Edgar Morin vous salue bien

Edgar Morin en 1994 :

"Je suis persuadé que les enseignants ne désirent pas être des machines à débiter du savoir. Ils souhaitent former des citoyens".

http://www.ina.fr/economie-et-societe/education-et-enseignement/video/CAC94013833/dossier-repenser-l-ecole-invites-edgar-morin-marguerite-gentzbittel.fr.html

LE SOIR - 27/01/1994

Invités en plateau, le sociologue Edgar MORIN et Marguerite GENTZBITTEL, proviseur du lycée FENELON à Paris, débattent des nécessités de l'enseignement public de nos jours.
- Edgar MORIN : " Que veut dire aller mieux pour l'école ?. Il y a un problème de type qualitatif, plus important que celui de type quantitatif. Nous vivons dans un monde où on apprend à compartimenter les choses, cela donne un certain type d'intelligence, mais les gens sont incapables de voir les problèmes d'un point de vue global. La réforme de la pensée ne peut se faire qu'à partir de l'école primaire. L'enfant doit apprendre à relier les choses. Il faut montrer le lien qui existe entre les différentes sciences, pour donner le sens des responsabilités. L'exemple du sang contaminé nous montre que chacun est responsable dans son secteur mais personne n'a essayé d'aborder la question dans son ensemble, donc il n'y a aucun responsable.
- Marguerite GENTZBITTEL proviseur du lycée FENELON : "Il ne pourra pas y avoir de changement immédiat. Ce qui est important c'est de renvoyer l'école à sa mission : la formation de l'esprit. Quand une société a mal à son école, il faut prendre le temps de la transformer. Adapter le contenu de l'enseignement à la vie contemporainne. Pour cela il faut un encadrement d'adultes suffisant, l'enfant doit se frotter à la pensée de l'adulte. Le problème de la gestion est un problème différent de celui de l'éducation. Il faut mettre plus de personnel dans les écoles. La réponse d'Edgar MORIN nécessite une formation des professeurs. Depuis la décentralisation, on va dans le bon sens. Il faut encore une réflexion de fond.
- Edgar MORIN : "Il ne faut pas que les problèmes urgents masquent les problèmes de fond. Il faut que les enfants apprennent ce qu'est un témoignage, comprennent quel processus entre en jeu quand il y a une dispute. Nous avons pour cela des outils tels que la psychologie cognitive...".
- Marguerite GENTZBITTEL : "Les enseignants travaillent avec leurs moyens, ils sont très désireux de le faire...".
- Edgar MORIN : "Je suis persuadé que les enseignants ne désirent pas seulement être des machines à débiter du savoir, et qu'ils souhaitent former des citoyens".

C'est le résumé de l'INA. Il a un délicieux côté Ionesco.

Edgar Morin a tweeté :

Il faut apprendre à désapprendre pour réapprendre à apprendre

Former des citoyens qui savent lire, écrire (et donc comprendre) c'est mieux...

John a écrit:Edgar Morin a tweeté

Comment l'inventeur de l'intelligence de la complexité peut-il se fourvoyer dans l'écriture des tweets ?

Je ne comprends rien au passage que cite John. Edgar Morin vous salue bien 3795679266

Enfinsi, je comprends tous les mots toutes les phrases, mais le sens m'échappe.

Marguerite GENTZBITTEL, c'est elle qui avait écrit Madame Le Proviseur, il y a une vingtaine d'années ?

John a écrit:C'est le résumé de l'INA. Il a un délicieux côté Ionesco.

J'allais le dire. On en vient à attendre le rhinocéros. Ou Godot. Suspect

[...]
- Marguerite GENTZBITTEL proviseur du lycée FENELON :"[...] Depuis la décentralisation, on va dans le bon sens.".

Je me demande pourquoi ils n'ont pas interrogé le proviseur du lycée BIDULE de Trifouilly-les-Oies...
Vraiment, je me le demande...

John a écrit:Edgar Morin a tweeté :

Il faut apprendre à désapprendre pour réapprendre à apprendre

Mais c'est dingue comme ça rend c... la politique.

LadyC a écrit:

[...]
- Marguerite GENTZBITTEL proviseur du lycée FENELON :"[...] Depuis la décentralisation, on va dans le bon sens.".

Je me demande pourquoi ils n'ont pas interrogé le proviseur du lycée BIDULE de Trifouilly-les-Oies...
Vraiment, je me le demande...

Surtout que Marguerite n'est plus CDE de Fénélon...elle est à la retraite...

*Lady of Shalott* a écrit:

John a écrit:C'est le résumé de l'INA. Il a un délicieux côté Ionesco.

J'allais le dire. On en vient à attendre le rhinocéros. Ou Godot.

De quoi rendre chauve la cantatrice.

La Proviseure :

Le yaourt est excellent pour l'estomac, les reins, l'appendicite et l'apothéose. C'est ce que m'a dit le docteur Mackenzie-King qui soigne les enfants de nos voisins, les Johns. C'est un bon médecin. On peut avoir confiance en lui. Il ne recommande jamais d'autres médicaments que ceux dont il a fait l'expérience sur lui-même. Avant de faire opérer Parker, c'est lui d'abord qui s'est fait opérer du foie, sans être aucunement malade.

Le sociologue :

Mais alors comment se fait-il que le docteur s'en soit tiré et que Parker en soit mort?

La Proviseure :

Parce que l'opération a réussi chez le docteur et n'a pas réussi chez Parker.

Le sociologue :

Alors Mackenzie n'est pas un bon docteur. L'opération aurait dû réussir chez tous les deux ou alors tous les deux auraient dû succomber.

la Proviseure :

Pourquoi?

Le sociologue :

Un médecin consciencieux doit mourir avec le malade s'ils ne peuvent pas guérir ensemble. Le commandant d'un bateau périt avec le bateau, dans les vagues. Il ne lui survit pas.

La Proviseure :

On ne peut pas comparer un malade à un bateau.

Le sociologue :

Pourquoi pas? Le bateau a aussi ses maladies; d'ailleurs ton docteur est aussi sain qu'un vaisseau; voilà pourquoi encore il devait périr en même temps que le malade comme le docteur et son bateau.

La Proviseure :

Ah! Je n’y avais pas pensé... C'est peut-être juste... et alors, quelle conclusion en tires-tu?

Le sociologue :

C'est que tous les docteurs ne sont que des charlatans. Et tous les malades aussi. Seule la marine est honnête en Angleterre.

La Proviseure :

Mais pas les marins.

Le sociologue :

Naturellement.