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Caspar
Prophète

Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves - Page 3 Empty Re: Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves

par Caspar Dim 8 Oct 2023 - 21:00
julilibulle a écrit:
Une passante a écrit:Je me demande si la fin du redoublement n'augmente pas le stress des élèves / étudiants : ils sont habitués à toujours passer dans la classe supérieure, comme si c'était un dû, ce qui fait que les premières pressions n'apparaissent vraiment qu'avec le bac et Parcoursup (d'autant que l'opacité de Parcoursup n'aide pas, les situations créant un sentiment d'injustice -comme les quotas de boursiers rarement expliqués).
En n'étant pas habitués à avoir la possibilité de "se prendre le mur" (même si les bons élèves en sont très loin), l'apparition du "mur" créerait chez eux une angoisse disproportionnée.
Ce qui est dit est très juste : que ce soit du contrôle continu ou une évaluation ponctuelle, il y a toujours eu une situation engendrant du stress. Pourtant, à la fac, il y a toujours eu des moyens de se rattraper : la compensation (alors qu'autrefois, il fallait la moyenne partout pour passer), la session de septembre.
J'ai l'impression qu'en donnant aux étudiants de plus en plus d'occasion de "se rattraper" cela a finalement donné davantage d'angoisses. (mais bon je suis éloignée du milieu universitaire depuis longtemps, j'en ai peut-être une vision erronnée)

Il me semble que c'était plus simple quand on n'avait qu'une seule occasion de se planter, on stressait un bon coup, on se plantait, et puis... bah rien, ce n'était pas trop grave, on recommençait !

je ne sais pas parce que ma fille n'a jamais été confrontée à l'éventualité d'un redoublement. Non, quand je discute avec elle ou ses copines dans le même cas, ils ont l'impression que :
1 - on leur demande des choix les engageant bien plus tôt avec les spécialités notamment, même si nous avions des filières, il semble que le fait d'avoir ouvert plus de possibilités soit finalement stressant (et c'est aussi ce qu'on constate avec la société de consommation, plus de choix = plus de stress)
2 - on leur répète que le nombre de places à la fac est inférieur au nombre de bacheliers, ce qui n'était pas le cas à notre époque
3 - de nombreuses filières sont devenues sélectives : exemple : mon frère a eu son bac avec 12 de moyenne (dans les années 90), c'était un élève passable au lycée, il a tenté sa chance en médecine et a eu le concours du 1er coup. Aujourd'hui, vu ses bulletins de lycée, il ne serait pas pris en médecine.
4 - idem pour moi : bonne élève d'un bon lycée de province mais sans plus non, j'ai tenté les concours des IEP, j'ai eu celui de Lille et raté celui de Paris à peu. Aujourd'hui, je ne tenterai même pas de déposer un dossier pour Sciences Po Paris ...
5 - les sélections que nous avons connues étaient claires : les notes + les appréciations. Aujourd'hui, les notes sont tellement resserrées qu'il faut se démarquer par les stages, l'implication dans la vie scolaire (délégué), les associations ... Euh, ce sont des ados quoi ...
6 - le système ne donne vraiment pas envie de planter sa 1ère année de fac puisqu'on nous dit que si on doit se réorienter, on passe après les dossiers parcoursup des Tales. Forcément, ça met la pression sur le fait de faire le bon choix tout de suite. À mon époque, on se plantait, on se réorientait sans trop de difficultés.

Bon résumé.
epekeina.tes.ousias
epekeina.tes.ousias
Modérateur

Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves - Page 3 Empty Re: Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves

par epekeina.tes.ousias Dim 8 Oct 2023 - 21:09
julilibulle a écrit:c'est ce que j'essaie d'apporter en tant que mère, mais elle (comme beaucoup d'autres élèves) a l'impression qu'une note foirée joue son avenir ...

C'est le sentiment que puisque la sélection est intense, ça ne se joue plus sur la moyenne, mais sur les petits écarts. Une étudiante de L3 m'avait dit, il y a un peu plus de deux ans (juste en sortie des confinements) : “on sait bien que, de nos jours, ça se joue à une note près”.
Vrai ou faux, peu importe, ce sentiment de pression continue et de concurrence sans règle fait son effet sur les étudiants. C'est probablement la même chose chez les élèves de lycée.

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Si tu vales valeo. Wink
Clecle78
Clecle78
Esprit sacré

Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves - Page 3 Empty Re: Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves

par Clecle78 Dim 8 Oct 2023 - 21:40
Caspar a écrit:
julilibulle a écrit:
Une passante a écrit:Je me demande si la fin du redoublement n'augmente pas le stress des élèves / étudiants : ils sont habitués à toujours passer dans la classe supérieure, comme si c'était un dû, ce qui fait que les premières pressions n'apparaissent vraiment qu'avec le bac et Parcoursup (d'autant que l'opacité de Parcoursup n'aide pas, les situations créant un sentiment d'injustice -comme les quotas de boursiers rarement expliqués).
En n'étant pas habitués à avoir la possibilité de "se prendre le mur" (même si les bons élèves en sont très loin), l'apparition du "mur" créerait chez eux une angoisse disproportionnée.
Ce qui est dit est très juste : que ce soit du contrôle continu ou une évaluation ponctuelle, il y a toujours eu une situation engendrant du stress. Pourtant, à la fac, il y a toujours eu des moyens de se rattraper : la compensation (alors qu'autrefois, il fallait la moyenne partout pour passer), la session de septembre.
J'ai l'impression qu'en donnant aux étudiants de plus en plus d'occasion de "se rattraper" cela a finalement donné davantage d'angoisses. (mais bon je suis éloignée du milieu universitaire depuis longtemps, j'en ai peut-être une vision erronnée)

Il me semble que c'était plus simple quand on n'avait qu'une seule occasion de se planter, on stressait un bon coup, on se plantait, et puis... bah rien, ce n'était pas trop grave, on recommençait !

