J'hallucine (boulot)

ore a écrit:Un PP a laissé dans mon casier le bordereau des élections de délégués de sa classe avec un post-it disant que cela concernait l'histoire-geo donc que c'était à moi de m'en occuper.
Bref, ça été retour à l'envoyeur.
Pas un mot pour me demander si je voulais bien m'occuper des élections de sa classe.
Et saperlipopette, quel document officiel dit que les élections de délégués doivent systématiquement se faire dans les cours d'histoire?

A verser dans le dossier : les mesquineries de vos collègues.

ore a écrit:Un PP a laissé dans mon casier le bordereau des élections de délégués de sa classe avec un post-it disant que cela concernait l'histoire-geo donc que c'était à moi de m'en occuper.
Bref, ça été retour à l'envoyeur.
Pas un mot pour me demander si je voulais bien m'occuper des élections de sa classe.
Et saperlipopette, quel document officiel dit que les élections de délégués doivent systématiquement se faire dans les cours d'histoire?

Décret 2014/427c alinéa 5 du code de l'enseignement:
Les élections doivent obligatoirement avoir lieu lors de l'EMC, à la rigueur lors de l'option sciences politiques en ES. Ceci  dit les professeurs d'HG ou maths pourront exploiter(sans organiser les élections) les résultats lors d'une séance d'accompagnement interdisciplinaire.

LadyC a écrit:[
Aucun document officiel, mais enfin, il va de soi que c'est du ressort du professeur d'éducationmoraleetvicique, le grand Formateur de Citoyens, toussa.

Et cimenteur de l'union nationale, apprenait-on récemment sur le fil dédié

ore a écrit:Un PP a laissé dans mon casier le bordereau des élections de délégués de sa classe avec un post-it disant que cela concernait l'histoire-geo donc que c'était à moi de m'en occuper.
Bref, ça été retour à l'envoyeur.
Pas un mot pour me demander si je voulais bien m'occuper des élections de sa classe.
Et saperlipopette, quel document officiel dit que les élections de délégués doivent systématiquement se faire dans les cours d'histoire?

Je m'arrache les cheveux ; je suis passée de REP à collège-tranquillou-à-CSP-favorisées ; eh bien quand je vois leurs dictées... Les 3e ont une meilleure graphie (surtout les filles, c'est parfois de l'art) et une orthographe un peu moins catastrophique (un peu) ; les 4e, que Zeus m'en soit témoin, me produisent des horreurs encore pires que ce dont j'avais l'habitude.
Et ces horreurs sont ce que je récupère après une correction orale (repérage des verbes et de leurs sujets, indication de la personne, identification des groupes nominaux, et grosse insistance de ma part à chaque fois : "C'est bon, vous avez accordé X avec Y ?" "On est d'accord qu'il y a plusieurs Z, donc ?" "L'adjectif truc se rapporte bien au nom machin, tout le monde a suivi ?"), correction à la suite de laquelle je m'étais fustigée en constatant que j'avais oublié de leur dire d'utiliser une couleur différente pour leurs rectifications. Point besoin, même avec la "correction", les yeux saignent amplement. À moins de tenir leur stylo moi-même, je vois mal ce que je pouvais faire de plus...

LadyC a écrit:Je m'arrache les cheveux ; je suis passée de REP à collège-tranquillou-à-CSP-favorisées ; eh bien quand je vois leurs dictées... Les 3e ont une meilleure graphie (surtout les filles, c'est parfois de l'art) et une orthographe un peu moins catastrophique (un peu) ; les 4e, que Zeus m'en soit témoin, me produisent des horreurs encore pires que ce dont j'avais l'habitude.
Et ces horreurs sont ce que je récupère après une correction orale (repérage des verbes et de leurs sujets, indication de la personne, identification des groupes nominaux, et grosse insistance de ma part à chaque fois : "C'est bon, vous avez accordé X avec Y ?" "On est d'accord qu'il y a plusieurs Z, donc ?" "L'adjectif truc se rapporte bien au nom machin, tout le monde a suivi ?"), correction à la suite de laquelle je m'étais fustigée en constatant que j'avais oublié de leur dire d'utiliser une couleur différente pour leurs rectifications. Point besoin, même avec la "correction", les yeux saignent amplement. À moins de tenir leur stylo moi-même, je vois mal ce que je pouvais faire de plus...

