classe ou non, certifiés, biadmissibles, PEGC et d’ailleurs il y avait écrit agrège interne mais pour ceux l’ qui avaient obtenu sur liste il n’y avait rien d’ écrit cela m’énervait.

Quel est le rapport avec la question? En dehors d'un évident mépris entre les différentes "castes" de profs...

On ne passait pas notre temps à faire la guerre aux téléphones portables ! Je n'en peux plus !

On manipulait le mercure a pleines mains

Dorine a écrit:On ne passait pas notre temps à faire la guerre aux téléphones portables ! Je n'en peux plus !

Aujourd’hui le portable me dérange moins chez les élèves (beaucoup moins utilisé qu’il y a quelques années je trouve) que chez mes collègues : je suis nostalgique du temps pas si lointain où, en salle des profs, on discutait sans avoir les yeux rivés sur le téléphone…

madu a écrit:

Dorine a écrit:On ne passait pas notre temps à faire la guerre aux téléphones portables ! Je n'en peux plus !

Aujourd’hui le portable me dérange moins chez les élèves (beaucoup moins utilisé qu’il y a quelques années je trouve) que chez mes collègues : je suis nostalgique du temps pas si lointain où, en salle des profs, on discutait sans avoir les yeux rivés sur le téléphone…

Je trouve au contraire que c'est pire chez les élèves depuis le confinement : dès qu'ils ont une pause ils sont dessus et ... certainement aussi quand on ne les regarde pas en cours. Les collègues me semblent beaucoup moins le nez dedans.

Point de vue d’élève au collège dans les années 2010 :

+ On ne contestait pas lorsqu’un adulte disait quelque chose
+ Il y avait les nouvelles technologies, mais elles n’étaient pas omniprésentes
+ L’harcèlement se limitait à l’école
+ On était au maximum 25 par classe

- Peu de PAI/PAP mis en place pour les dys
- Ayant eu mes règles très jeunes et très abondantes, certains professeurs ne me laissant pas aller aux toilettes à l’intercalasse, j’ai de fait eu plusieurs incidents. Encore maintenant j’en suis traumatisée
- Les élèves n’osaient pas forcément dire ce qu’il n’allait pas, car souvent inutile

On pouvait n'avoir que 3 classes en français et on faisait progresser nos élèves grâce à des horaires décents.

ah, les stencils et leur bonne odeur, presque addictive!

Oui c’est ça il y avait des castes dans la salle des profs, et a la cantine coin des agrégés et de l’autre certifiés, je sais que j’en ai souffert.

Au début des années 2000 :

- Au niveau technique : Il y avait un estrade dans chaque classe, les vidéoprojecteurs étaient encore mobiles (disponibles dans un local, ou à chercher à la direction). Cahiers de textes en version analogique, souvent perdu, moins de communication interne dans l'établissement (mais plus de papier dans le casier). Au final, la vie privée était mieux préservée, car peu de collègues utilisaient le mail et / ou internet. Sans oublier le duplicateur à l'alcool qui était encore utilisé au début des années 2000, et les bulletins écrits à la main.
- Au niveau pédagogique : pas de PAI, PAP et d'autres choses du genre, pas d'aménagement d'emploi du temps pour les élèves dits "fragiles". Tous les élèves avaient une moyenne, infiniment moins d'absentéisme qu'aujourd'hui...
Du fait de l'absence de numérique, les parents et l'institution qui sollicitaient moins les collègues durant les temps de pause. Beaucoup moins d'actions de communication des CPE / CVL (souvent plus proches de l'animation et souvent sans intérêt pédagogique, on peut le regretter)...
Plus d'heures de cours ! Et les modules en demi-groupe pour tous les élèves. L'AP est désormais nettement plus économe en "heures prof", et au final moins efficace du point de vue pédagogique.
- Au niveau pécunier : beaucoup plus de TZR, donc plus facile de remplacer les enseignants absents (la volonté de supprimer les TZR pour réduire les coûts entrainent aujourd'hui la création du fameux pacte, beaucoup moins onéreux pour les finances publiques). Des TZR largement mieux payés, alors que paradoxalement, le coût de l'énergie était bien plus faible (l'ISSR, la prime des TZR, était versée tous les jours de la semaine, même le dimanche... donc c'était intéressant ; depuis 2005 ou 6, seuls les jours de déplacement effectifs sont versés, ce qui a divisé les remboursements par deux ; à l'époque, un TZR pourrait gagner autant qu'un personnel de direction... improbable aujourd'hui).

Bref, c'était mieux avant, mais ce n'est pas un scoop.

C'était mieux avant car on était beaucoup plus jeunes et moins fatigués.

En 1981 j'étais stagiaire certifiée et louait pour le quart de mon salaire un deux pièces ( ~ 40 m² avec parking )  dont le loyer doit être au minimum de 600€ aujourd'hui.

En ZEP, les conditions de travail étaient tout de même très dures

lisa81 a écrit:En 1981 j'étais stagiaire certifiée et louait pour le quart de mon salaire un deux pièces ( ~ 40 m² avec parking )  dont le loyer doit être au minimum de 600€ aujourd'hui.

Tu as tout résumé financièrement. Aujourd'hui c'est le tiers minimum.
De tout façon, entre gagner 2,3 fois le smic dans les années 80 et en gros 1,3 fois aujourd'hui, la différence est plus que palpable.

Fesseur Pro a écrit:C'était mieux avant car on était beaucoup plus jeunes et moins fatigués.

Je plussoie!

Dhattura a écrit:

Fesseur Pro a écrit:C'était mieux avant car on était beaucoup plus jeunes et moins fatigués.

Je plussoie!

Enfin si tu "plussoies", c'est que tu ne dois pas être très vieille

tschai a écrit:ah, les stencils et leur bonne odeur, presque addictive!

Oh oui, ça et les salaires,les horaires qui permettaient de travailler, les élèves à l'écoute et globalement au niveau, les corrections avec déplacements qui permettaient de rencontrer des collègues de toute la France, et surtout aucune réunion ni projet autre que ceux dont nous avions envie. 
Seul bémol, remplir les bulletins à la main avant le conseil, et attendre donc que le collègue d'avant ait fini. Mais on rigolait bien en salle des profs sans les écrans..

Fesseur Pro a écrit:C'était mieux avant car on était beaucoup plus jeunes et moins fatigués.

C'est surtout ça ! Je travaillais le samedi matin mais je pouvais faire la fête le vendredi soir et aller même travailler en ayant fait nuit blanche...

Perso je suis moins fatigué aujourd'hui. Années de stage pénible suivie d'années de tézédariat...

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Perso je suis moins fatigué aujourd'hui. Années de stage pénible suivie d'années de tézédariat...

Je ne pense pas qu'on parle du même âge et du même avant non plus.

Je suis moins fatiguée aussi... j'ai eu trois enfants. . Maintenant ils sont plus grands.

J'ai l'impression que chacune de mes heures de cours d'aujourd'hui a beaucoup plus de contenu que mes cours d'il y a 30 ans, j'avance bien plus vite notamment grâce aux nouvelles technologies.

Clés USB, traces écrites projétées au tableau, DVDs lus par un ordinateur et projetés en grand sur le tableau, vidéos culturels sur YouTube, appels et informations sur Pronote... Nous avons beaucoup pour nous faciliter la vie.
Par contre, les Sixièmes qui arrivent aujourd 'hui sont beaucoup moins respectueux et moins 'naïfs' qu'autrefois, et ils ont beaucoup plus de mal à se concentrer (les écrans, sans doute). Aussi, au moins pour moi, la salle en U pour l'anglais devient ingérable à cause des bavardages, des disputes etc.