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John
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Médiateur

Emmanuel Davidenkoff et Andreas Schleicher plaident pour "la flexisécurité appliquée au monde de l'enseignement". Empty Emmanuel Davidenkoff et Andreas Schleicher plaident pour "la flexisécurité appliquée au monde de l'enseignement".

par John Dim 1 Déc 2013 - 17:14
Extrait :
Comme on ne peut pas aller embaucher des enseignants japonais ou finlandais, il faut agir au niveau national. Et les réponses sont extrêmement simples selon Andres Schleicher : il faut faire ou refaire du métier d'enseignant une profession hautement respectée, donc le rendre aussi attractif intellectuellement que financièrement.

Et puis, dans les établissements, permettre un management qui favorise les progrès individuels et collectifs du corps enseignant.

Concrètement, c'est compliqué, puisque cela renvoie à la notion d'autonomie des établissements, afin de permettre de moduler les façons de travailler et les carrières en fonction des réalités locales.

Tout le problème en France est que la majorité des enseignants est extrêmement rétive à ce type d'approches. Beaucoup de professeurs craignent un management "à la tête du client". Il faut en outre sortir du système actuel de décompte du temps de travail.

Actuellement, il se définit en nombre d'heures d'enseignement stricto sensu – par exemple un enseignant certifié doit 18 heures hebdomadaires 36 semaines par an. Impossible de faire entrer dans le temps officiel tout ce qui tourne autour de l'accompagnement, du travail en équipe, de la conduite de projets, du tutorat, etc.

Ce sera un des objets du chantier de refonte du métier d'enseignant, qui vient d'être lancé par Vincent Peillon ?

Les sujets seront sur la table, mais le ministre a déjà fait savoir qu'il ne remettrait pas en cause l'architecture générale – il est vrai que cela serait vécu comme un casus belli par le Snes, le syndicat majoritaire dans les collèges et les lycées.

Donc tout est bloqué ?

Sauf à trouver l'équilibre pour lequel plaide Andreas Schleicher, entre flexibilité et sécurité de l'emploi. C'est un peu la flexisécurité appliquée au monde de l'enseignement. En fait, quand on regarde sur le terrain elle existe : dans bien des établissements, on s'organise de manière souple pour mener des projets, individualiser l'enseignement pour certains élèves, concevoir des dispositifs nouveaux.

Mais cela reste très lié à l'ambiance qui règne dans l'établissement, et à la confiance que les enseignants font au chef d'établissement. Et puis cela renvoie aussi à des enjeux de formation des enseignants : selon Ken Robison, qui un des experts les plus influents au niveau mondial en matière d'innovation éducative, "si un supplément annuel de 5 % au budget de l'éducation était consacré au développement professionnel des enseignants, cela aurait un impact considérable sur la qualité de l'enseignement, de l'apprentissage et sur le niveau de tous les établissements scolaires."
http://www.franceinfo.fr/education-jeunesse/question-d-education/avant-pisa-2013-les-meilleurs-profs-font-ils-les-meilleurs-eleves-1230557-2013-1

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Emmanuel Davidenkoff et Andreas Schleicher plaident pour "la flexisécurité appliquée au monde de l'enseignement". Empty Re: Emmanuel Davidenkoff et Andreas Schleicher plaident pour "la flexisécurité appliquée au monde de l'enseignement".

par Daphné Lun 2 Déc 2013 - 8:56
Et si on délocalisait certains journalistes en Roumanie voire en Chine, avec les salaires ad hoc !
Celeborn
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Emmanuel Davidenkoff et Andreas Schleicher plaident pour "la flexisécurité appliquée au monde de l'enseignement". Empty Re: Emmanuel Davidenkoff et Andreas Schleicher plaident pour "la flexisécurité appliquée au monde de l'enseignement".

par Celeborn Lun 2 Déc 2013 - 9:17
Comme on ne peut pas aller embaucher des enseignants japonais ou finlandais, il faut agir au niveau national. Et les réponses sont extrêmement simples selon Andres Schleicher : il faut faire ou refaire du métier d'enseignant une profession hautement respectée, donc le rendre aussi attractif intellectuellement que financièrement.
Dit-on avant de proposer des mesures qui le rendent moins attractif.

Tout le problème en France est que la majorité des enseignants est extrêmement rétive à ce type d'approches. Beaucoup de professeurs craignent un management "à la tête du client".
Et l'expérience montre qu'ils ont souvent raison.

Sauf à trouver l'équilibre pour lequel plaide Andreas Schleicher, entre flexibilité et sécurité de l'emploi. C'est un peu la flexisécurité appliquée au monde de l'enseignement. En fait, quand on regarde sur le terrain elle existe
Si elle existe, alors où est le problème ? En quoi les horaires hebdomadaires gênent-ils ?

Mais cela reste très lié à l'ambiance qui règne dans l'établissement, et à la confiance que les enseignants font au chef d'établissement.
Mais c'est certain que donner davantage de pouvoir à des gens auxquels les enseignants ne font pas confiance améliorera le système...

Et puis cela renvoie aussi à des enjeux de formation des enseignants
Oui, tiens, si on commençait par là, plutôt ? Recrutement de haut niveau  et formation de haut niveau (avec salaire de haut niveau), ça paraît un point d'entrée nettement plus efficace que la flexitruc.

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