je ne sais pas parce que ma fille n'a jamais été confrontée à l'éventualité d'un redoublement. Non, quand je discute avec elle ou ses copines dans le même cas, ils ont l'impression que :
1 - on leur demande des choix les engageant bien plus tôt avec les spécialités notamment, même si nous avions des filières, il semble que le fait d'avoir ouvert plus de possibilités soit finalement stressant (et c'est aussi ce qu'on constate avec la société de consommation, plus de choix = plus de stress)
2 - on leur répète que le nombre de places à la fac est inférieur au nombre de bacheliers, ce qui n'était pas le cas à notre époque
3 - de nombreuses filières sont devenues sélectives : exemple : mon frère a eu son bac avec 12 de moyenne (dans les années 90), c'était un élève passable au lycée, il a tenté sa chance en médecine et a eu le concours du 1er coup. Aujourd'hui, vu ses bulletins de lycée, il ne serait pas pris en médecine.
4 - idem pour moi : bonne élève d'un bon lycée de province mais sans plus non, j'ai tenté les concours des IEP, j'ai eu celui de Lille et raté celui de Paris à peu. Aujourd'hui, je ne tenterai même pas de déposer un dossier pour Sciences Po Paris ...
5 - les sélections que nous avons connues étaient claires : les notes + les appréciations. Aujourd'hui, les notes sont tellement resserrées qu'il faut se démarquer par les stages, l'implication dans la vie scolaire (délégué), les associations ... Euh, ce sont des ados quoi ...
6 - le système ne donne vraiment pas envie de planter sa 1ère année de fac puisqu'on nous dit que si on doit se réorienter, on passe après les dossiers parcoursup des Tales. Forcément, ça met la pression sur le fait de faire le bon choix tout de suite. À mon époque, on se plantait, on se réorientait sans trop de difficultés.

Bon résumé.
A mon époque on devait choisir en fin de troisième entre A B C E ou F. C'était donc encore plus tôt qu'aujourd'hui. Mais on n'avait aucun souci pour s'inscrire dans la fac choisie, au moins jusqu'en licence. J'ai pu reprendre un DEA en 1998 sans aucun souci. C'est complètement bloqué aujourd'hui.


Dernière édition par Clecle78 le Lun 9 Oct 2023 - 7:53, édité 2 fois
RogerMartin
RogerMartin
Bon génie

Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves - Page 3 Empty Re: Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves

par RogerMartin Dim 8 Oct 2023 - 22:25
Ergo a écrit:Je rejoins e.t.o sur ses messages ci-dessus.

Sur ce point:
Taillevent a écrit:Je travaille dans un système où ce que vous appelez "contrôle continu" a toujours existé. Quand j'en parle à mes élèves, pas un ne voudrait d'un système tel qu'il avait cours en France jusqu'à récemment. L'idée de jouer tout son avenir sur un seul examen serait, d'après eux, un stress beaucoup plus grand que de devoir tenir une moyenne durant la dernière année.
En licence, on a des semestres quasiment intégralement en partiels: les étudiants qui s'expriment sur la question trouvent que c'est stressant parce que trop aléatoire (même avec la compensation). Et on a des semestres entiers en contrôle continu: les étudiants qui s'expriment trouvent que c'est stressant car trop d'évaluations (le taux de réussite y est supérieur aux semestres en partiels).

Depuis que je suis arrivée à la fac, pour le premier semestre de L1, j'ai connu trois systèmes: test de mi-semestre puis partiel; partiels seuls; contrôle continu. Alors ce ne sont pas nécessairement les mêmes étudiants qui stressent à chaque fois, mais de fait, ils stressent (et je ne parle pas des L.AS qui sont exactement dans les cas de figure décrits plus haut à venir négocier des évals supplémentaires, des rattrapages d'évals etc. pour avoir la plus haute moyenne possible pour médecine).
J'ai fini par en conclure que le problème ne venait pas exclusivement du système d'évaluation (peut-être du principe d'évaluation mais c'est encore autre chose).

Ils stressent aussi dans l'ensemble beaucoup plus que ma promo de L3 à l'idée d'être assistants de langue s'ils comptent devenir enseignants d'anglais (et de fait, nos étudiants qui passent le CAPES sont minoritaires à avoir fait un an complet à l'étranger, alors que c'était un pré-requis assez peu implicite quand j'ai passé le CAPES), ou à l'idée de faire un stage obligatoire de six semaines à l'étranger en L3 -- et on passe un temps fou avec certains à essayer de réduire tous les points de stress (ça va du fait de chercher un lieu de stage, écrire à quelqu'un pour savoir s'ils veulent bien un stagiaire, faire une recherche de logements etc. -- et de fait, ils partent souvent à trois ou quatre au même endroit pour être en colocation et partir ensemble en voiture, ce qui réduit l'immersion linguistique).

On a également beaucoup plus de mots de médecin ou de la médecine universitaire sur des adaptations pour troubles anxieux liés au fait d'être dans des salles avec d'autres étudiants et pour phobies sociales (oui, c'était sûrement moins pris en compte avant, mais ça ne touche pas qu'à la question de l'évaluation) -- j'ai encore dernièrement reçu plusieurs certificats pour des L1 attestant qu'ils devaient "étudier et travailler à la maison" (fun fact, nous n'avons pas de formation à distance).

Taillevent a écrit:
J'apporte tout de même une nuance : le système d'admission du supérieur qu'on a ici est nettement moins sélectif. Je me demande si le nœud du problème n'est pas surtout dans l'articulation entre ces deux éléments, avec le caractère byzantin de Parcoursup.
Le nœud du problème a été de ne pas faire suivre la massification des moyens pour l'accueillir dans le supérieur. Parcoursup en est une conséquence.

Et puis on a aussi des étudiants ou futures étudiants qui ne nous "croient" pas et stresseront quoi qu'on dise ou fasse. Chaque année, on fait passer dans les lycées du secteur, sur les salons d'orientation, aux portes ouvertes que nous sommes une licence de proximité non sélective à un taux d'accès 100%, et qui ne remplit pas les capacités d'accueil ridiculement élevées imposées par le rectorat (et on serait bien embêtés si on les remplissait, on ne pourrait faire cours qu'à condition que les TD soient à 65 étudiants). Et chaque année, les collègues de lycée et ensuite les étudiants nous expliquent à quel point ils étaient stressés de ne pas être pris alors qu'ils allaient forcément être pris.
Ça me préoccupe parce que ça génère un certain nombre de tensions, mais je pense que ça va au-delà de l'évaluation ou de Parcoursup, même, probablement, dans le cas de filières sélectives qui peuvent pondérer avec le "classement" au-delà des moyennes.

