Re: Organisation des épreuves de spécialité de terminale en mars 2021

Je crois qu'en maths on a des IPR réalistes, qui savaient qu'il fallait absolument qu'ils aient vu certaines bases pour assimiler le nouveau programme de première.
La version officielle était : "non, on ne peut pas vous demander de faire des adaptations / dérogations au programme, ce serait illégal. Mais... vous faites au mieux, bien sûr."

Réunion hier dans mon lycée pour nous présenter le calendrier de l'année. Comme vous vous en doutez, ça va être compliqué, en particulier au mois de mars. Une collègue a même suggéré de libérer les élèves de seconde une semaine "en leur donnant du travail"" pendant qu'on fait passer aux élèves du cycle terminal leurs diverses épreuves. Il doit s'agit du dernier avatar de la "reconquête du mois de juin" (mais du coup c'est le mois de mars qui trinque. Conséquences aussi sur les voyages scolaires et les échanges (aux dates souvent plus contraintes) puisque l'année est remplie d'épreuves et examens en tout genre.

Ce qui devient problématique c'est que l'organisation des épreuves "nationales" commencent à devenir "locale" : chaque lycée devrait faire comme bon lui semble ?
Si j'étais CDE (oui je ne le suis pas et je n'ai pas connaissance des pressions éventuelles qu'ils peuvent subir), j'attendrais les instructions d'organisation et ne demanderais pas aux enseignants comment organiser. Pour ma part, simple professeur, ce n'est pas à moi de savoir comment le lycée doit organiser ces épreuves, qui selon ma compréhension, devraient être organisées PARTOUT SUR LE TERRITOIRE DE LA MÊME FAÇON.

Alors bien sûr, personne au ministère n'a réfléchi à la question...mais qu'ils se débrouillent ! Nous ne devrions donner aucune idée (professeur comme personnel de direction) sur la manière d'organiser ces épreuves. Ils ont voulu réformer, qu'ils nous disent comment faire. Je crois qu'il y a une vraie union à faire avec nos chefs d'établissement sur ce sujet en refusant clairement d'anticiper la moindre chose sur ce sujet : eux aussi commencent à craquer...(c'est moi qui ai appris au détour d'un couloir le lendemain de la déclaration de notre Ministre sur Le Figaro les dates des épreuves à notre CDE...il a semblé prendre un coup de massue...)

Djedje_Bzh : + 1 000 000 ! Exactement ça !

(Edit) : en fait, Blanquer et ses complices (à ce stade de criminalité envers des générations d'élèves le mot n'est pas trop fort) ne sont pas si incompétents, ils organisent également une casse en règle du Service Public de l'EN. Il faut briser les profs. Pour cela, il est facile de donner des infos en catastrophe, de fragmenter les injonctions, de jouer la montre, une fois au pied du mur les dits Profs se démènent pour accomplir la tâche, pour faire ce qu'ils peuvent auprès des élèves, pour sauver leurs matières et leurs heures, parfois, pour garder un niveau acceptable de savoirs à transmettre, aussi, et ça bloque les mouvements généraux de protestation car on n'a plus le temps de se concerter et de réfléchir.

Il semble qu'il y aura bien 2 sujets :

http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2020/10/08102020Article637377387041608264.aspx

En langues il sera tout simplement impossible de corriger les copies et faire passer les oraux pour le 8 avril. Matériellement impossible. Je suis curieux de savoir quelle solution sera apportée. Des correcteurs pour l'écrit et d'autres qui seront examinateurs pour les oraux ? Si en plus il s'agissait de faire cours à côté je vais direct voir mon médecin et j'espère que tous les linguistes feront de même.

De plus en plus ridicule.

Et tj aucun sujet 0 en maths.

Lord Steven a écrit:En langues il sera tout simplement impossible de corriger les copies et faire passer les oraux pour le 8 avril. Matériellement impossible. Je suis curieux de savoir quelle solution sera apportée. Des correcteurs pour l'écrit et d'autres qui seront examinateurs pour les oraux ? Si en plus il s'agissait de faire cours à côté je vais direct voir mon médecin et j'espère que tous les linguistes feront de même.

Bien sûr qu'on fera cours à côté, la reconquête du mois de mars! abi

Je reviens sur le sujet : sait-on si les épreuves de mars de spécialité sont des épreuves nationales avec sujet national ? Je n'ai lu nulle part le terme de sujet national et les IPR n'ont pas répondu à cette question ( surprenant ?).

Le café pédagogique avait l'air de parler de 2 sujets nationaux ce matin. Mais pas d'infos officielles pour le moment.

Prosper de Barante a écrit:Je reviens sur le sujet : sait-on si les épreuves de mars de spécialité sont des épreuves nationales avec sujet national ? Je n'ai lu nulle part le terme de sujet national et les IPR n'ont pas répondu à cette question ( surprenant ?).

