[Le Monde] Parcoursup : enquête dans les coulisses d'examen des voeux

[quote="VinZT"]

Taillevent a écrit:
- le fait d'avoir suivi l'option maths expertes, ça influe ou pas ?

Ça dépend forcément des formations. Pour les prépas scientifiques "prestigieuses", le dossier sera quasi éliminé d'office s'il n'y a pas maths expertes (avec une bonne note dedans).

Proton a écrit:"ces modalités ou attendus sont-ils visibles par tous au moment de la saisie des vœux ?"

bien sûr que non, beaucoup de modalités sont officieuses.

La seule amélioration est l'apparition des "rapports publics des formations". Par exemple à Dauphine en double licence :

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

C'est intéressant de pouvoir formaliser les critères par écrit, cela doit effectivement aider les candidats à se positionner.

Pour les modalités officieuses, ce n'est pas propre à Parcoursup, c'était déjà le cas avant.

Ce que Parcoursup a changé, c'est le fait de ne pas avoir un classement des vœux des candidats, d'avoir des quotas à respecter (par exemple, nous sommes obligés de prendre tant de bacs pro, même si la liste des bacs pro est épuisée, il faut attendre une date précise pour basculer les places pour les autres bacs), et le quota de boursiers qui peut modifier le classement.

Ce fil est rapporché du fil  [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. La situation en France est assez proche, en tout cas en tendance.

celitian a écrit:

Proton a écrit:"ces modalités ou attendus sont-ils visibles par tous au moment de la saisie des vœux ?"

bien sûr que non, beaucoup de modalités sont officieuses.

La seule amélioration est l'apparition des "rapports publics des formations". Par exemple à Dauphine en double licence :

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

C'est intéressant de pouvoir formaliser les critères par écrit, cela doit effectivement aider les candidats à se positionner.

Pour les modalités officieuses, ce n'est pas propre à Parcoursup, c'était déjà le cas avant.

Ce que Parcoursup a changé, c'est le fait de ne pas avoir un classement des vœux des candidats, d'avoir des quotas à respecter (par exemple, nous sommes obligés de prendre tant de bacs pro, même si la liste des bacs pro est épuisée, il faut attendre une date précise pour basculer les places pour les autres bacs), et le quota de boursiers qui peut modifier le classement.

Effectivement, en BUT, on a un quota de boursiers et bac techno à respecter.  Et les boursiers viennent modifier le classement a posteriori ...

Un autre effet de parcoursup par rapport à apb est d'avoir permis la multiplication des voeux. Le volume de dossiers à traiter par la plupart des formations a fortement augmenté, de manière artificilelle. On constate d'ailleurs la même chose avec monmaster.

Je n'ai pas accès à l'article en entier.
Parle-t-on justement de sélectivité sur les spécialités/options choisies ?

Un élève avec SI et Maths ( ou NSI et Maths, SVT et Maths) a-t-il encore une chance pour une MPSI ou bien le volume de candidatures fait-il qu'en général les classés ont presque tous fait maths-physique-maths expertes ?

S'il existe ce phénomène serait très pénalisant puisqu'un choix d'option légèrement différent pourrait quasiment condamner la porte à certaines études supérieures malgré la cohérence des thèmes, uniquement car le nombre de dossiers est très lourd à traiter, que les notes sont fortement tassées, et que dans le doute on retient ceux qui ont eu la bonne liste de matières.

Aussi, un écrémage sur les notes au bac met de côte beaucoup d'élèves des DROM qui ont des sujets différents pour le bac (sujets qui sont moins faciles en maths).
En Polynésie le volume d'élèves avec des 19-20 en maths est bien moins important (seuls des têtes de bonnes classes, résultats scolaires excellents, ont eu ces notes).
Il n'y a pas que les étudiants à l'étranger qui sont touchés.

Quelle catastrophe Parcoursup couplé à ce nouveau bac..

L’article n’en parle pas.