Je crois que je pourrais écrire tout ce que tu mets en avant, à une différence près, et qui m'inquiète assez, c'est que la pression pour notre formation en monolicence est toujours grande, mais que nous sélectionnons désormais : avant sur 1700 dossiers classés il y avait 1400 ou 1500 candidatures confirmées et on descendait jusqu'au 1350e dossier, maintenant on ne descend plus que la moitié de la liste.

Pour les angoisses et le stress, je te rejoins entièrement, il me semble qu'on voit émerger le mal être des très jeunes adultes -- je ne sais pas ce qui est la part de l'aggravation objective de l'état de santé mentale de cette population, et ce qui relève d'un simple dévoilement, les troubles étant repérés parce qu'on (fait mine de) propose(r) des aménagements. Certaines recommandations du service de santé sont touchantes, comme la requête de faire passer les examens à domicile (comme si nous en avions le tiers du quart des moyens), d'asseoir l'étudiant ou l'étudiante au plus près de la porte pour qu'il ou elle puisse s'enfuir en cas de crise de panique (deux portes, jusqu'à sept recommandations identiques dans le même TD, on fait comment ?). Ce dernier point m'a valu des lettres d'un parent qui ne comprenait pas pourquoi je ne faisais pas "quelque chose en tant que directrice de l'UFR". Très tentée d'aller mettre des coups de masse dans le mur du couloir pour ouvrir cinq autres portes.
Je n'arrive pas à isoler le rôle du facteur évaluation dans ce stress et ces angoisses -- dont je ne nie pas la réalité.

julilibulle a écrit: 6 - le système ne donne vraiment pas envie de planter sa 1ère année de fac puisqu'on nous dit que si on doit se réorienter, on passe après les dossiers parcoursup des Tales. Forcément, ça met la pression sur le fait de faire le bon choix tout de suite. À mon époque, on se plantait, on se réorientait sans trop de difficultés.

Les réorientations à mi année sont mieux organisées que par le passé, c'est la seule micro-amélioration du système. Cela peut justement éviter de devoir finir l'année et recommencer "à zéro" dans Parcoursup.

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julilibulle
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Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves - Page 3 Empty Re: Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves

par julilibulle Dim 8 Oct 2023 - 22:34
RogerMartin a écrit:
Les réorientations à mi année sont mieux organisées que par le passé, c'est la seule micro-amélioration du système. Cela peut justement éviter de devoir finir l'année et recommencer "à zéro" dans Parcoursup.

c'est bon à savoir Wink merci.
Soch
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par Soch Dim 8 Oct 2023 - 22:42
Une copine de mon fils,  en L1 de psycho, a réalisé 15 jours après la rentrée qu'elle aurait finalement préféré s'inscrire en biologie.
Elle a obtenu ce qu'elle voulait en allant directement voir les responsables de l'unité.
Je ne sais pas si c'est de la chance ou bien si les candidats manquaient dans sa filière...
Jenny
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Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves - Page 3 Empty Re: Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves

par Jenny Dim 8 Oct 2023 - 22:44
Soch a écrit:Une copine de mon fils,  en L1 de psycho, a réalisé 15 jours après la rentrée qu'elle aurait finalement préféré s'inscrire en biologie.
Elle a obtenu ce qu'elle voulait en allant directement voir les responsables de l'unité.
Je ne sais pas si c'est de la chance ou bien si les candidats manquaient dans sa filière...

Il y a toujours des candidats qui abandonnent rapidement. Wink
Soch
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par Soch Dim 8 Oct 2023 - 22:49
C'est donc ça ! Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves - Page 3 1483735595

lene75
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Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves - Page 3 Empty Re: Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves

par lene75 Dim 8 Oct 2023 - 23:33
Le lycée est objectivement devenu une machine à stress pour tout le monde. Il y a clairement un avant et un après réforme-Covid. En réunion de parents les parents s'en sont pris avec virulence à une PP à cause des changements de salles incessants. Ça peut paraître complément dérisoire et décalé, mais ces motifs dérisoires font l'effet de gouttes d'eau, ils sont le révélateur d'un profond mal-être généré par la maltraitance institutionnelle. Il n'y a pas que les élèves qui vont mal. Les profs aussi. L'ambiance en SDP n'est plus la même.

Il y a des causes internes, Parcoursup, le contrôle continu, la crise de l'EN, mais aussi l'incertitude permanente. Je rappelle que nous venons tout juste d'apprendre les dates et les programmes des épreuves de spécialité et que les modalités précises du GO coef 10 ne sont pas encore connues alors qu'on est en octobre. Il n'y a plus de classes, donc plus de stabilité affective pour les élèves, quasi plus de dédoublements, plus d'équipes pédagogiques qui étaient des repères pour les élèves. Combien de fois les élèves disent à propos de leur voisin : "Mais je ne le connais pas, lui". L'autre jour dans le couloir un élève m'en désigne un autre en me demandant si je l'ai en classe. Réponse de l'autre : "Mais on est ensemble à son cours !" Voilà les repères qu'ils ont. Hormis les profs qui ont une spécialité à 6h, les autres profs ont vu leur nombre de classes et d'élèves exploser, avec des élèves que bien souvent on ne voit qu'une fois par semaine : comment connaître les élèves dans ces conditions, comment nouer une relation ? La charge de travail des profs s'est alourdie, le travail est devenu un travail à la chaîne, la relation avec les élèves en pâtit. On court après les programmes, on croule sous les copies et l'administratif. Les edt sont plus éclatés et souvent plus mouvants aussi. Sur d'autres fils il était question d’edt qui sont encore en train de changer en octobre, avec les conséquences que ça a sur toute l'organisation de la vie personnelle, la possibilité d'avoir des activités extra-scolaires, etc. Il manque des élèves presque à chaque cours pour une raison x ou y le plus souvent liée à l'éclatement du "groupe-classe". Tout ça pèse forcément sur les élèves. Une collègue me disait encore en fin de semaine que sa fille en seconde n'avait toujours pas d‘edt stable, qu'on lui avait annoncé à la rentrée que finalement elle ne pourrait pas avoir deux des options auxquelles elle était inscrite parce que ce n'était pas compatible avec son edt et qu'elle vivait tout ça très mal alors qu'elle se lève tous les jours à 6h pour avoir des journées gruyère.

