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2012 : les universités françaises accèdent à l'autonomie budgétaire. Bilan et perspectives.  Empty 2012 : les universités françaises accèdent à l'autonomie budgétaire. Bilan et perspectives.

par Condorcet Sam 7 Jan 2012 - 0:02
Le passage à l'autonomie budgétaire des universités françaises n'est que l'une des mesures de la LRU (loi relative aux libertés et responsabilités des universités) votée en 2007 qui augmente le service des enseignants-chercheurs et modifie leur recrutement, étend le pouvoir des présidents d'université, accentue l'évaluation (et récompense les meilleures équipes de chercheurs par l'octroi de financements spéciaux dédiés à la réalisation de projets d'excellence) et le rôle de l'agence notant celles-ci (l'AERES), créant en outre des fondations abondées par le secteur privé à destination des universités. Le recours au grand Emprunt et au crédit-recherche participent d'un redéploiement de la politique de recherche publique française en faveur d'un noyau dur composé d'une "élite".

Les partisans du passage des universités aux RCE (Responsabilités et Compétences Élargies) voient leurs arguments résumés ici :
http://www.latribune.fr/static/pdf/livret_autonomie_bd.pdf

Ses opposants trouveront sur les sites des associations et collectifs suivants ample matière à nourrir le débat :
http://sauvonslarecherche.fr/
http://www.sauvonsluniversite.com/
http://www.collectif-papera.org/
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eclictek
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par eclictek Dim 8 Jan 2012 - 19:03
condorcet a écrit:Le passage à l'autonomie budgétaire des universités françaises n'est que l'une des mesures de la LRU (loi relative aux libertés et responsabilités des universités) votée en 2007 qui augmente le service des enseignants-chercheurs et modifie leur recrutement, étend le pouvoir des présidents d'université, accentue l'évaluation (et récompense les meilleures équipes de chercheurs par l'octroi de financements spéciaux dédiés à la réalisation de projets d'excellence) et le rôle de l'agence notant celles-ci (l'AERES), créant en outre des fondations abondées par le secteur privé à destination des universités. Le recours au grand Emprunt et au crédit-recherche participent d'un redéploiement de la politique de recherche publique française en faveur d'un noyau dur composé d'une "élite".


J'ai raté la partie où il est question d'augmenter le service des enseignants chercheurs - c'est bien sûr cette info ?
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par Condorcet Dim 8 Jan 2012 - 21:26
eclictek a écrit:
condorcet a écrit:Le passage à l'autonomie budgétaire des universités françaises n'est que l'une des mesures de la LRU (loi relative aux libertés et responsabilités des universités) votée en 2007 qui augmente le service des enseignants-chercheurs et modifie leur recrutement, étend le pouvoir des présidents d'université, accentue l'évaluation (et récompense les meilleures équipes de chercheurs par l'octroi de financements spéciaux dédiés à la réalisation de projets d'excellence) et le rôle de l'agence notant celles-ci (l'AERES), créant en outre des fondations abondées par le secteur privé à destination des universités. Le recours au grand Emprunt et au crédit-recherche participent d'un redéploiement de la politique de recherche publique française en faveur d'un noyau dur composé d'une "élite".


J'ai raté la partie où il est question d'augmenter le service des enseignants chercheurs - c'est bien sûr cette info ?

Ma formulation est inexacte : le décret d'application du 23 avril 2009 (modifiant le décret n° 84-431 du 6 juin 1984 fixant les dispositions statutaires communes applicables aux enseignants-chercheurs et portant statut particulier du corps des professeurs des universités et du corps des maîtres de conférences et portant diverses dispositions relatives aux enseignants-chercheurs) ajoute à leurs missions l'insertion professionnelle et par le biais de la modulation de service, ne paie pas les heures supplémentaires au-delà des 128 h de cours et 192 h de TD pour les maîtres de conférences.

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000020552216&dateTexte=&categorieLien=id

Le décret du 23 avril 2009 remplace celui-ci : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=CEEEAAFACF8E32495A5470B79828FCAA.tpdjo05v_1&dateTexte=?cidTexte=JORFTEXT000000520453&categorieLien=cid

En outre, comme l'article d'Educpros le révèle, la pression sur les non-publiants (et le recours à la bibliométrie) s'accroît :
http://www.educpros.fr/detail-article/h/ec9f76c4f1/a/modulations-de-services-des-enseignants-chercheurs-chaque-universite-joue-sa-partition.html
Cassandra
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par Cassandra Lun 9 Jan 2012 - 7:06
condorcet a écrit:

Ma formulation est inexacte : le décret d'application du 23 avril 2009 (modifiant le décret n° 84-431 du 6 juin 1984 fixant les dispositions statutaires communes applicables aux enseignants-chercheurs et portant statut particulier du corps des professeurs des universités et du corps des maîtres de conférences et portant diverses dispositions relatives aux enseignants-chercheurs) ajoute à leurs missions l'insertion professionnelle et par le biais de la modulation de service, ne paie pas les heures supplémentaires au-delà des 128 h de cours et 192 h de TD pour les maîtres de conférences.

