Faut-il un diplôme de la matière que l'on souhaite enseigner ?

Condorcet a écrit:

C'est sûr qu'on obtient son doctorat pépère le temps de quelques claquements de doigts.
Mais un concours est préférable à un diplôme même si les évolutions récentes du CAPES notamment ne manquent pas d'interroger.

Non, ça demande de la constance, mais il n'y a pas le côté sélection des concours, et la vastitude des programmes. On se spécialise dans un domaine plus pointu mais plus restreint, et qu'on aime en principe. D'où le conseil judicieux de passer d'abord l'agreg, et ensuite se spécialiser.
Le capes suit en effet un chemin déplorable, mais cette baisse de niveau disciplinaire participe de la volonté de changer le métier vers un travail d'animation et de présence, et permet en outre de recruter en période de désaffection critique du métier.

Un peu plus de 40 % de doctorants abandonnent en cours de thèse. Pour faire une belle thèse, il faut un bon directeur, de bonnes rencontres et une bonne méthode (voire un beau corpus).

Condorcet a écrit:Un peu plus de 40 % de doctorants abandonnent en cours de thèse. Pour faire une belle thèse, il faut un bon directeur, de bonnes rencontres et une bonne méthode (voire un beau corpus).

Et une vraie motivation.

Et un contrat doctoral... Ou des parents qui mettent la main au portefeuille.

Ou du courage. J'ai fait ma thèse sans contrat doctoral (j'étais 2e, y'en avait un... L'histoire de ma vie)... J'ai bossé dans divers endroits pendant 3 ans, avant d'obtenir un poste d'ATER.

Tout cela pour dire qu'un doctorat peut se révéler plus sélectif qu'on ne le pense : il ne suffit pas de torcher mille pages ayant un vague sens pour l'obtenir. Comme pour un concours, il faut qu'un certain nombre de conditions favorables soient réunies.

Lefteris a écrit:

Balthazaard a écrit:Vous iriez sans doute vous faire soigner par un "médecin" qui n'a jamais fait d'études dans ce domaine mais qui était "bon" en SVT en terminale ou opérer par quelqu'un qui était "bon" en dissection. On danse sur la tête, le pire sont ceux qui répondent sérieusement!! On ne respecte même plus notre métier et on veet que les politiques nous respectent. J'espère très sincèrement que c'est un troll...sinon..je préfère ne rien ajouter.

Pour un contractuel, le seul critère est d'avoir un diplôme, pas d'autre possibilité  pour le choisir. Un titulaire a obligatoirement étudié pour le concours, a le niveau,  même s'il ne l'a pas fait par la voie  des diplômes universitaires. J'ai en tête plusieurs exemples d'agrégés  venant d'autres domaines . Mais ils ont bossé dur la ou plutôt les disciplines.

Exactement.
J'ai deux estimés collègues profs d'HG qui ont, avant de passer le concours, fait des études de droit par exemple. A priori, personne ne trouve rien à redire à leur enseignement.

Par ailleurs je connais des docteurs qui sont contractuels dans l'EN pour des raisons personnelles (généralement : possibilité de suivre le conjoint militaire ou truc du genre fréquemment muté). Mais c'est sûr que ça court pas les rues non plus.

Balthazaard a écrit:Vous iriez sans doute vous faire soigner par un "médecin" qui n'a jamais fait d'études dans ce domaine mais qui était "bon" en SVT en terminale ou opérer par quelqu'un qui était "bon" en dissection. On danse sur la tête, le pire sont ceux qui répondent sérieusement!! On ne respecte même plus notre métier et on veet que les politiques nous respectent. J'espère très sincèrement que c'est un troll...sinon..je préfère ne rien ajouter.

Euh... Mais pourquoi ne pas répondre sérieusement? La réponse à cette question est que oui, c'est possible, en tout cas, c'est autorisé.
Il y avait, dans ma promo du CAPES, une personne diplômée de Sciences Po. Elle a eu le CAPES, puis l'agrégation, du premier coup. Une agrégation ne se cueille pas sur un arbre, donc je suppose que, malgré le fait que cette personne n'ait pas un master de lettres, elle avait le niveau universitaire pour enseigner le français.

J'ai connu une docteure en lettres ,ayant loupé le capes de LM 10 fois.... Et une collègue titulaire ayant obtenu le capes de lettres en une fois ayant fait la fac de droit....

Autre exemple : les titulaires d'un diplôme d'école d'ingénieur peuvent être recrutés pour des suppléances en mathématiques, mais ne sont affectés en principe qu'en collège, jamais en lycée.

