Les propos inacceptables d'une DRH s'adressant aux professeurs de Gestion Administration

Caspar a écrit:Le syndicat qui a révélé l'affaire "pourrait" porter plainte, j'espère qu'il le fera et que d'autres le suivront.

Imaginons que nous pratiquions ce genre d'humour en classe ou sur des bulletins... Je ne suis pas sûr que ça passerait très bien et que ça n'aurait pas de conséquences.

C'est exactement ce que je me suis dit…
Ces propos sont scandaleux de la part de quelqu'un de la haute administration vis à vis des personnels à gérer. Je suis abasourdie.

Daphné a écrit:

Caspar a écrit:Le syndicat qui a révélé l'affaire "pourrait" porter plainte, j'espère qu'il le fera et que d'autres le suivront.

Imaginons que nous pratiquions ce genre d'humour en classe ou sur des bulletins... Je ne suis pas sûr que ça passerait très bien et que ça n'aurait pas de conséquences.

C'est exactement ce que je me suis dit…
Ces propos sont scandaleux de la part de quelqu'un de la haute administration vis à vis des personnels à gérer. Je suis abasourdie.

C'est ahurissant en effet... Je suis encore sous le choc.

Ce qui me conduit à dire que - en 19 ans d'enseignement - les pires âneries et autres saloperies que j'ai pu entendre n'ont jamais été le fait d'élèves, mais bien d'adultes, collègues ou supérieurs (j'y ai certainement ma part, d'ailleurs).

Hors charte ? A quand une médecine du travail à laquelle, une fois par an, nous pourrions faire remonter ce genre de propos (de la petite mesquinerie du CDE en passant, aux horreurs telles que celles-ci) ? Cela tient du harcèlement, ni plus ni moins.

danses a écrit:Ce qui me conduit à dire que - en 19 ans d'enseignement - les pires âneries et autres saloperies que j'ai pu entendre n'ont jamais été le fait d'élèves, mais bien d'adultes, collègues ou supérieurs (j'y ai certainement ma part, d'ailleurs).

Hors charte ? A quand une médecine du travail à laquelle, une fois par an, nous pourrions faire remonter ce genre de propos (de la petite mesquinerie du CDE en passant, aux horreurs telles que celles-ci) ? Cela tient du harcèlement, ni plus ni moins.

Comme je le disais sur un autre fil, j'ai le sentiment que ça devient une sorte de harcèlement moral collectif et massif. Quant aux élèves, ils ont l'excuse de leur jeunesse et de leur immaturité, donc les saloperies et âneries font plus mal venant de la part d'adultes.

@caspar : parfaitement d'accord.

Je suis scandalisée et même plus que ça. C'est du mépris ; pas de l'humour. J'espère bien que les syndicats porteront plainte.

Sanctions envisagées contre cette DRH ?
Ce que se permettent certaines personnes occupant cette fonction est proprement ahurissant. Il n'y aura un terme que s'il y a sanction. Et encore.
Je suis descendue (en France) chez une amie qui travaille dans un syndicat patronal. Ce qu'elle me raconte est C'est une pratique très largement répandue cet incommensurable mépris qui dicte sous couvert "d'humour" un cynisme glaçant. Si cela tombe sous le coup de la loi pour les gilets jaunes, la loi doit être la même pour tous.

Lamentable.

Caspar a écrit:Le syndicat qui a révélé l'affaire "pourrait" porter plainte, j'espère qu'il le fera et que d'autres le suivront.  

Les faits remontent à février : pourquoi n'y a-t-il pas eu la moindre réaction depuis ?

Le plus glaçant, c'est ce que cette saillie minable recèle de vérité. Sous couvert d'humour, elle révèle qu'ils ne savent effectivement pas quoi faire du nous. C'est une sorte de fantasme, l'euthanasie.

Ce la se nomme désormais la "RH de proximité"... Il est d'ailleurs stipulé dans la nouvelle loi sur la Fonction Publique, qu'un fonctionnaire dont le poste est supprimé et n'acceptant pas de mutation ou de reconversion pourra être licencié...

XIII a écrit:Ce la se nomme désormais la "RH de proximité"... Il est d'ailleurs stipulé dans la nouvelle loi sur la Fonction Publique, qu'un fonctionnaire dont le poste est supprimé et n'acceptant pas de mutation ou de reconversion pourra être licencié...

Mais il aura droit à un "sac à dos social". C'est sympa les sacs à dos, mais j'espère que ce ne sera pas un quechua.