Tu te trompes, les enseignants-chercheurs sont toujours payés s'ils font des heures supplémentaires.
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par Condorcet Lun 9 Jan 2012 - 16:30
Cassandra a écrit:
condorcet a écrit:

Ma formulation est inexacte : le décret d'application du 23 avril 2009 (modifiant le décret n° 84-431 du 6 juin 1984 fixant les dispositions statutaires communes applicables aux enseignants-chercheurs et portant statut particulier du corps des professeurs des universités et du corps des maîtres de conférences et portant diverses dispositions relatives aux enseignants-chercheurs) ajoute à leurs missions l'insertion professionnelle et par le biais de la modulation de service, ne paie pas les heures supplémentaires au-delà des 128 h de cours et 192 h de TD pour les maîtres de conférences.

Tu te trompes, les enseignants-chercheurs sont toujours payés s'ils font des heures supplémentaires.

Tant mieux pour eux.


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barèges
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par barèges Lun 23 Jan 2012 - 17:00
Un long bilan sur educpros, par un enseignant-chercheur (je le cite en entier, même si c'est long).
Où l'on voit (à la fin) qu'on n'a de cesse de transposer ce qui ne marche pas ailleurs : le nouveau référentiel des licences veut mettre "l'étudiant au centre du système", tiens tiens affraid
Collègues historiens, fermez les yeux sur la fin de ce texte, si vous tenez à votre sérénité; si quelqu'un applique ce machin-là, c'en est fini de l'Université.
Je ne crois pas être le seul universitaire à être agacé et même franchement inquiet du consensus des trois principaux partis politiques de notre pays sur la soi-disant « autonomie des universités » : l’UMP et le président sortant, le PS et son candidat, et enfin les journalistes, tous s’accordent pour citer l’autonomie des universités (en précisant immanquablement : « attendue-depuis-20-ans-par-la-communauté-universitaire ») comme LA réforme réussie du quinquennat : indispensable, consensuelle, ayant déjà porté ses fruits. « L’autonomie des université ça me va ! » ajoute (si l’on peut dire) François Hollande, tandis que ses conseillers se battent les flans pour avoir l’air de proposer une autre politique. La majorité présidentielle, jouant sur la magie du mot « autonomie » (il est vrai qu’il n’en faut pas plus pour séduire le parti des médias) finit par se persuader que, là au moins, elle a réussi. Les seules critiques qui atteignent le seuil de visibilité sont la demande de moyens et les larmes de crocodile versées sur l’injustice du dualisme entre les écoles qui sélectionnent et les universités qui ne le peuvent pas. Les mêmes qui s’acharnent sur les Prépas ne feront rien pour permettre aux universités de mieux encadrer les jeunes à la sortie du bac. C’est à peu près tout ce qui a été retenu (ce qui ne veut pas dire compris) du « manifeste des refondateurs », auquel j’avais participé : on est très loin de la vue d’ensemble du système d’enseignement supérieur à laquelle nous appelions.

Ce consensus des satisfaits, des hypocrites et des indifférents sur « l’autonomie » est peu glorieux. Il n’y a pas d’autonomie des universités. Tout au plus peut-on dire que les présidents ont acquis quelques marges de manœuvre supplémentaires, mais, sur tout ce qui mériterait le nom d’autonomie, rien, et même une régression. Pour aller à l’essentiel : rien na changé sur les conditions sine qua non de l’autonomie, à savoir l’existence de ressources propres et la maîtrise du recrutement. Les universités sont toujours dans l’impossibilité de choisir leurs étudiants, de dissuader ceux qui vont à l’échec de s’engager dans des filières où ils n’ont aucune chance et où ils ne font que chasser ceux qui y auraient leur place.

Il était parfaitement possible de préserver la quasi mission de service public d’accueil de tous les bacheliers incombant aux universités, et même de l’améliorer par une réforme des premiers cycles, tout en autorisant les universités à développer des filières sélectives et des procédures d’orientations plus contraignantes. Or les initiatives en ce sens en sont toujours au même point. Ce qui se fait pouvait déjà se faire sans la LRU. Les DU sélectifs à côté des diplômes nationaux, les filières spéciales à numerus clausus comme les doubles licences continuent de se développer dans une semi clandestinité, sans moyens et à la merci d’administrations pusillanimes, comme cette université qui, par trouille des réactions de l’UNEF, a empêché ses professeurs de sélectionner sur dossier les inscrits à une double licence originale, de sorte qu’après avoir décidé la création d’une filière d’excellence, on oblige les enseignants à prendre les étudiants par ordre d’inscription sur APB ! Une administration centrale intelligente aurait très probablement été plus accueillante à ces initiatives autonomes qu’un manager local mal élu.