En principe peut-être mais dans la réalité c'est une autre histoire. Et même au collège, depuis environ 8 ans, nous voyons des contractuels en math qui ont un niveau très inquiétant, et qui sont là uniquement pour le salaire, donc ils évitent de demander de l'aide de peur d'afficher leur lacune. J'ai vu des ingénieurs, des titulaires d'une maîtrise scientifique, etc... Le gros problème c'est qu'ils ne connaissent pas le métier. Ils sont capables d'utiliser des méthodes de lycée pour résoudre un exercice de 5ème. Ils n'osent pas dire qu'ils n'ont aucune notion d'arithmétique et racontent n'importe quoi sur les nombres premiers. J'ai un exemple en tête d'un contractuel qui a demandé à un élève de placer la fraction 2/3 sur 1.

Pour le sujet initial, je suis surpris que le fait d'avoir vécu à l'étranger ne soit pas pris en considération pour enseigner l'anglais. Si jamais ils ne trouvent personne alors comme par magie cela pourrait bien devenir un atout... Je te conseille de proposer des CV dans les établissements privés sous-contrats, cela fonctionne souvent. On peut aussi prendre contact avec la DDEC (Enseignement Catholique) de l'académie.

Par expérience je dirais que tout est possible pour devenir contractuel. Parfois, on se demande même si les diplômes sont vrais ou faux...

Je suis un ancien contractuel, donc je ne les dénigre pas du tout. Il y en a plein qui sont de bons professeurs et on oublie très vite qu'ils sont contractuels.

Lorsque je suis arrivé dans mon académie, j'ai enseigné dans cinq formations pour lesquelles je n'avais pas de diplôme ! De la comptabilité, de la logistique, du commerce, du marketing. Et là, ma filière est en train de mourir, nous venons de recevoir un beau courrier de notre cher ministre nous annonçant la mise en place de procédures de reconversion...

Pour répondre à la question posée du topic : oui on peut enseigner  ( et le faire correctement , enfin je crois) sans être titulaire de la matière enseignée : j'en suis la preuve vivante, et je ne suis sûrement pas seul dans ce cas.

Diplôme universitaire: Licence de chimie

Passion (à l'époque)  : la chimie (surtout organique)
Calvaire : la physique, surtout l'électricité (n'importe quel bricoleur du dimanche aurait  été bien plus apte que moi à l'enseigner : Norton, Thévenin , Coriolis ... pour moi c'était pareil que Kant, Rimbaud ou  choisir entre  past perfect ou le prétérit : Du CHINOIS  )

Recruté comme contractuel  ..... de mathématiques pendant 3 ans ( collège et lycée avec le sentiment d'avoir bien fait mon travail )

Puis certifié de mathématiques.

Pour dire : à une époque même mon rectorat pratiquait cette politique: à l'époque le vivier de TZR de Physique-Chimie était tellement important, alors que celui de mathématiques était d'une telle pauvreté  (en terme de moyen), que j'ai croisé plusieurs collègues titulaire du CAPES de physique-chimie  faire une année complète comme professeur de mathématiques (à leur grand regret )  afin de ne pas avoir une affectation à l'autre bout de l'académie pour enseigner leur discipline.

CONCLUSION: la réponse à la question  posée est donc : OUI !!!!

Pico85 a écrit:

CONCLUSION: la réponse à la question  posée est donc : OUI !!!!

Je crois que vous répondez à l'opposée de la question posée. C'est presque freudien.

Prezbo a écrit:

Pico85 a écrit:

CONCLUSION: la réponse à la question  posée est donc : OUI !!!!

Je crois que vous répondez à l'opposée de la question posée. C'est presque freudien.

Que vient faire Freud ici ?

Tu te doutes  bien (enfin je l'espère pour toi) que  ma réponse signifiait que OUI !!! ... on pouvait devenir professeur d'une discipline dont on n'avait pas le  diplôme.

Pico85 a écrit:

Je crois que vous répondez à l'opposée de la question posée. C'est presque freudien.

Que vient faire Freud ici ?

Tu te doutes  bien (enfin je l'espère pour toi) que  ma réponse signifiait que OUI !!! ... on pouvait devenir professeur d'une discipline dont on n'avait pas le  diplôme.

La question posée était bien "Faut-il un diplôme de la matière que l'on souhaite enseigner ?".

Si on répond OUI...Ca signifie que justement, non, on ne peut pas devenir professeur d'une matière dont on n'a pas le diplôme.

Bref, il y a ce que vous vouliez dire...Et ce qui a effectivement été écrit.