Normalement, oui, ça a toujours été annoncé comme ça (sinon quelle différence avec les E3C? Et s'ils ont spécifié les allègements de programme pour l'épreuve, c'est bien pour que tout le monde passe la même).
Mais effectivement, rien dans les textes ne l'explicite... je pense que rien ne l'explicitait non plus pour l'ancien bac (je n'ai jamais été vérifier), mais je ne peux m’empêcher de me dire qu'ils pourront très facilement transformer ça en une épreuve supplémentaire locale.

Petite précision de mon cde : on ne leur a pas demandé de faire remonter le nombre de places dont il disposerait en tant que centre d'examen. ce qui signifierait sans doute qu'ils ne comptent pas mettre en place des centres d'examen : chaque lycée se dépatouille avec ses élèves.

Alors si on se réfère à l'article D334-18 du code de l'éducation :
"Les sujets des épreuves terminales écrites du baccalauréat sont choisis par le ministre ou, sur délégation de celui-ci, en tout ou partie, par les recteurs d'académie.

Les sujets des évaluations communes sont élaborés sous l'autorité du ministre chargé de l'éducation nationale. Ces sujets sont constitués d'exercices et d'énoncés qui sont centralisés dans une banque nationale numérique."

On voit donc la nuance entre les deux types de sujets...mais rien n'empêche a priori qu'il y ait plusieurs sujets pour une même épreuve....

Résumé de ce beau bazar par le SNES, on y évoque les deux sujets.

https://www.snes.edu/article/bac-2021-casus-belli/

J'essaie d'affoler mes collègues de terminale ... on a seulement terminé les suites (tout) et on commence à peine le dénombrement. Je vois mal comment faire les fonctions en moins de 4 semaines :/ Pour eux il fallait boucler le programme en avril ...

Cette réforme m'angoisse terriblement. J'ai un très bon groupe en term (le seul de tous mes groupes :/) et j'aimerais que ces élèves puissent avoir de bonnes conditions pour réussir en mars (une semaine de révisions ... programme fini dans les temps ...) car la note de maths risque d'être importante dans les filières sélectives (qu'une partie du groupe vise). Et puis qu'est-ce que je vais faire des élèves qui auront eu une mauvaise note et qui pourtant visent une filière sélective ? Ils vont être déprimés ... ils vont angoisser ... c'est horrible pour eux. Génial pour préparer leur grand oral. J'ai vraiment de la peine pour cette génération d'élèves.

Mes élèves ont déjà un mois de retard (tout septembre sans prof) et ils ne connaissent même pas les coefficients de leur spécialité. Ils m'ont dit que l'EN en avait rien à foutre d'eux et que de toute façon c'est foutu d'avance, ça fait vraiment plaisir.

Proton a écrit:J'essaie d'affoler mes collègues de terminale ... on a seulement terminé les suites (tout) et on commence à peine le dénombrement. Je vois mal comment faire les fonctions en moins de 4 semaines :/ Pour eux il fallait boucler le programme en avril ...

Cette réforme m'angoisse terriblement. J'ai un très bon groupe en term (le seul de tous mes groupes :/) et j'aimerais que ces élèves puissent avoir de bonnes conditions pour réussir en mars (une semaine de révisions ... programme fini dans les temps ...) car la note de maths risque d'être importante dans les filières sélectives (qu'une partie du groupe vise). Et puis qu'est-ce que je vais faire des élèves qui auront eu une mauvaise note et qui pourtant visent une filière sélective ? Ils vont être déprimés ... ils vont angoisser ... c'est horrible pour eux. Génial pour préparer leur grand oral. J'ai vraiment de la peine pour cette génération d'élèves.

Oui, c'est terrible pour ces gosses ...
Et puis tout semble se passer dans un complet déni du confinement qu'ils ont subi ...

Pour les coefficients des spécialités : les élèves passent tellement de temps sur leur portable qu’ils n’ont même pas idée de taper « coefficient spécialités bac » dans un moteur de recherche pour trouver la réponse ? Ils sont clairement de mauvaise foi et ils ont le droit de se prendre un tout petit peu en main aussi.

Tout le monde sait que c’est une bêtise absolue cette date d’épreuve... mais sans session de rattrapage prévue pour les élèves absents dans un contexte de COVID ça va très vite râler j’ose espérer. Un élève absent pour cause de COVID verrait son dossier parcoursup incomplet et devoir attendre l’année prochaine ?? Encore des éléments non prévus par le ministère, idem pour la correction des copies....pour ma part, je suis prêt à prendre mon temps...j’ai aquaponey en dehors des cours et c’est mon droit le plus absolu....

Pareil de mon côté, j'ai fini les suites (dans la douleur et il n'est pas dit que le bébé se porte bien) et attaque vecteurs et représentations paramétriques. Je devrai sans doute consacrer du temps à faire des rappels sur l'exponentielle et il y a vraiment beaucoup de choses à voir sur les fonctions …
Plus de 80 % du programme (à la louche) sur 60 % du temps, je ne sais pas faire, sauf à les larguer encore plus. Quant à Bienaymé-Tchebychev (certes pas au programme du bac) j'en ris d'avance vu la tronche que mes élèves tirent quand j'ose écrire plus de deux lettres dans une expression.