Je ne sais pas si cela te consolera, mais

en terminale S, j'ai déjà fait un DS de difficulté "normale", en leur donnant le droit d'avoir cours/exercices/livres devant eux===> résultat pas meilleur que sans les documents

et toujours en terminale S, une autre année j'ai donné en DS, la photocopie d'un exercice fait en classe (pas un "qui ressemble" hein, non le même, au chiffre près)===> résultat nul

et là, je suis en train de corriger des copies de terminale ES où je les avais prévenus qu'il y aurait une question COPIE CONFORME du DM (au chiffre près, la même question), et bien personne n'a su faire la question....

donc tu vois , ça n'est pas reservé aux classes de 4ème...

Bon j'avais prévenu: je ne sais pas si ça te console :blague:

À défaut de consoler, au moins on se sent moins seul.

C'est une des raisons qui me font hésiter à quitter mon bahut REP. Me retrouver dans la même misère intellectuelle, mais sans le confort matériel et avec les parents sur le dos.

Ah, en revanche, j'ai plus de confort matériel, le collège est plus joli (et le décor aussi), et les élèves sont moins violemment pénibles (et participent un peu plus).
Là, c'est vraiment le travail de l'orthographe (plus que le niveau intellectuel) qui me hérisse. Bon, j'ai fait une pause dans les copies, je suis à nouveau pleine de naïveté d'énergie, et je me donne pour défi de relever visiblement ce niveau indigne

Une élève de 1ère Bac pro me demande si dans les cimetières (car elle "ne fréquente pas les cimetières", précise-t-elle), il y a des trucs de maison avec un coq.
Une girouette, quoi.


Je découvre que pour une autre élève de 2de pro, l'Europe, c'est... La France. Et tout ce qu'il y a autour, c'est l'Asie.

Cath a écrit:Une élève de 1ère Bac pro me demande si dans les cimetières (car elle "ne fréquente pas les cimetières", précise-t-elle), il y a des trucs de maison avec un coq.
Une girouette, quoi.


Je découvre que pour une autre élève de 2de pro, l'Europe, c'est... La France. Et tout ce qu'il y a autour, c'est l'Asie.

Mais purée, c'est hallucinant, tout ceci a été dit, appris en classe depuis les petites classes !
On ne peut pas tout mettre sur les inégalités sociales ou la pauvreté culturelle ou intellectuelle des parents.
Qu'est-ce qu'il se passe avec le cerveau de ces gamins !!!
Ou alors on ne les voyait pas, ils sortaient du système scolaire et ne restait que les moins perchés ?
Ce n'est plus possible.
Sincèrement, je crois que je vais rendre mon tablier.

Non, ne rends pas ton tablier Rabelais, c'est juste que ces gamins se sont fait une "culture horizontale" à travers les émission de m....., les tchats sur les réseaux sociaux depuis leur enfance. Leur neurones ont été court-circuité par tout ceci. Ils sont restés au stade école primaire, mais plus grave ils vivent totalement en vase clos à cause de ces réseaux. Quand ils communiquent davantage entre eux qu'avec des gens des autres génération, il ne faut pas s'étonner de voir ces gamins atomisés par la société de consommation. Que vient faire l'école là dedans pour eux? C'est un lieu de sociabilité pour se faire des amis, surtout pas un lieu d'apprentissage

Ce sont des élèves qui seront dans la vie professionnelle "handicapés du bulbe" , totalement blasés de tout, ne pouvant donc faire aucun effort.... aucun patron ne les prendra.... et qui finiront chez papa maman.... et ensuite ? .....

Quand j'entends des perles de ce genre, j'essaie de me convaincre que c'est un ou deux élèves sur une classe de 30 ou plus : pour ces deux élèves, il y en a (j'espère) (beaucoup ?) plus pour maîtriser ça.

gauvain31 a écrit:Non, ne rends pas ton tablier Rabelais, c'est juste que ces gamins se sont fait une "culture horizontale" à travers les émission de m....., les tchats sur les réseaux sociaux depuis leur enfance. Leur neurones ont été court-circuité par tout ceci. Ils sont restés au stade école primaire, mais plus grave ils vivent totalement en vase clos à cause de ces réseaux. Quand ils communiquent davantage entre eux qu'avec des gens des autres génération, il ne faut pas s'étonner de voir ces gamins atomisés par la société de consommation. Que vient faire l'école là dedans pour eux? C'est un lieu de sociabilité pour se faire des amis, surtout pas un lieu d'apprentissage

Ce sont des élèves qui seront dans la vie professionnelle "handicapés du bulbe" , totalement blasés de tout, ne pouvant donc faire aucun effort.... aucun patron ne les prendra.... et qui finiront chez papa maman.... et ensuite ? .....