Cela me navre, me met en colère même, de voir à quel point, collectivement, nous avons scié notre propre branche, avec l'inflation des notes.
Cela devrait collectivement nous faire réagir de voir que les CPGE ne peuvent plus sélectionner sur les résultats (les notes) parce qu'elles ne veulent plus rien dire désormais. Oui, il y a la pression du contrôle continu, la pression des grilles, barèmes ou que sais-je, des inspecteurs. Mais nous sommes aussi responsables, collectivement, de ce désastre.
Il ne s'agit pas de revenir à un temps où le taux de réussite au bac était de 70 % mais au moins, dans l'année, d'avoir une évaluation honnête des élèves, et pas cette fausse bienveillance, qui renforce l'origine du lycée comme critère de sélection.

Jenny a écrit:Le bonus pour écodélégué vient de l’établissement ou de la plate-forme ?

La plate-forme n'attribue aucun point.

S'il y a une utilité à cet article, c'est celle-ci : rappeler que l'ogre "Parcousup" n'est qu'un plate-forme de mise en relation des candidats et des formations (avec une nuance d'importance : elle vérifie que chaque formation accueille un taux minimum de boursiers) et que ce sont les formations qui restent responsables de leur classement. C'est sur ce dernier point qu'il y aurait une demande de transparence à faire.

VinZT a écrit:

Taillevent a écrit:
La notion de "classement du lycéen dans sa classe" m'amuse aussi, venant d'un pays où on n'aime pas trop les classements, même si dans ce contexte, je peux en partie en comprendre l'intérêt.

Surtout que pour ce qui est des spés, il n'y a pas de classe à proprement parler …

Je n'ai pas la possibilité de lire l'article en entier, mais j'ai deux questions :
- ces modalités ou attendus sont-ils visibles par tous au moment de la saisie des vœux ?
- le fait d'avoir suivi l'option maths expertes, ça influe ou pas ?

Pour le point 1, les formations publient une fiche générale, mais répugnent à donner leurs pondérations et algorithmes de classement exacts, et parce qu'elles espèrent garder un avantage comparatif face aux autres formations, et parce qu'elles souhaitent éviter les recours des candidats recalés.

Pour le point 2, j'ai des amis qui font le recrutement pour une petite prépa scientifique : ils prennent une poignées de candidats n'ayant pas suivi maths expertes pour répondre à la demande de diversité des parcours, mais c'est à la marge. A noter que les candidats en question semblent souvent à la peine en première année (mais il y a un biais probable : s'ils n'ont pas suivi maths expertes, ils étaient peut-être déjà plus fragiles).

Par contre, les profils maths/SI et maths NSI sont je crois examinés sous réserve d’avoir conservé la SPC en première.

Par ailleurs, ils me confirment préférer utiliser le classement de l'élève et la moyenne rectifiée selon la moyenne du groupe plutôt que les notes brutes (la syndrome du "mieux vaut 14/20 dans une classe où la moyenne est à 10/20 que 16/20 dans une classe ou la moyenne est à 15).

lene75 a écrit:

Jenny a écrit:Surtout en CPGE d'après l'article.

C'est flippant. C'était pas du tout l'esprit CPGE avant. C'est la victoire de l'esprit "Science po" à tous les niveaux de la société.

Conséquence logique de l'inflation des notes avec le contrôle continu, la concurrence entre les spés et l'incitation à la bienveillance. Si le nombre d'élèves ayant des bonnes notes sans trop se démarquer explose, il reste à sélectionner sur le reste. C'est l'érosion d'un certain modèle scolaire français, celui qui voulait qu'avoir de bonnes notes à l'école suffisait pour intégrer les meilleurs écoles. Cela dit, cette érosion répond à l'évolution des mentalités et à une demande sociale.

celitian a écrit:Lors de la sélection, le critère qui chamboule les classements effectués est le quota de boursiers imposé.
Nous savons dans le dossier Parcoursup si l'élève est Boursier ou non mais nous n'en tenons pas compte pour la liste réalisée par les enseignants.