Fatigué je suis... mon ancien établissement, ma discipline...

Il n'y a rien d'amusant ou d'humour noir dans ce message.

Il faut rappeler le contexte : des inspecteurs passent nous (LP) vendre une réforme avec des éléments de langage propagandistes et mensongers balancés  par le ministère.

Ces fidèles et  loyaux agents de la fonction publique défendent leur bout de gras (leur  carrière) à défaut de défendre les intérêts des élèves de LP et lorsque nous leur opposons le moindre argument (contre la réforme) ils n'ont rien à dire puisque la réforme est indéfendable par toute personne ayant un esprit dépassant un peu le niveau de la fosse commune du cimetière de Sainte-Croix-Les-Ouilles. Et leur seule réponse est l'agressivité.

"Changez de métier", "vous pouvez démissionner", et là nous avons "l'euthanasie".  Voici les types de réponses que nous entendons lorsque nous nous opposons à  leurs arguments mensongers.  Nous en avons déjà discuté ici, et j'ai été banni à ce sujet car j'avais mis en cause l'honnêteté de notre hiérarchie  de façon (certes un peu) radicale.

Et vous croyez que l'euthanasie c'est de l'humour ou  de l'humour noir  ?  
NON. C'est ce qu'ils attendent, sous d'autres termes,  à savoir l'extinction des professeurs de GA dont ils ne savent pas quoi faire pour l'instant, qu'ils veulent reconvertir ou balancer à la retraite si possible (mal barré avec la réforme annoncée) ou des enseignants des matières générales. Donc non, il n'y a  pas d'humour noir, il y a juste une réalité : destruction du LP, destruction de la filière GA avec l'aval d'inspecteurs formatés et serviles qui détruisent sans aucune morale ce  qu'ils avaient eux-même détruit construit à  l'époque (il fallait un bac non spécialisé.... ah ben vous l'avez les gars, personne n'en veut plus).

Vous croyez que c'est de l'humour lorsque  l'on vient annoncer aux GA qu'ils vont crever à petit-feu   ?  Lorsque des inspecteurs, sous couvert du chef d'établissement présent,  viennent annoncer que "l'enseignement général" va trouver  toute sa place alors qu'on réduit ses horaires  de moitié !

Ces  gens  savent très bien ce qu'ils disent, parfois simplement leurs pensées dépassent ce qu 'ils ont le droit de dire, et là ça fait mal de constater ce qu'ils savent et pensent.
Notre hiérarchie le sait, de par son   silence elle est coupable.

Il faudrait une plainte tellement c'est abject.

Rappel : l'incitation au suicide est un délit puni par le code pénal de 3 ans d'emprisonnement.

Le dernier qui à fait allusion à cela en ma présence j'ai juste répondu froidement ; "Je m'aime trop pour cela, par contre supprimer quelqu'un ne me ferait ni chaud ni froid…".

Il faut arrêter de courber l'échine !

La plainte visera une personne individuelle, peut-être une institution mais jamais le processus qui rend possible un tel discours ne sera mis à cause parce qu'il s'agit de déterminer qui on pense utile ou inutile à la société et par-delà, de leur octroyer ou de lui refuser les ressources nécessaires à sa vie voire à sa survie. L'absence d'un minimum réel (en termes de logement, de nourriture, de participation à la vie sociale) et la surabondance du maximum (qui est sans cesse poussé plus loin) rend ce genre de discours presque banal dans un monde où la majorité des produits consommés provient d'une exploitation sans vergogne et où des conditions de vie décentes restent l'apanage d'une minorité. Quand l'ignominie est si répandue, faire cesser l'injustice devient un combat de fourmi, acharné, âpre, où chaque défaite a des conséquences insupportables. Quand on en vient à définir des indicateurs de performance, à monitorer l'individu jusque dans ses replis intimes (et même à lui vendre des produits pour y contribuer et à le persuader de leur nécessité), il y a une part de la dignité humaine que l'on nie, celle d'être non-conforme et néanmoins respectable. L'intrusion jusqu'aux replis de l'individu pour lui faire lâcher prise n'est pas une exception. France Telecom, le témoignage de Didier Bille et autres le montrent

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/management/video-l-executeur-confessions-d-un-drh_2641654.html

Ergo a écrit:Et pendant ce temps (bon en février dernier), au lycée Jean Moulin de Béziers...