« Ils » ont du caler le calendrier sur celui de Louis-Le-Grand où, en effet, le programme est bouclé très tôt pour ensuite aborder celui de prépa.
Ou alors ils sont dingues.
Ou alors ils veulent qu'on deviennent dingues.

Cette année va être catastrophique, les élèves vont essuyer les plâtres. L'an prochain, au mieux, on aura une réduction supplémentaire du programme à l'examen dans certaines spécialités. Evidemment, ça contredira la communication prétendant "muscler le bac" mais Blanquer s'en fiche, il aura probablement tenter de briguer la tête de la région IDF d'ici là (il sera sans doute même parti avant la session de mars de cette année donc, et d'ailleurs il semble déjà un peu parti).

Laotzi a écrit:Cette année va être catastrophique, les élèves vont essuyer les plâtres. L'an prochain, au mieux, on aura une réduction supplémentaire du programme à l'examen dans certaines spécialités. Evidemment, ça contredira la communication prétendant "muscler le bac" mais Blanquer s'en fiche, il aura probablement tenter de briguer la tête de la région IDF d'ici là (il sera sans doute même parti avant la session de mars de cette année donc, et d'ailleurs il semble déjà un peu parti).

c'est vrai, ça, il est passé où ?

Il prépare le projet pour sa campagne des régionales en IDF... ce n'est pas une blague

https://www.leparisien.fr/politique/ile-de-france-jean-michel-blanquer-en-marche-vers-les-regionales-07-10-2020-8398509.php

« Il est important de travailler sur le projet et la crédibilité d'une candidature LREM en région Ile-de-France », plaidait le M. Education du gouvernement, voilà quelques jours. Le mois d'octobre serait consacré à ce projet. L'établissement concrète des listes viendrait bien après.
« Il est sensible aux sollicitations »

Beaucoup au parti réclamaient une accélération du calendrier. « Je ne vois pas comment on va au combat en attendant autant sur les têtes de liste aux régionales », se plaint un élu parisien. Une chose est sûre : le ministre de l'Education nationale semble être en train de changer d'avis. Cet été, il avait fermé la porte à la proposition faite par le chef de l'Etat, le 28 août. « Non, je n'ai pas envie », avait tranché Jean-Michel Blanquer. Mais Emmanuel Macron est revenu à la charge, lui demandant de « reconsidérer les choses ». Les deux hommes se sont revus récemment, à l'occasion d'un déjeuner.

En acceptant de coordonner le projet, Jean-Michel Blanquer cède un peu à la pression, tout en se donnant encore du temps pour alimenter sa réflexion d'ici à la fin de l'année et éviter d'être une cible si loin de l'échéance. « Il est sensible aux sollicitations mais ce n'est pas décisif pour lui car son objet a toujours été de dire qu'il voulait finir sa mission au ministère », assure un proche. Il va toutefois devoir trancher.

Merci pour l'info ...

Il est pas censé discuter avec les syndicats de notre magnifique plan de revalorisation ce mois-ci ?

Proton a écrit:Il prépare le projet pour sa campagne des régionales en IDF... ce n'est pas une blague

https://www.leparisien.fr/politique/ile-de-france-jean-michel-blanquer-en-marche-vers-les-regionales-07-10-2020-8398509.php

« Il est important de travailler sur le projet et la crédibilité d'une candidature LREM en région Ile-de-France », plaidait le M. Education du gouvernement, voilà quelques jours. Le mois d'octobre serait consacré à ce projet. L'établissement concrète des listes viendrait bien après.
« Il est sensible aux sollicitations »

Beaucoup au parti réclamaient une accélération du calendrier. « Je ne vois pas comment on va au combat en attendant autant sur les têtes de liste aux régionales », se plaint un élu parisien. Une chose est sûre : le ministre de l'Education nationale semble être en train de changer d'avis. Cet été, il avait fermé la porte à la proposition faite par le chef de l'Etat, le 28 août. « Non, je n'ai pas envie », avait tranché Jean-Michel Blanquer. Mais Emmanuel Macron est revenu à la charge, lui demandant de « reconsidérer les choses ». Les deux hommes se sont revus récemment, à l'occasion d'un déjeuner.

En acceptant de coordonner le projet, Jean-Michel Blanquer cède un peu à la pression, tout en se donnant encore du temps pour alimenter sa réflexion d'ici à la fin de l'année et éviter d'être une cible si loin de l'échéance. « Il est sensible aux sollicitations mais ce n'est pas décisif pour lui car son objet a toujours été de dire qu'il voulait finir sa mission au ministère », assure un proche. Il va toutefois devoir trancher.

Je lui ai trouvé un slogan : "je ferai pour l'Ile de France ce que j'ai fait pour l'éducation nationale".
Ami technocrate du ministère qui nous lis : de rien.

« Je ne ferai pas de réforme du périph. »
« Avec moi, les voies sur berges seront apprenantes. »
« Je prends l'engagement de me baigner dans la Seine avant 2030 »
« Je m'engage à venir caresser chacun des platanes de la région »

Mais surtout "on est prêt" professeur