Mémoire MEEF et déboires

Bonjour à tous !

En M2A anglais, j'ai traditionnellement un mémoire MEEF à rendre et les unités d'enseignement qui s'ensuivent.
Seulement voilà, je suis au bout du rouleau. Alors que je devrais voir le mémoire comme une continuité dans la construction de ma pratique enseignante, l'image qui sort de mon esprit pour illustrer le mémoire est un boulet, littéralement. Un boulet que je traîne tous les jours, alors que les priorités s'accumulent (port folio, accompagnement renforcé, progression dans ma pratique, cours au lycée...) et cerise sur le gâteau déjà bien imposant, 1h40 de route entre l'établissement et chez moi.

C'est pas le sujet de mon mémoire qui me pose problème, au contraire. Ce qui me pèse, ce sont les travaux à rendre qu'on nous redonne ensuite truffés de notes qui sonnent chinois pour moi. Même quand j'ai l'impression de produire quelque chose de bien, c'est toujours "mal expliqué", "mal justifié", "mal explicité". J'ai pas acquis la méthodologie associée au mémoire et je pense ne jamais l'avoir à ce rythme car j'abandonne. J'ai beau demander de l'aide à ma directrice de recherche, une semaine après m'avoir éclairée, c'est à nouveau le brouillard. Et le résultat s'en ressent dans mes notes: je n'ai pas la moyenne aux UE de mémoire alors qu'elles ne sont pas compensables et ne pas avoir le mémoire MEEF déclenche tout de suite le renouvellement de stage alors que je n'en peux plus des études.

Par conséquent, j'en appelle à vous. Y a-t-il des personnes qui ont connu ce genre de période creuse ? Qu'avez vous fait pour remonter la pente ?
Ou des personnes qui ont vu leur note de mémoire harmonisée pour obtenir tout juste le master ?
Ou des personnes qui ont redoublé leur M2 à cause de leur mémoire ? Comment vous sentez vous après ça ?

Au plaisir de vous lire.

Bonjour Podqueen,
je n'ai pas de réponse à tes questions, mais plutôt te demander ce qui te pose problème dans la méthodologie du mémoire, en terminant ce travail, le reste des questions devient inutile et si tu ne finis pas cette année, tu retrouveras ton boulet l'année prochaine, donc autant s'en débarrasser une fois pour toutes en remédiant à ce souci de méthodologie. Qu'est-ce qui ne va pas ? Si ce travail te plaît, sur quoi est-ce que tu butes ? Le manque de temps, le manque de lecture, le manque de recul critique, le manque de données à exploiter ... ?

Je n'ai pas de solution pour toi, juste ma compassion à t'offrir, mais quelle vaste fumisterie ces MEEF, on marche vraiment sur la tête.

Je ne peux pas te dire grand chose d'autre que "bon courage". J'espère que tu vas pouvoir remonter la pente, essaie quand même, nous ne sommes qu'en février!

Adren a écrit:[…] et si tu ne finis pas cette année, tu retrouveras ton boulet l'année prochaine, donc autant s'en débarrasser une fois pour toutes en remédiant à ce souci de méthodologie.

La réciproque n'est pas toujours vraie. À l'ESPE de Grenoble, les stagiaires en renouvellement qui ont déjà fait un mémoire se voient imposer un deuxième mémoire appelé « écrit réflexif », avec juste un peu moins de pages.

Bonjour,

J'ai connu pas mal de soucis avec l'ESPE J'avais déjà un Master recherche, j'étais donc en parcours aménagé avec écrit réflexif à rendre. (moins de pages) J'ai été aussi mise en difficulté avec tous les travaux à rendre, les consignes incompréhensibles, la novlangue pédago...Pour m'en sortir, j'ai été très pragmatique :

- survoler les bouquins pédagos qui plaisent à tes profs puis les paraphraser dans tes écrits, même si tu n'es pas d'accord avec eux
- inventer des élèves et des situations de cours qui correspondent à ce que l'ESPE souhaite. J'ai inventé des tas de cours et des traces écrites d'élèves. Une fois cela fait, j'ai obtenu de meilleures notes. Cela permet de dire à l'ESPE à quel point leurs conseils sont bons et utiles puisque tu le prouves avec ces fameux élèves (fictifs) qui réagissent tellement mieux une fois les méthodes espe appliquées.
- toujours te remettre en question devant eux, accepter les critiques sans répondre

