Cyrano, poncifs

Hello, je suis en train de me pencher sur un passage de la pièce de Rostand qui me surprend : lorsque Le Bret demande à Cyrano qui il aime, son ami qui d'ordinaire est très inventif dans ses métaphores, se met à aligner les poncifs :

Cyrano a écrit: Un danger
Mortel sans le vouloir, exquis sans y songer,
Un piège de nature, une rose muscade
Dans laquelle l’amour se tient en embuscade !
Qui connaît son sourire a connu le parfait.
Elle fait de la grâce avec rien, elle fait
Tenir tout le divin dans un geste quelconque,
Et tu ne saurais pas, Vénus, monter en conque,
Ni toi, Diane, marcher dans les grands bois fleuris,
Comme elle monte en chaise et marche dans Paris !…

Il me semble qu'on a là tous les ingrédients du pétrarquisme. La rose et la divinisation me rappellent Ronsard, l'amour en embuscade m'évoque un poème de Louise Labé qu'il faut que je retrouve. Mais pour la dualité de la femme (à la fois désirable et dangereuse), j'avoue ne pas avoir de référence à l'esprit. Connaîtriez-vous un poème du XVIème qui l'illustre ?

La femme, belle et dangereuse, c'est aussi le pétrarquisme.

Oui mais dans quel poème ?

Il y en a pas mal dans les Amours de Cassandre. Là, je n'en ai pas en tête.

OK, merci, je parcourrai le recueil quand le temps j'aurai

De mémoire, le poème de Ronsard "Si c'est aimer, Madame…" évoque une femme belle et cruelle, mais insiste surtout sur la souffrance de l'amoureux éconduit.

Merci, c'est exactement ce que je cherchais !

Il y a aussi "Marie, vous avez la joue…" qui est un blason louant les grâces de toutes les parties du corps de la femme, et se finissant ainsi : "... mais vous avez le cœur d'une fière lionne".

Excellent ! merci !