Et il y a des causes externes. On ne peut pas gouverner par la peur et le stress, avoir des modes de management maltraitants (y compris à l'EN) et avoir une population qui va bien. Il n'y a pas que les jeunes, c'est toute la population qui a vu s'accroître les troubles psychiques ces dernières années. Et pour les jeunes qui sont actuellement au lycée, je pense qu'on n'a pas fini de mesurer l'ampleur des conséquences du Covid. Ma nièce est en première année post-bac, elle a très mal vécu ses deux années d'éloignement de l'école en 3e et seconde, liées au confinement puis aux demi-jauges durant lesquels les élèves se sont retrouvés abandonnés à eux-mêmes malgré tous les efforts des profs. Certains lycées ont repris à effectifs pleins, mais pour d'autres élèves ça s'est étalé sur deux années scolaires, avec des conséquences scolaires évidentes, mais aussi psychologiques, pour des jeunes qui étaient à l'âge où la construction psycho-affective n'est pas encore achevée. On ne leur donne par ailleurs pas beaucoup d'espoir dans l'avenir. Il suffit d'allumer une télé pour avoir envie de se jeter par la fenêtre.

Bref, ce n'est pas juste que les jeunes sont devenus chochottes en quelques années. La contexte est objectivement plus dur pour eux qu'il ne l'était pour leurs prédécesseurs, et bien plus dur qu'il ne l'était pour nous.
RogerMartin
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Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves - Page 3 Empty Re: Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves

par RogerMartin Lun 9 Oct 2023 - 10:53
Sur l'instabilité et les changements incessants dans le secondaire, je crois que tu tiens un grand facteur d'explication. Nos L3 (naissance en 2003, réforme du collège, du brevet, nouveau lycée, premier bac blanquer, mesures covid à tous les étages en 1ère et Tale) sont une promo exceptionnellement plaisante, et c'est aussi le cas de nos L1 et L2. Une étudiante L3, élue au conseil d'UFR, que je recevais avant notre première rencontre, m'a confié que "ce qui est bien à la fac, c'est que les règles sont claires, il n'y a pas de surprises par rapport au lycée". C'est bien la première fois qu'on qualifie notre organisation de "claire", mais on comprend mieux quand on sait ce qu'ils ont traversé.
Lorsqu'on a eu à adapter des modalités d'évaluation l'an dernier à cause des grèves de transport, on a pu le faire en écoutant aussi leurs soucis, en annonçant à tous quand on pourrait prendre des décisions, et finalement tout le monde a compris qu'on essayait de s'arranger au mieux. Cela donnait moins l'impression de diktats stupides au dernier moment comme ils ont pu en connaître pour le bac et comme vous en subissez en permanence.

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Mitcindy
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Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves - Page 3 Empty Re: Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves

par Mitcindy Lun 9 Oct 2023 - 11:15
julilibulle a écrit:
Une passante a écrit:Je me demande si la fin du redoublement n'augmente pas le stress des élèves / étudiants : ils sont habitués à toujours passer dans la classe supérieure, comme si c'était un dû, ce qui fait que les premières pressions n'apparaissent vraiment qu'avec le bac et Parcoursup (d'autant que l'opacité de Parcoursup n'aide pas, les situations créant un sentiment d'injustice -comme les quotas de boursiers rarement expliqués).
En n'étant pas habitués à avoir la possibilité de "se prendre le mur" (même si les bons élèves en sont très loin), l'apparition du "mur" créerait chez eux une angoisse disproportionnée.
Ce qui est dit est très juste : que ce soit du contrôle continu ou une évaluation ponctuelle, il y a toujours eu une situation engendrant du stress. Pourtant, à la fac, il y a toujours eu des moyens de se rattraper : la compensation (alors qu'autrefois, il fallait la moyenne partout pour passer), la session de septembre.
J'ai l'impression qu'en donnant aux étudiants de plus en plus d'occasion de "se rattraper" cela a finalement donné davantage d'angoisses. (mais bon je suis éloignée du milieu universitaire depuis longtemps, j'en ai peut-être une vision erronnée)

Il me semble que c'était plus simple quand on n'avait qu'une seule occasion de se planter, on stressait un bon coup, on se plantait, et puis... bah rien, ce n'était pas trop grave, on recommençait !

je ne sais pas parce que ma fille n'a jamais été confrontée à l'éventualité d'un redoublement. Non, quand je discute avec elle ou ses copines dans le même cas, ils ont l'impression que :
1 - on leur demande des choix les engageant bien plus tôt avec les spécialités notamment, même si nous avions des filières, il semble que le fait d'avoir ouvert plus de possibilités soit finalement stressant (et c'est aussi ce qu'on constate avec la société de consommation, plus de choix = plus de stress)
2 - on leur répète que le nombre de places à la fac est inférieur au nombre de bacheliers, ce qui n'était pas le cas à notre époque
3 - de nombreuses filières sont devenues sélectives : exemple : mon frère a eu son bac avec 12 de moyenne (dans les années 90), c'était un élève passable au lycée, il a tenté sa chance en médecine et a eu le concours du 1er coup. Aujourd'hui, vu ses bulletins de lycée, il ne serait pas pris en médecine.
4 - idem pour moi : bonne élève d'un bon lycée de province mais sans plus non, j'ai tenté les concours des IEP, j'ai eu celui de Lille et raté celui de Paris à peu. Aujourd'hui, je ne tenterai même pas de déposer un dossier pour Sciences Po Paris ...
5 - les sélections que nous avons connues étaient claires : les notes + les appréciations. Aujourd'hui, les notes sont tellement resserrées qu'il faut se démarquer par les stages, l'implication dans la vie scolaire (délégué), les associations ... Euh, ce sont des ados quoi ...
6 - le système ne donne vraiment pas envie de planter sa 1ère année de fac puisqu'on nous dit que si on doit se réorienter, on passe après les dossiers parcoursup des Tales. Forcément, ça met la pression sur le fait de faire le bon choix tout de suite. À mon époque, on se plantait, on se réorientait sans trop de difficultés.