Une conséquence aussi de l'école devenue "lieu de vie"...

Je me suis fritée avec un groupe de 4e aujourd'hui dès 8h. Ça a commencé par : "NON ! On ne dit pas "Wesh" à tout bout de champ, c'est incorrect, et ça va vous desservir ensuite."
Ça a continué avec : "NON ! Ce n'est pas parce que tu ne connais pas ce mot qu'il n'existe pas et surtout que ce n'est pas français ! Des tas de gens parlent comme ça !"
Le tout couplé à une mauvaise foi et une envie de travailler aussi forte que celle d'un âne qui recule.
Puis en 5e, ça a été l'explosion quand je vois que la leçon (compliquée au possible hein : c'est quoi un temps simple, c'est quoi un temps compliqué, comment on fait pour relier le temps simple au temps composé correspondant) n'est toujours pas acquise après 3h de cours et exercices sur le sujet (j'avais prévu une grosse heure sur le sujet).
Cette sensation de remplir une passoire avec de l'eau me bouffe.

Hermione0908 a écrit:Cette sensation de remplir une passoire avec de l'eau me bouffe.

J'ai un peu ri (pardon), mais

Je t'avoue que la plupart du temps, je pratique la dérision, l'ironie, l'humour noir, le rire jaune, mais il y a des jours où je n'y arrive pas. Le problème actuellement, c'est que ces jours c'est presque tous les jours.

Hermione0908 a écrit:Je me suis fritée avec un groupe de 4e aujourd'hui dès 8h. Ça a commencé par : "NON ! On ne dit pas "Wesh" à tout bout de champ, c'est incorrect, et ça va vous desservir ensuite."
Ça a continué avec : "NON ! Ce n'est pas parce que tu ne connais pas ce mot qu'il n'existe pas et surtout que ce n'est pas français ! Des tas de gens parlent comme ça !"
Le tout couplé à une mauvaise foi et une envie de travailler aussi forte que celle d'un âne qui recule.
Puis en 5e, ça a été l'explosion quand je vois que la leçon (compliquée au possible hein : c'est quoi un temps simple, c'est quoi un temps compliqué, comment on fait pour relier le temps simple au temps composé correspondant) n'est toujours pas acquise après 3h de cours et exercices sur le sujet (j'avais prévu une grosse heure sur le sujet).
Cette sensation de remplir une passoire avec de l'eau me bouffe.

Oh le joli lapsus !

Ça me rappelle mes CM2 qui trouvaient que le passé simple portait bien mal son nom et qu'on devrait l'appeler le passé compliqué !

Hermione

Hermione0908 a écrit:Je t'avoue que la plupart du temps, je pratique la dérision, l'ironie, l'humour noir, le rire jaune, mais il y a des jours où je n'y arrive pas. Le problème actuellement, c'est que ces jours c'est presque tous les jours.

Je te comprends, même si j'ai la chance de ne pas / plus être confrontée à ça. On se demande parfois s'il est plus supportable d'y croire encore (mais donc de s'évertuer et se heurter aux déconvenues permanentes) ou de lâcher complètement le morceau (mais pourquoi continuer le métier...).
Courage !

Ma'am a écrit:

Hermione0908 a écrit:Je me suis fritée avec un groupe de 4e aujourd'hui dès 8h. Ça a commencé par : "NON ! On ne dit pas "Wesh" à tout bout de champ, c'est incorrect, et ça va vous desservir ensuite."
Ça a continué avec : "NON ! Ce n'est pas parce que tu ne connais pas ce mot qu'il n'existe pas et surtout que ce n'est pas français ! Des tas de gens parlent comme ça !"
Le tout couplé à une mauvaise foi et une envie de travailler aussi forte que celle d'un âne qui recule.
Puis en 5e, ça a été l'explosion quand je vois que la leçon (compliquée au possible hein : c'est quoi un temps simple, c'est quoi un temps compliqué, comment on fait pour relier le temps simple au temps composé correspondant) n'est toujours pas acquise après 3h de cours et exercices sur le sujet (j'avais prévu une grosse heure sur le sujet).
Cette sensation de remplir une passoire avec de l'eau me bouffe.

Oh le joli lapsus !

