Mutation en lycée ?

Jenny a écrit:C’est vrai, mais en terme de gestion de classe, de bruit permanent, je trouve que ça n’a rien à voir.

Certes, mais je ne suis pas certaine qu'on soit en position, toi comme moi, d'évaluer la charge de travail sur les programmes de première en lettres.

Et puis, spécialité hlp, théâtre, cinéma,lca, BTS, français première écrit et oral, grand oral ... Sympas les inspecteurs nous disent qu'on n'en fera pas plus de 3. Et attention, 16 candidats par jour en français à l'oral sur 5 jours  ... C'est absolument inhumain la fin de l'année pour nous. Je ne comprends pas la passivité des collègues qui en redemanderaient presque pour certains ... Je pense que personne d'une autre matière ne peut imaginer ce qu'on vit tous les ans pendant que certains se projettent dejà en vacances.

Jenny a écrit:Malgré la charge de travail au lycée, je ne me vois pas retourner une nouvelle fois au collège. Le dernier retour au collège avait été compliqué… Je crois que j’ai fini par me lasser et que je n’ai vraiment pas la patience avec les 6e/5e. Avoir une partie de mon service en 4e/3e ne me dérangerait pas, mais avoir l’ensemble de mon service en collège me fatiguerait et m’ennuierait.
Je trouve que l’usure après une heure de cours n’est pas la même. En sortant du lycée, j’ai encore l’énergie de faire des choses, au collège, je n’ai l’impression que de travailler et de comater.
La première année en lycée avait été rude, c'est vrai mais l'équipe et les élèves étaient vraiment sympas et j'avais presque l'impression de découvrir un nouveau métier. C'était super stimulant aussi. J'ai retrouvé le même enthousiasme quand je suis retournée à nouveau en lycée.

Pour moi aussi le retour au collège a été rude. Je ne supporte pas non plus les petits. L'année prochain je ne prends que des 3e en français.
Je ne m'éclate pas sur le plan intellectuel. Ce que je vais dire est d'un cynisme absolu, mais je suis à la recherche du meilleur rapport "temps/argent" (ou "qualité/prix" lol). Je veux m'occuper de mon fils, passer du temps en famille et m'adonner à mes loisirs (où j'ai placé ma satisfaction personnelle, plutôt que dans mon boulot). Mais je suis dans un collège calme, et je ne sors pas complètement abrutie d'une journée de cours. En lycée, je n'avais clairement pas assez de temps en dehors des préparations/corrections.

Hélips a écrit:Attention Jenny, la différence de charge de travail et de ressenti des classes peut énormément changer en fonction de la discipline concernée. Ici, la question est posée pour les lettres, pas pour l'histoire-géographie.

Les collègues de Lettres sont en effet vraiment ceux qui, de loin, paraissent le plus essorés.

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Moi, je m'ennuie souvent en cours en collège.
Mais ,même raisonnement que Marjo, d'autant qu'à vous lire, les profs de lycée et à discuter avec les copines qui
y sont restées, je ne suis pas certaine que pas mal de classes ne soient pas aussi insipides voire aussi désagréables que celles que hantent  nos collégiens.
En plus, les miennes sont charmantes.

lene75 a écrit:

Hélips a écrit:Attention Jenny, la différence de charge de travail et de ressenti des classes peut énormément changer en fonction de la discipline concernée. Ici, la question est posée pour les lettres, pas pour l'histoire-géographie.

Les collègues de Lettres sont en effet vraiment ceux qui, de loin, paraissent le plus essorés.

Il n’en reste pas moins qu’un poste en collège y reste moins difficile à obtenir. Au pire, si le lycée ne plaît pas, il est plus facile de retourner au collège que l’inverse (et ce n’est sans doute pas sans raison).

Je ne nie pas la masse de travail des enseignants de lettres, y compris au collège d’ailleurs.

J'aime le contact avec les grands tout de même et même si j'aurais muté sans problème au collège en arrivant dans l'académie je préfère travailler au niveau lycée au quotidien. La fatigue nerveuse est plus importante en college.même si on a beaucoup de pression en lycée.

Clecle78 a écrit:Et puis, spécialité hlp, théâtre, cinéma,lca, BTS, français première écrit et oral, grand oral ... Sympas les inspecteurs nous disent qu'on n'en fera pas plus de 3. Et attention, 16 candidats par jour en français à l'oral sur 5 jours  ... C'est absolument inhumain la fin de l'année pour nous. Je ne comprends pas la passivité des collègues qui en redemanderaient presque pour certains ... Je pense que personne d'une autre matière ne peut imaginer ce qu'on vit tous les ans pendant que certains se projettent dejà en vacances.