C'est sûr que la sélection sur Parcoursup est impitoyable.
Mon fils a eu la prépa à Saint Louis (scientifique) à Paris. Pour être admis, il ne faut AUCUNE REMARQUE négative sur les bulletins scolaires de première et terminale, aussi  bien au niveau travail qu'au niveau comportement. Mais comme il y a une inflation de bonnes notes, il faut du "plus". Mon fils par exemple, a été trésorier de son association lycéenne, rédacteur en chef du journal lycée, deux fois lauréat de concours en math au niveau national ou régional...sans compter 10 ans de piano...
Il a eu son bac avec mention TB et les félicitations du jury et pourtant, il était sur la liste d'attente à St Louis... Il y a de sacrées pointures sur PS !!
Elaïna
Elaïna
Enchanteur

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par Elaïna Lun 9 Oct 2023 - 11:25
Heu, tu penses sincèrement que c'est le piano qui a fait que ton fils a été pris à Saint Louis ?

Les gens qui sélectionnent dans les prépas prestigieuses se contrefichent des trucs du style délégué et guitare sur poney. Ils veulent des bosseurs qui ne font pas suer, et ne choisissent pas leurs matières mais bossent bien partout.

(et soit dit en passant : encore heureux qu'il faille un bulletin sans tache pour aller dans une grande prépa, où on n'a pas le temps de gérer les bavards et autres gros relous).


Dernière édition par Elaïna le Lun 9 Oct 2023 - 12:04, édité 1 fois

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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.

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par Mathador Lun 9 Oct 2023 - 11:52
Mitcindy a écrit:Il a eu son bac avec mention TB et les félicitations du jury et pourtant, il était sur la liste d'attente à St Louis... Il y a de sacrées pointures sur PS !!
La liste d'attente est le cas ultra-majoritaire dans la mesure où plein de candidats demandent plein de formations. On ne le voyait pas avec APB car le classement obligatoire des vœux permettait de faire le gros de la procédure d'appel avant de publier quoi que ce soit.
(edit: par contre ça se voyait sur le SCEI, l'équivalent de APB pour les concours des CPGE scientifiques, étant donné que les classements sont connus par les candidats)


Dernière édition par Mathador le Lun 9 Oct 2023 - 17:35, édité 1 fois

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Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
Iridiane
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Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves - Page 3 Empty Re: Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves

par Iridiane Lun 9 Oct 2023 - 12:05
Mitcindy a écrit:
julilibulle a écrit:
Une passante a écrit:Je me demande si la fin du redoublement n'augmente pas le stress des élèves / étudiants : ils sont habitués à toujours passer dans la classe supérieure, comme si c'était un dû, ce qui fait que les premières pressions n'apparaissent vraiment qu'avec le bac et Parcoursup (d'autant que l'opacité de Parcoursup n'aide pas, les situations créant un sentiment d'injustice -comme les quotas de boursiers rarement expliqués).
En n'étant pas habitués à avoir la possibilité de "se prendre le mur" (même si les bons élèves en sont très loin), l'apparition du "mur" créerait chez eux une angoisse disproportionnée.
Ce qui est dit est très juste : que ce soit du contrôle continu ou une évaluation ponctuelle, il y a toujours eu une situation engendrant du stress. Pourtant, à la fac, il y a toujours eu des moyens de se rattraper : la compensation (alors qu'autrefois, il fallait la moyenne partout pour passer), la session de septembre.
J'ai l'impression qu'en donnant aux étudiants de plus en plus d'occasion de "se rattraper" cela a finalement donné davantage d'angoisses. (mais bon je suis éloignée du milieu universitaire depuis longtemps, j'en ai peut-être une vision erronnée)

Il me semble que c'était plus simple quand on n'avait qu'une seule occasion de se planter, on stressait un bon coup, on se plantait, et puis... bah rien, ce n'était pas trop grave, on recommençait !

je ne sais pas parce que ma fille n'a jamais été confrontée à l'éventualité d'un redoublement. Non, quand je discute avec elle ou ses copines dans le même cas, ils ont l'impression que :
1 - on leur demande des choix les engageant bien plus tôt avec les spécialités notamment, même si nous avions des filières, il semble que le fait d'avoir ouvert plus de possibilités soit finalement stressant (et c'est aussi ce qu'on constate avec la société de consommation, plus de choix = plus de stress)
2 - on leur répète que le nombre de places à la fac est inférieur au nombre de bacheliers, ce qui n'était pas le cas à notre époque
3 - de nombreuses filières sont devenues sélectives : exemple : mon frère a eu son bac avec 12 de moyenne (dans les années 90), c'était un élève passable au lycée, il a tenté sa chance en médecine et a eu le concours du 1er coup. Aujourd'hui, vu ses bulletins de lycée, il ne serait pas pris en médecine.
4 - idem pour moi : bonne élève d'un bon lycée de province mais sans plus non, j'ai tenté les concours des IEP, j'ai eu celui de Lille et raté celui de Paris à peu. Aujourd'hui, je ne tenterai même pas de déposer un dossier pour Sciences Po Paris ...
5 - les sélections que nous avons connues étaient claires : les notes + les appréciations. Aujourd'hui, les notes sont tellement resserrées qu'il faut se démarquer par les stages, l'implication dans la vie scolaire (délégué), les associations ... Euh, ce sont des ados quoi ...
6 - le système ne donne vraiment pas envie de planter sa 1ère année de fac puisqu'on nous dit que si on doit se réorienter, on passe après les dossiers parcoursup des Tales. Forcément, ça met la pression sur le fait de faire le bon choix tout de suite. À mon époque, on se plantait, on se réorientait sans trop de difficultés.

C'est sûr que la sélection sur Parcoursup est impitoyable.
Mon fils a eu la prépa à Saint Louis (scientifique) à Paris. Pour être admis, il ne faut AUCUNE REMARQUE négative sur les bulletins scolaires de première et terminale, aussi  bien au niveau travail qu'au niveau comportement. Mais comme il y a une inflation de bonnes notes, il faut du "plus". Mon fils par exemple, a été trésorier de son association lycéenne, rédacteur en chef du journal lycée, deux fois lauréat de concours en math au niveau national ou régional...sans compter 10 ans de piano...
Il a eu son bac avec mention TB et les félicitations du jury et pourtant, il était sur la liste d'attente à St Louis... Il y a de sacrées pointures sur PS !!

