Reportage "Phobie scolaire, le burn out de l'enfance" Public Sénat

Public Sénat a écrit:Ils ne sont ni paresseux, ni « décrocheurs » mais atteints d’un mal étrange, la peur irrationnelle d’aller à l’école. Lisa, Hugo, Tom et Philippe tentent de faire face à cette phobie scolaire qui les malmène, jusqu’au plus profond de leur être. Leur univers s’est peu à peu rétréci, jusqu’à parfois ne plus être constitué que par les quatre murs de leur chambre, depuis le jour où leur tête, leur corps n’ont plus pu les porter jusqu’à l’école.

Je n'ai pas encore pris le temps de le regarder, mais j'ai pensé que ce reportage pouvait intéresser des neos.

Merci Mafalda. C'est intéressant de voir comment les familles vivent et gèrent cela de l'intérieur. J'aurais bien aimé avoir un peu plus de contextualisation cependant, avec des chiffres et des interventions de psychologues/pédopsychiatres (et pas d'une magnétiseuse ou d'un psychothérapeute... )

Quand j'étais enfant, à l'école primaire, un camarade a soudainement cessé de venir. Je me souviens d'une fois où ses parents ainsi que la directrice ont tenté de le faire entrer littéralement de force dans la salle de classe (il était dans la mienne), nous étions en CM2 c'était il y a 20 ans. Le pauvre hurlait en pleurant, les adultes ont été jusqu'à le tirer pour qu'il entre dans la salle alors qu'il se cramponnait au chambranle de la porte d'entrée (ils n'y sont d'ailleurs pas parvenus). Personne ne parlait de phobie scolaire à l'époque et personne ne comprenait ce qui se passait, le réflexe était de se dire "il fait un caprice" mais avec le recul j'ai compris que ce môme avait une trouille pas possible.

Oui, on commence à prendre ce phénomène pour autre chose qu'un caprice de gosse mal élevé, et c'est heureux.

J'ai vu le reportage la semaine dernière et je l'ai trouvé vraiment intéressant, en particulier parce qu'on sent bien la détresse et l'impuissance des parents.
Dans le débat qui a suivi, une médecin scolaire est intervenue, Shajar.

Merci pour le lien ! Il faudra que je trouve le temps de regarder ça !

On en a pas mal au Japon, meme dans les etablissements scolaires sympa et sans competition. C'est tres complexe et ca revet plusieurs aspects suivant les eleves. Certains peuvent venir a l'ecole mais pas entrer dans la salle de classe car ils ne peuvent pas se relaxer en presence d'autres personnes, d'autres peuvent etre avec d'autres enfants pour les activites mais ont peur des adultes, d'autres peuvent faire les activites non scolaires comme les sorties ou les festivals avec tout le monde mais ils ont une peur absolue d'etudier avec un cahier/manuel etc... Ca donne beaucoup d'hikikomori (reclus) une fois a l'age adulte si c'est pas pris en charge serieusement.

Nemuyoake a écrit:On en a pas mal au Japon, meme dans les etablissements scolaires sympa et sans competition. C'est tres complexe et ca revet plusieurs aspects suivant les eleves. Certains peuvent venir a l'ecole mais pas entrer dans la salle de classe car ils ne peuvent pas se relaxer en presence d'autres personnes, d'autres peuvent etre avec d'autres enfants pour les activites mais ont peur des adultes, d'autres peuvent faire les activites non scolaires comme les sorties ou les festivals avec tout le monde mais ils ont une peur absolue d'etudier avec un cahier/manuel etc... Ca donne beaucoup d'hikikomori (reclus) une fois a l'age adulte si c'est pas pris en charge serieusement.

La difficulté vient moins souvent du rapport aux autres que du rapport au lieu : être dans une salle de classe, c’est être enfermé dans une pièce, "encerclé" par d'autres élèves avec la règle qui interdit de se lever, encore moins de sortir quand on en a besoin.

