[Le Monde] Pourquoi les enfants de prof réussissent mieux leurs études

New Zealand a écrit:

William Foster a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:“Pourquoi les enfants de parents font-ils si bien des enfants”…

La parentalité est-elle héréditaire ? Ou sa transmission relève-t-elle d'une reproduction sociale ?

Tu devrais envoyer ce sujet d'étude à Meirieu.

Euh... Non, faut jamais provoquer Meirieu, sinon le lendemain il pond un livre... Et puis j'ai jadis promis que je ne lui causais plus...

Ou alors sur un autre sujet bien plus essentiel: pourquoi les profs d'enfants étudient mieux leur réussite (aux enfants, la réussite, oeufcorse)

Mouais, pour moi, le problème réside dans le terme "réussissent mieux". Parce que, franchement, faire des études n'est plus réussir. C'est même, à mon sens, un piège quand on aime, justement, trop étudier.
Je parie gros que les enfants de riches optimisent nettement mieux leurs études et leur carrière (écoles de commerce, etc... et aussi piston post-études...) et gagneront plus que les enfants d'enseignants...
Et je ne suis même pas certaine qu'à niveau de revenu égal les enfants d'enseignants aient un meilleur avenir. Ils auront probablement plus de diplômes, ce qui n'est pas synonyme nécessairement de réussite (tiens, ça me rappelle un taxi que j'ai pris sur un loooooong trajet suite à une panne de voiture. Type passionnant, fils d'une prof d'histoire-géo, il avait fait des études poussées en économie... et il était taxi).
D'ailleurs, on remarque bien que, parmi nos politiques sortis de l'ENA, on n'a pas tellement d'enfants de profs. Ils sont passés où?

epekeina.tes.ousias a écrit:

New Zealand a écrit:

William Foster a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:“Pourquoi les enfants de parents font-ils si bien des enfants”…

La parentalité est-elle héréditaire ? Ou sa transmission relève-t-elle d'une reproduction sociale ?

Tu devrais envoyer ce sujet d'étude à Meirieu.

Euh... Non, faut jamais provoquer Meirieu, sinon le lendemain il pond un livre... Et puis j'ai jadis promis que je ne lui causait plus...

Ou alors sur un autre sujet bien plus essentiel: pourquoi les profs d'enfants étudient mieux leur réussite (aux enfants, la réussite, oeufcorse)

prooquer ou invoquer ?

Ni l'un ni l'autre, sans quoi on écope d'un module pédagogique obligatoire et ça,ça fait peur !

En fait ce que je trouve le plus gênant dans cet article, c'est le ton de certitude et le sous entendu d'un privilège... On pourrait, je pense, faire la même étude pour trouver une différence, sans doute plus nette, entre ceux qui résident dans les centres villes des grandes métropoles et ceux qui habitent en banlieues et en zone rurale. Et comparer les écarts de différences. Mais non, surtout pas... Je reconnais bien là un sentiment mélangé de vindicte et de honte, que j'ai souvent rencontré chez certains de mes collègues, une forme de ressentiment moral fort nocif.

moi je pense que ça veut surtout dire que les enfants de profs réussissent trop par rapport au niveau de revenus de leurs parents...
(quand on montre la lune du doigt, le statisticien regarde le doigt.)

Kimberlite a écrit:Mouais, pour moi, le problème réside dans le terme "réussissent mieux". Parce que, franchement, faire des études n'est plus réussir. C'est même, à mon sens, un piège quand on aime, justement, trop étudier.
Je parie gros que les enfants de riches optimisent nettement mieux leurs études et leur carrière (écoles de commerce, etc... et aussi piston post-études...) et gagneront plus que les enfants d'enseignants...
Et je ne suis même pas certaine qu'à niveau de revenu égal les enfants d'enseignants aient un meilleur avenir. Ils auront probablement plus de diplômes, ce qui n'est pas synonyme nécessairement de réussite (tiens, ça me rappelle un taxi que j'ai pris sur un loooooong trajet suite à une panne de voiture. Type passionnant, fils d'une prof d'histoire-géo, il avait fait des études poussées en économie... et il était taxi).
D'ailleurs, on remarque bien que, parmi nos politiques sortis de l'ENA, on n'a pas tellement d'enfants de profs. Ils sont passés où?

Je suis d'accord avec tout. Je pense ainsi à un fils de Président de la R qui faisait des études de droit au même moment que ma fille. Je pense qu'avec un bac + 2 ou 3 dans la cabinet de Papa , il a un meilleur boulot que ma fille (bac + beaucoup d'années et validées par un "travail remarquable") et aussi un bien meilleur revenu.

Iphigénie a écrit:quand on montre la lune du doigt, le statisticien regarde le doigt.

Faux : il compte le doigt et fait une interpolation à partir d'une estimation moyenne débiaisée pour prendre en compte la fluctuation asymptotique.

Ce qui l'amène à dire que tu es en train de tendre 1,3 doigts avec une incertitude de 20%.

Nos enfants réussissent réussissent mieux car quand des problèmes apparaîssent en mathématiques ou français (par exemple) on leur dit de diminuer les heures de travail dans ces matières et à la place on fait avec eux des projets interdisciplinaires qui redonnent du sens et luttent contre l'ennui. De toute façon les tables de multiplication, la grammaire et l'orthographe ils ont tout le temps de les apprendre et il y a des calculatrices et des correcteurs dans les ordinateurs.

Thermo, tu as oublié le travail de groupe, m'enfin. Personnellement dès que ça fléchit un peu en maths, j'invite tous les potes de ma descendance pour un quizz géant. Portable autorisé bien sûr.

Zagara a écrit:Ce qui l'amène à dire que tu es en train de tendre 1,3 doigts avec une incertitude de 20%.

