PHILO : les traditionnels sujets du bac 2011 hémisphère sud !

Au passage : quels sujets ?
C'est "Nouvelle Calédonie" en Novembre ?

Aujourd'hui j'aurais le plus grand mal à répondre à un sujet dont le thème est la vérité. Plus le temps passe est moins je sais ce que c'est.

Ah mon premier émoi étymologique en seconde, moi qui arrivais d'un quartier ultra populaire de Paris dans un lycée prestigieux, quand le prof de français nous a dit qu'expliquer venait d'explicitare, écarter les pli du voile, donc révéler (même sens de soulever le voile) . Je peux te garantir que ce fût un choc, une illumination. Enfin la fameuse explication de texte prenait tout son sens.

En fait tout se tient : le sens, l'étymologie, l'orthographe, l'histoire de la langue et celle des idées, jusqu'à l'histoire elle même... Attaquer un seul de ces éléments, c'est mettre à terre l'édifice entier.

C'est pour que tout reste subordonné harmonieusement que nous devons nous battre. C'est ça être un classique dans mon esprit.

Héhé, je pontifie, mais c'est l'âge! Les cinquantes glorieuses, c'est l'âge où tu peux faire suer tout le monde avec tes théories et où les autres commencent à être obligés de respecter ce que tu dis. Tu verras. C'est génial!!! :boulet:

Attention toutefois, avec l'étymologie, de ne pas sombrer dans le fétichisme du mot au détriment de la chose. L'étymologie permet de donner du sens, certes, donne-t-elle en revanche la vérité du concept ? C'est problématique. Platon, dans le Cratyle, démystifie la puissance de l'étymologie (comme concurrente de la philosophie dans l'accès au vrai) :
Socrate- S’il est possible d’apprendre les choses aux mieux par les noms, mais s’il est aussi possible de les apprendre par elles-mêmes, laquelle des deux façons d’apprendre sera la plus belle et la plus claire: partant de l’image l’étudier elle-même en elle-même, en se demandant si elle est ressemblante, et étudier du même coup, la vérité dont elle est l’image, ou bien, partant de la vérité, l’étudier elle-même en elle-même et se demander du même coup si son image a été convenablement exécutée?
Cratyle- C’est de la vérité, je crois, qu’il faut nécessairement partir.

L'étymologie se plie souvent à ce que l'on projette dans le mot et repose en dernier lieu sur l'idéologie selon laquelle il y a une vérité originelle de la langue.
Bien sûr, en cours, on mobilise tous l'étymologie (philosophie philo/sophia ; travail : tripalium ; désirer : de/siderare ...), mais c'est un usage à questionner (d'ailleurs beau sujet de dissert sur le langage à faire sur l'étymologie).

Justement je suis déçue de ne pas avoir travaillé sur le langage cette année (mon prédécesseur s'en était chargé), parce que dans un pays si petit, qui a 3 langues officielles, dont un pidgin, et 128 langues distinctes, dans un contexte de lycée français à l'étranger c'est quand même un sujet rêvé !

Et sans placer l'étymologie au-dessus de tout, comment penser sans une langue structurée ? Et pense-t-on de la même façon en différentes langues ? La vérité peut-elle être perçue sans les mots pour la dire ? Ou notre langue influence-t-elle notre perception de la réalité ?

Libellune a écrit:J'ai affiché les sujets de philo en salle des profs et quelqu'un les a décrochés pour les photocopier ! :lol: Donc, je pourrais aussi bien afficher des petites citations comme ça l'air de rien.

Kilmeny, non désolée, il n'y a ici ni latinistes, ni héllénistes, à mon grand regret d'ailleurs (mais les élèves s'appliquent à recopier soigneusement mes étymologies, toujours écrites au tableau dans leur alphabet d'origine (suivie de la transcription, hein, quand même )), donc je ne peux te transmettre les sujets...

Tant pis. Merci !

Faut-il préférer la vérité à la paix ?

Indécidable : la paix c'est de l'ennui, la vérité c'est des emmerdes...

L'esprit est-il plus libre que le corps ?

Mon esprit dit que oui, mais apparemment ça fait ricaner mon corps.

Est-ce l'intérêt qui fonde le lien social ?

Oui, les gens désintéressés n'ont rien à dire à personne.

La certitude est-elle une garantie de vérité ?

Je suis certain que non.

La liberté se définit-elle comme un pouvoir de refuser ?

Non, parce que le pouvoir de refuser, c'est aussi bien le refus de pouvoir.

La science a-t-elle le monopole de la vérité ?

Elle a celui de l'erreur, ce qui n'est pas si mal.