Elaïna a écrit:Oui, on commence à prendre ce phénomène pour autre chose qu'un caprice de gosse mal élevé, et c'est heureux.

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D'ailleurs, un caprice est ponctuel, alors que le refus systématique est forcément alarmant.

Très instructif.
Je n'avais pas fait le lien, mais il y a des similarités avec ce que mon aînée nous a fait pour les activités extra-scolaires jusqu'à l'année dernière. Je me dis qu'on a eu vraiment beaucoup de chance que l'école soit épargnée, surtout que ça avait très mal commencé.

mafalda16 a écrit:
Je n'ai pas encore pris le temps de le regarder, mais j'ai pensé que ce reportage pouvait intéresser des neos.

En effet, merci beaucoup d'avoir partagé ce documentaire.

Vous avez probablement déjà fait beaucoup de démarches et j'enfonce sans doute une porte ouverte, mais avez-vous vérifié qu'il n'est pas hyper-sensible ? Le témoignage de la maman du jeune enfant dans le reportage me faisait beaucoup penser à certaines manifestations autistiques ; or l'un des principaux problèmes des autistes, c'est qu'ils perçoivent avec beaucoup plus d'acuité que les autres leur environnement et ne parviennent pas à faire le tri entre tous les stimulis.

Sikelia a écrit:

Elaïna a écrit:Oui, on commence à prendre ce phénomène pour autre chose qu'un caprice de gosse mal élevé, et c'est heureux.

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D'ailleurs, un caprice est ponctuel, alors que le refus systématique est forcément alarmant.

Oui mais dans le temps (et encore trop souvent maintenant) on trouvait des gens pour expliquer qu'à coup de beigne systématique, ça finirait par se calmer.

Mais bon jusqu'à il y a peu, ça n'était pas du tout considéré comme un problème, en fait. C'est un peu comme le harcèlement. Je suis née en 1984, j'ai connu le harcèlement pendant quatre années au collège, harcèlement nié par la communauté éducative (et encouragé par une prof de maths en 4e) du collège et ignoré par mes parents - la seule fois où je m'en suis ouverte auprès d'eux, j'ai récolté un "t'as qu'à te défendre" et point final. Aujourd'hui, on considère, comme la phobie, que c'est un vrai problème. Et c'est heureux.

C'est une problématique très compliquée autant pour les parents que pour les enfants concernés: on sent que c'est au dessus de leurs forces d'aller à l'école mais qu'ils souffrent aussi beaucoup d'être en marge ...

Elaïna a écrit:

Sikelia a écrit:

Elaïna a écrit:Oui, on commence à prendre ce phénomène pour autre chose qu'un caprice de gosse mal élevé, et c'est heureux.

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D'ailleurs, un caprice est ponctuel, alors que le refus systématique est forcément alarmant.

Oui mais dans le temps (et encore trop souvent maintenant) on trouvait des gens pour expliquer qu'à coup de beigne systématique, ça finirait par se calmer.

Mais bon jusqu'à il y a peu, ça n'était pas du tout considéré comme un problème, en fait. C'est un peu comme le harcèlement. Je suis née en 1984, j'ai connu le harcèlement pendant quatre années au collège, harcèlement nié par la communauté éducative (et encouragé par une prof de maths en 4e) du collège et ignoré par mes parents - la seule fois où je m'en suis ouverte auprès d'eux, j'ai récolté un "t'as qu'à te défendre" et point final. Aujourd'hui, on considère, comme la phobie, que c'est un vrai problème. Et c'est heureux.

Tu aurais pu développer une phobie scolaire suite à ce harcèlement ... ça arrive souvent comme point de départ, je crois.

JaneB a écrit:
Tu aurais pu développer une phobie scolaire suite à ce harcèlement ... ça arrive souvent comme point de départ, je crois.

Dans mon cas j'avais beaucoup trop peur de mes parents pour que ça se développe, je pense.