Mais je rêve à parler d’administration intelligente : à peine octroyée cette autonomie en trompe l’œil, le ministère de l’enseignement supérieur n’a rien trouvé de mieux pour s’occuper que de la fouler aux pieds en bricolant une « nouvelle licence » absurde mais ficelée jusqu’aux moindres détails. Au nom de l’autonomie sans doute, les universitaires se voient imposés des modes de notation, d’organisation des examens, de validation des diplômes, des « référentiels », irréalisables (ne serait-ce qu’en raison des volumes horaires prévus) mais où tout est prévu jusqu’au moindre bouton de guêtre. Autrement dit, l’autonomie, c’est encore plus de bureaucratisation, de centralisation. Sous la logorrhée des « compétences » et de la « professionnalisation », le but avoué de la nouvelle licence est de donner le diplôme à tout le monde, en autorisant toutes les compensations entre semestres et entre disciplines (voir la tribune d’universitaires publiées enfin par Le Monde le 19 janvier). Double absurdité : 1) c’est transformer les diplômes en chiffon de papier (que de bonnes âmes proposent du coup de compléter par un « livret de compétences » qui permettrait aux employeurs de se renseigner les candidats, puisque le diplôme ne signifiera plus rien) tout en escomptant réduire le chômage en augmentant le nombre de diplômés (un bel exemple de pensée magique). 2) En admettant per impossibile que cet « assouplissement » de la validation ait quelque vertu, c’est aux universités autonomes de décider de mettre en pratique, et non à une bureaucratie irréelle, qui déplore le « taux d’échec » dont elle entretient les causes.

Qui peut lire le décret nouvelle licence et les documents de travail sur les référentiels des nouvelles licences générales sans partir d’un grand éclat de rire et perdre tout respect pour cette administration et les « experts » qui l’inspirent ?

L’association QSF publiera bientôt une analyse de ces référentiels. Voici en attendant un échantillon :

« c’est l’étudiant et non plus l’enseignant qui doit être au centre du système » [je croyais que c’était plutôt le savoir, mais j’ai dû me tromper]

« Les examens doivent donc vérifier non seulement que les connaissances sont acquises, mais aussi que les résultats attendus ont bien été atteints. C’est à partir des résultats d’apprentissage, et non pas des connaissances, que peuvent être identifiées les compétences acquises » [italiques ajoutés]

Le DGP (directeur général de la Palice) définit ainsi les « RDA » (Résultats d’apprentissage attendus : mais oui, ils l’ont fait ! j’en suis tout stasi) d’un cours d’histoire de L3 sur la religion grecque :

« 1. Connaître les principales caractéristiques de la religion grecque

2. Être capable d’analyser dans ses grandes lignes un récit mythique

3. Être capable de décrire les principaux monuments d’un sanctuaire et leur fonction

4. Être capable de comprendre la place et la fonction du sacré dans les sociétés

5. Être capable de replacer la religion grecque dans l’histoire des religions occidentales

6. Être capable de réunir une documentation appropriée, tant au niveau des sources primaires que de la bibliographie

7. S’exprimer dans une langue écrite et orale correcte. »

Portes ouvertes soigneusement enfoncées me direz-vous, mais là ne s’arrête pas l’audace référentielle : il est précisé que l’évaluation des RDA 1 et 3 seront évalués par QCM, tandis que 4, 5, 6 et 7 seront évalués par une dissertation ou, mieux, un exposé préparé en groupe. « Les R.A. 1 à 3 sont proprement disciplinaires ; les R.A 6 et 7 son typiquement transversaux ; les R.A. 4 et 5 sont mixtes. ».

Le référentiel précise les « Compétences transversales ou génériques induites » par cet enseignement :

- esprit d’analyse et de synthèse (R.A 2, 4 et 5)

- capacité de travail en groupe ( les exposés doivent être préparés en groupe )

- goût et aptitude à la recherche (R.A 6)

- aptitude à rassembler et analyser des informations provenant de sources différentes (RA 6)

- intérêt pour le culturellement différent (R.A 1, 4 et 5)

- engagement éthique : tolérance, respect des opinions d’autrui (R.A. 4 et 5)

- capacité à communiquer (R.A 7)

Tout est prévu donc au pays des RDA, et l’imagination pédagogique n’a qu’à bien se tenir.