Enfin tenir bon, ce n'est qu'un an, après tu es tranquille ! et tu profites de tes vrais élèves, et tu trouves tes solutions...

lou gaia a écrit:Bonjour,

J'ai connu pas mal de soucis avec l'ESPE J'avais déjà un Master recherche, j'étais donc en parcours aménagé avec écrit réflexif à rendre. (moins de pages) J'ai été aussi mise en difficulté avec tous les travaux à rendre, les consignes incompréhensibles, la novlangue pédago...Pour m'en sortir, j'ai été très pragmatique :

- survoler les bouquins pédagos qui plaisent à tes profs puis les paraphraser dans tes écrits, même si tu n'es pas d'accord avec eux
- inventer des élèves et des situations de cours qui correspondent à ce que l'ESPE souhaite. J'ai inventé des tas de cours et des traces écrites d'élèves. Une fois cela fait, j'ai obtenu de meilleures notes. Cela permet de dire à l'ESPE à quel point leurs conseils sont bons et utiles puisque tu le prouves avec ces fameux élèves (fictifs) qui réagissent tellement mieux une fois les méthodes espe appliquées.
- toujours te remettre en question devant eux, accepter les critiques sans répondre

Enfin tenir bon, ce n'est qu'un an, après tu es tranquille ! et tu profites de tes vrais élèves, et tu trouves tes solutions...

Je ne suis pas sur que ce soit un super conseil ...

Merci à tous pour vos réponses.
Je pense que je bute particulièrement sur le manque de temps. Avec tout ce qu'on nous impose de faire, je ne fais que de survoler les références scientifiques que je trouve et ça ne plaît pas à mes formateurs. Mais je me sens au bout du rouleau et comme j'ai envie d'y croire, je me suis établie une liste de priorités et je dois avouer que me trouver du temps libre pour respirer un peu et penser à moi prend le dessus sur la lecture de références.
En conclusion : manque de temps = manque de lecture.
Enfin, je pense que ce qui doit me bloquer, c'est ce paradoxe qu'on retrouve à l'ESPE. Je m'explique:
En licence, on nous a toujours appris à justifier tout ce qu'on entreprend. Une fois arrivée à l'ESPE, on nous demande de réfléchir à notre pratique et non plus de se justifier tout le temps (des formateurs avouent même ce paradoxe). Et là arrive le mémoire, où le concept de justification et de "ne pas juste creuser en surface mais en profondeur" est poussé à l'extrême. Par conséquent, je pense être en pleine confusion entre toutes les méthodologies de travail que nous demande l'ESPE.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais avec du recul, c'est le résultat de ce que je ressens.

Podqueen a écrit:
Seulement voilà, je suis au bout du rouleau. Alors que je devrais voir le mémoire comme une continuité dans la construction de ma pratique enseignante,

Je l'ai toujours vu comme un pensum inutile dans lequel il ne fallait surtout pas réfléchir mais bien démontrer des idées déjà acquises dans l'esprit des formateurs. Un travail de rédaction parfaitement hypocrite.

Halybel a écrit:

lou gaia a écrit:Bonjour,

J'ai connu pas mal de soucis avec l'ESPE J'avais déjà un Master recherche, j'étais donc en parcours aménagé avec écrit réflexif à rendre. (moins de pages) J'ai été aussi mise en difficulté avec tous les travaux à rendre, les consignes incompréhensibles, la novlangue pédago...Pour m'en sortir, j'ai été très pragmatique :

- survoler les bouquins pédagos qui plaisent à tes profs puis les paraphraser dans tes écrits, même si tu n'es pas d'accord avec eux
- inventer des élèves et des situations de cours qui correspondent à ce que l'ESPE souhaite. J'ai inventé des tas de cours et des traces écrites d'élèves. Une fois cela fait, j'ai obtenu de meilleures notes. Cela permet de dire à l'ESPE à quel point leurs conseils sont bons et utiles puisque tu le prouves avec ces fameux élèves (fictifs) qui réagissent tellement mieux une fois les méthodes espe appliquées.
- toujours te remettre en question devant eux, accepter les critiques sans répondre

Enfin tenir bon, ce n'est qu'un an, après tu es tranquille ! et tu profites de tes vrais élèves, et tu trouves tes solutions...

