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Edgar
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Neoprof expérimenté

La réforme Peillon risque de dégrader la qualité de l'enseignement (Les Echos 11/02) Empty La réforme Peillon risque de dégrader la qualité de l'enseignement (Les Echos 11/02)

par Edgar Mer 13 Fév 2013 - 21:07
Je vous transmets cet article que j'ai lu dans Les Echos du 11 février. Il correspond en tous points à mon sentiment sur la réforme depuis la "masterisation" Chatel, et je pense qu'il est aussi conforme à l'idée que s'en font nombre de membres du forum . (http://www.lesechos.fr/opinions/points_vue/0202555239863-la-reforme-peillon-risque-de-degrader-la-qualite-de-l-enseignement-536959.php

Points de vue
Idées Points de vue
d'Olivier Beaud, Hélène Merlin-Kajman et Pascal Thomas
La réforme Peillon risque de dégrader la qualité de l'enseignement
Par Les Echos | 11/02 | 07:00

François Hollande l'a redit au tournant de l'année : nous devrions avoir bientôt « des enseignants plus nombreux, mieux formés ». Plus nombreux, sans doute : le nombre de postes mis au concours en 2013 promet d'ailleurs d'embarrasser certains jurys dans des domaines où le nombre de candidats n'est pas a priori suffisant. Mieux formés ? La question est encore ouverte.

Pour la formation initiale des enseignants, le gouvernement met en place une filière de prérecrutement, les « emplois d'avenir professeur » destinés aux étudiants en licence, et s'apprête à substituer aux IUFM (instituts universitaires de formation des maîtres) de nouvelles écoles supérieures du professorat et de l'éducation (Espé).

Ces écoles auront de vastes missions : la formation initiale et continue de tous les personnels enseignants et d'encadrement, de la maternelle au supérieur. Elles délivreront des diplômes universitaires, les masters « métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation » (MEEF). Les futurs professeurs des écoles, collèges et lycées passeront un concours en fin de première année de master (bac + 4), et durant une seconde année poursuivront leur formation professionnelle en alternance avec un stage en établissement scolaire. A la fin de cette seconde année, si tout va bien, ils seront titularisés.

La formation des maîtres sera ainsi unifiée et rationalisée. Sur quelles bases ? C'est toute la question.

Le concours se passera à mi-chemin d'un diplôme de deux ans : curieux dispositif, qui ne se conçoit que si le concours a plus ou moins le caractère d'une formalité. C'est la première révolution de cette réforme : pour l'entrée dans le métier d'enseignant des collèges et lycées, le concours, le Capes - de l'agrégation, il n'est guère question - pèsera moins lourd qu'auparavant. La crise des vocations est passée par là. On sait que le concours guide les efforts des candidats : les savoirs à enseigner seront relégués au second plan. Pour devenir professeur d'anglais ou de physique, dans la réforme proposée, plus besoin d'un master d'anglais ou de physique - seulement d'un master d'enseignement (MEEF) avec spécialité « anglais » ou « physique ». Or une maîtrise effective de matières à enseigner reste la condition première de l'efficacité et du dynamisme pédagogique. Certes, « enseigner est un métier qui s'apprend », selon un slogan à la mode. Mais on impose au nom de la « professionnalisation » un tronc commun en didactique et en sciences de l'éducation. Forçons le trait : on pourra trouver devant nos enfants des professeurs qui ne sauront pas ce qu'ils doivent enseigner, mais qui sauront très bien comment l'enseigner.

On peut aussi redouter que la tendance traditionnellement anti-universitaire des directions des IUFM, tendance souvent accompagnée d'une idéologie, contestable, de la didactique et de la pédagogie, caractérise les nouvelles formations dispensées dans ces écoles. Il ne manque pas de corporations dans notre pays. N'en créons pas une de plus avec les écoles supérieures du professorat et de l'éducation, car le risque évident serait que la formation des enseignants se replie sur elle-même…

Il est impératif que les carrières de l'enseignement attirent en nombre les bons étudiants, que le pluralisme, la cohérence et l'esprit libéral des nouvelles formations soient garantis, avec une ambition plus affirmée quant à la culture des futurs enseignants.

La définition des diplômes et des concours ouvrant aux fonctions d'enseignement, tant dans leur dimension scientifique que dans leur dimension pédagogique, est une question qui concerne tous les citoyens et doit être discutée au grand jour.
Olivier Beaud, Hélène Merlin-Kajman et Pascal Thomas

Olivier Beaud est professeur de droit public à l'université Panthéon-Assas et président de QSF Hélène Merlin-Kajman est professeure de littérature française à l'université Sorbonne nouvelle, Pascal Thomas est professeur de mathématiques à l'université Paul-Sabatier, Toulouse-III.

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par Provence Mer 13 Fév 2013 - 21:14
Edgar a écrit:Pour devenir professeur d'anglais ou de physique, dans la réforme proposée, plus besoin d'un master d'anglais ou de physique - seulement d'un master d'enseignement (MEEF) avec spécialité « anglais » ou « physique ». Or une maîtrise effective de matières à enseigner reste la condition première de l'efficacité et du dynamisme pédagogique. Certes, « enseigner est un métier qui s'apprend », selon un slogan à la mode. Mais on impose au nom de la « professionnalisation » un tronc commun en didactique et en sciences de l'éducation. Forçons le trait : on pourra trouver devant nos enfants des professeurs qui ne sauront pas ce qu'ils doivent enseigner, mais qui sauront très bien comment l'enseigner.



Voilà qui me fait penser à ce fil...
https://www.neoprofs.org/t56963-3e-concours-pas-de-diplome-requis
Edgar
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Neoprof expérimenté

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par Edgar Mer 13 Fév 2013 - 21:21
Oui Provence, je n'étais pas intervenu sur ce fil que vous citez mais étais inquiet simplement par ce que sous-entendait le titre.
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