C'est notamment une des choses que j'ai vraiment du mal à supporter, d'autant plus cette année que les épreuves de spécialités ont déjà eu lieu. Plusieurs collègues (sauf en philosophie) annoncent que l'année est déjà quasiment finie...
Je suis agrégée, j'ai quatre classes à examen pour un service de 15 heures de cours, je bosse bien plus et subis davantage de pression que lorsque j'étais certifiée il y a une dizaine d'années (merci les 20 textes imposés, sans aucune souplesse, aucune prise en compte des situations particulières, notamment celles des correcteurs qui ont dû poser des demi-journées pour corriger !).
La fin des dédoublements (merci l'autonomie des établissements) et la fin de l'AP obligatoire ont augmenté le nombre de classe, mécaniquement.
En Lettres, le marathon des corrections a commencé (épreuves de spécialité, BTS, écrit et oraux du bac de français) qui s'ajoute au stress de finir le programme de première, tandis que les autres collègues finissement tranquillement l'année, nous regardant (pour ceux qui en ont conscience) avec une certaine compassion, ce qui ne change rien au fait que je vais finir à la mi juillet totalement épuisée, que je vais mettre une à deux semaines pour vraiment récupérer, couper du lycée. Tout cela pour me remettre activement au travail dès la mi-août puisqu'il faudra préparer la nouvelle œuvre au programme de l'an prochain (tout en améliorant mes cours sur les nouvelles œuvres des années passées) Et ce sera la même perspective toutes les années à venir, sans jamais aucun répit (sauf à ne pas avoir de première une année, mais l'année suivante, ce seront deux nouvelles œuvres qu'il faudra travailler !).
Je n'avais jamais espéré auparavant qu'une nouvelle réforme arrive, c'est pourtant aujourd'hui le cas (sans pour autant trop espérer, tant chaque nouvelle réforme est pire que la précédente).

Voilà pourquoi je ne veux absolument pas avoir de postes en lycée.
Bon courage à vous, c'est vraiment l'horreur cette réforme !

Bon courage effectivement...
Même si je ne me sens pas du tout en vacances pour le coup. Je trouve aussi les fins d'années éreintantes au lycée.

Jenny a écrit:Bon courage effectivement...
Même si je ne me sens pas du tout en vacances pour le coup. Je trouve aussi les fins d'années éreintantes au lycée.

Sincèrement, je doute qu'aucune fin d'année au lycée puisse se comparer à celle que vivent les collègues de lettres, et c'est encore plus vrai depuis la réforme du lycée qui a tout de même largement allégé le mois de juin pour la grande majorité des disciplines.

Je suis d'accord. Après le point positif de l'aveu même des collègues de lettres chez nous, c'est qu'ils n'ont plus cours passé une certaine date. Nous devons nous coltiner les secondes jusqu'en juillet, et je suis un peu stupéfait de lire çà et là que dans certains lycées les cours de secondes s'arrêtent avec le bac philo. Et j'ai au moins une collègue de lettres qui préfère les contraintes du bac à l'idée de se traîner les secondes jusqu'en juillet !!!

Jamais connu de lycée où les cours de 2nde ne s'arrêtaient pas début juin. Ça ne doit pas représenter la majorité des établissements, ceux où on a les élèves jusqu'en juillet (ne serait-ce que parce qu'il y a le GO à faire passer maintenant).

Ds notre lycée atypique j'avoue( proche de Paris et notre Proviseur copie Janson) nos 2des font un stage 15 jours lié à leur projet professionnel à partir du 12 juin. De plus,l'agrégation physique se deroule chez nous depuis des années, donc mobilisation des labos et de salles.Fin des cours de lycée le 10 juin mais les prépas 1e année continuent jusqu'à fin juin. Je crois que l'on est morte et enterrée et que chaque établissement fait à sa guise,non?

Danska a écrit:

Jenny a écrit:Bon courage effectivement...
Même si je ne me sens pas du tout en vacances pour le coup. Je trouve aussi les fins d'années éreintantes au lycée.

Sincèrement, je doute qu'aucune fin d'année au lycée puisse se comparer à celle que vivent les collègues de lettres, et c'est encore plus vrai depuis la réforme du lycée qui a tout de même largement allégé le mois de juin pour la grande majorité des disciplines.

Presque 100 candidats à l’oral pour moi l’an dernier, vice-présidente de jury il y a deux ans. En philo, ça a l’air bien chargé aussi.
Effectivement, j’ai rarement fini après le 10/12 juin en seconde.

Sur combien de jours tes 100 candidats? Ici c'est 80/90 candidats sur 2 semaines complètes d'oral.

Eh bien tu n'as vraiment pas de chance alors : 100 oraux à faire passer en juin dans une matière autre que les lettres, c'est absolument inhabituel et clairement pas représentatif de la fin d'année du collègue lambda.

11. Ce n’est évidemment pas une comparaison, j’explique juste que j’ai du mal à me sentir en vacances.

Chez nous les élèves viennent en cours jusqu'à fin juin.
L'année dernière un mail a été envoyé pour leur demander de ne pas venir début juillet et certains sont quand-même venus.