Et pour savoir quel doigt est tendu l'incertitude tend vers 0%.

Iphigénie a écrit:moi je pense que ça veut surtout dire que les enfants de profs réussissent trop par rapport au niveau de revenus de leurs parents...
(quand on montre la lune du doigt, le statisticien regarde le doigt.)

N.B. Je ne suis pas certain que le problème vienne des statisticiens... L'une de mes collègues est spécialisée en statistique et elle passe une grande partie de son temps à exposer les biais à exposer. Je pense pour ma part que le principal problème de certaines démarches sociologiques, c'est de présupposer des affirmations relevant des sciences politiques et morales, sans les élucider, parfois même sans un mot d'interrogation.

Et si c'était parce qu'il n'entendent pas chez eux à longueur de temps dire du mal des profs ?
Et si c'était parce qu'à la maison, les soirs, les week-ends, l'ambiance est au travail ?
Et si c'était parce qu'il n'entendent jamais dire leur pères maçons, plombiers ou mécaniciens dire "l'école ça sert à rien, d'ailleurs tu vois, moi, j'ai pas beaucoup été à l'école car les profs ne m'aimaient pas et ça m'a pas empêché de gagner plus qu'eux".

Je crois que pour s'assurer une retraite, les professeurs qui ont des enfants doivent investir plus que jamais dans leur progéniture !

Graisse-Boulons a écrit:Et si c'était parce qu'il n'entendent pas chez eux à longueur de temps dire du mal des profs ?
Et si c'était parce qu'à la maison, les soirs, les week-ends, l'ambiance est au travail ?
Et si c'était parce qu'il n'entendent jamais dire leur  pères maçons, plombiers ou mécaniciens dire "l'école ça sert à rien, d'ailleurs tu vois, moi, j'ai pas beaucoup été à l'école car les profs ne m'aimaient pas et ça m'a pas empêché de gagner plus qu'eux".

Mais c'est exactement ça !
Ils voient leurs parents travailler matin midi et soir et n'entendent pas dire qu'on est des fainéants bien payés à rien faire ! Comment faire travailler des enfants / ados qui sont bercés à ce discours depuis leur plus jeune âge ?

J'ai des élèves qui me l'ont dit clairement :
- pourquoi je travaillerais alors que vous ne faites rien ?
Quand ils voulaient tous des boulots bien payés à pas faire grand chose et que je leur disais que ça n'existait pas, réponse :
- si prof !

Et je ne parle pas des parents qu'on convoque hors réunions prévues et qui arrivent en vous eng.... car ils ont un vrai travail eux !
Tout ça c'est du vécu, y compris dans le milieu familial élargi.
Et pas de différence entre les CSP++ ou les CSR - : le discours est le même

Daphné a écrit:J'ai des élèves qui me l'ont dit clairement :
- pourquoi je travaillerais alors que vous ne faites rien ?

Parce que moi j'ai déjà mes diplômes et pas toi.

Ah oui vision des élèves de notre métier :"vous vous ne travaillez pas, vous faites travailler les autres."

Quand j'entends ce genre de trucs, une réflexion me vient... Que certains continuent à pondre des mouflets feignants et pas futés, quand les nôtres entreront sur le marché du travail, ils feront la différence. Bon, d'accord, je suis un peu à cran mais j'ai entendu Philippe ce midi, ça m'a crispée... Désolée .

danses a écrit:Quand j'entends ce genre de trucs, une réflexion me vient... Que certains continuent à pondre des mouflets feignants et pas futés, quand les nôtres entreront sur le marché du travail, ils feront la différence. Bon, d'accord, je suis un peu à cran mais j'ai entendu Philippe ce midi, ça m'a crispée... Désolée .

Le prof a finalement intérêt à ce que le niveau s'écroule, pendant ce temps il soigne ses enfants (pas comme le cordonnier du dicton ?) et se fait du blé avec les enfants des riches qui veulent sauver les leurs ?

Oui je sais c'est mal. Mais j'avais entendu le ministre parler de mon avenir, alors j'ai vrillé. J'le dirai plus. J'le jure. Se faire du blé avec les riches ? Chui trop bête pour le faire, ça. Ou j'ai trop peu de temps libre, et trop de convictions qui me font croire encore un peu au mérite de et pour chacun ...

J'ai une anecdote que j'aurais pu poster dans le fil "j'hallucine".
Il y a quelques semaines, ma femme emmène notre fille à l'école (maternelle). Elles arrivent un peu en avance et attendent l'ouverture avec d'autres parents et leur enfant. Un camarade de classe de ma fille se met à ronchonner en disant qu'il ne veut pas aller à l'école (c'était un vendredi après-midi). Et là, son père lui répond : "Non mais personne n'aime l'école. Est-ce que tu connais quelqu'un qui aime aller à l'école ? Non, donc il faut faire avec, ça va durer quelques heures et après ce sera fini, tu pourras rentrer à la maison".
Evidemment, on a pris le temps d'en reparler à la maison avec notre fille qui avait assisté à cette scène : on était contents, elle n'était pas du tout d'accord avec ce papa car elle adore aller à l'école.

Peut-être aussi que chez nous, les devoirs / leçons, c'est pas négociables ... que quand une mauvaise note ou une punition tombe, il se passe quelque chose derrière ... que l'on discute avec nos gamins de ce qu'ils font, de ce qu'ils en pensent et qu'on leur montre que oui, c'est utile tout ça, et pas que pour essayer d'avoir un bon boulot plus tard ... Mais c'est vrai que nous, on n'a aucun mérite : on n'a que ça à faire, vu qu'on bosse que 18h (voire 15 !!!)