Ça me rappelle mes CM2 qui trouvaient que le passé simple portait bien mal son nom et qu'on devrait l'appeler le passé compliqué !

Ah oui, celle-là elle n'est pas mal. Je crois que je vais aller au lit...

LadyC, pourquoi continuer, c'est un peu ma question du moment. Je commence à glisser vers : comment quitter tout ça ?

Heure de 16h à 17h avec mes STMG. Après avoir dû en virer un pour bavardages intempestifs et perturbation bien sympathique du cours ("ben quoi, madame, j'ai mal à la tête !"), la classe s'est liguée contre moi parce que j'ai osé dire qu'une question rhétorique était une figure de style ("ouais, mais c'est pas comme ça qu'on l'a vu, madame !")... Après trois minutes passées à expliquer qu'appeler cela figure de style, figure rhétorique ou procédé littéraire ne changeait rien à l'affaire, j'ai fini par m'énerver sévère... et dire que je me plains quand mes élèves ne participent pas assez !

Hermione0908 a écrit:Cette sensation de remplir une passoire avec de l'eau me bouffe.

C'est exactement ce que je ressens. je crois que je vais la garder celle là. Heureusement, parfois, on coince un grain de riz dans un trou. Et je me dit que si on arrive tous le faire de temps en temps, l'eau restera dans la passoire. J'ose également croire, mais peut-être est ce un leurre dont je me persuade de la réalité, que les résultats de nos efforts se verrons plus tard.

Ce que j'entends et lis sur les lycéens n'est malheureusement pas rassurant.

Hermione0908 a écrit:

Ma'am a écrit:

Hermione0908 a écrit:Je me suis fritée avec un groupe de 4e aujourd'hui dès 8h. Ça a commencé par : "NON ! On ne dit pas "Wesh" à tout bout de champ, c'est incorrect, et ça va vous desservir ensuite."
Ça a continué avec : "NON ! Ce n'est pas parce que tu ne connais pas ce mot qu'il n'existe pas et surtout que ce n'est pas français ! Des tas de gens parlent comme ça !"
Le tout couplé à une mauvaise foi et une envie de travailler aussi forte que celle d'un âne qui recule.
Puis en 5e, ça a été l'explosion quand je vois que la leçon (compliquée au possible hein : c'est quoi un temps simple, c'est quoi un temps compliqué, comment on fait pour relier le temps simple au temps composé correspondant) n'est toujours pas acquise après 3h de cours et exercices sur le sujet (j'avais prévu une grosse heure sur le sujet).
Cette sensation de remplir une passoire avec de l'eau me bouffe.

Oh le joli lapsus !

Ça me rappelle mes CM2 qui trouvaient que le passé simple portait bien mal son nom et qu'on devrait l'appeler le passé compliqué !

Ah oui, celle-là elle n'est pas mal. Je crois que je vais aller au lit...

LadyC, pourquoi continuer, c'est un peu ma question du moment. Je commence à glisser vers : comment quitter tout ça ?

De même.

Aller, pour changer un peu, cette fois j'ai halluciné mais de manière positive.

Dans un exercice je demande à des 2nd de tracer une pyramide à base carrée (égyptienne), en perspective, faire un certains nombre de choses avec, et en dernière question ils devaient me calculer la mesure d'une hauteur de cette pyramide. C'est une question assez difficile pour des 2nd, mais il y en a quand même quelques uns qui y arrivent.

La méthode que j'attendais c'est utiliser une fois Pythagore sur l'une des faces triangulaires de la pyramide pour avoir la hauteur de celle-ci, puis une nouvelle fois Pythagore pour trouver ce qu'on cherche. Et il y en a une qui m'écrit sur sa copie : "J'imagine que je place une deuxième pyramide à l'envers sous la première. La figure totale devient alors un octaèdre régulier de côté a et la hauteur que je cherche est la moitié de la grande diagonale de cet octaèdre. Cette diagonale est aussi la diagonale du carré ASCS' (note : Quatre des sommets de l'octaèdre) donc elle mesure a√2 et donc h=a(√2)/2"

C'est beau.

Fenrir a écrit:

Hermione0908 a écrit:Cette sensation de remplir une passoire avec de l'eau me bouffe.

C'est exactement ce que je ressens. je crois que je vais la garder celle là. Heureusement, parfois, on coince un grain de riz dans un trou.

Tiens, c'est drôle, par chez moi ce n'est pas une passoire qu'on cherche à remplir.

Et pas avec de l'eau