Pour un parcours où nous n'avons qu'une trentaine de places et qui n'est pas sélectif, pour la 2e année consécutive (2e année d'existence) nous avons tenté de "choisir nos boursiers". C'est un parcours strictement professionnalisant, et dans l'idéal il faudrait écarter toutes les candidatures même de bon niveau qui ne sont pas au fait du débouché hyper pointu. On va voir ce que ça donne cette année. L'idée c'est qu'au lieu d'attendre que l'algorithme du rectorat aille chercher des boursiers mal classés et donc dont on a moins scruté le dossier (et qui se retrouveraient dans cette filière qu'ils ne souhaitent pas car il n'en ont pas compris la teneur), on met en début de classement un "excès" de boursiers dont les motivations sont très claires, en espérant qu'ensuite la moulinette du rectorat ne modifiera plus trop l'ordre d'appel. #apprentissorciers

Cette année dans le BTS où j'exerce, nous n'avons eu que la moitié des places remplies et encore parce que le chef des travaux a appelé des anciens Terminale qui étaient sans rien afin de proposer des places. Pourquoi ? les bac pro étaient prioritaires et ont attendu le dernier moment avant d'abandonner attendant qu'une place se libère en ISFI. Résultats : les Bac Techno et Généraux qui étaient sur liste d'attente ont validé d'autres voeux et à la phase de juillet, il n'y avait déjà plus personne en liste d'attente. On est en train de faire la sélection mais on sait déjà qu'on va se retrouver dans la même situation. Sans compter les archi bonus des candidats de Mayotte qui trustent les places mais qui au final d'arrivent pas pour toutes sortes de raisons (3 cette année).

RogerMartin a écrit:

celitian a écrit:Lors de la sélection, le critère qui chamboule les classements effectués est le quota de boursiers imposé.
Nous savons dans le dossier Parcoursup si l'élève est Boursier ou non mais nous n'en tenons pas compte pour la liste réalisée par les enseignants.

Pour un parcours où nous n'avons qu'une trentaine de places et qui n'est pas sélectif, pour la 2e année consécutive (2e année d'existence) nous avons tenté de "choisir nos boursiers". C'est un parcours strictement professionnalisant, et dans l'idéal il faudrait écarter toutes les candidatures même de bon niveau qui ne sont pas au fait du débouché hyper pointu. On va voir ce que ça donne cette année. L'idée c'est qu'au lieu d'attendre que l'algorithme du rectorat aille chercher des boursiers mal classés et donc dont on a moins scruté le dossier (et qui se retrouveraient dans cette filière qu'ils ne souhaitent pas car il n'en ont pas compris la teneur), on met en début de classement un "excès" de boursiers dont les motivations sont très claires, en espérant qu'ensuite la moulinette du rectorat ne modifiera plus trop l'ordre d'appel. #apprentissorciers

Nous devrions faire la même chose pour ne pas avoir le risque d'un chamboulement de notre classement.

jane pemberley a écrit:Cette année dans le BTS où j'exerce, nous n'avons eu que la moitié des places remplies et encore parce que le chef des travaux a appelé des anciens Terminale qui étaient sans rien afin de proposer des places. Pourquoi ? les bac pro étaient prioritaires et ont attendu le dernier moment avant d'abandonner attendant qu'une place se libère en ISFI. Résultats : les Bac Techno et Généraux qui étaient sur liste d'attente ont validé d'autres voeux et à la phase de juillet, il n'y avait déjà plus personne en liste d'attente. On est en train de faire la sélection mais on sait déjà qu'on va se retrouver dans la même situation. Sans compter les archi bonus des candidats de Mayotte qui trustent les places mais qui au final d'arrivent pas pour toutes sortes de raisons (3 cette année).

Les proviseurs peuvent faire un peu de surbooking mais la mise en oeuvre de ces quotas a pénalisé beaucoup de BTS.
Une collègue m'expliquait que c'était la même chose dans certains but avec les quotas de technos.
C'est pour ça qu'un de nos premiers critères est l'origine géographique, les TB dossiers qui sont à 200 km ne viennent jamais, ils sont pris partout et vont à côté de chez eux.