Je ne suis pas sur que ce soit un super conseil ...

Je pense le contraire.

La capacité de nuisance de ce bas clergé confit en dévotions pédagogiques me sidère et me révolte.

Je ne peux que te souhaiter bon courage, donne à lire à ces malfaisants de l'ESPE ce qu'ils veulent lire, fais le dos rond et, l'an prochain, hâte-toi de les oublier.

Mon mémoire IUFM (c'était bien avant la mastérisation) comportait aussi des séances et réponses d'élèves fictives. Je ne pense pas être un cas unique.

Caspar a écrit:Mon mémoire IUFM (c'était bien avant la mastérisation) comportait aussi des séances et réponse d'élèves fictives. Je ne pense pas être un cas unique.

De toute façon, c'est invérifiable. J'ai personnellement été très inventive quand j'ai dû imaginer un projet autour du numérique.
Dans mon écrit réflexif de DU, j'ai aussi inventé quelques séances et quelques retours positifs. Les correcteurs n'étaient pas dans ma classe pour vérifier. Je n'irais pas jusqu'à tout inventer, parce qu'il faut être capable de le soutenir.
Surtout avoir les bonnes références et citer les bons auteurs, qui sont très très très très intelligents.

A l'epoque, on avait aussi un mémoire pro à rendre. Je me souviens avoir, non pas inventé des élèves fictifs, mais monté de toutes pièces des activités qui ne pouvaient que foirer, afin d'avoir des trucs à dire dans mon mémoire et surtout, des propositions de remédiation estampillées iufm... Ils étaient très contents...

Bonjour je suis enseignante depuis 10 ans
Veux tu un coup de main pour rédiger ton mémoire ?
Courage !

agnes.jaafar a écrit:Bonjour je suis enseignante depuis 10 ans
Veux tu un coup de main pour rédiger ton mémoire ?
Courage !

C'est une proposition très sympathique.

C'est très gentil comme proposition mais je vais décliner. Depuis mon "appel à l'aide", j'ai récupéré mon retard et bien que je n'ai pas encore tout à fait commencé la rédaction, j'envisage un peu mieux sa finalité.
Si des professeurs d'anglais passent par ici, j'ai mis à disposition un questionnaire à remplir pour quiconque souhaite m'aider !

Salut !
Je suis T1, je suis passée par le mémoire l'an dernier. Même si j'avais la chance d'avoir un sujet de mémoire passionnant et une directrice de mémoire que j'adorais, je me souviens de cette période comme d'un enfer total en terme de charge de travail, surtout que sans permis je mettais plus de 2h le matin pour aller au collège, et autant pour en revenir le soir.

Pour ce que est de la méthodologie du mémoire, je ne pense pas avoir de conseils à te donner. J'ai juste fait mon truc comme j'avais envie de le faire, en tenant compte des indications de ma directrice qui, en l’occurrence, étaient toujours claires et compréhensibles.

N'oublie que tu as la soutenance après le mémoire. Lors de la soutenance, même s'il ne s'agit pas de t'autoflageller, tu pourras revenir sur les points qui t'ont posé problème et démontrer que tu es consciente de tes difficultés (on a TOUS eu des difficultés en rédigeant le mémoire), évoquer les questionnements que tu as écartés mais que tu aurais pu prendre en compte ... Bref être critique face à ton travail, ce qui peut te faire gagner quelques points.

Tout ce que je peux te dire c'est : garde courage. Tu n'es pas seule, loin de là, et rappelle toi qu'on a tous salement galéré pendant l'année de stage. On est déjà fin avril, bientôt tu seras titularisée et ce sera terminé.
Lâcher l'affaire maintenant, c'est repartir pour une année de galère.