Pour prendre mon cas personnel, je ne voulais plus aller à l'école en grande section de maternelle à cause d'un instit remplaçant qui m'avait prise en grippe et me terrifiait... Je pleurais à chaudes larmes tous les matins. Heureusement, ça s'est arrangé par la suite en changeant d'enseignant mais ça marque ...

Quand un enfant / un ado manifeste un tel refus, il ne faut pas le forcer même si on vous regarde de travers et que vous passez pour un parent laxiste.

Shajar a écrit:Vous avez probablement déjà fait beaucoup de démarches et j'enfonce sans doute une porte ouverte, mais avez-vous vérifié qu'il n'est pas hyper-sensible ? Le témoignage de la maman du jeune enfant dans le reportage me faisait beaucoup penser à certaines manifestations autistiques ; or l'un des principaux problèmes des autistes, c'est qu'ils perçoivent avec beaucoup plus d'acuité que les autres leur environnement et ne parviennent pas à faire le tri entre tous les stimulis.

Mon fils est sans conteste hypersensible. J'ai découvert d'ailleurs que je l'étais également.

Ici, ça va crescendo. Là, au CP, c'est pire encore : pas de temps de jeu. Le confinement a permis une pause.

Eloah a écrit:Quand un enfant / un ado manifeste un tel refus, il ne faut pas le forcer même si on vous regarde de travers et que vous passez pour un parent laxiste.

A quel stade ? Que faire ?

Calandria a écrit:

Eloah a écrit:Quand un enfant / un ado manifeste un tel refus, il ne faut pas le forcer même si on vous regarde de travers et que vous passez pour un parent laxiste.

A quel stade ? Que faire ? Mon mari, comme dans le reportage, pense parfois qu'il faut surtout hausser le ton. Je ne crois pas que ça fasse q "uoi que ce soit, au contraire. Mais, le matin, je me sens bien démunie. Le jour où il s'est accroché, je pense que j'étais à deux doigts de renoncer à l'emmener et à aller chez le médecin. Là, ça reste "léger", ça ira jusqu'aux vacances. On verra à la rentrée...

Moi aussi j'ai forcé, j'ai haussé le ton, j'ai menacé, j'ai tiré le bras, j'ai dit des choses horribles, je me suis même battue un jour (je me faisais inspecter à 9h et à 8h30 je n'arrivais toujours pas à la laisser) ... Avec le recul (on en est à à la fin de la quatrième année), je regrette et je comprends que je n'aurais rien dû faire de tout cela mais faire confiance à ma fille même si je ne la comprenais pas. C'est très difficile à accepter mais c'est une réalité. Il n'y a pas vraiment de solution si ce n'est la patience et la présence.

Mais quand on a le nez dans le guidon, c'est difficile de faire la part des choses... tu as fait ce que tu pouvais à l'instant T, Eloah. Et personne ne pourra dire que tu as manqué de courage.

Elaïna a écrit:Mais quand on a le nez dans le guidon, c'est difficile de faire la part des choses... tu as fait ce que tu pouvais à l'instant T, Eloah. Et personne ne pourra dire que tu as manqué de courage.

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Et c'est facile à dire rétrospectivement, mais sur le coup, on ne sait pas si c'est du lard ou du cochon.

lene75 a écrit:

Elaïna a écrit:Mais quand on a le nez dans le guidon, c'est difficile de faire la part des choses... tu as fait ce que tu pouvais à l'instant T, Eloah. Et personne ne pourra dire que tu as manqué de courage.

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Calandria, est-ce que déjà la maîtresse ne pourrait pas arrêter de lui dire de se presser ?

Je pense que ça serait bien en effet.

Le sujet est sensible et c'est bien compréhensible mais je vous signale tout de même que ce fil est en accès public et que les histoires de vos enfants seraient peut-être mieux dans les fils "parents" du restreint