"Il faudra toiletter le bac, avec moins d'épreuves et d'options" (NVB)

ipomee a écrit:

Lefteris a écrit:
Il y a divers paramètres qui expliquent l'échec de la mobilisation : elle a  connu un pic, mais trop tard, après la rentrée.
Toute l'habileté manipulatrice a consisté à laisser croire qu'il ne s'agissait qu'une affaire de latin et d'allemand, et  peu de monde a bougé au mois de mai, et encore moins avant. Egalement, la peur de perdre de l'argent dans les grèves. Pur certains, la couardise, la peur d'être mal vu par la hiérarchie locale en faisant grève, en se faisant remarquer.

Oui, car combien de profs, secrètement ou moins, trouvent que ces deux langues sont trop difficiles, ou inutiles, notamment pour les langues mortes, et trouvent que ces heures, qui sont prises sur la dotation, seraient bien plus utiles à des dédoublements par exemple, que ça profiterait à tous (en quoi ils se sont trompés). Les profs qui sont à 80% contre la réforme ne sont pas à 80% pour le latin.

C'est malheureusement un juste constat. En discutant avec certains collègues au moment de la DHG j'ai eu quelques sueurs froides.

Un petit espoir malgré tout, si la prochaine réforme du lycée est menée par la droite, peut-être que certains collègues retrouveront un regain de combativité.

Je n'y crois plus trop, trop d'individualisme, peu de syndicalisme.

Bouboule a écrit:Le problème est ce qui motive les différentes réformes qui se succèdent.
Mais des conseils de classe dès la fin mai avec les conséquences sur le mois de juin, un bac omniprésent toute l'année (bac blanc, évaluations de ceci et celà, etc.) avec des notes finales qui ne correspondent plus à grand chose pour beaucoup me laissent penser qu'on est désormais nettement dans une spirale contre-productive et que le bac n'est plus qu'un rite initiatique ("je suis dégoûté, je me suis planté", "bon en fait non, j'ai eu 15").

Même chose entendue, à quelques détails près, de l'inspection. Le bac reste juste un passage symbolique auquel tiennent les familles, mais le processus de Lisbonne nous demande un continuum bac-3/bac+3.
On démonétise donc encore plus ce diplôme, pour briser les derniers droits et garanties qui lui restent attachés. Les bonnes orientations (prépa, certaines écoles..) se font par concours ou dossier avant le bac.
Les autres auront droit à de la monnaie de singe pour aller ramasser les papiers sur les autoroutes, comme le propose le groupe Vinci aux jeunes diplômés

Lefteris a écrit: Toute l'habileté manipulatrice a consisté à laisser croire qu'il ne s'agissait qu'une affaire de latin et d'allemand, et  peu de monde a bougé au mois de mai, et encore moins avant.

La place à accorder au latin et à l'allemand est un sujet clivant parmi les enseignants, ils le savaiient fort bien.
La polarisation du débat autour de ces questions-là a permis d'éluder pendant trop longtemps celle de l'AP et des EPI sur les horaires disciplinaires. ll ne s'agissait pas simplement de "laisser croire que...", mais bien de mentir. Je me souviens très clairement avoir vu et entendu des défenseurs de la réforme du collège niant sur un plateau télé qu'EPI et AP étaient sur les heures de cours disciplinaires.

Lefteris a écrit:

Bouboule a écrit:Le problème est ce qui motive les différentes réformes qui se succèdent.
Mais des conseils de classe dès la fin mai avec les conséquences sur le mois de juin, un bac omniprésent toute l'année (bac blanc, évaluations de ceci et celà, etc.) avec des notes finales qui ne correspondent plus à grand chose pour beaucoup me laissent penser qu'on est désormais nettement dans une spirale contre-productive et que le bac n'est plus qu'un rite initiatique ("je suis dégoûté, je me suis planté", "bon en fait non, j'ai eu 15").

Même chose entendue, à quelques détails près,  de l'inspection. Le bac reste juste un passage symbolique auquel tiennent les familles, mais le processus de Lisbonne nous demande un continuum bac-3/bac+3.
On démonétise donc  encore plus ce diplôme, pour briser les derniers droits et garanties qui lui restent attachés. Les bonnes orientations (prépa, certaines écoles..) se font par concours ou dossier avant le bac.
Les autres auront droit à de la monnaie de singe pour aller ramasser les papiers sur les autoroutes, comme le propose le groupe  Vinci aux jeunes diplômés

Cela fait bien longtemps que le bac n'est plus que le reflet de lui-même...Avant, il y a le service militaire qui marquait l'accès à l'âge adulte, les conscrits maintenant il ne reste plus que le bac comme dénominateur commun. Pour qu'une classe d'âge soit un minimum homogène socialement, il n'y a plus que ça. Le gamin de pauvre ou de riches aura son bac...égalité. La suite est beaucoup plus hypocrite.
Sauf qu'à manipuler la finalité et le sens du bac , par glissement de sens , d'un diplôme sensé garantir la capacité à poursuivre des études supérieures  à un ciment de politique sociale, on a dévasté le système d'enseignement.

NVB a écrit:il faudra faire un jour le toilettage du bac

Non, mais là il y a sans doute eu une erreur de transcription de la part du journaliste ; NVB aura certainement voulu dire qu'il faudra faire un jour le toilettage de Bach, son Yorkshire qu'elle a appelé ainsi en raison de son admiration pour l'oeuvre du compositeur.

:lol:

Drelin, drelin, Drelin, ils sont sourds. Toilette. Drelin, drelin, drelin. Tout comme si je ne sonnais point. Chienne, coquine, drelin, drelin, drelin ; j’enrage.

Si c'est le coiffeur de Hollande qui s'occupe du toilettage, ça risque de dépasser les moyens du pays tout entier…

Bon soyons logiques : vu que l'on fait sauter la majorité des options au collège, il est logique qu'elles sautent au lycée, donc au Bac. On va encore faire des économies, sauf en indemnités de chômage....

Avec mon regard extérieur sûrement naïf (1 collégien, 2 lycéennes, lectrice ici, mais n'enseignant pas dans le 2aire), je suis convaincue depuis plusieurs années que le service public d'éducation doit être reformulé en "service minimum d'éducation", et que certains établissement privés vont s'en donner à cœur joie à poursuivre en hors contrat les options et autres suppléments d'âme d'une culture générale digne de ce nom. Avec seulement 26h de classe en collège-standard, ils pourront même fournir des cours d'option aux élèves du public (mercredi ap. midi, ou 17-18h) pour une somme restant modique, et de toute façon plus abordable qu'une scolarité complète dans leur établissement.

Dans mon agglomération, nous sommes en avance sur notre époque, avec
- un établissement privé (positionné sur l'élitisme) qui s'est déjà placé sur des options à payer en plus et annoncées hors contrat en tout tout petit (le privé le plus proche de mon école, certains de mes CM2 y vont pile pour cela et... je les comprends!)
- un lycée public qui fait déjà dans le "moins d'offres, ça n'va pas êt'possib' " dans les filières générales (c'est celui de mon secteur)

Herrelis a écrit:Bon soyons logiques : vu que l'on fait sauter la majorité des options au collège, il est logique qu'elles sautent au lycée, donc au Bac. On va encore faire des économies, sauf en indemnités de chômage....

Pas besoin de formuler le toilettage, ça va se faire tout seul.