EDIT : Je viens de voir que le message initial date de février, donc le mien arrive avec beaucoup de retard, toutes mes excuses. Tant mieux si tu as rattrapé ton retard, tu vas voir que tu t'en sortiras à merveille, et après ce sera finiiiiii

Halybel a écrit:

lou gaia a écrit:Bonjour,

J'ai connu pas mal de soucis avec l'ESPE J'avais déjà un Master recherche, j'étais donc en parcours aménagé avec écrit réflexif à rendre. (moins de pages) J'ai été aussi mise en difficulté avec tous les travaux à rendre, les consignes incompréhensibles, la novlangue pédago...Pour m'en sortir, j'ai été très pragmatique :

- survoler les bouquins pédagos qui plaisent à tes profs puis les paraphraser dans tes écrits, même si tu n'es pas d'accord avec eux
- inventer des élèves et des situations de cours qui correspondent à ce que l'ESPE souhaite. J'ai inventé des tas de cours et des traces écrites d'élèves. Une fois cela fait, j'ai obtenu de meilleures notes. Cela permet de dire à l'ESPE à quel point leurs conseils sont bons et utiles puisque tu le prouves avec ces fameux élèves (fictifs) qui réagissent tellement mieux une fois les méthodes espe appliquées.
- toujours te remettre en question devant eux, accepter les critiques sans répondre

Enfin tenir bon, ce n'est qu'un an, après tu es tranquille ! et tu profites de tes vrais élèves, et tu trouves tes solutions...

Je ne suis pas sur que ce soit un super conseil ...

Au contraire. Une fois admis qu'il ne s'agit que d'une vaste plaisanterie destinée à justifier l'appellation "sciences" de l'éducation et que les siensréduk' phagocytent les moyens du sup', autant prendre ça à la rigolade et ne pas se mettre martel en tête pour si peu. Il y a du vrai boulot à fournir à côté, ce dont Podqueen semble parfaitement consciente.


Podqueen, je n'enseigne pas l'anglais, mais je peux tout de même remplir ton questionnaire si tu as besoin d'un certain nombre de réponses

cupoftea a écrit:Salut !
Je suis T1, je suis passée par le mémoire l'an dernier. Même si j'avais la chance d'avoir un sujet de mémoire passionnant et une directrice de mémoire que j'adorais, je me souviens de cette période comme d'un enfer total en terme de charge de travail, surtout que sans permis je mettais plus de 2h le matin pour aller au collège, et autant pour en revenir le soir.

Pour ce que est de la méthodologie du mémoire, je ne pense pas avoir de conseils à te donner. J'ai juste fait mon truc comme j'avais envie de le faire, en tenant compte des indications de ma directrice qui, en l’occurrence, étaient toujours claires et compréhensibles.

N'oublie que tu as la soutenance après le mémoire. Lors de la soutenance, même s'il ne s'agit pas de t'autoflageller, tu pourras revenir sur les points qui t'ont posé problème et démontrer que tu es consciente de tes difficultés (on a TOUS eu des difficultés en rédigeant le mémoire), évoquer les questionnements que tu as écartés mais que tu aurais pu prendre en compte ... Bref être critique face à ton travail, ce qui peut te faire gagner quelques points.

Tout ce que je peux te dire c'est : garde courage. Tu n'es pas seule, loin de là, et rappelle toi qu'on a tous salement galéré pendant l'année de stage. On est déjà fin avril, bientôt tu seras titularisée et ce sera terminé.
Lâcher l'affaire maintenant, c'est repartir pour une année de galère.


EDIT : Je viens de voir que le message initial date de février, donc le mien arrive avec beaucoup de retard, toutes mes excuses. Tant mieux si tu as rattrapé ton retard, tu vas voir que tu t'en sortiras à merveille, et après ce sera finiiiiii

Merci de me soutenir
C'est un sujet qui me tient à coeur également (les TICE pour les compétences phonologiques des élèves dyslexiques) mais je patauge quand il s'agit de lire des trucs. Les références, c'est ce qui bloque l'avancée de mon mémoire, j'abandonne rapidement face à mes autres priorités.
J'ai ma soutenance le 28 mai, je pense que je vais me mettre réellement au travail dans quelques jours quand la pression du dernier moment me donnera un coup de fouet !
Merci pour les conseils pour la soutenance, ça m'éclaire beaucoup !

@Rendash C'est comme tu le souhaites ! Il y a des questions qui peuvent s'ouvrir à d'autres disciplines : Questionnaire
J'ai tellement hâte de m'en débarrasser, peu importe le résultat