"Que doit-on faire si les propositions de reconversion ne nous conviennent pas", interroge lors de la réunion, une enseignante de Narbonne.
"Je vais me permettre une réponse avec de l'humour, pensez à l'euthanasie", a déclaré aux professeurs concernés, la directrice des ressources humaines du rectorat d'académie de Montpellier.
[...]
Contactée, la communication du rectorat répond que "ces propos regrettables ont été tenus en février 2019 devant une assemblée prévenue de leur teneur humoristique, en décalage avec la réunion en cours. Ils ont été tenus sans volonté de nuire, ni de heurter."

"Il s'agit d'une vraie maladresse pour laquelle la Directrice des ressources humaines s'excuse auprès des personnes choquées", conclut la direction de la communication.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/drh-academie-montpellier-pensez-euthanasie-si-reconversions-ne-vous-conviennent-pas-1690054.html?fbclid=IwAR3Xpzr9c9Y85VBifybduVCh3mwbIzstJatZe2heJpW2lkxf4lvMyNKtghA

Je crois que si j'avais été présent à cette formation, après la réponse de cette DRH je me serais permis de répliquer moi aussi sur le ton de l'humour : si les propositions de reconversion ne nous conviennent pas, nous pouvons aussi penser à prendre un DRH en otage jusqu'à ce qu'on nous propose mieux, ou encore penser à aller jouer à human bomb au rectorat... Cette journée de formation aurait vraiment été placée sous le signe de la franche rigolade.

Condorcet a écrit:La plainte visera une personne individuelle, peut-être une institution mais jamais le processus qui rend possible un tel discours ne sera mis à cause parce qu'il s'agit de déterminer qui on pense utile ou inutile à la société et par-delà, de leur octroyer ou de lui refuser les ressources nécessaires à sa vie voire à sa survie. L'absence d'un minimum réel (en termes de logement, de nourriture, de participation à la vie sociale) et la surabondance du maximum (qui est sans cesse poussé plus loin) rend ce genre de discours presque banal dans un monde où la majorité des produits consommés provient d'une exploitation sans vergogne et où des conditions de vie décentes restent l'apanage d'une minorité. Quand l'ignominie est si répandue, faire cesser l'injustice devient un combat de fourmi, acharné, âpre, où chaque défaite a des conséquences insupportables. Quand on en vient à définir des indicateurs de performance, à monitorer l'individu jusque dans ses replis intimes (et même à lui vendre des produits pour y contribuer et à le persuader de leur nécessité), il y a une part de la dignité humaine que l'on nie, celle d'être non-conforme et néanmoins respectable. L'intrusion jusqu'aux replis de l'individu pour lui faire lâcher prise n'est pas une exception. France Telecom, le témoignage de Didier Bille et autres le montrent

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/management/video-l-executeur-confessions-d-un-drh_2641654.html

Hélas.

"Ces propos ont été tenus sur le ton de l'humour devant un parterre d'une cinquantaine de professeurs de gestion-administration dont les postes devraient disparaître dans la nouvelle réforme. Problème : la scène s'est déroulée au lycée Jean Moulin à Béziers où il y a eu 6 suicides en 11 ans."

Il y a un moment ou il faudrait mettre la hiérarchie (de l’inspecteur à nss CDE) devant ce qu'elle cautionne....  Ces propos sont totalement inadmissibles, mais ils confirment  la pennée de notre hiérarchie ( de nos malheureux CDE,pour ceux  qui ont encore une conscience.... et notre HIERARCHIE).

Sous la pression des syndicats, le Rectorat de Montpellier vient de recruter une nouvelle directrice des Ressources Humaines. L'ancienne a été mutée après avoir créé la polémique le dernier semestre.

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/la-drh-du-rectorat-de-montpellier-mutee-apres-son-humour-deplace-sur-l-euthanasie-1567154791

Pourquoi est-ce que les hauts gradés sont toujours mutés en lieu et place d'être sanctionnés ?

Parce que s'il fallait révoquer tous les incompétents de la fonction publique, certaines administrations seraient décimées...

J'aurais préféré que ce soit sous la pression du bon sens. Tous ces administratifs qui ne savent plus pourquoi ils sont dans cette institution si ce n'est administrer pour administrer.
L'école de la confiance véritable c'est un enseignant et des élèves.
Le reste se doit d'être au service de ces acteurs. Malheureusement ces personnes ont mis l'institution à leur service pour le malheur de la mission principale.

Pourquoi parler d'humour, même noir ? ce n'est que du sarcasme alourdi de cynisme.
L'humour, madame, cela consiste à rire de soi.