Par ailleurs, ce que tu décris de ton fils, c'est le cas de beaucoup d'élèves en fait. Enfin, beaucoup dans l'absolu sans doute pas, mais par rapport au nombre de gens admis en une prépa parisienne, oui, des mentions très bien avec des super notes il y en a beaucoup.
PrCosinus
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par PrCosinus Lun 9 Oct 2023 - 12:08
Personnellement, je pense que le stress c'est la meilleure chose qui puisse arriver aux lycéens.
Par contre si ce stress devient trop fort, je pense qu'il faut regarder dans l'environnement familial, qui a aussi pour rôle de relativiser.

_________________
"Quand les gens sont d'accord avec moi, j'ai toujours le sentiment que je dois me tromper." O.Wilde
FZ
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par FZ Lun 9 Oct 2023 - 13:15
Elaïna a écrit:Heu, tu penses sincèrement que c'est le piano qui a fait que ton fils a été pris à Saint Louis ?

Les gens qui sélectionnent dans les prépas prestigieuses se contrefichent des trucs du style délégué et guitare sur poney. Ils veulent des bosseurs qui ne font pas suer, et ne choisissent pas leurs matières mais bossent bien partout.

(et soit dit en passant : encore heureux qu'il faille un bulletin sans tache pour aller dans une grande prépa, où on n'a pas le temps de gérer les bavards et autres gros relous).

C'est tout à fait plausible, mais il sera difficile d'en apporter la preuve.
Depuis la mise en place de parcours sup, le nombre de candidatures s'est envolé pour toutes les filières, sélectives ou pas ; de nombreux dossiers sont aujourd'hui excellents et du fait de l'inflation des notes, nombreuses sont les écoles qui castent aussi sur des critères second, cherchant un " profil" d'élève plus qu'un excellent dossier ... le problème c'est que ces critères ne sont pas toujours officiels et parfois subjectifs : qu'on choisisse de valoriser l'engagement extra scolaire passe encore mais qu’on fasse une hiérarchie selon l'engagement n question me dépasse un peu.
FZ
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par FZ Lun 9 Oct 2023 - 13:31
julilibulle a écrit:
FZ a écrit:
julilibulle a écrit:Bonjour,

je poste cet article de BFM qui résonne pas mal chez moi en ce moment puisque j'y retrouve totalement la situation de ma fille, en terminale cette année.
Elle est une excellente élève (17 de moyenne en 1ère, 20 à l'écrit au bac français et 15 à l'oral) et pourtant, elle vit son année de terminale comme une épée de damoclès au-dessus de sa tête, alors que son père ou moi étions bien plus cool à son âge (pourtant, j'étais aussi stressée par les notes).
Elle a eu 12 en histoire vendredi et je l'ai ramassée à la petite cuillère le soir : elle me dit que parcoursup, c'est fini pour elle, qu'elle n'aura rien ... Et pourtant, je relativise comme je peux (parce que je suis un peu stressée aussi : elle ne sait pas vraiment ce qu'elle veut faire hormis Sciences Po et le système donne l'impression que la sélection se fait, soit par les notes brutes, soit par les bourses). Ce qui l'a particulièrement touchée sur cette évaluation, c'est que la meilleure note de la classe est un 14 (donc elle a eu une note plutôt correcte) et que son professeur est particulièrement exigeant. Sauf que ma fille voit d'autres camarades, avec d'autres professeurs, à 17, 18 tout le temps et ça la stresse pour parcoursup.
Je n'ai pas de solution sur ce travers qui est en train de naître (je ne dis pas qu'il faut oublier les exigences par exemple) mais c'est réel et désolée mais ça pourrit les années lycée des élèves qui veulent pouvoir faire des choix ensuite.

BFMTV a écrit:"14/20, PRESQUE EN LARMES": LE CONTRÔLE CONTINU AU BAC, SOURCE D'ANGOISSE CHEZ LES ÉLÈVES

https://www.bfmtv.com/societe/14-20-presque-en-larmes-le-controle-continu-au-bac-source-d-angoisse-chez-les-eleves_AN-202310070034.html

Ma fille était en terminale oib l'an dernier et a obtenu brillamment son bac avec 17,5 de moyenne générale... elle a été toute l'année sous la pression de parcoursup avec la sensation de jouer son avenir sur chaque note, elle aussi visait sciences PO...
Une chose est certaine c'est que pour les 7 IEP de province, ce qui compte c'est le concours, donc son dossier parcours sup ne joue pas où à la marge, vraiment.
Pour Bordeaux et Grenoble, le dossier joue mais c'est plus vicieux que ça : les notes obtenues sont ramenées a la moyenne de classe et pondérées : en clair plus il y a d'écart, mieux c'est même si la note en elle même est moins bonne ...
Pour Paris, les modalités vont peut-être changer avec les réintroduction d'une épreuve comme il n'y aura plus les spé, mais les essais sont déterminants dans la sélection pour l'oral d'admission.

Quoiqu'il en soit, il y a énormément de choses que l'on ne maîtrise pas et les écoles entretiennent un flou bien pratique....
Et sinon....il semble qu'il y ait aussi une vie hors de sciences po ....mais je comprends tout à fait ce que vous vivez pour l'avoir vécu l'an dernier ....