Un esprit chagrin dirait que la messe est dite, que cette sollicitude en trompe l’œil pour l’université est l’alibi d’élites qui ont désormais d’autres valeurs que celles du savoir et de la culture, et qui n’imaginent pas envoyer leurs enfants à l’université. Mais ce n’est pas mon genre. S’il y a aujourd’hui des raisons puissantes au consensus sur l’abandon de l’université, elles ne sont ni éternelles ni partagées par tous. Des exemples étrangers et des « signaux forts » venus du corps électoral pourraient un jour ou l’autre ébranler ce conformisme.

http://blog.educpros.fr/blog/2012/01/22/assez-de-%E2%80%9Cl%E2%80%99autonomie%E2%80%9D%C2%A0/
Marie Laetitia
Marie Laetitia
Bon génie

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par Marie Laetitia Lun 23 Jan 2012 - 17:22
Mais je rêve à parler d’administration intelligente : à peine octroyée cette autonomie en trompe l’œil, le ministère de l’enseignement supérieur n’a rien trouvé de mieux pour s’occuper que de la fouler aux pieds en bricolant une « nouvelle licence » absurde mais ficelée jusqu’aux moindres détails. Au nom de l’autonomie sans doute, les universitaires se voient imposés des modes de notation, d’organisation des examens, de validation des diplômes, des « référentiels », irréalisables (ne serait-ce qu’en raison des volumes horaires prévus) mais où tout est prévu jusqu’au moindre bouton de guêtre. Autrement dit, l’autonomie, c’est encore plus de bureaucratisation, de centralisation. Sous la logorrhée des « compétences » et de la « professionnalisation », le but avoué de la nouvelle licence est de donner le diplôme à tout le monde, en autorisant toutes les compensations entre semestres et entre disciplines (voir la tribune d’universitaires publiées enfin par Le Monde le 19 janvier). Double absurdité : 1) c’est transformer les diplômes en chiffon de papier (que de bonnes âmes proposent du coup de compléter par un « livret de compétences » qui permettrait aux employeurs de se renseigner les candidats, puisque le diplôme ne signifiera plus rien) tout en escomptant réduire le chômage en augmentant le nombre de diplômés (un bel exemple de pensée magique). 2) En admettant per impossibile que cet « assouplissement » de la validation ait quelque vertu, c’est aux universités autonomes de décider de mettre en pratique, et non à une bureaucratie irréelle, qui déplore le « taux d’échec » dont elle entretient les causes.
veneration veneration veneration

pour le reste, je blémis, mais vraiment... Quelle pauvreté...

_________________
 2012 : les universités françaises accèdent à l'autonomie budgétaire. Bilan et perspectives.  Dlb10
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)


Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...


Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
MelanieSLB
MelanieSLB
Doyen

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par MelanieSLB Lun 23 Jan 2012 - 18:38
On croirait lire le socle! pale C'est lamentable d'avoir de tels non-buts pour des étudiants.
Et pour la tolérance et le respect d'autrui, je ne vois pas trop en quoi ça devrait être évalué, encore moins à l'université que dans les plus petites classes.

_________________
La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .

Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
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par barèges Dim 29 Jan 2012 - 9:48
Et allez !
Université sous perspectives négatives : pas de salaire.

Quand la fac de Caen refuse de payer les moniteurs étudiants au mois de février :
LEs personnels ont appris jeudi dernier que les contractuels étudiants travaillant à la BU de l'Université de Caen ne seraient pas payé au mois de Février et qu’à partir de ce mois tout serait décalé : Février en Mars, Mars en Avril. Cela fait suite à un audit financier au mois de Novembre et une menace de mise sous tutelle que le CA a réussi à éviter. Les contractuels étudiants sont ainsi les variables d'ajustement ... Sur cette situation, aucun mot de la direction, que ce soit de la direction de la BU comme de la direction générale de l'Université et ce sont les personnels de la BU qui ont dû apprendre cela aux moniteurs.
Dans un mail le directeur de la BU s'inquiète de cette situation et demande à ce que la situation soit réglée au plus vite, pour, explique-t-il "éviter tous mouvements sociaux, dont tout le monde se passerait bien".

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?breve1569
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par Condorcet Dim 29 Jan 2012 - 17:26
Je pense avec beaucoup d'amertume au manque de convergence entre les différentes composantes du système éducatif : si les personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche s'étaient massivement mobilisés en 2003 aux côtés de ceux du primaire et du secondaire et vice-versa en 2009, nous n'en serions pas là. Les mêmes logiques sont à l'oeuvre dans la plupart des cas : elles sont observées, connues et comprises au moins partiellement. Eh bien non, la machine infernale continue... : à admettre des étudiants dont on sait pertinemment qu'ils ne sont pas à leur place à l'université, à délivrer des diplômes-assignats, à admettre trop de doctorants, à se soumettre à la logique mortifère de la bibliométrie....
L'engorgement n'est que l'un des symptômes de cette progressive atonie qui frappe aujourd'hui l'université française.
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