Lord Steven a écrit:Je suis d'accord. Après le point positif de l'aveu même des collègues de lettres chez nous, c'est qu'ils n'ont plus cours passé une certaine date. Nous devons nous coltiner les secondes jusqu'en juillet, et je suis un peu stupéfait de lire çà et là que dans certains lycées les cours de secondes s'arrêtent avec le bac philo. Et j'ai au moins une collègue de lettres qui préfère les contraintes du bac à l'idée de se traîner les secondes jusqu'en juillet !!!

Très étonnant. Chez nous tous les cours s'arrêtent le 10 juin et c'est déjà mon troisième lycée. Ne pas oublier que les collègues de lettres cumulent des BTS et des spécialités avec écrit et oral de français. C'est à dire un tunnel de correction qui va à présent potentiellement de mars à juillet. Je ne connais pas de collègue d'autre matière confrontés à ça sauf ceux qui font passer des concours et dans ce cas c'est autre chose. Le grand oral est une promenade à côté et on aimerait bien y être convoqué plutôt qu'à celui de français. Tout ça en plus de programmes infaisables. Il faut l'avoir vécu pour savoir ce que ça signifie réellement et avec l'âge l'épuisement est décuplé.

Notre planning de fin d'année : 
Arrêt des cours le vendredi 9 juin
Réunions de fin d'année (conseil d'enseignement, bilans, projets...) : 12 et 14 juin
EAF écrit : le 15 juin
Oraux : du 22 au 28 juin
Correction des copies : du 18 au 21 juin et du  29 juin au 3 juillet
On pourrait croire qu'on est en vacances du 15 au 18 juin car on ne surveille pas mais il faut préparer les oraux : lecture des descriptifs, questions de grammaire, lecture des oeuvres...
Ça fait rêver, non ?

Je compatis sincèrement. Nous bien sûr, réunions et surveillances et on guette Externet pour vour si on est convoqué au GO ( après avoir corrigé notre lot de 36 copies Spe) mais effectivement , ça n'a pas grand chose à voir. Et puis,comme je m'en vais,je vois ces dernières semaines d'un autre oeil,déjà nostalgique et presque attendri

Mais nous on surveille en plus ...

Clecle78 a écrit:Mais nous on surveille en plus ...

J'ai connu ça ! 
Avant la réforme on m'avait fait surveiller jusqu'à 18h alors que je commençais les oraux le lendemain à 8h à 1heure de route. Lorsque j'ai râlé, le chef m'avait répondu que de toute façon il n'y avait rien à préparer pour l'oral...
Depuis, je suis tombée sur des chefs plus compréhensifs qui ne nous sollicitent plus pour les surveillances. C'est toujours ça de gagné !

Lord Steven a écrit:Je suis d'accord. Après le point positif de l'aveu même des collègues de lettres chez nous, c'est qu'ils n'ont plus cours passé une certaine date. Nous devons nous coltiner les secondes jusqu'en juillet, et je suis un peu stupéfait de lire çà et là que dans certains lycées les cours de secondes s'arrêtent avec le bac philo. Et j'ai au moins une collègue de lettres qui préfère les contraintes du bac à l'idée de se traîner les secondes jusqu'en juillet !!!

J'ignorais que ça existait. Chez nous les secondes s'arrêtent au pire 2 jours après les terminales, jours pendant lesquels on propose souvent du bachotage aux terminales. Ensuite le lycée est mobilisé pour le bac, qui s'étale jusqu'au 10 juillet, pas question de faire revenir les secondes une heure par-ci par-là avec de toutes façons des collègues convoqués ici ou là.

En philo la charge est de plus en plus lourde à cause de l'augmentation du nombre de copies et de la réduction des délais de correction. Le nouveau bac fait aussi que nous avons beaucoup plus d'élèves au rattrapage qu'avant puisqu'il n'y a plus de rattrapage pour les matières en contrôle continu, donc les élèves n'ont plus le choix qu'entre leurs spécialités (nous en sommes) et la philo (c'est encore nous). Nous avons aussi la spé, le GO, et pour les collègues qui y enseignent le BTS (au même titre que les collègues de Lettres). En revanche nous n'avons pas les horribles oraux qui ont l'air d'être vraiment un marathon, en particulier pour les collègues à mi-temps qui sont convoqués de 8h à 18h, parfois sans pause déjeuner, 5 jours par semaine. Pour un mi-temps c'est plus que scandaleux... surtout qu'en général ils ont déjà fait la même chose en avril pour les oraux blancs.

Et maintenant que tous les autres collègues sont déchargés, on nous colle les réunions importantes de préparation de rentrée, conseils pédagogiques, etc., pendant les corrections alors qu'avant c'était mis à un autre moment, et personne ne comprend que non, perdre 1/2 journée de correction pour ça, ce n'est pas possible et que non on ne peut pas non plus être à l'entente à l'autre bout de l'académie et au lycée dans la même journée. Malheureusement profs de Lettres et de philo partageant la même spécialité et souvent les mêmes intérêts, cette fin d'année où tout se décide sans nous nous fragilise encore un peu plus dans nos établissements.