Oui, nous en avions parlé d'ailleurs. J'espère que votre fille se plaît dans le cursus qu'elle a choisi. Ma fille ne vise que les IEP de province en concours commun (les notes de contrôle continu sont retenues dans certaines matières, mais ce sont les matières où elle a d'excellentes moyennes pour l'instant).
J'essaie aussi de faire comprendre à ma fille que Sciences Po n'est pas l'absolu mais comme j'y ai fait ma scolarité, elle s'est persuadée que si elle n'y allait pas, c'est qu'elle était nulle. Rolling Eyes  Vivement fin juin ! (ou début juillet ... )

Effectivement, nous avions échangé à ce ( dur) moment...désolée je n'avais pas reconnu ton pseudo ;
j'ai vérifié pour les 7 IEP, l'an dernier, en + des notes au concours, ce qui avait compté étaient les notes de LVA et LVB ( coef 0.5) et les notes de spé ( coef 1) ; cette année sera forcément différente puisque les notes de spé ne figureront pas dans Parcoursup'
Ma fille est finalement en licence de Sc Po à lille, elle semble s'adapter, en tous cas, les cours lui plaisent, elle n'a pas encore décidé si elle retentait ou pas les IEP, par contre, je crois que Bordeaux ( filière Bepluiss, une candidature en L1 est possible) c'est non, elle n'a pas digéré le flou du recrutement qu'elle a vécu comme injuste.
bénou
bénou
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par bénou Lun 9 Oct 2023 - 14:42
FZ a écrit:
Elaïna a écrit:Heu, tu penses sincèrement que c'est le piano qui a fait que ton fils a été pris à Saint Louis ?

Les gens qui sélectionnent dans les prépas prestigieuses se contrefichent des trucs du style délégué et guitare sur poney. Ils veulent des bosseurs qui ne font pas suer, et ne choisissent pas leurs matières mais bossent bien partout.

(et soit dit en passant : encore heureux qu'il faille un bulletin sans tache pour aller dans une grande prépa, où on n'a pas le temps de gérer les bavards et autres gros relous).

C'est tout à fait plausible, mais il sera difficile d'en apporter la preuve.
Depuis la mise en place de parcours sup, le nombre de candidatures s'est envolé pour toutes les filières, sélectives ou pas ; de nombreux dossiers sont aujourd'hui excellents et du fait de l'inflation des notes, nombreuses sont les écoles qui castent aussi sur des critères second, cherchant un " profil" d'élève plus qu'un excellent dossier ... le problème c'est que ces critères ne sont pas toujours officiels et parfois subjectifs : qu'on choisisse de valoriser l'engagement extra scolaire passe encore mais qu’on fasse une hiérarchie selon l'engagement n question me dépasse un peu.

C'est très peu probable que ce genre de choses ait compté, les recruteurs de prépa scientifiques (à de rares exceptions) n'ont pas le temps d'éplucher ce genre d'informations. Le principal critère de recrutement est le rang dans la classe pour les matières importantes.
Sans compter que n'importe qui peut se prétendre délégué ou pianiste (voire lauréat de concours) dans sa lettre de motivation, personne n'ira vérifier.
trompettemarine
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par trompettemarine Lun 9 Oct 2023 - 15:09
Détenir un DEM en musique n'est pas rien.
L'élève fait partie des "héritiers"  culturels, comme on les appelle aujourd'hui.
Obtenir un bon niveau musical dans un conservatoire régional est souvent gage de bonne mémoire, de capacité de travail, d'anticipation et de qualités adaptatives.
Le conservatoire évalue à l'ancienne, les examens sont difficiles à obtenir.
Cela peut donc peut-être, je dis bien peut-être, avoir une incidence.
Mais si c'est vrai, quelle école supérieure osera le dire ?
J'avoue que je conseillais à mes élèves de donner leur diplôme de musique, et même qu'ils avaient fait du latin au collège.
Je ne sais pas si cela joue vraiment pour parcours sup.
Mais, autant mettre tous les atouts de son côté.
J'ai conscience du caractère très inégalitaire de ce que je dis.

Il fut un temps où quelqu'un de ma famille qui enseignait en prépa scientifique prenait à notes égales en sciences celui qui avait fait du latin.

Aujourd'hui, je ne sais pas : entre les algorithmes, les évaluations des dossiers (les lycées qui notent en semestre semblent poser des difficultés par rapport à ceux qui notent par trimestre parce qu'il est plus difficile de voir les progressions des candidats), etc.

Bref, nous n'avons que peu de prise sur ce système opaque.

Rq : Il me semble aussi qu'il y a un bon orchestre à Louis Le Grand.
Prezbo
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Vénérable

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par Prezbo Lun 9 Oct 2023 - 15:55
FZ a écrit:
Elaïna a écrit:Heu, tu penses sincèrement que c'est le piano qui a fait que ton fils a été pris à Saint Louis ?

Les gens qui sélectionnent dans les prépas prestigieuses se contrefichent des trucs du style délégué et guitare sur poney. Ils veulent des bosseurs qui ne font pas suer, et ne choisissent pas leurs matières mais bossent bien partout.

(et soit dit en passant : encore heureux qu'il faille un bulletin sans tache pour aller dans une grande prépa, où on n'a pas le temps de gérer les bavards et autres gros relous).

C'est tout à fait plausible, mais il sera difficile d'en apporter la preuve.
Depuis la mise en place de parcours sup, le nombre de candidatures s'est envolé pour toutes les filières, sélectives ou pas ; de nombreux dossiers sont aujourd'hui excellents et du fait de l'inflation des notes, nombreuses sont les écoles qui castent aussi sur des critères second, cherchant un " profil" d'élève plus qu'un excellent dossier ... le problème c'est que ces critères ne sont pas toujours officiels et parfois subjectifs : qu'on choisisse de valoriser l'engagement extra scolaire passe encore mais qu’on fasse une hiérarchie selon l'engagement n question me dépasse un peu.

Pour une prépa scientifique, cela me semble très peu plausible. La participation à des concours mathématiques cela peut être scruté, le piano , le poste d'éco-délégué ou le séjour linguistique dans l'Ohio je pense que non, et je l'espère car ce serait choquant.

Pour le fait d'être sur liste d'attente, comme le dit Mathador, c'est la norme pour des formations qui reçoivent vingt demandes pour une place, dont une bonne proportion d'excellents dossiers. Il y a l'inflation des notes, mais un phénomène plus insidieux qui accompagne la médiocrité générale, à savoir la multiplication des élèves assurément excellents mais aussi très coachés qui veillent à bien remplir toute les cases.
Prezbo
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par Prezbo Lun 9 Oct 2023 - 16:01
trompettemarine a écrit:

Rq : Il me semble aussi qu'il y a un bon orchestre à Louis Le Grand.

Non mais vous pensez que le prof dans une prépa scientifique à Louis le Grand (qui n'est pas Saint Louis), sa préoccupation va d'être de recruter un élément prometteur pour l'orchestre de l'école ? Je crois qu'il y a quelque chose que vous ne savez pas sur la mentalité mal dégrossie des profs de CPGE scientifiques.
Mitcindy
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par Mitcindy Lun 9 Oct 2023 - 16:44
Elaïna a écrit:Heu, tu penses sincèrement que c'est le piano qui a fait que ton fils a été pris à Saint Louis ?

Les gens qui sélectionnent dans les prépas prestigieuses se contrefichent des trucs du style délégué et guitare sur poney. Ils veulent des bosseurs qui ne font pas suer, et ne choisissent pas leurs matières mais bossent bien partout.

(et soit dit en passant : encore heureux qu'il faille un bulletin sans tache pour aller dans une grande prépa, où on n'a pas le temps de gérer les bavards et autres gros relous).

Ce n'est pas le piano qui a fait qu'il a été pris mais tout un ensemble, je pense. Mon fils me dit qu'il y a pléthore d'élèves qui ont eu 20/20 en math cette année là !
Ce qui a joué est plutôt qu'il a été lauréat de deux concours (math+informatique) assez prestigieux sur le plan national.
Des mentions TB, il y en a maintenant 10% !
Jim Prideaux
Jim Prideaux
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par Jim Prideaux Lun 9 Oct 2023 - 16:47
Pour une prépa scientifique on cherche... des scientifiques. Le piano, la vol à voile, etc... ça passe vraiment après tout. Pour un brillant élève si ce n'est pas LLG ce sera Saint Louis, ou HIV, ou Lakanal, ou etc.... Il faut (aussi) arrêter de se substituer aux équipes de CPGE qui sont assez grandes pour trier et recruter leurs futurs étudiants. Je persiste à penser qu'un très bon élève de terminale sans aucune activité periscolaire a (et très heureusement) pleinement sa place en CPGE, sinon on court droit vers le modèle de recrutement britannique ou nord américain avec des parcours extra scolaires fléchés pour telle ou telle poursuite d'études, sans que l'élève d'ailleurs ne soit pleinement motivé par l'engagement extra scolaire en soi. Si l'élève aime vraiment le théâtre, la musique, le scoutisme, le sport à bon niveau tant mieux... mais ce ne sera qu'en plus et en aucun cas à la place.

Je me permets enfin de faire modestement remarquer que le graal ce n'est pas le lycée x ou y mais plutôt l'école en fin de spé... il faut donc s'efforcer de relativiser, et ce d'autant plus que des changements de lycée interviennent en fin de première année vers des étoiles.
Mitcindy
Mitcindy
Niveau 10

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par Mitcindy Lun 9 Oct 2023 - 16:51
Prezbo a écrit:
FZ a écrit:
Elaïna a écrit:Heu, tu penses sincèrement que c'est le piano qui a fait que ton fils a été pris à Saint Louis ?

Les gens qui sélectionnent dans les prépas prestigieuses se contrefichent des trucs du style délégué et guitare sur poney. Ils veulent des bosseurs qui ne font pas suer, et ne choisissent pas leurs matières mais bossent bien partout.

(et soit dit en passant : encore heureux qu'il faille un bulletin sans tache pour aller dans une grande prépa, où on n'a pas le temps de gérer les bavards et autres gros relous).

C'est tout à fait plausible, mais il sera difficile d'en apporter la preuve.
Depuis la mise en place de parcours sup, le nombre de candidatures s'est envolé pour toutes les filières, sélectives ou pas ; de nombreux dossiers sont aujourd'hui excellents et du fait de l'inflation des notes, nombreuses sont les écoles qui castent aussi sur des critères second, cherchant un " profil" d'élève plus qu'un excellent dossier ... le problème c'est que ces critères ne sont pas toujours officiels et parfois subjectifs : qu'on choisisse de valoriser l'engagement extra scolaire passe encore mais qu’on fasse une hiérarchie selon l'engagement n question me dépasse un peu.

Pour une prépa scientifique, cela me semble très peu plausible. La participation à des concours mathématiques cela peut être scruté, le piano , le poste d'éco-délégué ou le séjour linguistique dans l'Ohio je pense que non, et je l'espère car ce serait choquant.

Pour le fait d'être sur liste d'attente, comme le dit Mathador, c'est la norme pour des formations qui reçoivent vingt demandes pour une place, dont une bonne proportion d'excellents dossiers. Il y a l'inflation des notes, mais un phénomène plus insidieux qui accompagne la médiocrité générale, à savoir la multiplication des élèves assurément excellents mais aussi très coachés qui veillent à bien remplir toute les cases.

Nous les profs savons assurément quelles sont les cases à cocher. C'est un énorme avantage, c'est clair. Je ne vois pas pourquoi on ne ferait pas profiter de ces connaissances à nos enfants.
EdithW
EdithW
Sage

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par EdithW Lun 9 Oct 2023 - 17:26
Mathador a écrit:
Mitcindy a écrit:Il a eu son bac avec mention TB et les félicitations du jury et pourtant, il était sur la liste d'attente à St Louis... Il y a de sacrées pointures sur PS !!
La liste d'attente est le cas ultra-majoritaire dans la mesure où plein de candidats demandent plein de formations. On ne voyait pas avec APB car le classement obligatoire des vœux permettait de faire le gros de la procédure d'appel avant de publier quoi que ce soit.
Exactement… ma fille a été sur liste d’attente sur la plupart des prépas qu’elle visait… et à la fin, quasiment toutes l’acceptaient. Elle en a pris une pas trop loin, de bon niveau et avec internat, parmi celles qui lui ont dit oui tout de suite mais ça a été assez violent de recevoir chaque jour un avis « vous avez 24h pour répondre », y compris pour des lycées très réputés, pendant toute la phase… Problème de riches, peut-être mais stress intense! Et fin août, certains de ses camarades, initialement très loin sur la liste d’attente, ont finalement été admis, et ont galéré un an avant de jeter l’éponge, vu leur niveau.
nc33
nc33
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Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves - Page 3 Empty Re: Lycée : contrôle continu et stress permanent pour les élèves

par nc33 Lun 9 Oct 2023 - 20:47
Parmi les "cases à cocher", il doit aussi y avoir un élément que la plupart des familles ne peuvent choisir : le lycée d'origine.
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